Aristote biographie
ARISTOTE Buste d’Aristote. Marbre, copie romaine d’un original grec en bronze de Lysippse (vers 330 av. J. -C. ). Ancienne collection Ludovisi. Aristote est né en 384, seize ans après la mort de Socrate et 46 ans après la naissance de Platon, à Stagire en Macédoine (ce qui lui vaudra plus tard le surnom de Stagirite) de Nicomaque son père, médecin du roi Amyntas Ill de macédoine, et de Phestias, sa mère, qui est sage-femme. IL passe son enfance e Eubée, propriété de s OF next page Ses parents meurent „ est alors élevé par so dans le nord ouest d l’HeIlespont.
Il se lie d’amitié avec nia que 11 ans, il tarnée en Mysie, la côte borde Hermias d’Atarnée. Proxène lui facilite beaucoup son apprentissage, Aristote connaît son Homère par cœur et a entendu parler des philosophes d’Athènes dont la réputation ? dépassée la mer Égée et atteint l’Asie mineure, ce qui le décide en 367, à dix sept ans, à rejoindre l’académie de Platon à Athènes. L’académie est alors une vaste cour composée des jeunes gens d’Athènes les plus intelligents réunis autour de Platon, dont la voix agréable et la composition exquise de ses phrases charment de par leurs miel les auditeurs ttentifs.
Les activités consistent en des recherches, de l’enseignement ainsi qu’a des exercices de gymnastique et des activités culturelles. Aristote est alors un élève brillant, c’es c’est un étudiant aisé, ce qui lui permet de se plonger dans les livres et de bientôt recevoir le surnom de liseur. Il shabille de manière voyante et n’est pas attiré par les hommes, ce qui le singularise beaucoup dans ce milieu. Platon le remarque alors pour son esprit Vif et sa grande intelligence.
Aristote y composera ses premières œuvres aujourd’hui perdues mais qui nous sont connus d’après es commentaires de Cicéron au premier siècle après Jésus Christ. Très Vite, les relations entre le maitre et le disciple se tendent malgré que Platon l’ai autorisé à enseigner la rhétorique car Aristote remet en cause la théorie des idées de Platon. En effet, pour Platon, ce qui nous entoure n’est que choses sensibles qui n’existent pas en tant que telles, celles-ci sont variables, putrescibles, non éternelles.
Elles ne font que renvoyer à un modèle, une idée, et c’est seulement cette dée qui est intelligible. Les choses devant moi n’existent pas, ce qui est est l’idée de ces choses. Seules elles sont immuables, éternelles, uniques, tout le reste n’est qu’illusion. Le vrai monde n’est pas ici. Platon séparait le monde sensible (les apparences) du monde intelligible (les idées) et faisait du monde intelligible la seule réalité, fondement de toute vérité. Mais pour Aristote, une telle séparation enlève toute intelligibilité au monde. Pour lui, elle est présente en chaque être.
Remettant en cause le monde idéal de Platon, Aristote bâtit un système basé sur la réalité, il est un savant, un homme de science à la démarche empi 0 un système basé sur mpirique, il classe les phénomènes après les avoir observés. Dans son système, la métaphysique (étude de l’être en tant qu’être et non pas selon l’étant, non pas l’être sous sa forme phénoménale mais l’être en soi) est intimement liée à la physique par I’Hylémorphisme (hulè: matière et morphè: forme) qui considère que tout être (objet ou individu) est composé de manière indissociable dune matière et d’une forme.
Aristote nhésitera pas à dire : « ami de Platon mais plus encore de la vérité » (Étique à Nicomaque, l, 4) comme Platon n’hésitera pas non plus de son côté à déclarer à propos Aristote : « poulain qui ruait dans le ventre de sa mère » (Elien, « Histoires diverses ce qui illustre la dégradation des liens entre les deux hommes à l’époque. Pourtant, Aristote restera vingts ans à l’académie.
