Commentaire Les Obsèques de la Lionne

essay A+

Commentaire rédigé de la fable « Les Obsèques de la lionne’ La Fontaine, l’un des auteurs français les plus renommés grâce aux fables qu’il a écrites au 17ème siècle et qui font de lui l’auteur classique par excellence, n’est pas seulement un moraliste qui étudie, analyse d’une façon générale, universelle le comportement des hommes, leurs qualités et surtout leurs travers. Il se fait aussi parfois l’observateur lucide et féroce du monde qui l’entoure, en se livrant à une satire plaisante du milieu de la Cour.

Les animaux lui servent donc parfois de truchement our parler de ce qui le dérange dans le comportement de ses Swp to page contemporains. Ains org lecteur est invité à co tat une comédie qui peu ‘avére ne dispose pas d’une et d’un excellent esp m e la lionne », le s courtisans joue dangereuse si l’on son fonctionnement trerons que la vivacité et la variété du récit sont mises au service d’une charge véhémente contre la société qui gravite autour du Roi-Soleil.

La Fontaine en bon classique veut « plaire et instruire Nul doute que son art de conteur séduise le lecteur dans « Les Obsèques de la lionne Le récit est vif est varié. Nous pouvons e constater déjà en étudiant la structure de ce dernier. La progression en est très claire même si la fable est as assez longue.

Le narrateur relate d’abord l’organisation du deuil officiel à la Cour du vers 2 au vers 16 , (le mot « obsèques » insiste sur la solennité de la cérémonie et sur la pompe avec laquelle elle doit se dérouler) et nous renseigne sur le rituel funèbre mis en place avec son protocole et son étiquette très stricte ? la mode de la monarchie absolue : les « prévôts » règlent une « cérémonie » à laquelle « chacun accourt »à l’appel du Prince, la « compagnie » est placée.

Les manifestations de deuil son ostensibles accompagnées des cris du roi repris en chœur par la cour et donnant lieu à des condoléances marquées, « certains compliments de consolations/ qui sont surcroit d’affliction la diérèse à la rime soulignant la longueur du rituel de déploration. Il met donc en place le cadre spatio-temporel de façon très détaillée en explicitant le titre de la fable. Dans un deuxième temps, du vers 25 au vers 51, il va évoquer l’aventure du cerf en focalisant l’attention du lecteur sur les déboires de Fun des personnages présent aux funérailles de la lionne.

Le cerf evenant l’élément perturbateur du bel ordonnancement de la cérémonie ; Entre les deux épisodes narratifs, le fabuliste fera entendre sa propre voix dans un commentaire de huit vers du vers 16 au vers 24 qui définira le milieu des courtisans de façon explicite, interrompant momentanément le récit et créant un effet d’attente. pour rendre son récit plaisant, la Fontaine va ainsi et créant un effet d’attente. Pour rendre son récit plaisant, la Fontaine va ainsi jouer des procédés de dramatisation. Il ménage du suspense et crée des coups de théâtre.

L’expression de la douleur du Roi Lion-« Le Prince aux cris s’abandonna » évoque les manifestations de la souffrance tragique, non sans une certaine grandiloquence teintée d’ironie. La scène est pathétique et les larmes et cris sont contagieux. Comme nous l’avons déjà signalé, l’attitude du cerf le singularise, le démarque du comportement des autres courtisans qui se calquent sur l’attitude royale comme le prouvent les cers suivants : « On entendit à son exemple/ rugir en leur patois Messieurs les Courtisans. ? Le cerf va perturber la sérénité des funérallles de la honne et être à forigine de « la colère du oi » dans une scène d’une grande violence théâtrale : mimique, gestuelle et menace verbale convergent pour mettre en danger la vie du cerf, créant une tension dramatique très forte puisqu’en trois impératifs le lion enjoint aux loups de venir, de venger la Reine en immolant le cerf appelé « traître à ses augustes mânes Mais les raisons pour lesquelles le cerf ne pleure pas sont elles-mêmes narrées avec un effet de dramatisation : après un début de phrase qui ressemble à une formule de conte mervellleux « la Reine avait jadls l’enjambement place une action extrêmement violente au début du vers suivant et met le erbe en relief : « étranglé sa femme et son extrêmement violente au début du vers suivant et met le verbe en relief : « étranglé sa femme et son fils soulignant la cruauté prédatrice de la Reine Lionne.

