Toukabri Maher Et Chaabi Antar
La dimension émotionnelle de la personnalité du consommateur : une réflexion théorique sur le concept de l’intelligence émotionnelle comme facteur explicatif de la personnalité Abderrazak GHARBI professeur à FSEG de Résumé : Depuis l’antiquité, les consommateur et se OF Swipe p he URISO nnalité du nelles sont un sujet d’étude fréquemment développé. Assurément, le champ de recherche dédié à la personnalité et aux compétences émotionnelles, fait l’objet de nombreux débats, tant sur un plan conceptuel que méthodologique.
Ce papier de recherche a pour objectif d’examiner l’influence de l’intelligence émotionnelle ur la dynamique de la personnalité du consommateur. Ainsi, après avoir défini la personnalité et l’intelligence émotionnelle, nous discutons la nature et les formes des liens qu’entretienne la relation entre les deux concepts. Aujourd’hui, l’éventail des disciplines permettant d’éclaircir cette relation s’est largement ouvert, allant de la psychologie psychanalytique aux neurosciences.
Mots clés : personnalité, intelligence émotionnelle, Inconscience, psychanalyse, phénoménologie, construits personnels research paper ams to examine the influence of emotional ntelligence on the dynamics of the personality of the consumer. Thus, after defining the personality and emotional intelligence, we discuss the nature and forms links that maintainlng the relationshlp between the two concepts. Today, the range of disciplines to clarify this relationship is Wide open, ranging from psychoanalytic psychology to neuroscience.
Keywords: personality, emotional intelligence, unconsciousness, psychoanalysis, phenomenology, personal Construct. INTRODUCTION 1872 nous semble une date historique pour la connaissance scientifique en matière d’émotion. En effet, cette année là, le aturaliste britannique Charles Darwin (1809-1882) marque le début de l’approche scientifique des émotions par la publication de « The expression of the emotions in man and animais » (Channouf, 2002). En outre, les auteurs considèrent que 1879 constitue l’année de naissance de la psychologie.
Les travaux d’Ivan Pavlov (1849-1936), le découvreur du « réflexe conditionné », ont été à l’origine du behaviorisme ou comportementalisme. Quant à Sigmund Freud (1856-1939) notre vie est dominée par nos processus psychiques inconscients. Ainsi, la psychanalyse de Freudienne prévoit que l’accès aux conflits inconscients, uis leur résolution, par le biais de séances de psychanalyse, permet à Pindividu d’accéder à une vie psychologiquement satisfaisante. Néanmoins, le comportementalisme avec John B. Watson (1878-1958) et gurrhus F.
Skinner (1904-1990), dans sa composante soft -sme méthodologique 33 d’y accéder ; nous pouvons seulement observer le comportement, et la psychologie ne peut que l’étudier. Dans la composante hard : le « behaviorisme radical », Burrhus F. Skinner (1904-1990), affirme que la pensée, la personnalité, la liberté, la morale et la responsabilité personnelle n’existent pas. Les années 1 940 ont marqué l’émergence des études ravitaillant que l’être humain est essentiellement le jouet de ses pulsions internes (psychanalyse) ou des pressions de l’environnement (behaviorisme).
Notamment, les travaux de Carl Rogers ont poussé l’émergence du courant de la psychologie humaniste qui insiste sur la relation avec autrui et l’épanouissement personnel de l’individu. Ce qui a permet la parution de la psychologie cognitivel . A l’issue de notre réflexion théorique, nous estimons vulgariser la rivalité entre la psychologie du psychisme profond et la psychologie du comportement visible. I. APERÇU SUR LE CONCEPT DE LA PERSONNALITE DU CONSOMMATEUR l. . La théorie de la personnalité Afin de mieux cerner le comportement du consommateur, il est conseillé d’étudier le maximum de concepts qui sont en étroite relation avec ce consommateur. Ainsi, Gharbi (2011) invoque qu’une personne humaine se présente à nous sous forme d’un ensemble de traits psychiques et de comportement. Ceci nous pousse de plus en plus à étudier et analyser la personnalité du consommateur.
En analysant cette dimension du comportement du consommateur, nous nous trouvons face à une problématique ajeure, celle qui met l’accent sur le quoi et le pourquoi de la personnalité du consommateur. Certes, la résolution de cette problématique reflète la complexité du comportement humain (Pervin et John, 2005). A première vue, nous ente rsonnalité « les ca comportement humain (Pervin et John, 2005). A première vue, nous entendons par personnalité « les caractéristiques de la personne auxquelles renvoie sa manière habituelle de sentir, de penser et de se comporter » (Pervin et John, 2005, p 4).
