37914
Université de Bagdad Faculté des Langues Département de Français Avarice et Amour dans Eugénie Grandet de Balzac Recherche présentée par Samir Abdulwahide Y 2010 Introduction or28 Au fond, l’esprit de Balzac est l’un des grands esprits littéraires ayant pris la charge de faire changer la vie française convenablement avec les principes de la révolution française. C’est un esprit de l’idéal et de l’humanité qui attire, par la grandeur de ses idées, l’ensemble des chercheurs pour en essayer la decouvrir.
Nous aussi, nous allons voir de près cet esprit humain fin d’essayer de faire la mise en œuvre de certaines conceptions sociologiques et psychologiques de ce grand auteur de La s’incarne la souffrance humaine sera la scene principale de notre recherche. Ce roman raconte Ihistoire d’un départ au contre courant, l’aventure illusoire pour une idée heureuse (l’amour) dans une société qui ne connaît que l’amour du soi et l’amour de l’intérêt matériel.
Le conflit est donc tellement méchant et dramatique dont le résultat serait compté d’avance à la faveur de l’argent, à la sécheresse des sentiments. La souffrance serait la même comme si la vie était déja détruite ar le malheur et personne ne pourrait la rendre heureuse. Ainsi, Balzac nous découvre « comment la réalité sociale détruit tous les idéaux et comment le rêve utopique s’évapore et s’anéantit au moment où il touche le réel économique 2 Pour bien comprendre cette problématique, notre recherche mettra le point sur deux thèmes essentiels : Favarice et l’amour.
Tout au long du travail, le 2 -Cité par George Lukacs, Etudes sur le Réalisme Européen, -Ibid, p:44 P34 conflit entre ces deux axes ne connaît pas le merci. En plus, nous essayons de voir de près la relation entre ces thèmes et leurs effets sur les ersonnages ainsi que leurs comporte s ces étapes, nous visons OF principal de notre travail dans ce chapitre. Et quand on dit l’avarice, on dit l’argent qui est le moteur des personnages dans le roman. Il est la puissance anonyme froide qul déteint sur les êtres, glace les passions et annule l’énergie vitale.
Tous les événements sont liés de loin ou de près ? ce grand thème priviliegé par Balzac qui « est de plus en plus hanté par l’argent qui le fuit 3 La vision que porte chaque personnage du roman à l’argent a de quoi susciter la curiosité du lecteur. L’intérêt des protagonistes pour ‘or va de l’amour jusqu’à la totale insouciance. Et pour bien comprendre cet intérêt , si indispensable, nous estimons de répondre à la question suivante : Pourquoi l’argent est-il un thème principal ?
Balzac a consacré plusieurs écrits à l’argent parmi lesquels Eugénie Grandet. Cett œuvre n’a pas seulement pour but de traiter ce thème, mais dêtre un document sur la société contemporaine. Balzac, romancier réaliste, peint une société dominée par l’argent ; pour cela il établit une comparaison sous-entendue entre la conception de l’argent chez les Parisiens et chez les Provinciaux. La province est le lieu d’accumulation du capital, oppose a Paris, lieu de dépense et de gaspillage.
Ainsi, l’écrivain ne se contente pas de créer ses personnages et leur donner des définitions, mais il les place dans un milieu social et dans une é doit relater les romancier a placé ses personnages dans l’époque, entre la Révolution et la fin de la Monarchie, qui s’est distinguée par le développement industriel, favènement de la bourgeoisie et conséquent le règne de l’argent, car l’époque actuelle, le 19e siècle, est une époque où, plus qu’en aucun autre temps, l’argent domine les lois, la olitique et les mœurs.
Donc, selon Pexpression de Balzac lui- même, « l’argent est la seule puissance de ce temps 5 Il permet aux riches de s’enrichir encore, c’est le moteur de la promotion sociale, c’est l’argent que l’on fait vivre, qui circule et s’épargne. A l’époque de Balzac, on pratique -Gaëtan Picon, Balzac, P:58 -Pour en savoir de plus voir George Lukacs. OP. Cit où l’on parle en détail du milieu social et son influence sur les personnages. -Chantal Grenot, Eugénie Grandet, Texte intégral et notes explicatives..
