Catharisme
La doctrine cathare, probablement influencée par des prêcheurs pauliciens2, considérait l’univers comme la création d’un dieu ambivalent, le monde matériel procédant d’un mauvais principe offrant tentations et corruption, tandis que le paradis procède d’un bon principe offrant rédemption et élévation spirituelle. Le corps humain est considéré comme la prison matérielle des âmes d’anges précipitées sur terre lors d’une bataille entre les deux démiurges, bon et mauvais.
Les âmes errent de corps en corps et de mort en naissance, selon le principe de la métempsycose u réincarnation (l’âme est ainsi comparée, par les penseurs cathares, à un lézard qui entre et sort de maison en maison). Seul le baptême spirituel – le Consolament du prêtre – a la capacité Sui # to page de briser la chaîne q ainsi après une ultim Les cathares attribue l’A Nouveau Testament marcionisme. Les cat wipe next page et de permettre de regagner le ciel. ieu mauvais, et le titue une forme de és par la figure du Christ, dont l’incarnation n’est pas envisageable dans le cadre du dogme, car cette incarnation le jette dans le monde de la matière, et donc, sous le pouvoir du dieu mauvais. Cette dualité entre Dieu on et Dieu mauvais a connu de nombreuses interprétations divergentes au sein même du clergé cathare (dualisme absolu et mitigé), et cela caractérise les différentes églises cathares.
Le nom de « cathares » a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l’Église c catholique romaine et adopté tardivement par les historiens. Il provient d’un traité de saint Augustin (mort en 430) contre des hérétiques de l’Antiquité tardive, qui étaient dits « cathares » c’est-à-dire les purs » en grec.
En 1163, le moine bénédictin Eckbert de Schbnau est le premier à reprendre ce terme, qu’il tire irectement du traité d’Augustin, pour nommer des hérétiques médiévaux (en l’occurrence, ceux qu’Eckbert a contribué à juge et condamner dans la région de Cologne). De nombreuses autres étymologies fantaisistes ont été proposées jusqu’à une date récente, car on n’avait pas encore établi que l’expression latine cathari, id est mundi cathares, c’est-à-dire purs avait été trouvée par Eckbert de Schbnau chez Augustinnote 1 .
La structure du catharisme est une « communauté à deux niveaux »3. Les adeptes de ce mouvement se nommaient eux-mêmes « Bons Hommes « Bonnes Dames » ou « Bons Chrétiens », mais taient appelés « Parfa ts » par Flnquisition, qui désignait ainsi les « parfaits hérétiques c’est-à-dire ceux qui avaient reçu le consolament, c’est-à-dire un rite de baptême par l’apposition des mains, et faisaient la prédication, par opposition aux simples fidèles, dont l’engagement était bien moindre.
Principalement concentré en Occitanie, dans les comtés de Toulouse et de Béziers-Albi-Carcassonne, le catharisme subit une violente répression armée à partir de 1208 lors de la croisade contre les Albigeois puis, condamné au IVe concile de Latran en 121 5, durant un siècle, la répression judiciaire de l’lnquisition.