TOURTISME PROTECTORAT MAROC I

essay B

Université Med Premier Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Master spécialisé Tourisme et patrimoine Typologie du tourisme [APPERÇU SUR CEPOQUE PROTECTORALE DU TOURISME AU MAROC] Par Hicham SABER Le tourisme au Ma de l’époque du Protectorat. Répo fréquentant le Maroc or 14 Sni* to View expérience datant s voyageurs durant le 19e siècle, le v ritable tourisme d buta au Maroc pendant la période du protectorat français. On en doit les premières politiques au Résident général Lyautey, politiques qui consistaient « à offrir un endroit de repos pour les français et les touristes fortunés.

Cest ainsi que les investissements étaient orientés vers la construction d’hôtels de luxe afin de mieux répondre aux exigences des voyageurs »1 . D’autre flux touristique concernaient les familles des français installés au Maroc, des fonctionnaires civils et militaires du protectorat français et espagnol, et également les familles des soldats des Maroc dans le domaine du transport était lié aux principales activités économiques. L’exploitation des produits agricoles, de certains minerals et surtout les phosphates, a nécessité le développement du chemin de fer, l’installation des routes terrestre et maritimes.

Ainsi, les touristes se rendant au Maroc pouvaient, dans le temps, utiliser différents moyens de transport. Stafford Développement et tourisme au Maroc, 1996, Montréal, Harmattan, p. 34. Daoudi L’Organisation et la Réglementation du Tourisme au Maroc, lere édition mai 1994, M. K. Bennani Éditeur, Casablanca, 368 p. , p. 31. Selon les estimations du Service central des statistiques, Tableaux économiques du Maroc (1915-1959), Rabat, 1960, la longueur des routes principales et secondaires construites en 1917, s’élevait à 1496 km, et en 1956 à 10905 km.

Les zones riches et peuplées au voisinage des grands entres ont bénéficié d’une infrastructure routière acceptable dans son ensemble (régions de Casablanca, Meknès, Fès, Kenitra, Marrakech). La longueur du réseau ferroviaire en 1925 s’élevait à 511 km, en 1956 il a atteint 1856 km dont 706 de lignes électrifiées. En ce qui concerne le trafic aérien, le nombre de passagers est estimé ? 223 en 1920, et à 21 5586 en 1956 2 12 et à partir de mars 1936, les premiers touristes sont arrivés et ont fait « le tour devenu classique par la suite, du circuit des villes impériales : Marrakech, Fès, Meknès.

Ces trois cités ont ésumé, jusqu’en 1940, ressentiel du tourisme marocain. Ce circuit était fait surtout par les croisiéristes qui ne disposaient pas de beaucoup de temps, et visitaient ces grandes villes en trois jours. C’est de cette époque que date les premières implantations hôtelières au Maroc. La ville de Casablanca a ainsi ses hôtels et restaurants construits sur les données de la technique hôtelière française d’avant-guerre.

Toutefois cette période caractérisée par une conjoncture politique mouvementée et une situation économique encore impactée par la crise économque internatlonale de 1929, et de la Deuxième guerre ondiale, ne permettait pas au tourisme de se démarquer comme un secteur d’activité à part entière. Cette situation évoluera positivement vers la fin des années quarante après la fin de la Grande guerre6. 4 Le plan de développement économique, Rabat, 1936, p. 9. Otmani Les impacts économiques et sociaux du tourisme international sur l’artisanat de Fès, Thèse de 3éme cycle, Aix-Marseille, 1984, p. 01. 6 PAGF effets se font durement sentir au Maroc, du fait des liens étroits qu’il commence à nouer avec le marché international, les investissements de l’Etat progressent, pourtant, à un Dithme plus apide que pendant la période antérieure, atteignant 111 milliards de francs. La répartition des investissements entre les différents secteurs ne diffère pas sensiblement de celle des années précédente : 82 % pour l’infrastructure économique avec la première place pour les communications (routes, voie ferrée, port, aéroport, etc. , 6% pour l’équipement social et le reste pour la « défense du Maroc La moyenne annuelle des investissements publics et semi-publics des années 1914 à 1938, Sétablit à 11,5 milliards de francs. A la fin de la Deuxième guerre mondiale, le Maroc est entré dans a phase du grand tourisme et a commencé à s’équiper en centres de loisirs et en infrastructures touristiques ; des chantiers sont alors ouverts et ont augmenté le nombre d’hôtels, ce qui a inauguré l’ère du grand tourisme au Maroc7. II devient dès 1947 le rival de l’Egypte qui était, 50 ans plus tôt, enregistrée dans les guides touristiques de Thomas Cook8.

