Argumentation Detaill E Rev 1
Promotion des systèmes de savoir et de culture, conservation dynamique des Systèmes Ingénieux du Patrimoine Mondial (SIPAM) au Maroc Site pilote dans le Haut Atlas Oriental : Imilchil-Amellago Argumentaire détaillé selon le format SIPAM pour inscription sur la liste FAO de Systèmes Ingénieux de Patrimoine Agricole Mondial Juillet 2011 Table de matière Page orq5 Sni* to View Information de Base sur le SIPAM candidat Description du système 1 . Caractérisation du système 1 . 1 Biodiversité et sécurité alimentaire 1 . 1. 1 Agro-biodiversité candidature à la participation au programme SIPAM
INFORMATIONS DE BASE a. Pays et situation : Ichilmchil-Amellago, Provinces de Midelt et d’Errachidia, Maroc b. Nom du système : Oasis froides et agdals d’Imilchil-Amellago c. Nom de l’agence/de l’organisation candidate : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime d. Contreparties gouvernementales et autres partenaires . Institut National de la Recherche Agronomique, (INRA) Office Régional de la Mise en Valeur de Tafilalet (ORMVATaf), Assoclation Adrar e. Résumé de présentation de la candidature : Le site Imilchil-Amellagou est situé sur le Haut Atlas Oriental dans les provinces de Midelt et d’Errachidia.
Grâce à l’accumulation de leur savoir, de labeur et de l’ingéniosité, les tribus d’Ait Hdidau et d’Ait Marghad ont fait des oasis froides et des agdales d’ImilchiI- Amellagou, un modèle de développement durable et rationnel face aux aléas et aux hostilités diverses d’un milieu naturel très adverse. Ils ont su intégré, d’une manière harmonieuse, dans une agriculture vivrière des oasis, les parcours arides et de montagnes et ont dégagé des pratiques communautaires de solidarité et de discipline. Ce système renferme une riche diversité agricole et associée.
Les populations locales ont développé à travers le emps un savoir faire très riche et varié. Le site représente un paysage varié rassemblant des lacs, des montagnes, des vallées, des plateaux, des oasis, des grottes et un désert. Ce site assure la sécurité alimentaire des populations locales, leurs besoins en eau, en laine, en plantes médicinales, en bois de feu et autres. Cependant, ce système est menacé sur le plan institutionnel et sur le plan physique et environnemental 5 est menacé sur le plan institutionnel et sur le plan physique et environnemental.
La mise en œuvre de son plan de conservation, peut en faire un modèle de développement de la montagne aussi ien au niveau local, national qu’internatlonal. DESCRIPTION DU SYSTÈME 1 . Caractéristiques du système candidat au SIPAM Le site d’Imilchil-Amellagou est situé dans les montagnes du Haut Atlas oriental du Maroc à une altitude de 2000m. Grâce ? sa riche biodiversité, le site est intégré dans le Parc National du Haut Atlas oriental et de la zone A de la Réserve de Biosphère des Oasis du Sud du Maroc.
Il comprend des oasis froides, vallées, lacs et zones humides (Agoudal) et les pâturages semi- désertiques. Le site comprend le cercle d’ImiIchil qui se compose de cinq municipalités rurales, et administrativement, fait partie e la province de Midelt et d’AmelIagou qui relève de la province d’Errachidia. Il couvre une superficie totale de 309 295 ha. La population est d’environ 38 000 habitants, répartis sur 6255 ménages. L’agriculture et l’élevage occupent 65% de la population active.
La population est composée de deux tribus tamazight : Ait Hdidou au Cercle d’Imilchil et Ait Marghad à Amellagou. La région a une très faible densité humaine à travers son territoire. En revanche, la concentration est très élevée dans les oasis. Bien que, les nomades soient minoritaires et en forte baisse, les mouvements astoraux sont toujours maintenus pour assurer la mobilité du bétail entre les montagnes du nord en été et les pâturages du désert en hiver.
Ces populations confrontées depuis des siecles d’adversité de l’environnement et à la rareté des ressources, ont développé des pratiques de solidarité communautaire et PAGF 5 l’environnement et à la rareté des ressources, ont développé des pratiques de solidarité communautaire et une discipline. 1 . 1 Blodiversité et sécurité alimentaire L’agriculture dans le site d’Imilchil-Amellagou assure une multifonctionnalité ; elle ne se limite pas à la production ‘aliments comme objectif, mais constitue un mode de gestion des ressources naturelles et un facteur de dynamisation de l’aménagement du territoire et de développement.
