CONTEXTE SOCIAL LA GRANDE NOIRCEUR

essay A+

601-102-MQ Courant du roman psychologique et celui de la littérature urbaine CONTEXTE SOCIAL : L’ÉPOQUE DE LA GRANDE NOIRCEUR La grande noirceur débute avec la Crise économique et se termine avec la Révolution tranquille. Maurice Duplessis en sera la figure dominante. Cette période doit son appellation si peu flatteuse au climat qui règne, à l’atmosphère qui étouffe les éléments les plus progressistes de la société. Il faut comprendre que l’idéologie de conservation, née au milieu du XIXe siècle, continue de sévir au Québec.

Si plusieurs spécialistes considèrent que cette idéologie a permis Swpe to page d’assurer la survivan or7 maintenue au-delà d em fil du temps un frein dével Les artistes, qui voud battus, plus souvent souffle qu’elle s’est ‘elle a constitué au td anada français. nt des sentiers is sur le droit chemin, forcés de s’exiler ou, pis encore, ignorés. Malgré toutes les embûches, une certaine forme de contestation fera son nid et sèmera les germes de la Révolution tranquille. La situation économique Au début du siècle s’amorcent l’industrialisation et l’urbanisation du Québec.

Ce ne sont pas les Canadiens français qui seront à l’origine de ce mouvement. Privés de structures capitalistes et dirigés par une élite anti matérialiste, ils se contenteront du rôle de figurants. Les véritables acteurs de cette poussée économique, ce sont les Canadiens anglais et et les Américains, attirés par les richesses naturelles dont regorge le Québec. Une crise économique sans précédent salue l’arrivée des années trente. Chez les syndiqués, le taux de chômage grimpe de 7. 7% ? 26. 4% en l’espace de trois ans. Un million et demi de Canadiens vivent du Secours direct.

On considère que la moitié nia pas d’emploi. Le salaire annuel moyen passe de 1042$ en 1929 ? 77$ en 1933. Par ailleurs, cette crise met en lumière la vulnérabilité des Canadiens français : le Québec est touché durement, car son économie repose sur l’exportation des matières premières vers les États-Unis. Une réflexion sociale s’ensuit. Certains commencent à dénoncer la mainmse du capital étranger (surtout américain) sur le Québec. Pour contrer le chômage, le gouvernement investit dans les travaux publics et organise même des camps de travail.

Par ailleurs, toujours fidèles à l’idéologie de conservation, plusieurs prétendent que seule une relance de ‘agriculture (au Témiscaminque, en Abitibi et dans l’arrière-pays de la Gaspésie) pourra venir à bout du marasme économique. Avec la guerre, grâce aux usines d’armement, l’économie repart au galop. Cette période (1945-60) sera particulièrement prospère pour les Canadiens français (le salaire moyen quadruple) dont plusieurs peuvent profiter des bienfaits de la société de consommation naissante.

Pourtant, même si leur sort s’améliore, ils continuent d’être les valets et les porteurs d’eau des grandes compagnies étrangères. La commission Laurendeau-Dunton, au ébut des années soixante, va mettre en lumière cette PAG » rif 7 étrangères. La commission Laurendeau-Dunton, au début des années soixante, va mettre en lumière cette infériorité économique : le revenu moyen d’un francophone est de 35% inférieur à celui d’un anglophone; au Canada, il arrive au 12e rang (juste devant les Italiens et les Indiens); dans les manufactures québécoises, des hauts postes sont occupés par des anglophones.

Les Canadiens français ne posséderaient pas plus de 10 à des moyens de production. Les forces conservatrices Le clergé contrôle la vie intellectuelle et sociale, secondé par es politiciens, dont Maurice Duplessis. Celui-ci va dominer la vie politique pendant trois décennies. Pour Duplessis, un État doit d’abord et avant tout maintenir l’ordre. Son credo social est désarmant : l’État ne doit pas s’immiscer dans la vie des gens pour corriger des inégalités sociales («chacun fait sa chance»). De toute façon, les religieux et la divine Providence («Aide-toi et le ciel t’aidera! ?) veillent au grain. Voici une déclaration de Duplessis : Nous sommes à un tournant de notre histoire et nous avons ? faire face à des troubles sur le front industriel et religieux. On eut détruire la religion en s’attaquant à l’autorité légitimement constituée. Les deux autorités civile et religieuse doivent être également respectées parce qu’elles viennent de Dieu… Il ne peut y avoir d’ordre nouveau. Liordre nouveau est un leurre. Les vérités éternelles ne changent pas. Ne vous laissez pas atteindre par la tuberculose et le cancer de la pensée… a province a besoin de stabilité économique, social PAGF3C,F7 tuberculose et le cancer de la pensée… la province a besoin de stabilité économique, sociale et nationale. (Maurice DUPLESSIS, Le Devoir, le 14 juillet 1949) Son credo économique n’est guère plus sophistiqué : l’État doit favoriser les grandes entreprises qui vont fournir du travail aux Québécois. Certains vont l’accuser d’avoir vendu le Québec aux étrangers. Voilà aussi pourquoi il va réprimer les mouvements syndicaux : pour attirer les grands investisseurs, il faut projeter l’image d’un petit peuple docile.

Quant au clergé, il atteint le pinacle de son pouvoir dans les années cinquante. Le Québec compte alors 50 000 religieux qui dirigent les universités, les collèges classiques, la plupart des hôpitaux, les syndicats, les maisons d’édition, une multitude ‘organismes paroissiaux… En outre, les autorités religieuses font plutôt «bon ménage» avec le gouvernement Duplessis qui «poursuit une politique de subsides discrétionnaires aux institutions d’enseignement et de bien-être et aux œuvres paroissiales en général». Enfin, le clergé veille sur la moralité publique.