A partir de 350, il forme l’Organon, ensemble de traités de logique ou il développe le concept de syllogisme : L’instrument de la science est le syllogisme, raisonnement qui permet, ? partir de prémisses, de tirer une conclusion nécessaire. La généralité de la déduction est assurée par le fait que le syllogisme tire sa validité de sa seule forme, indépendamment du ontenu. Aristote est le fondateur de la logique formelle.
La forme » classique » du syllogisme est la suivante Tout A est B. Or tout C est A. Donc tout C est B. Exemple : Tous les hommes sont mortels. Or tous les grecs sont des hommes. Donc, tous les grecs sont mortels. les hommes sont mortels. Or tous les grecs sont des hommes. Donc, tous les grecs sont mortels. Les deux prémisses (dites majeure et mineure) sont des propositions données et supposées vraies, le syllogisme permettant de valider la véracité formelle de la conclusion.
Il compose aussi quelques livres de sa Physique, de l’Arne et e début de la Métaphysique, œuvres considérées comme platonisante, quand survient, alors qu’Aristote à trente sept ans, la mort de Platon en 347. Cest le neveu de Platon, Speusippe, qui prendra la tête de l’académie en tant que scholarque (directeur d’une école de philosophie) alors qu’Aristote, déçu, en espérait prendre la direction. Ce dernier quitte alors Athènes, bien que d’autres raisons l’y ont probablement poussé.
Car Aristote n’avait, dans la cité d’Athènes, que des droits liés à la caste des métèques (métoikos, «celui qui a changé de résidence») ? laquelle il appartenait. Cest à dire qu’il avait un statut intermédiaire entre celui de citoyen et d’étranger, réservé à des ressortissants grecs d’autres cités et que, de ce fait, il ne pouvait participer à la vie politique de la cité, ce qu’il critique dans «les politiques».
De plus, la même année que la mort de Platon, Philippe Il de Macédoine détruit Olynthe, cité alliée d’Athènes, ce qui à pour conséquence de faire naitre un parti ant-macédonien à Athènes qui prend de l’ampleur. Philippe et l’auteur de multiples réformes tant administratives que militaires depuis son accession au pouvoir. Il fondé un État macédonien puissant, qui, au fil 4 0 militaires depuis son accession au pouvoir. Il a fondé un État macédonien puissant, qui, au fil d’alliances et de conquêtes, menace de plus en plus la Grèce par sa politique expansionniste.
Aristote subit un autre malheur, sa ville d’origine, Stagire, a été brûlée par Philippe dans les guerres de Macédoine tandis que les domaines de sa mère à Chalcis en Eubée ne l’intéresse pas. Avec son compagnon Xénocrate il se rend alors en Troade, région voisine de Mysie, située sur la côte nord ouest d’Asie Mineure et abritant les ruines de Troie, ù Hermias d’Atarnée, son ami d’enfance, est devenu tyran de Mysie. Il élira domicile dans le port d’Assos où il poursuit ses recherches biologiques et commence à observer la faune marine.
Il y ouvre une école de philosophie Inspirée par l’Académie. Se sentant mal à la cours d’Hermias, qui est un tyran, un individu disposant d’un pouvoir absolu après s’en être emparé de façon illégitime et l’exerçant abusivement, Aristote quitte celle-ci, après trois ans de travaux, pour Ille de esbos qui borde la côte Eolide d’Asie Mineure où, accompagné de Théophraste, académicien qui l’avait rejoint ? Assos, il met en route un projet d’école. Il y effectuera un nombre important d’observation sur la nature.
Cest durant cette période de voyage que nait son platonisme critique selon Werner Jaeger, qui voit durant cette période l’éclosion dune philosophie de transition, où Aristote procède à des corrections du platonisme. Il termine sa Physique ainsi que sa Métaphysique, Du ciel, De la génération et de du platonisme. II termine sa Physique ainsi que sa Métaphysique, Du ciel, De la génération et de la corruption, la Rhétorique, la Poétique et une partie de l’Éthique à Nicomaque.
