Camus Etranger

essay A+

L’Etranger d’Albert Camus Liens avec le programme: Finalités: entrer dans l’échange écrit Devenir un lecteur compétent et critique Confronter des savoirs et des valeurs pour construire son identité culturelle Présentation du programme 2009 Troisième année Objets d’étude : Champ : Sni* to View nextÇEge Identité et diversité Champ 3 : jugement Au XXe siècle, l’hom à travers la littératur Champ 2 : littérature or 14 nde La parole en spectacle Champ 1 Champ 2: ittérature : société Dans le document « Lire en Baccalauréat professionnel quatre modalités de lecture sont présentées, lecture rivée, lecture cursive, lecture analytique, lecture documentaire. Trais formes scolaires de lecture, et non deux, sont illustrées : la lecture d’un groupement de textes et/ ou de documents, le parcours de lecture dans une œuvre intégrale, la lecture intégrale d’une œuvre.

Ainsi évitera-t-on l’hypocrisie qui consiste à choisir des œuvres de trois semaines, un objet d’étude étant travaillé deux fois dans une année. Bien évidemment une séquence majeure et une séquence mineure consacrées au même objet d’étude doivent être séparées dans le calendrier de l’annee. Par rapport au programme précédent, cet enseignement ontraint à un changement profond de perspectives : on n’apprend pas en français des notions (le schéma de la communication, les figures de l’ironie… ) que l’on illustrerait par des lectures (cours magistral, méthode déductive). On lit des textes, on fait réfléchir, et pour cela on se sert d’outils de lecture, d’outils linguistiques (construits lors des lectures ; méthode inductive, pédagogie de projet).

II y a ainsi dans le programme de chaque annee une liste de connaissances, littéraires et linguistiques, précises et incontournables dans le parcours de formation des élèves. Un texte patrimonial (… le professeur donne à lire des textes forts, passés ou contemporains, qui provoquent des émotions et des réactions, en lien avec les objets d’études et les périodes de l’histoire littéraire inscrits au programme. La littérature n’est ni consensuelle ni déconnectée du monde extérieur. Amener les élèves à faire émerger leurs émotions, leurs révoltes ou leurs rêves, leurs interrogatlons, c’est développer leurs capacités de réflexion, les initier au débat d’idées. Pour cela, les élèves sont aussi amenés à s’interroger sur le contexte de production et de réception de l’œuvre étudiée.

Res 12 aussi amenés à s’interroger sur le contexte (Ressource « Lire ») Ressource « Lire » le professeur veille à maintenir un équilibre entre • – le souci de faire réagir les élèves, de les faire entrer dans le débat d’idées, le partage d’émotions, – l’apport de connaissances sur l’époque et le milieu qui ont vu naître l’œuvre, la façon dont l’œuvre a été reçue par les lecteurs de son époque, – la réflexion sur l’écriture de l’œuvre et ses effets sur le lecteur d’aujourdhui. un roman inscrit dans les Ressources Dans l’objet d’étude « Au XXe siècle, l’homme et on rapport au monde à travers la littérature et les autres arts D, une lecture de L’Étranger d’Albert Camus pourra se concentrer sur les rapports de Meursault avec la justice ou sur la fonction symbolique du soleil. Ressource « Lire ») Des contraintes temporelles Séquence mineure de 3 semaines (soit environ 7,5 heures) Se demander ce qu’il est possible de faire dans le temps imparti (contrainte temporelle) avec une œuvre de notre patrimoine. Un parcours de lecture Il n’est pas question ici de mener une lecture intégrale (elle peut néanmoins être proposée aux élèves). Le parcours dans l’œuvre re ose sur un rojet défini. Il n’a pas po r toutes PAGF œuvre majeure de la littérature française du XXe siècle. Dans le projet de l’année, une autre œuvre, intégrale cette fois, La Tragédie du roi Christophe d’Aimé Césaire permet de réactiver des acquis et de jeter des ponts et de confronter les deux œuvres. Parcours de lecture dans une oeuvre intégrale permettre de connaître une œuvre majeure en en retenant quelques extraits essentiels. on poursuit un objectif précis > Un projet de lecture bien défini, et chosi de façon à susciter la curiosité des élèves, permet de faire connaître des œuvres ajeures dont on se prive trop souvent en raison de leur richesse >Dans le parcours de lecture, ce qui n’est pas lu est résumé par le professeur, ou recherché dans une documentation (manuels scolaires, ouvrages parascolaires, multimédia) et noté par l’élève, ou présenté par des éleves chargés d’un exposé, etc. Le parcours de lecture se nourrit volontiers d’approches variées de l’œuvre : adaptation cinématographique, captation théâtrale, adaptation en bande dessinée, œuvre en version abrégée. (Ressource Lire » ) Affiche du film L’Etranger de Luchino Visconti L ‘Etranger monté, mis en scène et interprété par

