Dossier

essay A

La Loi de 1905 Plan l- La situation de la France avant la loi de Séparation : le régime du Concordat. sous la révolution française : une première séparation les grandes lignes du contenu les articles organiques un exemple d’anticlé or2A Sni* to View ll- La préparation de I les principaux  » artisans  » de la laicit et de la séparation avant la séparation les lois scolaires la loi de 1901 vers la séparation Ill- La Séparatlon les camps en présence les articles essentiels les extraits des débats parlementaires les plus célèbres IV- Quelques exemples de réactions aux  » inventaires  » ordonnés ar la Loi à Toulouse : à suivre… écret rétablit la liberté de culte, à condition que les cérémonies aient lieu dans des endroits privés, sans manifestation, ni signes extérieurs : la République déclare ainsi sa neutralité. On note, parallèlement, un mouvement de rétractation dans le clergé jureur, et les réfractaires, portés par un regain de ferveur populaire, reviennent sur le devant de la scène.

Toutefois les lois du 20 fructidor an Ill et du 3 brumaire an IV remettent en vigueur les mesures répressives contre les prêtres réfractaires, que l’on recherche, mais sans grande conviction. Le 7 vendémiaire, on impose au clergé de reconnaître la souveraineté du peuple et de promettre obéissance aux los. La liberté des cultes est restreinte, cependant les réfractaires célèbrent des offices dans des couvents, des chapelles et des oratoires privés. Les prêtres émigrés rentrent en France où les cloches recommencent à sonner…

Cependant, les royalistes inquiètent de plus en plus le Directoire : le 18 fructidor an V (4 septembre 1997) a lieu un véritable coup d’Etat, préparé avec les généraux Hoche et Bonaparte : celui-ci, retenu en Italie envoie le général Augereau qui prend e commandement militaire de la ville de Paris. Les Directeurs excluent des Conseils 198 députés, 53 sont condamnés à être déportés en Guyane Le gouvernement substitue à la déclaration en vigueur jusque là, un serment de  » haine à la royauté et à Panarchie  » déjà requis pour les fonctionnaires.

Les lois de 1792 et 93 sont rétablies, les réfractaires sont passibles de la peine de mort ( 1800 sont condamnés à être déportés en Guyane, ce que le blocus anglais empêchera de réaliser). 3 condamnés à être déportés en Guyane, ce que le blocus anglais empêchera de réaliser). Le clergé se divlse : comme sous la Révolution, beaucoup de prêtres retombent dans la clandestinité.

Parallèlement, le Directoire fructidorien essaie de briser la domination du calendrier chrétien en imposant le culte décadaire et en pratiquant la théophilanthropie ( mouvement déiste qui représentait aux yeux de certains hommes politiques, une arme contre le catholicisme. Entre 1997 et 1801, des cérémonies s’en réclamant eurent lieu dans les églises. ) Bonaparte et le Concordat Le Premier Consul souhaite rétablir en France la paix religieuse, dabord pour assurer la paix politique.

Les négociations pour régler la situation de l’Église s’ouvrent ? Venise le 14 mars 1800. Elles se poursuivirent à Rome et à Paris, furent très lentes laborieuses, de graves divergences opposant Bonaparte et le pape Pie VII. Il faudra presque treize mois de pourparlers pour que les négociations finissent par aboutir : neuf projets seront successivement écartés, plusieurs crises ponctuent les discussions : Talleyrand et Fouché en particulier, du côté français, ont multiplié les obstacles.

Les grandes ignes du contenu • Le gouvernement proclame que le catholicisme est la  » religion e la majorité des français il s’engage à assurer le libre et public exercice du culte et à mettre les églises et les chapelles à la disposition du clergé. • Une nouvelle distributio PAGF 93 est décidée et de Premier Consul nommera les évêques, le pape leur donnera l’institution canonique ; les curés seront nommés par les évêques parmi des prêtres agréés par le gouvernement. ?? Le pape reconnaît que la vente des biens d’église (les Biens nationaux) est irrévocable. • Les évêques et les curés recevront un traitement convenable, ? charge de prêter un serment de fidélité. ?? Les évêques auront le droit douvrir un séminaire dans leur diocèse. • Les fidèles pourront faire des donations en faveur des églises. Le Concordat est signé le 15 juillet 1801, il est promulgué le 8 avril 1802. Mais, ce même jour, Bonaparte fait ajouter, de son propre chef : les Articles organiques .

C’est en fait, un véritable statut, très détaillé de l’Eglise de France. Ils fixent le nombre des archevêchés et des évêchés, celui des curés et des dessewants, détachent le clergé de France de l’autorité pontificale, en exigeant l’autorisation du gouvernement our la publication des bulles et des actes des conciles ainsi que pour la tenue des assemblées ecclésiastiques. Ils renforcent aussi la surveillance de l’Etat en rendant le clergé justiciable du Conseil d’Etat . Ils stipulent qu’il n’ y aura dans toute la France qu’une liturgie et qu’un catéchisme.

