Analyse du disours
Sa théorie repose sur une opposition langue / parole qui recoupe l’opposition société / individu. La recherche en énigmatique s’oriente ainsi vers l’étude du système de la langue par opposition aux manifestations individuelles de la parole. La séparation langue / parole présuppose du coup une opposition entre ce qui est social et ce qui individuel. Par rapport à cette opposition, le discours est le tiers-exclu.
La première mise en cause de l’opposition susurrement qui réhabilite la parole apparaît en 1 909 chez charges BALLE, dans son traité de stylistique. Celui-ci expose les principes d’une linguistique de la parole qui ouvre la voie de la recherche sur la relation entretenue par le sujet parlant, son discours et le contexte. Chez AIGUILLAGE, o trouve la notion de l’acte de discours, qui tend à apporter plus n de précisions sur la place du sujet parlant ; mais cette théorie ne dépasse pas celle de De SAUSSAIE.
C’est chez les formalistes russes, par contre, que se développe à partir de 1915 une recherche sur les structures narratives de la littérature orale et écrite. En 1928, on découvre, dans La morphologie du conte russe de PROPOS, l’ambition de dépasser le principe de l’immanence dépasser le principe de l’immanence pour s’intéresser aux vastes ensembles discursifs que sont les textes, afin de rendre compte de l’organisation syntaxique et sémantique ‘un texte.
BÉNISSENT qui effectue des recherches sur l’énonciation et la sémiologie de la langue, en partant de la philosophie an tique et en particulier de la théorie des actes de parole de l’angle-saxos ASSAUT, contribue introduire dans la linguistique française un thème nouveau, qui représente aujourd’hui ce qu’on appelle communément l’analyse de discours. Aborder cette analyse, c’est se confronter à une multitude de questions fondamentales du type : – Qu’est ce que le discours ? Quelles sont les principales approches en analyse de discours ? – Quel est l’apport de ces outils à notre travail de recherche ? 1. 1 . Le secours : essai d’une définition L’instabilité de la notion de discours rend dérisoire toute tentative de donner une définition précise du discours et de l’analyse de discours. On peut dans ce cas expliquer pourquoi le terme de discours recouvre plusieurs acceptions selon les chercheurs ; certains en ont une conception très restreinte, d’autres en font un synonyme de « texte » ou « d’énoncé ».
On peut déjà dire que le discours est une unité linguistique de dimension supérieure à la phrase (transatlantique), un message pris globalement. Pour L. GUEUSES, c’est ce qui s’oppose à l’énoncé ; c’est-à-dire que : «l’énoncé, c’est la huit des phrases émises entre deux blancs sémantiques, deux arrêts de la communication ; le discours, c’est l’énoncé considéré du point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne» (1971 : AI). Le terme d considéré du point de vue du mécanisme discursif qui le conditionne» (1971 : 10).
Le terme de « discours » désigne aussi un ensemble d’énoncés de dimension variable produits à partir d’une position sociale ou idéologique ; comme c’est le cas par exemple de la déclaration d’une personnalité politique ou syndicale. Par discours, on envisage aussi la conversation comme type particulier ‘énonciation. En partant du mode de fonctionnement de l’énonciation, BÉNISSENT (1966) oppose le discours à la langue qui est un ensemble fini relativement stable d’éléments potentiels. C ‘est le lieu où s’exerce la créativité et la commercialisation qui confèrent de nouvelles valeurs aux unités de la langue.
Il définit ensuite l’énonciation comme : 2 l’acte individuel par lequel un locuteur met en fonctionnement le système de la langue; « la conversion de la langue en discours »(1 970 : 12-13). Le discours, dira-t-il, est cette manifestation de l’énonciation chaque fois que quelqu’un parle. Cette définition de bénissent semble entretenir un lien avec celle que Jean-miches ÉDAM (1989) énonce de la manière suivante : un discours est un énoncé caractérisée certes par des propriétés textuelles mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants, institutions, lieu, temps) » 1. . Discours et texte Si dans un passé récent, le terme de orale, de nos jours, celui-ci recouvre non seulement le discours oral mais aussi le texte écrit ; c’est-à-dire qu’il s’applique aux énoncés oraux et écrits. C. FUCUS (1 985: 22), qui ne fait pas de distinction entre texte et discours avance a définition suivante : « Objet concret, produit dans une situation déterminée sous l’effet d’un réseau complexe de déterminations statistiquement (sociales, idéologiques) ». Il semble qu’il n’ ait pas de mot plus polysémique que « discours » dans le champ de la linguistique.
En effet, ce terme connaît non seulement des emplois variés mais aussi des délimitations assez floues. De cette pluralité de définitions, il se dégage chez tous les auteurs que le discours désigne toute réalisation orale ou écrite par un sujet, de la dimension de la phrase ou au-delà ( succession de phrases: texte) et ainsi que son contexte. Pour miches ARRIVÉ (1 986 : 233) : «le discours peut être conçu comme une extension de la linguistique, ou comme symptôme d’une difficulté interne de la linguistique (particulièrement dans le domaine du sens), rendant nécessaire le recours d’autres disciplines».
Le discours apparaît donc comme un prolongement de a grammaire textuelle vers une dimension transatlantique. Dans ce cas, il renvoie d’autres notions que l’on appelle « cohérence discursive » ou « cohérence textuelle » dont l’unité d’existence résulte de l’articulation d’une pluralité de structures transatlantiques, en fonction de conditions de production particulières. La grammaire de texte qui étudie la cohérence des énoncés a pour objet le discours considéré comme une unité totalisant. La naissance d’une linguistique énoncés a pour objet le discours considéré comme une unité totalisant.