Cependant la malice du cerf provoque un retournement de situation, un véritable coup de théâtre puisqu’on s’attend que, comme l’âne de la fable « Les animaux malades de la peste il soit tué pour plaire au roi alors qu’il va être récompensé au final parce qu’il aura su trouver une diversion qui mette la Reine à l’honneur « aux Champs Elysiens L’habileté du conteur se signale également par le fait u’il manie tous les procédés de retranscription des paroles des personnages en faisant alterner moments de narration, comme dans la première parte de la fable, digression assez longue et paroles rapportées au discours dlrect ou indirect. Les principaux protagonistes prennent ainsi vie à la manière de personnage théâtraux : le lion est vu dans sa tristesse, puis dans une colère « terrible » qui le fait ordonner la mort du cerf.

Le plus remarquable étant le phénomène de récit dans le récit à partir du vers 44 puisque le cerf relate sa rencontre avec la Reine en lui laissant la arole pour donner plus de poids à ses souhaits et injonctions, en s’effaçant en tant que témoin au profit du témoignage et en redonnant vie à la Reine. La réaction des courtisans est d’ailleurs immédiate puisqu’lls crient au miracle, à l’apothéose, eux aussi aux discours direct. La délation du flatteur es crient au miracle, à l’apothéose, eux aussi aux discours direct. La délation du flatteur est en revanche racontée au discours indirect comme pour mieux en souligner le secret et la bassesse anonyme : « un flatteur l’alla dlre, : et soutint qu’on l’avait vu rire Mais le charme du récit doit plus encore au savant mélange qu’opère la Fontaine entre les références au monde humain et au monde animal.

Le monde animal existe à travers les noms d’animaux, « lion, cerf, loups à travers la mention de la façon dont le lion s’exprime, il « rugit à travers son lieu d’habitation, un « antre une grotte ; le cerf qui vit « dans les bois » avait la réputation de « pleurer » au moment de la curée lors des chasses mais là « il ne pleura pas L’on voit cependant que l’animalité s’efface très vite au profit de caractéristiques humaines par le choix des termes mployés et ce dès le titre, « les obsèques » étant un terme soutenu pour des funérailles solennelles ; le lion n’a pas de griffes mais des « sacrés ongles les relations de parentés sont exprimées en termes humains : le lion a « une femme » comme le cerf qui a aussi « un fils ». Toute la cérémonie funéraire évoque le contexte d’ancien régime des funérailles officielles ; la présence des « prévôts officiers chargés de l’organisation, le fait que « l’on place la compagnie » en fonction d’un protocole et d’une hiérarchie, les titres des personnalités présentes : « Roi, pr onction d’un protocole et d’une hiérarchie, les titres des personnalités présentes : « Roi, princes, courtisans », l’expression des condoléances, « compliments de consolations » qui augmentent le chagrin des endeuillés, ce que les diérèses dans les mots à la rime, « consolation et affliction soulignent.

Les comportements des personnages correspondent aussi ? une vraisemblance psychologique humaine : souffrance, colère, violence et autorité du Roi, orgueil et mépris aristocratique ? l’égard du cerf traité de « chétif hôte des bois », hypocrisie et échanceté des courtisans, coquetterie de la reine lionne qui prend plaisir à voir le roi s’affliger et veut prolonger un peu son deuil(vers 48 et 49), fierté d’appartenir aux élus(« Aux Champs Elisiens j’ai goûté mille charmes/Conversant avec ceux qui sont saints comme moi h), présence d’esprit et intelligence du cerf, réaction collective de crédulité, de superstition et suivisme des courtisans. Les références au contexte humain sont encore renforcées par les références historiques, littéraires, mythologiques dont La Fontaine émaillent son récit non sans umour et clins d’yeux ! L’on trouve dans la fable un curieux mélange de champ lexical religieux, chrétien et paien : « saint, profanes, immolez, Salomon, miracles » d’un côté et « temple, apothéose, champs élyséens, les dieux. ânes » de l’autre côté, ce qui crée une sorte de connivence avec le lecteur cultivé dont la culture est ainsi flattée e une sorte de connivence avec le lecteur cultivé dont la culture est ainsi flattée et valorisée. Cette efficacité de la narration qui séduit le lecteur est mise au service de la satire qui est la principale fonction de cette able dans laquelle le fabuliste- ce qui est assez rare – intervient solennellement à la première personne lors de sa digression : « Je définis la cour « Pour revenir à notre affaire set par des intrusions subtiles au cours du récit lui-même. Il prend le lecteur à témoin : « Jugez.. », ajoute ses remarques, « les lions n’ont pas d’autres temples D, « comme dit Salomon P, » mais le cerf n’est pas accoutumé de lire ».