Rome n’accepta jamais les Articles organiques ; elle s’efforça pendant tout le siècle mais en vain d’en obtenir l’abrogation. Le Concordat marquait la fin du schisme en France, la réconciliation de la France re et de l’Eelise, la 3 en vigueur jusqu’à la séparation des Églises et de l’Etat en 1905. Il est encore appliqué, de nos jours, dans les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, terres annexées ? l’Allemagne, à cette époque. La Marseillaise Extraits de  » la Marseillaise anticléricale  » 1881, Léo Taxil Allons !

Fils de la République, Le jour du vote est arrivé ! Contre nous de la noire clique L’oriflamme ignoble est levé ( bis). Entendez-vous tous ces infâmes Croasser leurs stupides chants ? Ils voudraient encore, les brigands, Salir nos enfants et nos femmes ! Refrain Aux urnes, citoyens, contre les clérlcaux ! Votons (bis) Et que nos voix dispersent les corbeaux ! Que veut cette maudite engeance Cette canaille à jupon noir ? Elle veut étouffer la France Sous la calotte et l’éteignoir ! bis) Mais de nos bulletins de vote Nous accablerons ces gredins, Et les voix de tous les scrutins Leur crieront : A bas la cal PAGF s 3 Citoyens, punissons les crimes De ces immondes calotins • N’ayons pitié que des victimes Que la foi transforme en crétins (bis) Mais les voleurs, les hypocrites, Mais les gros moines fainéants, Mais les escrocs, les charlatans… Pas de pitié pour les jésuites ! Que la haine de Fimposture Inspire nos votes vengeurs Expulsons l’horrible tonsure ; Hors de France, les malfaiteurs ! bis) Formons Punion radicale ; Allons au scrutin le front haut . Pour sauver le pays, il faut Une chambre anticléricale ! Affiche pour la revue anticléricale La Lanterne, Histoire, Hachette, 1 ère, Terminale, Tour Eiffel. Les principaux artisans de la laitité et de la Séparation Léon Gambetta ( 1838-1882) Né à Cahors, fils d’un épicier, immigré italien, il est d’abord avocat, puis journaliste. Franc-maçon, porte-parole des républicains intransigeants face à l’empire, il est élu député à Belleville en 1862 ( ou 1869 ? ur la base d’un ro ramme que les radicaux reprendront à leur compt iversel, liberté sans PAGF 3 imposant aux congrégations une réglementation très stricte. Les lois de Juin 1881 et mars 1882 établissent le caractère gratuit et obligatoire de l’enseignement primaire. Pierre Waldeck-Rousseau (1846-1904). Il est d’abord avocat, puis est élu député ( républicain modéré) de Nantes en 1879. Il est ministre de l’intérieur dans le gouvernement de Gambetta puis de Jules Ferry( novembre 1881 -janvier 1882 puis février 1883-mars 85. C’est lui qui fera voter la loi de 1884 qui légalise les syndicats. II est président du Conseil de juin 1899 à juin 1 902, à la tête d’un cabinet de Défense Nationale : il est Flnitiateur de la loi de 1901 faite pour contrôler les associations religieuses. Il démissionne en 1902 mais continue à siéger au Sénat, où il s’oppose la Séparation de l’Eglise et de l’Etat, pensant qu’elle ôte à ce dernier des moyens de pression sur le clergé. Le « petit père » Combes mangeur de curés. Caricature par H.

Gaussé, 1902. Histoire, 1ère Hachette, p. 152. Emile Combes (1835-1921) Le  » Petit Père Combes originaire du Tarn et éduqué par un ncle curé, fait des études de théologie et envisage de devenir prêtre. Mais il abandonne assez rapidement cette vocation, devient médecin, puis entame une carrière politique. Sénateur en 1885 il fonde le groupe de la Gauche démocratique. En 1894, il est président du Sénat, ministre de [‘Instruction publique en 1895-96, et président du Conseil de 1902 à 1905.

Lai@ue convaincu, il est à l’origine de la loi du 5 juillet 1904 qui interdit aux congrégations religieuses d’enseigner, ce ui rovo ue la rupture des relations diplomatiques avec le Sain illet). On lui PAGF 7 3 e qui provoque la rupture des relations diplomatiques avec le Saint-Siège ( 30 juillet). On lui attribue à tort la loi de Séparation de l’ Eglise et de l’ Etat votée sous le cabinet Rouvier. (Il était en réalité partisan du régime concordataire). Aristide Briand (1862-1932) Après des études de droit , il devient journaliste à la Lanterne, journal populiste et anticlérical.