Le Maroc est ainsi entré définitivement dans l’espace touristique contemporain depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale9. L’incitation à l’investissement touristi ue pendant le Protectorat Au départ, le choix du tou rri par l’attrait et le 2 pourraient se rendre compte sur place des énormes possibilités d’investissements offertes par un pays d’Outre-Mer »10. Le 7 Ces investissements, en général, furent surtout le fait de grands groupes financiers français, qui acquirent en conséquence une position dominante dans les principaux secteurs de l’économie marocaine.

En effet, après chacune des deux guerres, surtout le seconde, il ya eu un afflux massif de capitaux étrangers au Maroc, les capitaux français étant de loin les plus importants. Une étude7révèle que 93% des sociétés dont le capital dépassait les ents millions étaient contrôlées par des français, des sociétés étaient contrôlées par d’autres étrangers et 2% par des Marocains. Parmi les 5% d’étrangers autres que français il ya notamment des belges (mines), des anglais et des américains (distribution de carburant), pour la période qui a suivi la première guerre.

Encore des belges (charbonnage), des suisses (hôtels et immeubles) et des américains (pétrole et mines) pour la période allant de 1945 à 1953. 8 Hillali (M. ), Le tourisme sur la côte Méditerranéenne du Maroc : potentiel et actions ouvernementales, Thèse de 3éme cycle, Grenoble, 1984, p. 23 L’après-guerre se caractérise par deux phénomènes importants en matière d’investissement de l’Etat et du secteur semi-public : – L’accroissement considérable des dépenses d’investissement, qui ont atteint 50 milliards de francs de moyenne annuelle entre 1948- 1957 ; accroissement expliqué en partie par Vinterventio d’Equipement (F.

M. E. ), par la suite Fonds de Développement Economique et Social (F. D. E. S. ). – La mise en œuvre de ces investissements dans le cadre de programme d’équipement à partir de 1949. Ce programme qui n’intéresse pas que le Maroc, vise ? harmoniser la croissance économique des colonies et pays dépendants avec la France. Belal op-cité, p. 2 , considère que cette politique représente une première tentative d’approche de l’ensemble des relations économiques Métropole -outre-mer, devant permettre d’associer plus étroitement que par le passé la « périphérie » au développement du « centre par le moyen d’une orientation adéquate des projets dinvestissement public. 10 Atmani op-cité, p. 17. but recherché était de maintenir les capitaux français dans la « Zone Franc » et e contribuer à l’exploitation des richesses naturelles du Maroc en le renforçant dans sa situation de capitalisme périphérique répondant aux besoins de la métropole.

Pour organiser ce dépaysement aux futures investisseurs au Maroc, l’administration coloniale devait donc organiser le développement de l’infrastructure touristique, non pas en construisant directement les hôtels par l’Etat, mais en encourageant l’activité privée par un accroissement des crédits hôteliers et par l’octroi de ristournes avantageuses. En effet, l’année 1927 hypothécaire, des opérations de crédit à long erme en vue de « la construction, de la réfection et de l’aménagement d’hôtels ? voyageurs »13.

Concomitamment, dès 1 927 une subvention financière est prévue au profit des investissements touristiques, octroyée sous forme de ristourne d’intérêt versée à la caisse des prêts immobiliers pour les opérations de crédit hôtelier 14, sur la base d’un taux de crédit de Le dahir du 16 mars 1949 facilitera encore plus les conditions d’octroi de ces avantagesl 5, ce qui a permis au secteur privé d’assurer plus de 93% de l’ensemble des investissements dans le secteur du tourisme.

