Lecture analytique: Ode a cassandre
LEOURE ANALYTIQUE 1 : « ODE A CASSANDRE » de RONSARD Introduction Ronsard, « Prince des poètes » et « Poète des princes » a chanté le thème de l’amour à travers ses poèmes, intitulés Les Amours et consacrés à des femmes aimées, dont l’une des plus connues est Cassandre Salviati. Ce poème est le 17ème du premier livre des Odes, consacré à Cassandre. l- Poème d’amour, un poème lyrique 1- Un poète qui s’adresse a sa dame. -Le poète = énonciat -Sa dame : Destinatai apostrophe « Mignon méliorative, puisque caractérisant plus les qu orf Svage to nextggge l’aide d’une un à valeur » : jolie, belle, vous »v. 3, « votre »v. 18) = déterminant, apostrophe (v. 1, 8 , 1 1) – La présence de l’énonciateur est marquée par l’utilisation de la première personne du pluriel allons v. 1), qui unit le « je » de l’énonciateur au « tu » de la destinataire. -Dans un espace favorable à Fintimité, a la confidence = un jardin évoqué implicitement avec « la fleur » et le nom « place », la présence du soleil, couleurs de la nature pourpre »v. 3, »verte »v. 5) -La couleur de la rose est le rouge, couleur qui connote la passion amoureuse : corrélée avec l’apostrophe « Mignonne dont les onnotations ont déjà, été évoquées, ce point laisse penser que l’énonciateur éprouve un sentiment amoureux pour la destinataire. -La rose : acteur principal de la scène : désignée par sa catégorie (« la rose »v. l), son hyperonyme (« fleur »v. 1, 17), par la 3ème pers. du singulier elle + adj. Possessif « sa »ses »), sujet des verbes d’action (« avait déclose »v. 2 « a… laissé choir c’est un témoin 2- L’émotion exprimée par le poète. . La déception et l’indignation -Ponctuation expressive : points d’exclamations dans la 2ème strophe = rythme saccadé 1/1/6 – ton exclamatif Anaphore de « Las » ; on assiste a un spectacle de désolation du poète, qui est introduite par l’anaphore « Las ». C’est une exclamation de désespoir mise en valeur par un monosyllabe et une coupe, évidemment parodique. Le ton s’anime puis est marqué par une émotion intense. La phrase s’allonge sur trois vers, avec de nombreuses coupes qui permettent la mise en valeur en tête de vers de l’apostrophe « Las » ainsi que ses répétitions. allitération en [s] marque l’insistance de son attente déçue, ainsi que par des assonances, avec utilisation de consonnes dentales « t/d » souvent accompagnée du « r ». « Perdu, marâtre, ternir, dure, nature ») -Indignation avec « Ô » (vocatif, apostrophe) -« a dessus la place » = évocation Imagée de la fleur maintenant fanée. Exclamation blasphématoire qui dénonce la « marâtre Nature » -Oxymore « marâtre Nature » ; connotation tout a fait péjorative pour une nature doublement anthropomorphée : « marâtre » (est une mère belle mais mauvaise) ; or habituellement, la nature est considerée comme une mère bienveillante. « Nature » : allégorie qui représente ici la Mère nourricière -Un poème lyriqu bienveillante. -Un poème lyrique (Def. : lyre = instrument utilisé par Orphée, poète de la mythologie grecque. Il utilise des themes lyriques : la mort, l’amour, la fuite du temps. Registre lyrique : lexique de l’affectivité, expression des émotions. L’expression du Moi associé a la musicalité. b. L’amour, le désir s’exprime surtout par la description élogieuse de cette femme. 3- Une description élogieuse de la jeune fille. Ode (Def) : inscrit le poème dans la tradition de chanter quelqu’un -Le poème est construit autour d’une rose ; sous prétexte dadmirer cette rose, le poète entreprend une métaphore filée es beautés de l’une pour magnifier l’autre. La rose, en effet, semble parée de tous ses atouts attendus et révélés chez une femme. -Les personnifications de la fleur « elle a dessus la place » (v. 8), « ses beautés laissé choir’ (v. 9), donnent à celle-ci des attitudes humaines, favorisant le rapprochement entre la femme et la fleur. Sa couleur ensuite, d’un rouge sombre, « pourpré » (v. 3), adjectif repris sous forme adjectivée « pourprée » v. 5, indique une tonalité chatoyante et majestueuse, qui évoque la couleur de la passion amoureuse. + Mignonne = a des sentiments Elle est mise en valeur avec la lumière du soleil, « sa robe de pourpre au soleil » la couleur de la « robe » éclate à la lumière, (v. 3), en une sorte de duel visuel. -La grâce des mouvements est également suggérée par la mention du « [pli] » (v. 5) des vêtements.