A la lumière de ce qui précède, les auteurs affirment que la notion de personnalité invoque es caractéristiques psychologiques communes à tous les êtres humains, à la nature humaine ainsi qu’aux différences individuelles ; alors que pour le grand public, parler de personnalité peut représenter un jugement de valeur, assurément, lorsque vous aimez quelqu’un, c’est par ce que cette personne a une belle personnalité ou beaucoup de personnalité. Quoiqu’il en soit, le terme de personnalité sert à définir un domaine d’étude.
Dans ce contexte, deux méthodes de l’étude de la personnalité sont suggérées à savoir l’étude globale de la personnalité et Fétude spécifique. A son tour, Gharbi (2011) suggère d’analyser la personnalité suivant trois phases à savoir la description de la personnalité, la dynamique de la personnalité et le développement de la personnalité. Notons, ici, qu’il ne s’agit pas de méthodes et de phases indépendantes l’une de Fautre, mais, plutôt, se sont des méthodes et phases complémentaires.
Selon cet angle d’analyse, le chercheur qui étudie la personnalité conçoit un modèle du fonctionnement humain, une méthode pour saisir les différences entre les individus, et enfin, un ensemble de règles pour prédire leur comportement. Le odèle ainsi que les règles de prédiction qui en découlent, forme l’essence de la théorie de la personnalité élaborée par le psychologue autant que celle de nos théories de tous les jours Cela tombe sous le sens que toute théorie 4 33 théories de tous les jours (Pervin et John, 2005).
Cela tombe sous le sens que toute théorie de la personnalité propose de façon d’organiser et de systématiser un large éventail de phénomènes dont les constances qui nous intéressent sont les pensées, les émotions et les comportements manifestes (observables) de findividu (Pervin et John, 2005, p 4). En définitive, la théorie de la personnalité constitue l’une des dimensions qui nous permettent de fournir quelques éclaircissements sur le comportement du consommateur, pour la finalité, bien sûr, de satisfaire ses attentes.
Bref, cette étude dimensionnelle passe, inévitablement, par l’examen des déterminants de la personnalité, d’en dégager la structure et de voir les liens avec l’intelligence émotionnelle. 1. 2. Les déterminants de la personnalité Comme nous l’avons dit dans les paragraphes précédents, pour mener à bien une étude de la personnalité, il convient de mettre en lumière ses déterminants. En effet, notre revue de littérature nous propose deux sortes de déterminants tels que les déterminants environnementaux et les déterminants génétiques : . . 1. Les déterminants environnementaux Chaque individu évolue en fonction de l’environnement qu l’entoure. A nos yeux, seuls des aspects sociologiques peuvent effectivement prédéterminer un périmètre de l’environnement de l’individu. Toutefois, la culture, la classe sociale, la famille et les paires ne peuvent être que des piliers sociologiques pour la personnalité. La culture constitue le premier déterminant environnemental e la personnalité.
De ce fait, les expériences individuelles que nous vivons en tant que membres d’une culture donnée sont primordiales (Pen’in et John, 2005). Dans cette optique, un nombre important d’aut s 3 sont primordiales (Perv’in et John, 2005). Dans cette optique, un nombre important d’auteurs précisent que leur effet est énorme et agit sur presque tous les aspects de notre existence, notamment notre façon de définir nos besoins, notre expérience de diverses émotions et la façon dont nous exprimons nos sentiments, nos relations avec autrui et avec soi, (Cross et
Markus, 1999 ; Fiske, Kitayama, Markus et Nisbett, 1998 ; Markus et Kitayama, 1991 D’un autre côté, rares sont les aspects de la personnalité d’un individu que l’on peut expliquer sans tenir compte du groupe auquel il appartient (Pervin et John, 2005). Il appert que l’étude de la classe sociale a une importance particulière car elle permet de déterminer le statut de Hindividu, son rôle, ses responsabilités et les privilèges dont il jouit (Pervin et John, 2005).
En outre, la famille entraine des variations considérables dans le développement de la personnalité (Collins et al, 2000 , Halverson t Wampler, 1997, Maccoby, 2000 ; Pervin et John, 2005). Dans la même veine, Pervin et John (2005) stipulent que les pairs agissent considérablement sur la personnalité. En effet, les expériences que les enfants et les adolescents vivent avec leurs groupes de pairs en dehors de la famille, plutôt que les expériences qu’ils vivent à la maison, expliquent les influences du milieu sur le développement de la personnalité. 1. 2. 2.