L’agriculture oasienne très diversifiée, est fortement liée à l’élevage qui est non seulement intégré à la culture, mais utilise aussi les parcours pré-desertlques et ceux des montagnes voisines. Le support écologique sur lequel la communauté vit est exploité dune manière rationnelle. La rotation dans l’utilisation des espaces permet la régénération du sol et du couvert végétal et la régulation de l’alimentation des nappes (transhumance, ssolement). Le site Imilchil-AmelIagou offre des ressources complémentaires en matière de l’agro-biodiversité et de la diversité associée. . 1. 1 Agro biodiversité 1. 1 . 1 Espèces végéta es Pendant des siècles, les populations locales de ces oasis ont favorisé la biodiversité qui l’ont exploitée pour leur subsistance. Elles ont sélectionné des variétés de plantes et des races d’animaux adaptées à des environnements variés pour répondre à leurs besoins nutritionnels et sociaux. L’immense diversité génétique qu’on y trouve est le produit de l’innovation et de l’adaptation à un environnement adverse.
Ces oasis se distinguent par des atouts non négligeables : on y trouve une diversité exceptionnelle des cultures arboricoles, céréalières, maraîchères, fourragères, en plus des espèces aromatiques, tinctoria 5 céréalières, maraîchères, fourragères, en plus des espèces aromatiques, tinctoriales et médicinales. Ces espèces cultivées, impliquées dans des systèmes de production appropriées, ont assuré depuis des générations et assurent encore une alimentation saine et variées des populations locales.
L’agro biodiversité locale dans ce site est très diversifiée grâce i) au caractère vivrier de ses exploitations, (ii) à son système de production basé sur la polyculture et les techniques traditionnelles et surtout (iii) à la diversité de ses écosystèmes allant des zones montagneuses à hiver rude aux zones arides à la limite du désert. L’analyse de l’agro biodiversité réalisée, a mis en évidence une richesse spécifique et variétale : soit 105 variétés dont sont locales reparties sur 53 espèces (tableau 1).
Tableau 1 : Espèces cultivées dans le site d’Imilchil-Amellagou Culture Nombre d’espèces cultivées Nombre de variétés utilisées Céréales 14 Légumineuses 25 Maraichères 20 Arboriculture 13 31 Espèces ligneuses 6 Condiments PAGF s 5 Pennisitum typhoides et Anelli Panicum milliaceum. Les légumineuses pratiquées dans la zone sont en nombre de 7 espèces : la fève Vicia faba qul est la légumineuse alimentaire la plus cultivée, elle est consommée aussi bien comme légume vert que sèche.
Les variétés cultivées sont toutes de type locale. Le petit pois Pisum sativum ou Tinifine, appellation donnée aux variétés anciennes, est la deuxième légumineuse produite ? double fonction alimentaire et fourragère. Elle est consommée en rais par la famille et en sec par le bétail. La lentille Lens culinaris et l’haricot Phaseolus vulagris sont moins fréquents. L’orobe Vicia ervilia ou Ikiker est communément plus ou moins abandonné en moyenne montagne.
Les cultures maraîchères sont très diversifiées dans la zone probablement grâce à la dominance de l’agriculture irriguée, au caractère vivrier des exploitations familiales et aussi ? l’enclavement et l’éloignement de centres urbains. La pomme de terre Solanum tuberosum, la carotte Daucus carota, le navet Brassica campetris, les courges Cucurbita maxima et Cucurbita epo, la tomate Lycopersicon esculentum et l’oignon Allium cepa sont pratiqués dans les différentes localités en plus de la coriandre Coriandrum sativum, du persil Petroselinum crispum et de la menthe Mentha viridis.
D’autres légumes et fruits potagers comme le poivron Capsicum annuum, l’aubergine Solanum melongena, le melon Cucumis melo et la pastèque Citrullus vulgaris sont produits surtout à Amellagou. L’ail Allium sativurn, le cumin Cuminum cyminum et le fenugrec Trigonella foenum graecum sont spécifiques à certains sites. La biodiversité fruitière est conséquente vu la diversité des ?cosystèmes et l’abondance des ressource 6 5 biodiversité fruitière est conséquente vu la diversité des écosystèmes et l’abondance des ressources hydriques dans les zones de montagne.
Trois espèces sont très communes dans la réglon, le noyer Juglans regia, l’amandier prunus dulcis amygdalus et le figuier Ficus carica. Le pommier Malus pumila, est une espèce nouvellement introduite qui a pris une large extension dans les différents écosystèmes. Le pêcher Prunus persica et le rosier Rosa canina, sont des espèces locales et anciennes qui sont également largement distribués dans les différents douars ?tudiés. Par contre, le grenadier Punica granatum et la vigne Vitis vinifera sont aléatoirement rencontrés dans certaines localités et sont essentiellement des produits d’autoconsommation.