Rappelons qu’un pli se forme aux également suggérée par la mention du « [pli] » (v. 5) des vêtements. Rappelons qu’un pli se forme aux mouvements du corps et qu’il s’agit ici de désigner celui de la femme qui bouge, en une composante érotique discrète. -La rose, désignée par le mot « rose » puis par son hyperonyme fleur est ici signe de désir. -Le lien (jusque là implicite) est établi explicitement entre « mignonne » et la rose à l’aide d’une comparaison : « son teint [comparé] au vôtre [comparant] pareil [terme de comparaison]. Champ lexical de la chaleur : « teint », « soleil », -hypallage « âge fleuronne » -« verte nouveauté », « ce matin » = fraicheur, jeunesse + superlatif « sa plus » -compliments : « ses beautés » v. 8, « sa beauté » v. 18 -« Sa robe pourpre les plis robe pourprée » allitération en p et en B renforce ll- La fuite du temps La conscience du temps est dramatisé par la menace vigoureuse e la flétrissure (= Lamentation a la Pétrarque ; imitation des Anciens par la Pléiade, groupe auquel appartient Ronsard. ) 1- La rose cesse d’être signe de désir pour devenir signe du temps et d’urgence. a.
IJne histoire du matin au soir. « ce matin » v2, indiqué avec précision : démonstratif + nom, évoqué comme achevé (plus que parfait : « avait déclose évocation de la beauté de la rose ; champ lexical des vêtements attribués à la fleur ; « robe », « plis de sa robe »… , évoquant la jeunesse de la rose : sa naissance ( » déclose « v. 2) et son éclat, ? travers la reprise de » pourpre » en « pourprée » donc avec des couleur vives, et à travers PAGF travers la reprise de » pourpre » en « pourprée » donc avec des couleur vives, et à travers la comparaison avec le teint de « mignonne » montrant la jeunesse. L’idée du caractère éphémère [étymologiquement, éphémère veut dire « qui ne dure qu’un jour de la rose, est renforcée par l’antithèse « matin » (v. 2) / « vêprée » (soir) (v. 4). b. Flétrissure, de l’utilisation de la négation restrictive « ne dure que -« marâtre » c. La mort (la vêprée v. 4) « a laissé choid’, « a point perdu » euphémisme : « ses beautés laissé choir’ -perte des couleurs évoquant la vieillesse: « ternir » Ill June invitation a la persuasion 1- Un discours indirecte et construit -l’histoire d’une promenade avec observation – simple description ? Comparer la femme à la rose qui fane. – rythme : vif et entraînant (2 syllabes, 3, 3 V. I- 1, 3, 2, 2 V. 2) à termes monosyllabiques ou bi-syllabiques + douceur des allitérations : [m], [n], [s] et des assonances [o] : 4 premiers vers. « si vous me croyez » = faire confiance -« donc » = connecteur logique qui marque la fin de son discours mplicitement argumentatif, la conclusion de ses observations, annonce la leçon à tirer. – une invitation qui se fait de plus en plus pressante -1er vers : »Mignonne, allons voir si la rose » = impératif invitation a une promenade qui semble simple, anodine, désintéressé – répétition des impératifs = insistance « allons », « cueillez, cueillez » – exhortation -hypallage : « cueillez votre jeunesse » -future proche « fera ternir » Faire réagir : Faire réagir : le Carpe Diem Les humanistes, Ronsard et Du Bellay vont chercher chez les anciens des genres et des thèmes ittéraires. Dans ce poème,
Ronsard utilise le thème du carpe diem, inspiré d’Horace, qui veut dire « cueille le jour présent et sois le moins confiant possible en l’avenir » : il faut vivre du présent en profitant des plaisirs de l’amour car caractère éphémère de la jeunesse et de la beauté ; le temps est compté – car égalité de tous devant la vieillesse et la mort (« une telle fleur ») : valeur intensive de l’adjectif indéfini « telle » qui suggère la supériorité de la rose par rapport aux autres fleurs – mise en valeur a la rime de « jeunesse » et « vieillesse » = antithèse, deux mots rapprochés par la rime, et deux vers qui se suivent, our montrer que le temps passe vite = devise épicurienne Épicurisme (Épicure) = philosophie grec, doctrine de ceux qui cherchent avant tout le plaisir aussi bien de sens que le plaisir intellectuel. Conclusion : Ce poème s’inscrit dans une tradition, qui exploite le thème lyrique de la fuite inexorable du temps et reprend la comparaison récurrente de la femme et de la rose. Cependant, Ronsard a réalisé avec cette ode une œuvre originale en utilisant à la fois un ton de conversation galante et le registre lyrique pour parachever son entreprise de séduction, rendant ainsi sa leçon de vie plus persuasive.