La naissance d’une linguistique de l’énonciation a apporté un souffle nouveau dans la façon d’aborder le discours. En effet, avec la prise en compte des conditions de production, le discours était désormais défini comme toute 3 production (verbale et non verbale) d’énoncés accompagnés de leurs circonstances de production et d’interprétation. C’est à partir de cette période que l’objet e l’analyse de discours ne consistait plus à rechercher ce que dit le texte, mais la façon dont il le dit.
D’un point de vue pragmatique, le texte est un ensemble culturel qui renvoie à des données d’origines variées, pas seulement linguistiques. C’est pourquoi le texte tout comme le discours est, selon une visée pragmatique, défini comme : l’utilisation d’énoncés dans leur combinaison pour l’accomplissement d’actes sociaux. Le discours remplit trois fonctions : – une fonction proportionnelle (ce que disent les mots) ; – une fonction locutrice (ce que l’on fait par es mots: accuser, ordonner, demander une information, etc….. ; par l’acte locutrice, s’instaure une relation, un rapport entre les intéressants ; – une fonction préparatoire (le but visé), agir ou chercher à agir sur l’interlocuteur. On peut déduire de ces définitions que l’analyse de discours consiste à étudier des conduites communicatives et compte des combinatoires produites par l’interaction des contraintes et des choix faits par l’annonciateur. Elle est au c?Ur des relations qui existent entre un comportement culturel et des discours sociaux.
ces dans ce cadre que le discours est conçu par les théoriciens de l’énonciation et de a pragmatique comme un ensemble d’énoncés considérés dans leur dimension interaction, leur pouvoir d’action sur autrui, leur inscription dans une situation d’énonciation dont es paramètres sont : l’annonciateur, l’allocataire, le moment de l’énonciation et le lieu de l’énonciation. En d’autres termes, toute communication est une situation qui met en jeu des acteurs sociaux, des positions et des relations entre un émetteur, un ou plusieurs récepteurs et le contexte externe et interne de la communication.
C’est donc dire que e sens d’un discours n’est pas donné par la langue : il est plutôt découvert par le dessinateur grâce aux ultimes points de repères que le destinataire y a placés pour exprimer ce qu’il veut dire. Selon démoniaque MAINTENUE (1 989: 1 8) «tout discours peut être défini comme un ensemble de stratégies d’un sujet dont le produit sera une construction caractérisée par des acteurs, des objets, des propriétés, des événements sur lesquels il s’opère». De tout ce qui précède, on peut retenir que la notion de discours n’est donc pas stable.
Ce terme englobe à la fois plusieurs acceptions et une variabilité de discours qui empêchent toute tentative d’harmonisation des points e vue autour d’une définition unique qui serait acceptable pour tous les chercheurs. Cette diversité trouve son explication dans le fait que la I acceptable pour tous les chercheurs. Cette diversité trouve son explication dans le fait que la linguistique du discours désigne non pas une discipline qui aurait un objet bien circonscrit, mais plusieurs approches entretenant d’une certaine manière quelques liens spécifiques.
Face 4 aux difficultés de circonscrire l’objet d’analyse du discours, démoniaque MAINTENUE (1996 : 8) avance les raisons suivantes : « Les difficultés que l’on rencontre pour délimiter e champ de l’analyse de discours viennent pour une part d’une confusion fréquente entre analyse du discours et ces diverses disciplines du discours (analyse de la conversation, analyse du discours, théories de l’argumentation, théories de la communication, socio-économiques, dénationalisation… – la liste n’est pas exhaustive).
Chacune étudie ce discours à travers un point de vue qui lui est propre ». Avec l’accroissement des terrains d’investigation, toute production verbale ou non verbale, orale ou écrite peut devenir de nos jours un objet d’analyse du discours. C’est pour cette raison que la variété des corpus est indissociable de la variété des approches et des présupposés théoriques. Nous allons tenter de présenter dans les pages qui suivent un parcours de ce vaste champ d’investigation qu’est l’analyse du discours. 1. 3.
Les différentes approches en analyse de discours 1. 3. 1. L’approche énonciation La tentative de dépasser la limite la limite d’une linguistique de l’énoncé a permis aux chercheurs de faire appel au concept d’énonciation. L’intérêt porté actuellement à l’énonciation s’explique par l’extension de l’objet même de la linguistique. En effet, la prise en compte de tous les phénomènes liés aux initions de production du discours apparaît comme pertinente pour la compréhension du fonctionnement de la langue.
lorsqu’ aborde le sens des unités linguistiques, on est inévitablement amené à les relier à des facteurs statistiquement, c’est-dire à leur référence comme à leur prise en charge par un annonciateur. La relation « obligée » des unités en question aux conditions de leur production suppose la prise en compte de la théorie de l’énonciation, qui d’une autre manière articule le linguistique sur l’statistiquement ; c’est-à-dire le discours ses conditions de production.
A l’origine de cette démarche, mile BÉNISSENT (1 966, 1970) qui, dans son travail, 1- avance une définition de l’énonciation : mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation; 2- accompagne cette définition par une théorie générale des indicateurs linguistiques (pronoms personnels, formes verbales, tactiques spatiaux et temporels, modificateurs) par l’intermédiaire desquels le locuteur s’inscrit dans l’énoncé, c’est-à-dire selon BÉNISSENT ( 1 966: 251 ), des «actes discrets et chaque fois uniques par lesquels la langue est actualisée par un locuteur».