napoléon
Dès les origines de sa carrière militaire ou les débuts de sa carrière politique en prenant le pouvoir par le coup d’État du 18 Brumaire, Napoléon s’est inscrit dans l’Histoire et la mémoire des hommes à travers un destin mouvementé et exceptionnel.
Son ascension fulgurante, obtenue par des conquêtes militaires victorieuses, l’ampleur inédite des dernières déroutes ainsi que ses deux exils ont fait de ce personnage majeur de l’Histoire de France et de l’Europe une figure légendaire, tout au long des siècles qui ont suivi son parcours. Si Napoléon Bonaparte a tant marqué ses contemporains et les énérations suivantes, c’est en bonne partie grâce à son art de la mise en scène.
Il tisse sa légende dès la campagne d’Italie de 1796 (Arcole) avec se diffusés dans tout le Son système s’inspir romain : toutes les d sur l’attachement à s Swip next page et ses bulletins me de l’Empire ul chef qui s’appuie ait de la politique comme il fait la guerre, et utilise aussi bien ses proclamations ? l’armée pour entretenir et développer l’adhésion de ses troupes, que les journaux pour donner à son image personnelle et ? ses succès militaires tous les appuis qu’une propagande bien conduite peut lui procurer. II crée le Courrier de l’Armée d’Italie.
L’ampleur de ses victoires donne à la propagande de Bonaparte un retentissement i ShAipe to Wew next page inconnu jusqu’alors. Avant même d’être empereur, il a une conscience aiguë de la portée politique de l’image qu’il diffuse. Il considère les arts comme des instruments à son service et se montre aussi actif et directif dans ce domaine que dans les autres. Aucun domaine artistique ne reste hors de son influence. Portraits impériaux, scènes de bataille, récits d’exploits véhiculent son image d’homme intrépide mais clément, charismatique et proche de ses oldats, majestueux et simple.
De la littérature à l’architecture, de la musique à la peinture, tout vise à glorifier Napoléon destiné à entrer vivant dans la légende. Songeons au Sacre de David, aux Pestiférés de Jaffa et au Champ de bataille d’Eylau de Gros, au Triomphe de Trajan, opéra de Lesueur aujourd’hui bien oublié mais qui eut un énorme retentissement, à l’arc de triomphe du Carrousel, à la colonne Vendôme, qui devient à partir de la Restauration le symbole du bonapartisme.
Le catéchisme impérial enseigné obligatoirement ? tous les enfants surpasse les autres moyens de propagande. Ainsi Napoléon invente t-il la propagande moderne, chère aux régimes totalitaires. De son vivant, il a voulu s’imposer comme l’héritier d’Alexandre et de César, comme le fondateur de la IVème dynastie. Avec la période napoléonienne se pose aussi la question des acquis de la Révolution : Napoléon est-il Phéritier ou le fossoyeur de la Révolution ?
En proclamant dès 1799, avec l’instauration du Consulat, que son arrivée au pouvoir scelle raccomplissem 2 proclamant dès 1799, avec l’instauration du Consulat, que son arrivée au pouvoir scelle Paccomplissement définitif de l’œuvre évolutionnaire, Napoléon Bonaparte se reconnaît comme celui qui clôt le processus révolutionnaire. Cependant, force est de constater que l’ensemble de la période durant laquelle Napoléon est au pouvoir peut dans une certaine mesure être considérée comme l’héritière des acquis révolutionnaires, malgré le reniement de ceux-ci.
Il semble en effet aujourd’hui que « l’accomplissement » revendiqué par Napoléon revêt un caractère ambigu, aussi bien dans la prise du pouvoir, que dans le régime qu’il instaure et dans les réformes qu’il entreprend. Napoléon Bonaparte, le 10 novembre 1799, organise un coup d’état à son profit. Le nouveau système constitutionnel est appelé Consulat. En 1802, par modification constitutionnelle, le consulat à vie est confié au Premier Consul.
On passe donc d’une « dictature décennale » à une magistrature viagère en attendant le retour en 1804 avec PEmpire à une « monarchie héréditaire Mais c’est bien le même homme appelé Bonaparte puis Napoléon Ier qui dirige la France. D’un côté Napoléon Bonaparte, enfant de la Révolution dont il a été un héros militaire pendant la campagne d’Italie ou d’Egypte, peut apparaitre comme son continuateur, ayant rendu permanent un certain nombre de ses principes.
Le Code Civil en est l’expression la plus aboutie. Cette immense compilation juridique visant à mettre fin à tous les particularismes locaux en 3 Cette Immense compilation juridique visant à mettre fin à tous les particularismes locaux en usage depuis des siècles, publiée en 1804, applique le principe de l’égalité de tous devant la loi. De plus, il proclame le respect des libertés individuelles, assure le respect de la propriété et affirme la place centrale de la famille.
Même s’il légalise l’inégalité entre l’homme et la femme dont Bonaparte disait qu’elle « était la propriété de son mari comme ‘arbre à fruits celle du jardinier le Code civil, dont encore bien des articles sont en vigueur aujourd’hui, garantit définitivement le respect des droits de la personne. L’œuvre législative accomplie sous l’Empire, qui bien souvent prolonge des travaux entamés auparavant, a donné le jour également au code de Procédure pénale en 1806, au code du commerce en 1807 et au Code pénal en 1810.