En 343, Philippe appelle Aristote, qui à quarante deux ans, pour être le précepteur de son fils Alexandre qui en a onze. Il accepte et retourne en Macédoine, à Pella, cap’tale du pays, à la condition que Philippe rebâtisse Stagire et qu’Alexandre soit éduqué hors de la cour de Pella qui n’est pas un lieu propice à l’éducation selon lui. Le Stagirite achève de se décrédibiliser au yeux des Athéniens. En 341, Aristote se marie, il à quarante quatre ans, l’âge qu’il conseille pour vivre en couple dans les Politiques.
Il épouse donc Pythias, nièce et fille adoptive d’Hermias d’Atarnée, éfugiée à Pella car son père a était capturé et passé à la torture par le roi perse pour qu’il dénonce l’alliance passé avec Philippe Il. Ne disant mot, il trouvera la mort sur la croix ce qui bouleverse Aristote qui lui composera un épigramme. Pythias lui donnera une fille, prénommée elle aussi Pythias. La même année, Aristote juge qu’il n’a plus rien ? apporter à l’éducation d’Alexandre et s’installe à Stagire, lui donne des lois et ordonne son domaine.
Il y écrit ses économiques et la manière d’ordonner une maison. La direction de l’académie lui échappe pour la seconde ois en 339 au profit de Xénocrate qui succède ? Speusippe, ce qui dégoûte Aristote qui dira : «ll est honteux de se taire et de laisser parler Xénocrate » (Diogène Laerce). En 338, l’affrontemen 6 0 est honteux de se taire et de laisser parler Xénocrate » (Diogène En 338, l’affrontement entre la Macédoine et la Grèce est devenu inévitable. La rencontre à lieu à Chéronée, ? l’est de Delphes, en Béotie.
Les armées grecques sous commandement Thébain et Athéniens sont défaites. Toutes les cités grecques se fondent dans un royaume uni pour la remière fois de leur histoire sous l’autorité de Philippe et, bientôt, la conquête du monde connu par Alexandre, son fils, va porter dans toutes les parties de l’Empire la culture grecque et sa langue, qui s’adapteront remarquablement aux environnements si divers qu’elles toucheront et ouvriront la circulation des hommes, des idées et des richesses sur des échelles d’espace et de temps considérables.
C’est une première mondialisation à laquelle on assiste. La même année voie la mort de Pythias. Aristote se remarie avec une femme de Stagire, Herpyllis, qui lui onnera un fils, Nicomaque du nom de son père, qui mourra en bas âge et dont Aristote lui dédiera l’Éthique ? Nicomaque. En 335, à quarante sept ans, Aristote retourne à Athènes après laquelle il soupirait depuis Stagire.
Il est favorisé par Alexandre, dont il vient juste de succéder à son père l’année précédente suite à son assassinat dans de troubles circonstances, qui l’aide à s’installer, lui et son école qu’Aristote nommera le Lycée. Le lycée est l’une des grandes constructions qui date de la seconde moitié du sixième siècle, quand Pisistrate était encore tyran. Le bâtiment était situé près du temple d’Apollon L sixième siècle, quand Pisistrate était encore tyran.
Le bâtiment était situé près du temple d’Apollon Lycien (Lycien qu’on explique, soit par l’idée de lumière du fait de son origine solaire et morale, soit par les rapports du dieu avec la Lycie, soit par le nom du loup qui lui est consacré) d’où son nom. Le lycée était situé sur un lieu de promenade (péripatos) où le maître et ses élèves avaient l’habitude de philosopher en marchant, d’où le nom d’école péripatéticienne qui est resté pour désigner l’aristotélisme t dont Nietzsche, dans tous les reproches qu’il adressera à ses prédécesseurs, reprendra l’idée quand il dira . e prêter foi à aucune pensée qui n’ait été composée au grand air, dans le libre mouvement du corps – à aucune idée où les muscles n’aient été aussi de la fête (Ecce Homo) Cette phrase de Nietzsche peut peut-être nous faire comprendre pourquoi Aristote philosopha « aussi près du corps » à l’instar de Platon. Cet établissement fonctionnait comme une banque de données.
