linguistique textuelle
L’analyse textuelle des discours Entre grammaires de texte et analyse du discoursl Jean-Michel Adam (Université de Lausanne) Les organisateurs du colloque ont posé une question très claire aux participants de cette table ronde : l’analyse de discours, l’analyse conversationnelle et l’analyse textuelle – disciplines représentées dans cette table ronde par Dominique Maingueneau, Catherine Kerbrat-Orecchioni et moi-même — sont-elles des disciplines ou des courants disciplinaires différents ou peuvent-elles être placées dans le même champ, du moins épistémologiquemen apport à la linguistiq textuelle, à la linguist discours. rs Sni* to View analyse textuelle par à l’analyse de La tâche qui m’a été attribu e est de repr senter la discipline qui a été désignée comme « analyse textuelle » (à côté de l’analyse du discours et de l’analyse conversationnelle). À la différence de Catherine Kerbrat-orecchioni qui ne se reconnait pas dans le syntagme « analyse conversationnelle j’assume le syntagme « analyse textuelle » en le rattachant au champ de la linguistique textuelle. Je confronterai donc mon usage de l’appellation « analyse textuelle » ? elui que d’autres en font ou en ont fait.
J’expliciterai ensuite pourquoi je parle d’analyse textuelle des discours en rapprochant la linguistique textuelle (désormais L T) de l’analyse de discours (désormais AD). Ces deux disciplines ont des origines référence : Zellig S. Harris et Michel Pêcheux pour l’AD, Eugenio Coseriu et Harald Weinrich pour la L T. 1. Les « analyses textuelles » : entre sémiologie, sémiotique, LT et AD Le syntagme « analyse textuelle » (désormais AT) a été utilisé par des auteurs très différents et il a même servi de titre à plusieurs articles et ouvrages. 1. Roland Barthes opposait l’AT à l’analyse structurale, ? l’occasion de rétude d’un texte biblique : « La lutte avec Fange : analyse textuelle de Genèse 32. 23-33 » (OEuvres complètes IV, Seuil, 2002 (1972) : 157-169) et d’un conte d’Edgar Poe : « Analyse textuelle d’un conte d’Edgar Poe » (id. 2002 (1973) : 413-442). Cette seconde analyse a été publiée dans un des premiers ouvrages de langue française à faire une place à la LT : Sémiotique narrative et textuelle, édité par Claude Chabrol (Larousse, coll. L 1973).
Le passage de Barthes par l’AT se itue très exactement à la fin de sa période discursive et benvenistienne (voir à ce propos « La linguistique du discours » (OEuvres complètes Ill, Seuil, 2002 (1970) : 611-616) et juste avant son passage à la « sémiologie négative » et à la déconstruction. 1. 2. une année plus tôt, le terme « analyse textuelle » apparaît dans les actes d’un colloque tenu à Toronto et qui a donné un intéressant livre bilingue co-dirigé par Pierre R. Léon, Henri Mitterand, Peter Nesselroth et Pierre Robert problèmes de l’analyse textuelle / Problems of textual analysis (Montréal-Paris-Bruxelles,
Didier, 1971). cet ouvrage fort hétérogène était dominé par une volonté d’ancrer la « Nouvelle critique » en Amérique du Nord et il réu r de l’analyse des t Nouvelle critique » en Amérique du Nord et il réunissait, autour de l’analyse des textes littéraires, des chercheurs aussi divers que Samuel Levin, Pierre Guiraud, Paul Bouissac, Jean-Claude Chevalier, Michael Riffaterre, Serge Doubrovshy, Lubomir Dolezel, Gérard Genette, et quelques autres, dont Marshall McLuhan. Ce volume est représentatif d’une période dominée par le paradigme de la grammaire générative et transformationnelle.
De nombreux intervenants parlent de la phrase 1 Conférence donnée dans le cadre d’une journée d’hommage ? Patrick Charaudeau : « L’analyse du discours dans les sciences du langage et de la communication Y, Lyon Il, le 4 juin 2010. Jean-Michel ADAM littéraire et de ses transformations. Jean-Claude Chevalier est un des rares à leur opposer la conception saussurienne et benvenistienne de la phrase et à faire allusion à la position du Barthes de 1970 et à la translinguistique de Benveniste. 1. 3. un livre, paru en 1976, chez Larousse, dans la collection «
Langue et langage écrit par Robert Lafont et Françoise Gardès-Madray, a pour titre • Introduction à l’analyse textuelle. Cette AT praxématique est très proche de [‘AD. Cest du moins ce qu’en disent les auteurs du dictionnaire de la praxématique : Termes et concepts pour l’analyse du discours. Une approche praxématique (Catherine Détrie, Paul Siblot et Bertrand Vérine, Champion, 2001 SI les auteurs vont un peu vite en besogne en prétendant que Lafont et Gardès-Madray ont « forgé l’expression » et que l’AT praxématique est la devancière de la L T, il n’en reste