Carnet de guerre d’un malgré nous

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CARNET DE GUERRE PROLOGUE Cest notre devoir d’agir non seulement en vue de notre bien, mais aussi pour celui Mon arrière-grand-p date où l’Alsace était l’armée française en Swape nextp g t né en 1833 à Seltz, ionnaire. Entré dans participe à la grande bataille d’Italie à Magenta. II participa aussi, en tant que voltigeur, à la bataille de Sébastopol en Crimée, où il fut blessé à la tête. Quand il rentre de la guerre, il devint facteur à Seltz. Antoine est le grand père de mon père, Louis Martzolff. Mon père Louis est né en 1891 à Seltz. C’est l’ainé de ses 3 frères.

Il a grandi à Strasbourg et fit soldat français lors de la première guerre mondiale. A son retour, il commença le métier de toute sa vie : boulanger. Travaillant dans la boulangerie Ziegler sur la Grande Rue ? Strasbourg, il y rencontra Sophie Troesch avec qui il se maria en 1923. Originaire de Crastatt à côté de Wasselone, elle était pendant quelques années au service de la reconnue famille l’armée française. 1942 28 septembre : Je suis convoqué à la Kommandantur ? Strasbourg pour être examiné en vue d’être recruté pour le RAD (Reicharbeitsdienst), c’est-à-dire le service de travail obligatoire.

A l’issue de cet examen médical, j’obtiens un sursis de 10 mois car je suis apprenti tourneur à Illkirch-Graffenstaden (anciennement Mathis & Citroën) depuis 1940. 1943 24 juin : Je viens de recevoir par la poste mon Stellungsbefehl (ordre de convocation et d’affectation) pour le Reicharbeitsdienst. Je suis convoqué à Crailsheim, grand lieu de rassemblement avant d’être dispersés un peu partout en Europe. La moitié de mes camarades, arrivés le même jour, vont «là où le soleil brille et la mer est bleue, en Italies. C’est aussi ce jour-là que je reçois mon «Soldbuch». uillet : Je renvoie mes habits civils à la maison. Cest une précaution que prenaient les allemands pour prévenir toutes tentatives d’évasion et/ou de fuite. 7 juillet : Je pars à Bruxelles. e lendemain farrive à Mal 2 allemand arrive dans notre chambre et nous demande de goûter notre doux breuvage. Ce schnaps était si fort qu’il avait d’abord cru que nous avions essayé de Pempoisonner, avant de revenir régulièrement pour se rendre ivre. 31 juillet : Je suis nommé Caporal dans l’aviation : «Dienstgrad». J’avais une bonne côte chez mon supérieur car il avait également écu à Strasbourg dans sa jeunesse.

Une certaine « amitié » s’était nouée avec lui. 4 août : Je reçois une lettre de la maison et des paquets de nourriture. La semaine du 18 aout : L’alarme aérienne sonne toutes les nuits. 25 aout : Je me souviens que c’est l’anniversaire de mon grand- pere. Je continue à recevoir des lettres de la maison, de tante Emma, de mon frère Marcel, et de Marie-Thérèse, une connaissance restée à Strasbourg… 3 septembre : Je quitte Angers pour arriver 4 jours plus tard ? la base aérienne de Fassberg en Basse-Saxe. Je n’y reste qu’une semaine. septembre : Je suis affecté dans la base aérienne de Merseburg en Allemagne, ville très industrielle qui fabrique de l’essence synthétique. C’est là que je suis une formation d’armurier («Flieger Technische Schule»). C’est le rôle que je tiens durant toute mon incorporation. Je charge uniquement les munitions des avions, le plus généralement dans les Junkers, Stuka qui attaquent à pique. C’est rare d’atterrir dans l’aviation, surtout pour un «malgré-nous», mais avec mon apprentissage en tant que tourneur, j’ai un certain avantage.

A partir de ce moment, je suis le seul alsacien et je n’en rolse que 3 tourneur, j’ai un certain avantage. A partir de ce moment, je suis le seul alsacien et je n’en croise que très peu. A partir du 28 septembre, la base est aux aguets. 3 octobre : Je reçois une lettre de la maison m’annonçant que mon frère Marcel doit faire son RAD. Le service du travail du Reich (Reicharbeit dienst) a été introduit en Lorraine, annexée en avril 1941. Il concernait les jeunes gens de 17 à 25 ans, garçons et filles, et pour les garçons, sert de préparation militaire (six puis trois mois). 0 octobre : Je reçois des nouvelles de mon frère. Les semaines suivantes furent rythmées par l’échange de courrier avec ma famille, le visionnage de film comme «Nacht ohne Abschied» ou «Frau Luna» et des alertes aériennes. 19 décembre : Je pars en permission pour passer le nouvel an en Alsace. Je me souviens encore être allé de Strasbourg à Crastatt en vélo pour un morceau de jambon et de lard, que je n’ai finalement pas eu, dans un froid glacial. J’ai juste déchiré mon pantalon en pédalant comme un forcené. Je passe le réveillon en famille là- bas. 944 3 janvier : Mon frère part en RAD à Duisburg en Allemagne. Vendredi 7 ianvier : Je suis erseburg, que le quitte 4 très vite. Les lettres et films recommencent et je reçois des photos également. Les alarmes aériennes «Fliegeralarm» se font de plus en plus fréquentes. 5 février : il neige alors que nous regardons «Gefàhrtin meines Sommers». 17 février : Mon ami Joseph Lehmann est muté. 24 février : Mon frère Marcel est également incorporé dans l’armée allemande. 28 février : Pour la 1ère fois, je note que nous faisons du sport. 16 mars : J’apprends que mon ami Lucien Kobz est tombé le 9 février. 8 mars : Je reçois une lettre de Marcel. 5 mars : Alors que les alertes aériennes s’intensifient toujours et que la neige est toujours de la partie, je quitte Detmold pour aller à la base aérienne de Lemberg(Lviv) en Ukraine. La veille de notre départ, nous avions dormi dans un gros souterrain. Le lendemain, nous voyageons dans des wagons à bestiaux avec un seul petit réchaud au milieu du wagon. J’y attrape des puces. 29 mars : J’arrive à Lemberg. En compagnie de cinq de mes camarades, nous sommes affectés pour une mission qui est à l’époque commune.

