Urbanist

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Le présent dossier propose de faire le point sur la question. 63 Mouvement communal • 02/2009 Marianne Duquesne Conseiller Union des Villes et Communes de Wallonie es rôles de Le premier éclairage systématique des rues remonte au 17e siècle et répond les espaces de circulation et leurs abords immédiats, la structuration des réseaux et leur hiérarchie; il permet d’identifier les différents usagers et de percevoir leur comportement, de repérer des zones de conflits et de détecter les obstacles éventuels de la voirie.

Céclairage public remplit également une fonction d’aide à l’orientation nocturne: l’alignement des poteaux d’éclairage structure l’espace et participe à sa lisibilité en enforçant le tracé de la voirie et en améliorant la perception de l’usager. La séquence formée par un type d’éclairage particulier (caractérisé par la forme l’emplacement des luminaires, la couleur de la lumière, etc. , conjointement aux aménagements de la voirie (revêtements de sol, différence de niveaux, mobilier urbain, permettra à Husager de distinguer le réseau prlnclpal des voiries secondaires, de différencier une voie urbaine importante d’une zone piétonne. L’éclairage peut également signaler la présence de lieux et équipements importants. Enfin, l’éclairage participe à la convivialité et à rembellissement es espa64 ces publics en mettant en valeur le patrimoine et en créant des ambiances nocturnes agréables, propices à la flânerie et au commerce. 2 ,’ pris le parti de diminuer le niveau d’éclairage des espaces publics.

Cette expérience est relatée dans la suite de ce dossier. Les avis et résultats d’études sont partagés et nuancés quant l’effet de la lumière sur l’amélioration de la sécurité routière et dans la lutte contre la criminalité. Si l’éclairage public assure la détection et l’anticipation des obstacles à une certaine vitesse, le sur-éclairement des voiries, censé améliorer le confort es conducteurs, loin d’être gage de sécurité accrue, peut s’avérer source d’accident: il donne aux automobilistes une impression de fausse sûreté et peut les inciter à rouler plus vite là où une vitesse modérée s’impose.

La sécurité publique n’est, quant à elle, pas tant fonction du niveau d’éclairement des rues et espaces, que de l’absence de zones d’ombre qui peuvent constituer des caches pratiques pour les personnes malintentionnées. L’éclairage devrait donc être étudié pour éviter la création de « trous noirs » et améliorer la perception des visages. Cœil humain, en particulier dans sa ision nocturne, est sensible aux différences de contrastes (à la « luminance » qui est l’impression lumineuse que reçoit l’œil d’une surface par rapport à son environnement).

Il est donc généralement possible d’abaisser le niveau d’éclairement d’ensemble en conservant les différences 3 OF vers le ciel par certains luminaires (notamment les boules opales) qui ne rabattent pas idéalement la lumière vers la surface à éclairer, perturbe les observations astronomiques ainsi que les cycles jour-nuit des êtres vivants. Certaines lampes mal placées sont sources de lumière intrusive, c’est-àdlre qui pénètre dans un ogement et trouble Pintimité des habitants voire éventuellement leur sommeil.

En matière de sécurité routière, l’éblouissement des conducteurs accroît le risque d’accident. Enfin, l’éclairage d’espaces publics peut favoriser des attroupements nocturnes répétés avec leurs désagréments pour les riverains (conversations animées, claquement de portières, etc. ). En plus de nuisances diverses, les situations décrites ci-dessus occasionnent généralement une surconsommation qui se répercute sur la facture électrique de l’éclairage public, charge des communes.

Ces nuisances peuvent être minimisées n respectant les normes en matière d’éclairage et en prenant en compte les sources de lumière environnantes afin d’éviter l’escalade lumineuse. Comment dès lors optimiser l’éclairage public et quelles sont les obligations pour les communes? La question de savoir si une commune peut lé alement réduire l’éclairage public sur ses 4 1 question de « comment éclairer? « . La réflexion qui sera menée, afin d’évaluer les besoins d’éclairage, intégrera des considérations d’ordre urbanistique, esthétique, technique, pratique, financier, etc.

Les installations qui seront réalisées devront par ailleurs respecter la norme technique églementant l’éclairage public en Belgiquel qui s’applique aux zones extérieures de circulation publique que l’on décide d’éclairer. Là où l’éclairage est absent ou réduit, d’autres dispositifs peuvent remplir des fonctions dévolues à l’éclairage public. Les marquages routiers, par exemple, jouent un rôle de balisage continu de la chaussée et offre un guidage visuel aux usagers de la route.

Comme nous l’explique Monsieur Michaux du MET2, plus loin dans ce dossier, ces marquages doivent également respecter les normes en vigueur pour garantir leur visibilité de nuit. e coût de L’éclairage public pèse lourd dans a facture électrique, en particulier depuis la libéralisation du marché de l’électricité qui a mis fin au tarif préférentiel octroyé pour cet usage et a mis en avant le coût de ce service ublic supporté par les commun s 7 de la collectivité. d’exécution, permettra de soulager quelque peu les finances communales.