Vincent Barraud 2 d’une explication de texte, quelque nom qu’on lui donne. Elle peut donner l’occasion d’échanges rapides de points de vue, d’interprétations. Elle s’attache prioritairement à faire de chaque élève un lecteur autonome, sensible au plaisir individuel de la lecture, mais aussi un lecteur sensible au partage de ses lectures. Cette forme suppose une certaine liberté pour les élèves qui font entrer dans la classe leurs propres habitudes de lecture. Cette pratique dégage un nouvel espace de confrontation des lectures subjectives. lecture analytique La lecture analytlque est définie par l’attention portée u détail d’une page (composition, choix stylistiques, effets d’écriture).

Elle vise à fonder les premières impressions du lecteur (horizon d’attente, hypothèses de lecture) par une démarche de relecture, à faire découvrir les moyens par lesquels l’auteur a obtenu l’effet qu’il recherchait, à construire et à expliquer le sens qu’une première lecture ne faisait que laisser deviner. Au contraire de la lecture cursive, de la lecture découverte, elle est activité de relecture ; au contraire de la lecture qui parcourt rapidement, elle est une activité lente et attentive. Plan de séquence: (6 heures + évaluation) Interrogation: Comment la lecture d’œuvres littéraires permet-elle de s’interroger sur le rapport de l’homme au monde? L’Etranger en une question? Comment Meursault se c aux autres ? 1 . Etrange étranger? heures Supports: Réponse des élèves / Incipit / La veillée Capacité: Repérer en quoi une situation ou des personnages de fiction peuvent représenter des questions humaines universelles Connaissances: L’expression du doute ou de la révolte face au monde moderne Attitude: S’interroger sur la condition humaine Activités des élèves: 1. Travail sur le lexique: « étranger » 2. Lecture cursive des extraits et confrontation des points de vue L’incipit Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile: «Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. L’asile de vieillards est à Marengo, à quatre-vingts kilomètres d’Alger. Je prendrai l’autobus à deux heures et j’arriverai dans l’après-midi. Ainsi, je pourrai veiller et je rentrerai demain soir.

J’ai demandé deux jours de congé à mon patron et il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille. Mais il ‘avait pas l’air content. Je lui ai même dit : « Ce n’est pas de ma faute.  » Il n’a pas répondu. J’ai pensé alors que je n’aurais pas dû lui dire cela. En somme, je n’avais pas à m’excuser. C’était plutôt à lui de me présenter ses condoléances. Mais il le fera sans doute après-demain, quand il me verra en deuil. Pour le moment, omme si maman n’était contraire, ce sera une affaire classée et tout aura revêtu une allure plus officielle. Recherche documentaire Rechercher un résumé de l’œuvre 2. Meursault est-il un criminel? 1 heure Le meurtre Interpréter la dimension symbolique d’un personnage ou d’une situation

Symbole, allégorie S’interroger sur la condition humaine Lecture analytique J’ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se pressait derrière moi. J’ai fait quelques pas vers la source. L’Arabe n’a pas bougé. Malgré tout, il était encore assez loin. peut-être à cause des ombres sur son visage, il avait l’air de rire. J’ai attendu. La brûlure du soleil gagnait mes joues et j’ai senti des gouttes de sueur s’amasser dans mes sourcils. C’était le même soleil que le jour où j’avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait al et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau.

A cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j’ai fait un mouvement en avant. Je savais que c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d’un pas. Mais j’ai fait un pas, un seul pas en avant. Et cette fois, sans se soulever, l’Arabe a tiré son couteau qu’il m’a présenté dans le soleil. La lumière a giclé sur l’acier et c’était c eue lame étincelante qui mes sourcils a coulé d’un coup sur les paupières et les a recouvertes d’un voile tiède et épais. Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de sel. Je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front et, indistinctement, le glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de moi.

Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C’est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu. Tout mon être s’est tendu et j’ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j’ai touché le ventre poli de la crosse et c’est là, dans le bruit à la fois sec et assourdissant, que tout a commencé. J’ai secoué la sueur et e soleil. J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux. Alors, j’ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les balles s’enfonçaient sans qu’il y parût.

Et c’était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur. 3. Meursault face à la société Extraits en Lecture cursive: La demande en mariage Le procès Le verdict L’aumonier > Organiser sa pensée dans un débat d’idées à l’écrit > procédés de la persuaslon > Avoir de la curiosité pour le débat d’idées > Ecrire le compte rendu d’un journaliste judiciaire Le soir, Marie est venue m m’a demandé si le voulais soir, Marie est venue me chercher et m’a demandé si je voulais me marier avec elle. J’ai dit que cela m’était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait. Elle a voulu savoir alors si je l’aimais.

J’ai répondu comme je l’avais déjà fait une fois, que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l’aimais pas. « Pourquoi m’épouser alors?  » a-t-elle dit. Je lui ai expliqué que cela n’avait aucune importance et que si elle le désirait, nous pouvions nous marier. D’ailleurs, c’était elle qui le demandalt et moi je me contentais de dire oui. Elle a observé alors que le mariage était une chose grave. J’ai répondu : « Non ». Elle s’est tue un moment et elle m’a regardé en silence. Puis elle a parlé. Elle voulait simplement savoir si j’aurais accepté la même proposition venant d’une autre femme, à qui je serais attaché de la même façon. J’ai dit: « Naturellement. Elle s’est demandé alors si elle m’aimalt et moi, je ne pouvais rien savoir sur ce point. Après un autre moment de silence, elle a murmuré que j’étais bizarre, qu’elle m’aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un jour je la dégoûterais pour les mêmes raisons. Comme je me taisais, n’ayant rien ? ajouter, elle m’a pris le bras en souriant et elle a déclaré qu’elle voulait se marier avec moi. J’ai répondu que nous le ferions dès qu’elle le voudrait. La plaidoirie de mon avocat me semblait ne devoir jamais finir. A un moment donné, moment donné, cependant, je rai écouté parce qu’il disait: « Il est vrai que j’ai tué ».

Puis il a continué sur ce ton, disant « je » chaque fos qu’il parlait de moi. J’étais très étonné. Je me suis penché vers un gendarme et je lui ai demandé pourquoi. Il m’a dit de me taire et, après un moment, il a ajouté: « Tous les avocats font ça. Moi, j’ai pensé que c’était m’écarter encore de l’affaire, me réduire a zéro et, en un certain sens, se substituer ? moi. Mais je crois que j’étais déjà très loin de cette salle d’audience. D’ailleurs, mon avocat m’a semblé ridicule. Il a plaidé la provocation très rapidement et puis lui aussi a parlé de mon âme. Mais il m’a paru qu’il avait beaucoup moins de talent que le procureur. Moi aussi, a-t-il dit, je me suis penché sur cette âme, mais, contrairement à l’éminent représentant du ministère public, j’ai trouvé quelque chose et je puis dire que jy ai lu à livre ouvert. Il y avait lu que j’étais un honnête homme, un travailleur régulier, infatigable, fidèle à la maison qui l’employait, aimé de tous et compatissant aux misères d’autrui. pour lui, j’étais un fils modèle qui avait soutenu sa mère aussi longtemps qu’il l’avait pu. Finalement j’avais espéré qu’une maison de retraite donnerait à la vieille femme le confort que mes moyens ne me permettaient pas de lui procurer. « Je m’étonne, messieurs, a-t-il ajouté, qu’on ait mené si grand bruit autour de cet asile. Car enfin, s’il fallait donner une preuve de l’utilité et de la grandeur de ces institut