P :281 4 l’usure, on multipie les transactlons, on spécule avantageusement. En un ot, l’argent devient le nouveau dieu de ce 19e siècle naissant6. Il est à noter que l’époque où vit Balzac est d’un côté littéraire. C’était le temps du romantisme ou erchaient la vérité PAGFd OF du réalisme. « Balzac est faciné par la quantité d’énergie qui explose dans la société. Il s’attache à montrer aussi l’inhumaine brutalité dune société où l’ordre est toujours un simulacre d’ordre 7 Le roman balzacien est avant tout une construction.
Presque toujours la même construction, très proche de celle des dramaturges, elle fait généralement se succéder une exposition lente, minitieuse et escriptive, une crise brutale où les passions explosent et un dénoument rapide souvent spectaculaire. Dans ce cadre rigoureux, le personnage de Balzac apparaît, lui aussi le, produit d’une construction qui justifie encore les découvertes scientifiques de l’époque 8. Les êtres humains , selon Balzac, forment des espèces liées dans un processus d’interaction avec le milieu social qui les produit .
Observant attentivement sa société, le romancier a donc constaté que le point de départ en tout est l’argent surtout qu’il a vécu un problème financier qui l’a obligé à travailler durant le reste de sa vie en vue e payer ses dettes. Or, Balzac semble très motivé d’attribuer à l’argent une si grande importance dans ses œuvres. Avarice et Argent • Dans Eugénie Grandet se rejoignent, pour la première fois, la description des vies privées et la théo e des romans et contes qui est le père d’Eugénie est le symbole de l’avarice dans cette œuvre.
A travers ce personnage, Balzac peint un capitalisme rural en plein développement. Il montre l’ascension d’un maitre tonnelier qui, à la faveur de la vente des biens nationaux, se constitue une fortune financière : 6 – Pour plus d’informations, voir Ibid, PP:281, 282 Roland Barthes et autres, La Llittérature et la Réalité, chapitre: le Réalisme et la Peur du Désir, écrit par Leo Bersani, p:58 8 – Cité par Gaëtan Picon, Balzac, pp:59, 60 7 un opportuniste qui joue de Foffre et de la demande pour vendre ses recettes, exporte son vin jusqu’en Belgique, place son argent à paris. De l’avare tel que la tradion en a fixé le type, M.
Grandet possède tous les traits, appliquant les principes d’une épargne cessée, il voit dans la faillite la plus déshonorante entre toutes celles qui peuvent déshonorer l’homme et conclure toute son énergie dans la passion qui est le principe de a vie : la vue de l’or, la possession de l’or : Une si grande fortune couvrait d’un manteau d’or toutes les actions de cet homme. 9 » A force d’économies de bouts de chandelles, mais aussi de reverles, d’obistination et de passio éuni une fortune de 17 PAGF OF comme l’homme le plus riche de leur village qui s’appelle Saumur. Cette fortune ne vient pas de vide.
C’est à cause de l’avarice que M. Grandet a ramassé l’argent. Il est avare en tout. Il économise tout même le mouvement, « il économise les gestes, les paroles et son bégaiement même n’est pas exempt de calculs. Il évite soigneusement toute dépense estimentaire ou ménagère et tire profit de tout et de tous 10 Il est dévoré par l’or qui vient seul dans son cabinet. Sa passion envahit non seulement sa vie mais celle des autres. Nanon, sa servante, par exemple est devenue aussi avare que son maître. L’avarice de M. Grandet est prouvée par ses dépenses limitées. Il ne dépense pas beaucoup.
Il n’achète rien ; toutes les nécessités de la famille viennent de ses fermes ; des poulets, des œufs, du beurre … etc. Ses vêtements sont les mêmes depuis longtemps. Son aspect vestimentaire est invariable . « Toujours vêtu de la même manière, qui le voit ujourd’hui le voyait tel qu’il était depuis 1791 11». Grandet n’a jamais eu au cœur qu’une seule passion : Hargen Cette passion a fait rase en lui de tout autre sentiment. Il est inaccessible à l’amour et a fait sur le tard un mariage d’intérêt. Il a épousé la fille d’un homme dont le travail se veut complémentaire au sien.