Nous devons aller chercher des bêtes dans une ferme, aux alentours de Lemberg. En arrivant, la propriétaire des lieux nous supplie de laisser ses bêtes tranquilles et nous propose tout l’argent qu’elle a. Sans intérêt, nous nous dirigeons vers le pré et nous découvrons avec stupéfaction que les bêtes se sont enfuies dans les bois, comme si elles avaient senti une menace venir. Par principe, nous avons fouillé le reste de la maison ne pensant rien trouver. A notre plus grand S Par principe, nous avons fouillé le reste de la maison ne pensant rien trouver.

A notre plus grande surprise, un veau est caché dans une alcôve. Mon supérieur décide de leur laisser, mais cette cène montre bien à quel point les gens sont pauvres et terrifiés. Du 2 au 8 avril : Je suis de garde et doit veiller à Landshut en Bavière. De retour à Lemberg le lendemain, je pars direction la Pologne. Je passe par Rozwadow, Lublin, Rejowiec, Chelm, pour arriver près de Zamosc. Je fais des gardes pendant plusieurs mois à partir du 16 avril. 28 mai : Mon frère Marcel a droit à une permission. 6 juin : J’apprends que l’invasion alliée commence sur les côtes normandes !

Une once d’espoir parcours mon esprit. J’échange des paquets avec ma famille durant le mois de juin. juillet : Je suis transféré à Zbydniow, non loin de Lublin, où je continue à faire des gardes. Je n’y reste qu’une semaine avant d’aller à Opatow, puis à Checiny à coté de Kielce, toujours en Pologne. 8 aout : J’arrive dans la base aérienne de Pardobitz en Tchécoslovaquie, (aujourd’hui Pardobice, en République Tchèque). 24 aout : La ville est bombardée. Je continue les gardes en Tchécoslovaquie tout en échangeant avec ma famille et Marcel. Quelques alertes aériennes sont à signaler mais que très peu.

Je remarque beaucoup de sabotage des avions, et voit 3 pilotes tomber pour cette cause-là. octobre : Je retourne à Merseburg dans la 2ème compagnie pour une quinzaine de jours. A mon retour, j’échange des lettres avec la maison et plus régulièrement avec une quinzaine de jours. A mon retour, j’échange des lettres avec la maison et plus régulièrement avec mon frère. 28 décembre : La ville de Pardobitz est à nouveau bombardée. 1945 Cannée 1945 commence par un bombardement de Pardobitz le 1er et par la réception d’une lettre de Marcel. 1 er février : Je quitte Pardobitz pour la ville de Bayreuth en nord- Bavière.

Je connais cette ville à cause du Festival de Bayreuth, qui st un festival d’opéra créé par Richard Wagner. Par ailleurs, Je sens que la fin de la guerre approche. 24 mars : J’écris une des dernières lettres à Marcel. 8 avril : Cette date marque le début des offensives alliées sur la ville de Bayreuth. 11 avril : La ville est bombardée. Nous recevons comme ordre de quitter la base et de quitter la ville. Je vois la base exploser IO minutes après mon départ en urgence. 15 avril : Je suis fait prisonnier par les américains à Bindlach, commune voisine de Bayreuth.

Je quitte la zone de conflit en passant par Kulmbach, Sonneberg, Gotha. 8 avril : Je rejoins Heidesheim à bord de trains à ciel ouvert, des trains de marchandises. J’y reste prisonnier pendant plus d’un mois. 31 mai : Je quitte Heidesheim pour la France et Chalon sur Saône dans la caserne Carlo. 12 juin : Je rencontre Robert Durrmann (Robes’), un voisin de la rue Kageneck. Sa libération est prévue le 17 juin, soit deux jours avant la mienne, il me promet qu’il annoncera à mes parents mon retour prochain. 19 juin : Je reçois des nouveaux habits américains kaki pour pouvoir m’en a pouvoir m’en aller. 2 juin : J’arrive à Strasbourg aux alentours de 17 heures, le train ‘arrête inexplicablement à hauteur de Koenigshoffen. Tellement impatient de retrouver ma liberté dans ma ville avec ma famille, je quitte le train sur les rails et rentre chez moi en courant. Je passe par la route des Romains puis le Faubourg National puis j’arrive chez moi, Rue Kageneck. C’était officiellement la fin de ma guerre, quelques semaines après la fin de la guerre. Cartographie EPILOGUE A mon grand désarroi, je ne revois jamais mon frère Marcel, qui ne rentra Jamais du front, à cause d’une méningite.

Je suis donc tout seul pour aider mes parents, ce que je fais dans es mois suivants la guerre. J’aide mon père à la boulangerie. Des dizaines d’années plus tard, cela me permettra de faire des bredeles et brioches qui raviront mes enfants et petits-enfants. Le 1 er février 1949, j’épouse Madeleine Monsch, originaire de Still. De notre union sont nés 3 enfants : Marcelle, Jean-Louis et Véronique ; Ils me donneront 4 petits-enfants et 3 arrière-petits-enfants. En 1958, nous décidons de quitter ma ville natale pour Mutzig, où je reprends mon métier de tourneur d’abord dans l’entreprise Oswald puis à la Brasserie de Mutzi . 8