La voix du fabuliste se fait volontiers ironique, persifleuse par le choix d’un mot plutôt qu’un autre : les courtlsans « rugissent en leur patois La Fontaine est faussement déférent en les appelant « Messieurs les courtisans C’est bien la cour qui est jugée dans cette fable par La Fontaine. Il condamne la servilité et le suivisme des courtisans à la fois dans le récit et dans la digression par des images qui soulignent l’hypocrisie de leur comportement, la comédie qui est jouée et requise dans Fentourage du Roi, l’importance du « paraitre » par rapport à la vérité de ‘ « être « (vers 19 et 20), mots dont l’opposition est mise en relief à la rime.

Les courtlsans sont désignés par des périphrases métaphoriques qui soulignent leur apacité de simulation : « peuple singe, peuple caméléon Ils n’ont métaphoriques qui soulignent leur capacité de simulation : « peuple singe, peuple caméléon Ils n’ont plus ni esprits ni âmes et sont comparés à « de simples ressorts », des mécanismes qui réagissent en fonction des attitudes du rol, « à son exemple La Fontaine dénonce la pratique opportuniste de la délation-« un flatteur l’alla dire »- pour se faire bien voir de l’autorité dans un milieu où tout le monde se jalouse et s’observe continuellement, sans aucune conscience morale puisque le flatteur accuse le erf non seulement de ne pas pleurer mais de « rire ». Il montre aussi la versatilité des comportements qui fait de la cour un milieu instable où les changements d’humeur sont fréquents par la juxtaposition des adjectifs opposés : « tristes, gais » et par le chasme » prêt à tout, à tout indifférents ».

Le récit va dans le même sens puisque les courtisans vont crier au « miracle » et à « l’apothéose » aussitôt le témoignage du cerf terminé, la parataxe employée par le fabuliste soulignant la rapidité du retournement. Et le cerf pourtant accusé de traîtrise par le Roi est ussitôt récompensé, comme le montre l’antithèse entre les deux hémistiches du vers 51 : »Le cerf eut un présent, bien loin d’être puni. » Mais la critique la plus virulente réside peut-être dans le fait que si les animaux s’humanisent dans la fable, les courtisans eux s’animalisent bien plus encore, voire se retrouvent inférieurs même aux animaux.

Dans la fable « le Pâtre et plus encore, voire se retrouvent inférieurs même aux animaux. Dans la fable « le Pâtre et le lion la Fontaine écrit : « Les fables ne sont pas ce qu’elles semblent être/Le plus simple animal nous tient lieu de maitre là, les courtisans ne sont mêmes plus des animaux, puisqu’ils deviennent de « simples ressorts des mécanismes au comportement uniquement réactif, abandonnant leur jugement personnel comme le suggère la métaphore de 1’« esprit (qui) anime mille corps » qui renvoie au caractère liberticide de la monarchie absolue. Ces tournures faisant peut- être échos au débats du temps sur rame des animaux et sur les « animaux machines « de Descartes.

Le Roi n’est d’ailleurs pas épargné dans la fable dont l’enseignement se dispense à plusieurs niveaux car la morale xplicite située dans les vers 53 à 55, s’en prend à leur crédulité et à leur vanité puisqu’ils sont montrés sensibles à la flatterie, au divertissement plus qu’à la vérité, « songes » rimant avec « mensonges Le fabuliste donne à l’impératif des conseils aux courtisans pour se débrouiller à la cour et les rois sont traités dans le vers 55 -« ils goberont l’appât comme des poissons que ron appâte par des fictions où ils jouent le beau rôle. Cette critique peut paraître encore plus audacieuse que celle de la cour, malgré l’atténuation du pluriel : « Amusez les Rois