Dépourvu d’ambition, il utilise les 7 OF publiques pour faire prospérer ses propres affaires. Il n’aime sa fille que parce qu’elle est son héritière. Il l’a privée de tout. Elle n’ose pas demander d’argent à son père parce qu’elle sait qu’il ne lui en donne pas ? ause de son avarice. Il torture sa fille avec son avarice. par une déformation opposée, Goriot dans Le Père Goriot, pousse jusqu’à la lâcheté son abnégation paternelle, son indulgence pour ses filles « Il aimait ses filles jusqu’au mal qu’elles lui faisaient 12» Ansl, le comportement de Grandet reflète entièrement son avarice.
Il était à la fois cruel et rusé. Sa cruauté atteint sa fille, Eugénie : lorsqu’elle donne son or à son cousin Charles, il a éclaté de colère après avoir appris cela. Son avarice se transforme en cruauté même contre la plus proche de lui : sa fille. Il a décidé de la punir en l’enfermant dans sa chambre sans pitié avec de l’eau et du pain. Il a refusé de changer de son avis même après l’intervention de sa femme qui s’eprend de sa fille unique. Il a rejeté de faire sortir Eugénie de sa prison en disant . « Je ne la verrai ni ne lui parlerai.
Elle restera dans sa chambre au pain et à Feau jusqu’à ce qu’elle ait satisfait son père 13 » Nous pourrions dire aussi que c’est Grandet, avec son avarice et cruauté, qui a causé la mort de sa femme. Celle-ci supporte l’avarice de son mari et ne discute aucune décision financière de sa part. Donc, il PAGF 8 OF s’aggrave notamment après la mise de sa fille dans la prison. L’argent pour cette dame pauvre n’a aucune valeur. Cette femme incarne une relative Indifférence envers l’argent. Elle espérait voir, avant sa mort, la réconciliation entre son mari et sa fille. Mais malheureusement, cela ne s’est pas réalisé.
Elle a quitté la vie ; elle est morte épuisée et pleine de chagrin et de souffrance : « En fin, un soir, vers la fin du printemps, Mme Grandet, dévorée par le chagrin, encore plus que par la maladie, n’ayant pas réussi, malgré ses prières, à réconcilier Eugénie et son père, onfia ses peines secrètes aux Cruchot 14 12 -Balzac, Le Pere Goriot, P:115 – Balzac, Eugenie Grandet, P:205 14 -Ibid. p:214 13 L’amour de l’argent a permis à Grandet d’acquérir la prudence, la diplomatie, l’opportunisme et l’intelligence. En utilisant bégaiment surdité, il réussit ses marches et aboutit à convaincre Eugénie de lui céder son héritage.
A mesure qu’il vieillit, sa passion prend une forme plus tyrannique et plus desséchante. Cette passion s’explique par ses rares élans de bonté lorsqu’il était en rtout à l’egard d’Eugénie PAGF g OF la Croix, des chandeliers, du bénitier d’argent qu’il regarda ixement, et sa loupe remua pour la dernière fois15 En outre, l’avarice de Grandet se manifeste dans d’autres de ses comportements, tel que : le médiocre manger quotidien qu’il donne à Nanon qui doit obligatoirement suffire pour toute la famille. Le feu qu’il n’allume que quand il fait vraiment froid. Son refus d’appeler un médecin pour sa femme au début de sa maladie.
Ainsi, Balzac nous présente « un homme tyrannique dont tous les aspects de la personnalité sont dominés pa l’avarice à un point tel qu’on peut qualifier cette monomanie de monomanie mortifière ; vivre pour Grandet, c’est nourrir sa passion et ccroître sa fortune, c’est ainsi empêcher la circulation de la vie ; étouffer les autres autour de lui en privilégiant la fructification de l’or 16 par l’intermédiaire de Grandet, le romancier montre que Pavarice est une passion exemplaire ? laquelle se résument toutes autres : volonté fixe est illimitée de posséder le monde, de le ramener à soi et de l’absorber.
Pesonnages et argent : Charles C’est encore à cause de l’argent que le personnage de Charles apparaît dans l’œuvre et dans la vie d’Eugénie. Et pour analyser l’argent et infleunce sur Charles, il fa oir que Charles Grandet