L’olivier Olea europaea, très commun dans toutes les vallées, est à l’origine de toute une production d’importance nationale. L’abricotier Prunus armeniaca, le cognassier Cydonia oblonga, le prunier Prunus domestica, et le poirier Pyrus communis seraient des espèces introduites dans les années 80 par les services de vulgarisation agricole dans la zone. Les lits des oueds constituent un milieu favorable au éveloppement de plusieurs espèces qui servent à la production de grandes quantités de bois de feu et de construction. On cite les peupliers Populus alba et P. igra, le tamaris Tamarix gallica, le laurier Nerium oleander, les roseaux Phragmites australis et le saule Salix spp. qui sont très communs dans ces milieux favorables à leur développement en plus du vitex ou AngarfVitex agnus-castus, qui est exploité pour le bois de feu et utilisé aussi comme plante médicinale. Sur la base d’enquêtes et des documents disponibles, les prlncpales plantes 7 5 principales plantes aromatiques et médicinales utilisées dans ce ite sont présentées dans la liste ci-dessous (Tableau 2). 1 . 1. *2 Espèces animales La production animale dans la région provient essentiellement d’élevage pastoral et peu d’élevage sédentaire. Il s’agit des bovins locaux et améliorés, des ovins D’man et Rahali et des caprins de parcours (tableau 3). Les productions ovines et caprines constituent plus de 90% du potentiel de la région. La grande diversité des conditions édapho-climatiques (montagne, oasis, zone subdésertique) confère à l’élevage une grande richesse sur le plan naturel, culturel et humain qui se traduit à son tour par ne diversité des systèmes et de mode d’élevage.
Tableau 2: Liste des espèces médicinales et aromatiques les plus utilisées dans le site Imilchil Amellagou Espèce Nom commun Période de récolte Thymus commutatus Thym Avril -Juillet Teucrium polium Germandrée Ormenis scariosa Juillet – Aout Artemisia mesatlantica Armoise Artemisia nigrei Mentha rotundifoila Jaune Avril – Mai Nerium oleander Laurier rose Deux races d’abeille existent dans la région ; l’abeille noire et l’abeille saharienne. Celle-ci (Apis mellifera sahariensis) originaire de du Haut Atlas, est largement répandue.
Elle est de petite aille, jaune et à indice cubital élevé. Peu agressive, elle possède une résistance remarquable aux conditions difficiles du milieu. Contrairement à l’abeille noire, elle peut continuer à butiner, ? collecter le nectar et même à bâtir la Clre dans des conditions thermiques extrêmes. C’est pour cette raison qu’elle est efficace dans les conditions locales. Actuellement, ces populations ont connu une forte régression au cours des quinze derrières années à cause de la varroase.
Quant à l’abeille noire, elle a été introduite par la transhumance des ruchers en provenance de Béni Mellal et par le transvasement des ruches. Tableau. 3 : Espèces animales élevées dans le site Imilchil- Amellagou Elevage Nombre races élevées Ovins 2 Caprins Bovins Asins équins Camelins Canins associations d’éleveurs. Les ovins de parcours sont essentiellement représentés par la population Rahali appelée localement Tibaldiyine.
Les éleveurs distinguent entre les anlmaux dans le troupeau en leur donnant des appellations basées sur les caractéristiques phénotypiques telles que la couleur de la robe. Les caprins de parcours sont également prédominés par la population Rahhali (chèvres Tarahhalte). Elle présente une grande aptitude d’adaptation aux parcours de la one faisant d’elle un animal d’une grande rusticité et robustesse. Comme pour la population ovine de parcours, les éleveurs adoptent un système d’appellation locale pour distinguer entre les animaux dans le troupeau.
Le mode de conduite d’élevage est extensif, il est basé essentiellement sur la transhumance entre les aires d’hivernage dans la plaine et dans le Saghro et les aires d’estivage dans les zones de moyenne et haute montagne. L’élevage des bovins s’est développé dans la région avec la sédentarisation des nomades et la mise en culture des terres. Le cheptel bovin est composé de deux races, locale et améliorée. L’aviculture est une activité exclusivement féminine. Le poulet beldi et le poulet croisé sont les deux souches présentes dans la région.
Les nomades possèdent un à deux ânes pour le transport de l’eau, alors qu’en milieu sédentaire, le mulet est utilisé dans la quasi-totalité des travaux d’exploitation comme moyen de déplacement, de labour, de transport de l’eau et parfois de location pour les touristes. Le chien de FAtlas, de race « Aydi », est le plus adopté par les nomades pour son aptitude à l’adaptation au froid et aussi pour sa vigilance, c’est un excellent gardien de troupeau. Cependant, cette race