Il est cofondateur, avec Jaurès, du parti socialiste français en 1905. Il se fait connaitre dans les congrès socialistes par ses dons oratoires remarquables. Il est élu député en 1902 et gardera son siège jusqu’à sa mort. II est chargé de la rédaction du projet de loi établissant la séparation de l’ Eglise et de l’Etat. Dès le 14 mars 1906, il fut nommé ministre de l’instruction publique et des Cultes dans le ministère Sarrien (qui fut aussi le premier ministère auquel appartint Clemenceau à 65 ans).

Il sera 11 fois Président du Conseil et 25 fois ministre dans divers cabinets de centre-gauche. Jean Jaurès, Histoire, 1ère, Hachette. Jean Jaurès (1859-1914) Né à Castres dans une famille modeste, Jaurès fait de brillantes études et devient professeur de philosophie à Albi puis à la faculté des lettres de Toulouse. Républicain modéré, il est élu député en 1885, puis battu en 1889, et évolue rapidement vers le socialisme. Il est réélu en 1893 et reste jusqu’à son assassinat le 31 juillet 1914, le plus important chef du mouvement socialiste français.

Fondateur du journal l’Humanité en 1904, dans lequel, il se fait le supporter de Briand pour la loi de Séparation, il joue un rôle essentiel dans la création d’un grand parti socialiste français, la Section 8 3 Séparation, il joue un rôle essentiel dans la création d’un grand parti socialiste français, la Section française de l’Internationale Ouvrière, en 1905. Georges Clémenceau ( 1841- 1929) Docteur en médecine en 1869, il est maire de Montmartre en 1870, puis député de la Seine en 1871, sera réélu plusieurs fois et devient sénateur en 1902.

Il se situe alors à l’extrême gauche radicale, prend violemment parti contre la politique coloniale de Jules Ferry et s’engage résolument en faveur de Dreyfus, à travers le journal l’ Aurore dont il est l’un des principaux collaborateurs. II ne s’illustre pas vraiment dans le vote de la loi de 1 905 mais est toutefols particulièrement anticlérical. Voici quelques extraits significatifs d’un article paru dans la Dépêche de Toulouse, le 25 janvier 1898, relatant ses propos ? l’Assemblée … J’ai rendu le clergé de l’ Eglise romaine responsable de ce qui se passe.

J’ai dit, non seulement dans l’article qui vous a déplu, mais dans des centaines d’autres, que nous mourions de l’ Eglise, comme l’Espagne en est morte, comme Pltalie a failli en mourir, comme l’Autriche en meurt. L’espace ni le temps ne permettent ici de reprendre cet exposé des faits si souvent mis sous les yeux des lecteurs de la Dépêche. Tout ce que je dirai, c’est que le dogme catholique, où les naifs voient seulement une religion, est un instrument de règne errestre, et, jusqu’ici, le plus puissant qui se soit vu. Il lui faut l’homme tout entier, l’âme et le corps.

Lisez le Syllabus, monsieur le colonel, et quand vous aurez obéi à toutes ses prescriptions, je vous défie de me dire ce qu’il subsistera de votre personnalité, toutes ses prescriptions, je vous défie de me dire ce qu’il subsistera de votre personnalité, de votre droit humain de penser et d’agir. Eh bien ! ce rêve de puissance totale, l’ Eglise l’a réalisé au Moyen Age. Les bûchers de Juifs et de chrétiens hérétiques jalonnent son histoire. Vaincue par l’esprit humain révolté, elle vit son règne risé et n’a, depuis lors, d’autre pensée que de reconquérir la domination perdue.

Chassée des administrations par la révolution lai@ue, expulsée du prétoire même qu’elle a, pendant des siècles, ensanglanté de ses horreurs, n’ayant, d’ailleurs, jamais compté pour son triomphe que sur la puissance de l’épée, elle a ms, depuis la Révolution, toute sa confiance en l’armée ».  » Choisis, tu es libre », L’Eglise et l’Etat renvoyés dos à dos par le dessinateur anarchiste Grand-Jouan (1875-1968). Caricature dans « l’Assiette au beurre », 1904. Dans Histoire 1ère, Hachette, p. 127. Avant la séparation

Les lois scolaires,  » lois Ferry créant une école publique gratuite, obligatoire et laïque sont déjà une affirmation de la laïcité et une préparation à la séparation. La loi du 27 février 1880 stipulait que l’entrée au Conseil Supérieur de Flnstruction Publique était réservée aux membres des corps savants et enseignants, à l’exclusion de la représentation des  » influences sociales donc des représentants de l’Eglise. Le 16 juin 1881 : la loi proclame la gratuité des écoles primaires publiques, des écoles normales et des écales maternelles. Le traitement des enseign arge des communes,