Tous les résultats obtenus dans les différentes sciences, mais aussi outes les doctrines et jusqu’aux constitutions des différentes cités étaient conservées dans les archives de l’école. puis les relations se brouillent avec Alexandre. En effet, en 327, le neveu d’Aristote, Callisthène d’Olynthe, est mis à mort sur l’ordre d’Alexandre pour avoir refusé de se prosterner devant ce dernier à la manière des potentats orientaux et l’avoir critiqué. On sait aussi qu’Aristote était opposé à la fusion entre grecs et barbares que voulai B0 critiqué.
On sait aussi qu’Aristote était opposé à la fusion entre grecs et barbares que voulait Alexandre. De plus, en ayant mit fin à la cité grecque indépendante pour la remplacer par un grand empire, le fondement de la politique dAristote s’en trouvait bafoué car pour lui, les hommes ne peuvent espérer un développement intégral « que dans le cadre d’institutions politiques et non comme sujet d’un prince qui est source de la loi ou au dessus delle »(Pierre Pellegrin).
De toute façon, à la mort d’Alexandre en 323, la Grèce respire à nouveau et un grand mouvement anti-macédonien s’empare d’elle, ce qui force Aristote et sa famille à fuir à Chalcis, surtout u’une accusation d’impiété pour avoir composé un hymne a Hermias, alors qu’ils ne sont réservés qu’aux dieux, a été lancée contre lui et Aristote se souvient certainement de la triste fin du dernier personnage qui en fut accusé, Socrate. De plus, Aristote s’était fait l’ami d’Antipater à qui Alexandre avait laissé le commandement de la Macédoine et de la Grèce après son départ pour l’Asie.
Il meurt l’année suivante, en 322, à l’âge de soixante deux ans à Chalcis d’où son corps sera ramené à Stagire. La pensée d’Aristote sera déterminante pour l’histoire de la hilosophie à venir. Thomas d’Aquin, Père de l’Égl se, fera de l’aristotélisme le pilier de sa doctrine et l’Église en fera en quelque sorte un philosophe officiel. Il aura aussi une influence considérable sur les philosophes Arabes si bien que c’est contre Aristote, paradoxalement, que se fera la révolu philosophes Arabes si bien que c’est contre Aristote, paradoxalement, que se fera la révolution scientifique et intellectuelle de la Renaissance.
On note aujourd’hui un mouvement de retour à Aristote qui anime la philosophie de l’esprit, surtout aux ÉtatsUnis. En bref es philosophe comme Putnam ou Searle, ou encore Chalmers, revenus des illusions de la « psychologie de l’ordinateur », sont ? la recherche d’une théorie de l’esprit qui ne soit ni dualiste (refus du platonisme et du cartésianisme), ni réductionniste (refus de l’éliminativisme matérialiste) : ce « ni-ni » remet très naturellement l’hylémorphisme sur les rangs. Ainsi voit-on, sur le plan spéculatif, se répéter le dépassement -que saint Thomas d’Aquin opéra en son temps- de Démocrite et de Platon.
Sources : – La vie des philosophes de l’antiquité de Diogène Laerce Dictionnaire de philosophie sous la direction de Jean Pierre zarader, Ellipses poche, 2014 – Les philosophes de l’antiquité à nos jours de Maurice Merleau- ponty, La Pochothèque, 2006 – Histoire de la pensée, d’Homère à Jeanne d’Arc de Lucien Jerphagnon, Tallandier, 2011 – Aristote, le maître de ce qui savent de Catherine Paoleti (France Culture – Une Vie une Oeuvre du 23 novembre 1995) – La philosophie classique de Jean Michel Dufays, maître-assistant à la Haute Ecole Paul-Henri Spaak (Belgique), cours enregistrés. Le site de la bibliothèque nationale de France – Le site de l’académie de Grenoble 0 0