B. o. , n0792, 27 décembre 1927. Etablissement financier spécialisé dans le financement des prêts immobiliers, institué par le dahir du 25 novembre 1925, modifiant le dahir du 29 octobre 1924. B. O. , ne684, 1er décembre 1925. 13 Art. 1er dahir r,0792, 27 décembre 1927. 14 L’arrêté viziriel du 14 mars 1928, B. O. n080 du 20 mars 1928, fixant les ristournes d’intérêts ? verser à la Caisse de prêts immobiliers pour les opérations de crédit hôtelier, pris en application de l’article 7 du dahir du 24 décembre 1927 disposant que : « le Gouvernement chérifien pourra erser à la Caisse de prêts immobiliers du Maroc des ristournes d’intérêts qui viendront en investisseurs d’avoir des crédits à hauteur de 90% du montant de l’investissement touristique. On assiste ainsi graduellement à la construction de grands hôtels villes de Marrakech, Fès, Rabat et Casablanca16.

Un grand nombre de sociétés florissantes, entreprit la construction d’unités hôtelières au Maroc, comme la compagnie maritime « Paquet » qui procéda à la construction dune chaîne d’établissements hôteliers dénommés « Marhaba » sur la côte atlantique ? Casablanca, El Jadida, Safi, et Agadir. L’administration du tourisme pendant le Protectorat L’importance accordée au tourisme au Maroc s’est révélée dès les premières années du protectorat.

En effet, l’arrêté résidentiel du 28 mai 1918, a confié au Bureau Central des Offices et Bureaux Economique de la Direction de l’Agriculture, du Commerce et de la Colonisation, la mission « d’étudier toutes les questions se rapportant au tourisme, tant à l’intérieur du Maroc, qu’entre le Maroc et rextérieur, de rechercher tous les moyens propres à le développer, de suggérer toutes les mesures tendant à améliorer les conditions e transport, de circulation et de séjour des touristes »17.

Ce bureau est secondé dans cette tâche des monuments historiques21. Il sera supprimé 4 ans après, au cours de la 2e guerre mondiale22, et remplacé dans ses attributions 16 « Mamounia » à Marrakech, « Palais Jamai» à Fès, « galima » ? Rabat, « El Mansour » ? Casablanca et bien d’autres unités. L’arrêté résidentiel du 28 mai 1918 portant organisation du tourisme au Maroc, B. O. , n »295 du 17 juin 1918.

Ce comité présidé par e secrétaire général du protectorat, est composé des représentants des ifférentes administrations coloniales. 19 B. o. , n01265bis, 25 janvier 1937. 20 Art. 2. 7 Ode l’arrêté résidentiel du 22 janvier 1 937 réglant le fonctionnement de Yoffice chérifien du tourisme. B. D. , no 1265bis, 25 janvier 1937. 21 Art. 2. 80de l’arrêté résidentiel du 22 janvier 1937. 22 Dahir du 28 décembre 1940. B. O. , na 1473, 17 janvier 1941. n 1946 par l’Office marocain de tourisme, créé par le dahir du 9 octobre 194623, transformé en 1957 en l’actuel Office national marocain du tourisme (ONMT)U. La synthèse de ce point consacrée au tourisme pendant le protectorat, révèle u Maroc pendant le protectorat, a servi par la suite au développement du tourisme international dans le Maroc indépendant, et instituer par la suite la première stratégie de développement de tourisme en 1965, soit 9 ans après l’indépendance.

Situation des secteurs apparentés au tourisme L’artisanat Par ses effectifs et l’importance de la population qui vit de ses activités, l’artisanat occupe une place importante dans l’économie du Maroc. Le nombre d’artisans selon une étude25 datant de 1948-1949 est estimé ? 200 000 (patrons, ouvriers et apprentis) faisant vivre près d’un million de personnes. Mais la contribution de ce secteur à la production intérieur brute est demeurée minime atteignant 1,6% à la veille de l’indépendance26.

Ce qui caractérise essentiellement l’artisanat est sa très faible productivité, cause prlncpale de sa 23 B. O. n01778, 22 novembre 1946. Dahir n » -57-221 modifiant le dahir du 9 octobre 1946 portant institution d’un office marocain de tounsme. B. O. n02359, IO janvier 1958. 25 Rapport général de la Commission d’étude et de coordination des plans de modernisation et d’équipement (Maroc), p. 203. 26 Belal op-cité, p. 103. 24