La Princesse De Cle Ves
Séance 2 : Le personnage dans le roman d’analyse Les palissades étaient fort hautes, et il y en avait encore derrière, pour empêcher qu’an ne put entrer ; en sorte qu’il était assez difficile de se faire passage. Monsieur de Nemours en vint à bout néanmoins ; sitôt qu’il fut dans ce jardin, il n’eut pas de peine ? démêler où était madame de Clèves. Il vit beaucoup de lumières dans le cabinet, toutes les fenêtres en étaient ouvertes ; et, en se glissant le long des palissades, il sien approcha avec un trouble et une émotion qu’il est aisé de se représenter.
Il se rangea derrière une des fenêtres, qui servait de porte, pour voir ce que faisait madame de Clèves. Il vit qu’elle était seule ; mais il la vit d’une si admirable beauté, qu’à peine fut—il maitre du transport Swipe Lo nexL page que lui donna cette v tète et sur sa gorge, Elle était sur un lit de pc y avait plusieurs corb quelques—uns, et mo orf e n’avait rien sur sa ment rattaches. ant elle, où il elle en choisit arqua que c’étaient des mêmes couleurs qu’il avait port es au tournoi. Il vit qu’elle en faisait des nœuds à une canne des Indes, fort extraordinaire, u’il avait portée quelque temps, et qu’il avait donnée à sa sœur, à qui madame de Clèves l’avait prise sans faire semblant de la reconnaitre pour avoir été monsieur de Nemours.
Après qu’elle eut ache achevé son ouvrage avec une grâce et une douceur que répandaient sur son visage les sentiments qu’elle avait dans le cœur, elle prit un flambeau et s’en alla proche d’une grande table, vis – à -VIS du tableau du siège de Metz, où était le portrait de monsieur de Nemours ; elle s’assit, et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule eut donner. On ne peut exprimer ce que sentit monsieur de Nemours dans ce moment.
Voir au milieu de la nuit, dans le plus beau lieu du monde, une personne qu’il adorait ; la voir sans qu’elle sut qu’il la voyait, et la voir tout occupée de choses qui avaient du rapport à lui et à la passion qu’elle lui cachait, c’est ce qui n’a jamais été goûté ni imaginé par nul autre amant. Ce prince était aussi tellement hors de lui-même, qu’il demeurait immobile à regarder madame de Clèves, sans songer que les moments lui étaient précieux.
Quand il fut un peu remis, il pensa u’il devait attendre à lui parler qu’elle allait dans le jardin ; il crut qu’il le pourrait faire avec plus de sûreté, parce qu’elle serait plus éloignée de ses femmes ; mais voyant qu’elle demeurait dans le cabinet, il prit la résolution d’y entrer. Quand il voulut l’exécuter, quel trouble n’eut—il point ! Quelle crainte de lui déplaire ! Quelle peur de falre changer ce visage où il y avait tant de douceur, et de le voir devenir plein de sévérité et de colère ! Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, IVème partie Introduction Présentation générale : Madame de L
Fayette, La Princesse de Clèves, IVème partie présentation générale . Madame de La Fayette, auteur du XVIIème, auteur du classicisme, plus particulièrement de la Préciosité (langage raffiné, mais aussi un comportement social et culturel). Elle est connue pour La Princesse de Clèves, considéré comme premier vrai roman français, celui-ci, est un roman d’analyse. Roman d’analyse : D les personnages s’auto analysent, décrivent leurs sentiments. Roman d’analyse : 0 ils analysent les méandres du moi profond. Situation du passage : « Ici nous somment face à un extrait… ?? Dans ce passage Mme de Clèves est retirée dans sa propriété de Coulemmiers, seule, et elle est là-bas pour fouir le Duc de Nemours, qu’elle aime. Dans ce passage elle va se livrer à une véritable rêverie, mais le Duc de Nemours la voie. C’est une scène de voyeurisme. Annonce problématique et plan PB . En quoi ce texte est-il représentatif du roman d’analyse l. une scène fondée sur un jeu de regard 1. Un narrateur omniscient Dans cet extrait, le narrateur possède toutes les informations. Exemples Ligne 1 : on voit bien que le narrateur donne des détails et que le ecteur est invité à suivre la progression du Duc.
Ligne 6 : narrateur connait les pensées, il est dans la tête des personnages. À partir de la ligne 10 : le narrateur va Seffacer pour qu’on soit chez Mme de Clèves et M de Nemours. Les détails sont de plus en plus précis, on a un véritable zoom _ 2. Un narrateur analyste véritable zoom. Le narrateur est un observateur qui essaye de comprendre ce qu’il voit. C’est une scène muette. Ligne 14 : c’est à travers le regard de Nemours qu’on sait ce que fait Mme de Clèves. Derrière ce geste il y a une valeur symbolique. Lignes 20-21 : narrateur essaye d’élucider le comportement de ces personnages.
Ligne 22 : non seulement le narrateur est analyste, mais le lecteur peut le devenir aussi. 0 Le pronom indéfini « on » [‘y invite. 3. Plongée du lecteur dans l’intimité des personnages Le lecteur regarde Mme de Clèves et M de Nemours, mais en plus on connait les pensées des personnages. Ligne 29 : « il pensa que » Ligne 21 : on est dans les pensées du personnage mais en plus on est dans ses rêves. Ligne 22 . « ce que sentit » Lignes 25-26 : « n’a jamais…. » Ligne 30 : il crut » ? la fin du texte, la voix du narrateur se confond avec celle de Nemours.
On a une triple exclamative basée sur une gradation. Il. L’expression de la passion 1 Un duc charmé plusieurs indices nous prouvent que le Duc est sous le charme de la Princesse. Ligne 6 : trouble et émotion qualifie ce qui envahie le personnage. Lignes 8-9 : il ne contrôle plus ses émotions et le texte même montre Vintensité des sent voyeurisme, grâce au regard de Nemours, nous permet de connaitre les sentiments de la Princesse. 4. L’évocation Indirecte des sentiments de la princesse La scène est muette, mais la princesse trahit ses sentiments par des gestes, par son regard, sa fuite et un trait physique.
Ligne 14 : avec les rubans qu’elle noue autour de la canne symbolique de l’admiration envers le Duc C rend la scène sensuelle. Le toucher est convoqué (canne). Lignes 20-21 : scène contemplative C] mise en abyme (tableau dans le livre). Lignes 1-2 : elle est comme dans une prison d’orée, elle s’y cache pour fuir le Duc. Lignes 10-11 : elle ne respecte plus les convenances de la cour. Le fait qu’elle ait les cheveux lâchés » est un élément qui traduit qu’elle a fait omber le masque que lui fait porter la cour. 5.
La rêverie amoureuse Les deux personnages rendent leur passion explicite par de petits indices, et progressivement Mme de Clèves s’abîme dans une rêverie amoureuse. Ligne 17 : toute la scène est chargée de douceur Lignes 20-21 : sentiments transparents. Lignes 20-21 : la scène contemplative provoque la non-maitrise de soi. Ill. Un cadre poétique et théâtral 1 Une atmosphère poétique La scène se veut vivante, comme si elle se passait sous nos yeux. Il s’agit d’une hypotypose. Et cette scène est poétique grâce à plusieurs indices. Ça se passe la nuit.