D’ailleurs, les autorités religieuses lancent plusieurs croisades, comme les croisades de la pureté où l’on dénonce l’immodestie des vêtements ainsi que l’immoralité du cinéma et de la presse, la croisade contre l’alcoolisme. La contestation Le tableau n’est pourtant pas complet. On aurait tort de penser qu’aucune voix ne s’est élevée, qu’aucune action n’a été entreprise pour changer le cours des choses. Ce sont surtout les intellectuels, les syndicalistes et les artistes qui choses. Ce sont surtout les intellectuels, les syndicalistes et les artistes qui font entendre leur mécontentement.

On rejette le vieux nationalisme canadien-français (Supaie = religion + passé + agrlculture) que Duplessis endosse. plus encore, on dénonce l’anti-modernisme, l’anti-intellectualisme, l’intégrisme, la censure qui règnent dans la «belle province». Avant la Seconde Guerre, la ontestation sera isolée et aura peu d’impacts. Elle prendra de l’ampleur dans les années quarante et deviendra la règle dans les années cinquante. Dès les années trente, dans la foulée de la crise économique, certaines tensions apparaissent. Devant cette faillite du système, on décèle une volonté de changement.

En 1933, un nouveau parti polltique di igé par Paul Gouin, L’Actlon libérale nationale, prône un « programme de restauration sociale» (intervention de ‘état, nouvelle politique ouvriere, meilleure répartition des richesses, justice sociale, combat contre les trusts… ). Un groupe de jeunes, assemblés sous la bannière de La Relève, prétendent qu’il faut d’abord changer les êtres (le spirituel) avant de révolutionner la société. Un certain nombre de femmes, dont Thérèse Casgrain, luttent pour le droit de vote, droit auquel s’oppose le clergé.

Mieux encore, l’opposition vient du clergé lui-même : en 1938, le père Georges-Henri Lévesque crée un département de sciences sociales à l’Université Laval : les étudiants en sortiront avec un sens critique inconnu dans la société de l’époque. Lors de la Seconde Guerre, à cause de l’occupation, beaucoup d’auteurs françai de l’époque. Lors de la Seconde Guerre, à cause de l’Occupation, beaucoup d’auteurs français sont édités ici. Apparaissent alors quelques maisons d’édition qui échappent au contrôle du clergé.

Quelques grèves violentes mettent à dure épreuve le gouvernement Duplessis et sa police. La plus célèbre aura lieu ? Asbestos en 1949 . elle implique 5 000 travailleurs qui réclament une augmentation de salaire de 0. 15$ et des mesures pour les protéger contre l’amiantose. La compagnie Canadian Johns- Mansville offre 0. 05$ et rien de plus. La grève éclate. Les policiers provoquent les grévistes, la compagnie engage des briseurs e grève, une émeute et plusieurs arrestations s’ensuivent. IJn certain Mgr Charbonneau (et une bonne partie du clergé) prendra parti pour les grévistes.

On ne lui pardonnera pas cette incartade. Mgr Charbonneau ira exercer son sacerdoce en Colombie Britannique! En 1950, Pierre Trudeau et Gérard Pelletier fondent Cité libre, revue qui s’attaque au cléricalisme, au conservatisme de notre société. En 1952, l’arrivée de la télévision de Radio-Canada sort les Québécois de leur isolement : pour un, René Lévesque, dans son émission Point de mire, traite des problèmes internationaux. En 959, un groupe de jeunes issus de l’Hexagone fondent la revue Liberté : on y parle de liberté intellectuelle mais aussi de liberté politique.

Mais le coup le plus audacieux est porté par Paul-Émile Borduas, un professeur émérite de l’École du Meuble de Montréal et l’un des plus célèbres peintres québécois. En 1 948, il publie un manifeste, Refus global, qui constitue des plus célèbres peintres québécois. En 1948, il publie un manifeste, Refus global, qui constitue une attaque en règle contre la société québécoise. Jamais n’avait-on employé un tel ton, jamals n’avait-on aussi ouvertement défié l’autorité en place. Il porte un jugement sans appel sur la culture (l’inculture) québécoise, attaque le clergé, l’enseignement, le nationalisme traditionnel…

Borduas aussi sera invité à aller poursuivre sa carrière ailleurs, ce qui prouve que, malgré les attaques, les forces consewatrices contrôlent encore le Québec. En résume Comme on le voit, il ny a pas encore de mouvement concerté, mais plusieurs actions isolées. Il est clair que la révolte gronde, que le besoin de libération est en tram de faire son nid, que les assises de l’idéologie de conservation sont ébranlées. Au point de vue socio-économique, la période peut se diviser en eux parties : De 1930 à 1 945, les Québécois vivent une période difficile.

La Crise frappe durement le Québec. C’est la guerre qui lui permettra de sortir de l’enlisement économique. De 1945 à 1960, les Québécois assistent à une amélioration considérable de leurs conditions de vie. L’industrialisation et l’urbanisation de la societé ne semblent plus vouloir s’arrêter. Tout bouge, sauf les institutions (services sociaux, éducatifs, de santé). Le climat socioculturel, sous l’égide de l’Église, est étouffant. Sources http://wvm. litterature-quebecoise. org http://fr. wikipedla. org/wiki/Noirceur