Par ailleurs, Napoléon Bonaparte garantit la liberté de conscience en reconnaissant la liberté des cultes qui avait été abolie par les Montagnards au temps de l’anticléricalisme virulent. Le Concordat e 1801, signé avec le pape Pie VII, reconnait que le catholicisme est « la religion de la majorité des Français », mais les cultes protestants et juifs sont aussi autorisés. Par la création des lycées en 1802 et de la Légion d’Honneur, il entérine la suppression de la société inégalitaire d’Ancien Régime.
Les lycées impériaux visent à préparer les jeunes à leurs futurs métiers tout en garantissant la promotion au mérite et non plus en vertu de la nai 4 leurs futurs métiers tout en garantissant la promotion au mérite et non plus en vertu de la naissance. Destinée à tous les hommes éritants, la Légion d’honneur, créée le 19 mai 1802, valorise une élite respectable sans distinction d’origine.
La création de la Banque de France (1800), celle du Franc germinal (1803) ainsi que la création des bourses et chambres de commerce, sont destinées à soutenir la vie économique. Dans ce sens, le renforcement du pouvoir central réalisé par Napoléon est analysé comme ayant assuré les conditions de la pérennité des principes révolutionnaires par un retour à l’ordre jugé indispensable à la protection de l’héritage de la Révolution.
Car, ne l’oublions pas, alors même qu’il installe habilement un égime autoritaire, le principe de la souveraineté populaire n’est pas aboli. La pratique du plébiscite se fait au suffrage universel masculin, comme en 1802, sur le consulat à vie. D’un autre côté, Napoléon peut être vu comme ayant remis en cause un certain nombre d’acquis révolutionnaires, notamment la séparation des pouvoirs. L’empereur concentre entre ses mains les pouvoirs exécutif, législatif, militaire, de nomination des préfets, des juges, des maires.
Le régime devient héréditaire puisque Bonaparte devient consul à VIe en 1802, puis empereur héréditaire, sacré à Notre-Dame en 1804. Si le principe de la souveraineté populaire est conservé, il est malgré tout partiellement remis en cause par le fait que la démocratie municipale n’existe plus et que les S partiellement rems en cause par le fait que la démocratie municipale n’existe plus et que les différentes assemblées sont privées de leur pouvoir de décision. Elles ne sont plus que des chambres d’enregistrement de la volonté de Napoléon.
Par ailleurs, l’empereur crée une nouvelle noblesse qui mêle hommes de la Révolution, anciens émigrés ou officiers de l’armée sortis du rang. L’institution de cette aristocratie impériale st contraire aux principes fondamentaux de la Révolution. Quant au petit peuple, il n’est guère favorisé par l’empereur. Le rétablissement du livret, en 1803, est un moyen de surveiller les ouvriers obligés de l’avoir sur eux dans leurs déplacements s’ils veulent échapper à l’emprisonnement.
La surveillance policière restreint les libertés Individuelles, sans oublier la véritable régression que subissent les grandes libertés comme celle de la presse, soumise à la censure et enfermée par une propagande organisée par Napoléon lui-même. De plus, Bonaparte rétablit aux Antilles l’esclavage, qui avait été upprimé par la Convention en 1794, pour rétablir l’ordre et essayer de contrer les manœuvres des Anglais dans la région. Le XIXème siècle, en forgeant un véritable mythe napoléonien, a surtout retenu la filiation avec l’époque révolutionnaire.
On considère aujourd’hui qu’il s’agit d’un exemple de décalage entre la réalité (un régime autoritaire et héréditaire) et les principes (révolutionnaires). Le dernier trait marquant de Napoléon est d’être un Conquérant. principes (révolutionnaires). Poursuivant sa politique de conquête, il entre en guerre avec les grandes puissances européennes ; ayant échoué contre ‘Angleterre (Trafalgar, 1805), il démantèle les coalitions continentales (Austerlitz, 1805 ; Iéna, 1806 ; Friedland, 1807), s’allie avec la Russie et met en place le Blocus continental contre l’Angleterre.
Si la guerre d’Espagne (1806-1814) s’avère une terrible épreuve, il signe avec l’Autriche la paix de Vienne en 1809. Face à l’attitude belliqueuse du tsar Alexandre Ier, Napoléon engage en 1812 la campagne de Russie qui s’achève par une retraite désastreuse (la Berezina). L’Empereur doit encore faire face à une coalition (Russie, Prusse, Autriche) qui se solde par la défaite de Leipzig n 181 3 puis par l’invasion de la France. Contraint d’abdiquer une première fois le 6 avril 1814, Napoléon est relégué à île d’Elbe.
Parvenu à s’échapper, il rentre en France. C’est la période des Cent-Jours, mais il doit de nouveau faire face à la coalition : battu à Waterloo le 18 juin 1815, il abdique une seconde fois. Interné à Sainte-Hélène, il y meurt le 5 mai 1821 Figure historique et ambiguë, Napoléon dérange et fascine. Premier Consul puis Empereur, génie militaire et bâtisseur, il a régné sur l’Europe en despote et a contribué à la modernisation des nations, la France en tête.