En effet, l’entretien des luminaires est un poste qui intervient fortement dans le prix de revient de l’éclairage public. Ce décret et ses implications sont présentés plus loin dans ce dossier. En pratique, les GRD sont déjà largement impliqués dans la gestion et l’entretien des installations d’éclairage. Dans ce dossier, l’un d’entre eux nous livre sa VISIOn de l’éclairage public, de la notion de service qui lui est associée et des évolutions qui se dessinent à court ou plus long terme en la matière. ar ailleurs, pour réduire la facture de l’éclairage public, il convient d’abord de comprendre la manière selon laquelle elle est calculée. Deux grands types de facturation peuvent être distingués: d’une part, la comptabilisation de l’énergie effectivement consommée à l’aide de compteurs et, d’autre part, la facturation forfaitaire sur base du nombre de points lumineux, de la puissance installée et du ombre d’heures de fonctionnement.

Si la première méthode semble plus objective et coller au plus près de la réalité, la deuxième façon de calculer n’est cependant pas à rejeter d’emblée et peut s’avérer avantageuse si elle est correctement et rigoureus 6 41 fonctionnement, requiert nettement moins de moyens humains puisqu’elle est établie de manière théorique à partir d’un tableau de données.

Dans ce second cas cependant, les lampes en panne seront comptabilisées comme fonctionnant; a contrario, l’allumage de jour permettant d’effectuer l’entretien du réseau ne sera pas pris en compte dans le calcul. Pour autant que les inventaires soient tenus à jour afin d’intégrer les investissements concédés en vue d’économiser l’énergie, les évolutions technologiques réduisant la puissance consommée par les sources lumineuses ainsi que les modifications de volume du parc lumineux (suppression de points lumineux, par ex. et que la durée d’allumage soit bien déterminée en fonction des périodes de l’année, la facturation forfaitaire peut dès lors relever de la gestion de bon père de famille. rage de voirie dont l’horaire de fonctionnement est bien déterminé ou des illuminations allumées de manière lus aléatoires, l’un ou l’autre type de facturation sera utilisé.

La tenue à jour d’un inventaire précis de son parc d’éclairage public (ou « cadastre de l’éclairage public ») permet en outre d’identifier les interventions prioritaires à réaliser pour en améliorer les performances et de piloter les 1 haute pression (technologie peu efficace et surtout parmi les plus énergivores). « Le remplacement de ces luminaires par des armatures équipées d’une technologie plus récente permettrait d’économiser environ 20 à 30 GWh par an4.

A titre d’exemple, comparée à une lampe à vapeur de mercure de 25 W (ancienne technologie), une lampe à iodure métallique à brûleur céramique permet d’économiser 100 kg de C02 par lampe et par an tout en procurant un éclairage de bien meilleure qualité5″ En fonction du gestionnaire de réseaux de distribution et selon que les consommations se rapportent de l’éclai- Le potentiel d’économes d’énergie de l’éclairage public en Wallonie est donc loin d’être négligeable et le remplacement des sources énergivores par des technologies plus économes permettrait d’alléger facilement la facture d’éclairage public à charge des communes, pour autant, bien sûr, que e mode de facturation de l’énergie tienne compte des améliorations réalisées. Suite aux réorganisations o érées au sein de l’Administration de la Région wallonne en 200 41 parties portant sur la sélection des classes d’éclairage en fonction des caractéristiques de la zone à éclairer, sur les exigences des performances, sur le calcul des performances et sur les méthodes de mesure des performances photométriques. 65 Les subsides en Région wallonne Consciente de la nécessité de moderniser les parcs d’éclairage communaux et d’encourager les développements de qualité ainsi que les initiatives-pilotes, a Région wallonne propose aux communes une série de programmes de subvention afin de les aider financièrement dans leurs investissements6. Le programme EPIJRE7 vise le remplacement de luminaires vétustes par de nouveaux luminaires de type « fonctionnel ».

Ce remplacement permet de réaliser des économies d’énergie (de l’ordre de 50 % après remplacement), mais également de faire des économies sur l’entretien des luminaires (poste qui, rappelons-le, intervient fortement dans le prix de revient de l’éclairage public). Le montant de la subvention est fonction de l’économie d’énergie réalisée. Les plans triennaux permettent de inancer le remplacement de luminaires fonctionnels par des Mercure est un appel à projets clôturé en septembre 2007, visant une intervention globale, sur un périmètre défini, afin d’améliorer le cadre de vie et de sécuriser les déplacements. Récemment, un appel à projets a été lancé dans le cadre.