Les déterminants génétiques Les facteurs génétiques Jouent un rôle essentiel dans la formation de la personnalité, notamment en ce qui a trait à la singularité de haque individu (Caspi et Roberts, 1999 ; Plomin et Caspi, 1 999 ; Rowe, 1999 ; et John, 2005). A cet égard, les psychologues de la personnalité qui accordent une grande importance à l’évolution 6 3 cet égard, les psychologues de la personnalité qui accordent une grande importance à révolution génétique de l’espèce humaine mettent, également, l’accent sur les déterminants génétiques (Buss, 1991, 1995, 1999, 2000 ; Buss et Kenrick, 1998). elon ces psychologues, de nombreux modes de comportements relèvent de notre patrimoine évolutif et se rapportent à des gènes que ous partageons avec les membres d’autres espèces animales. En somme, les facteurs génétiques jouent un rôle clé dans le développement de fintelligence et du tempérament, et un rôle beaucoup moins important dans celui des valeurs, des idéaux et des croyances. Parallèlement, les gènes et l’environnement sont interdépendants.
Selon toutes apparences, les gènes n’agissent jamais sans l’environnement, et l’environnement n’agit Jamais sans les gènes (Pervin et John, 2005). Il. LES DIFFERENTES APPROCHES DE LA PERSONNALITE DU 111. 1. L’approche psycho- dynamique de Freud : rapport de la sychanalyse La psychanalyse constitue un exemple de théorie psycho- dynamique par ce qu’elle s’intéresse à l’interaction des forces qui modèlent la conduite humaine.
Selon la théorie psychanalytique, le comportement représente le résultat des luttes et des compromis entre les motivations, les pulsions, les besoins et les conflits (Pervin et John, 2005 ; Gharbi, 2011). Les auteurs rajoutent que si nous étudions la théorie psychanalytique de Freud, c’est en raison de sa prééminence dans la culture de notre société et de son influence sur la théorie psycho- dynamique de la
A prime abord, Freud l’a observé avec finesse, le narcissisme et l’image de soi de l’être humain ont connu trois blessures : comme l’a découvert Copernic, la terre ne représente pas le centre humain ont connu trois blessures : comme l’a découvert Copernic, la terre ne représente pas le centre de l’univers ; comme l’a découvert Darwin, notre existence n’est pas indépendante du monde animal, et nous subissons l’influence de forces Inconnues, inconscientes et par moments incontrôlables.
Au fond, la conception psychanalytique de findividu propose de considérer l’être humain comme un système d’énergie. Gharbi (2011) postule qu’il s’agit d’un système dans lequel l’énergie circule, se disperse ou s’endigue. L’être humain ne dispose que d’une quantité d’énergie limitée ; si une partie de cette énergie sert à une fin déterminée, la quantité disponible diminue et elle ne peut plus être utilisée autrement, si l’énergie qui s’exprime par une certaine voie est bloquée, elle trouvera une autre voie offrant moins de résistance.
Alors, pourquoi veut- on expliquer le comportement humain en recourant à l’hypothèse d’un modèle d’énergie ? Et à quels éléments structuraux la théorie sychanalytique recourt- elle pour expliquer le comportement humain ? Quant à la première question, la réponse a été formulée par Hall (1954). Selon lui, Ihomme, en tant que système d’énergie, obéit aux mêmes lois physiques que celles qui régissent la formation des bulles de savon et le mouvement des planètes (Hall, 1954, p 12-13).
Ces lois physiques trouvent leur fondement dans le principe de la conservation de l’énergie formulé au vingtième siècle par le physicien Helmholtz. D’après Helmholtz, nous pouvons transformer la matière et l’énergie, mais non les détruire. De même, outre les physiciens, les scientifiques issus d’autres disciplines étudiaient, également, les lois régissant les changements d’énergie dans un système. De surcroît, à la vision de pind lois régissant les changements d’énergie dans un système.
De surcroît, à la vision de rindividu comme système d’énergie, Pervin (2005) ajoute la notion de pulsion. A cet égard, Freud affirme que la pulsion d’agression réside au fond de tous les sentiments de tendresse ou d’amour unissant les humains. Comme ra affirmait Freud: « le seul et unique but de la psychanalyse est de révéler le rôle que joue l’inconscient dans a vie psychique » (Freud, 1924, p397). Il met en lumière, ainsi, que le but de tout comportement est le plaisir, c’est-à-dire la réduction de la tension ou la libération de l’énergie.
Selon Freud, l’individu agissant selon le principe du plaisir entre en conflit avec la société et la civilisation. De ce fait, c’st là où les compétences émotionnelles jouent son rôle. Goleman (1998) précise, ? ce propos, que les compétences émotionnelles contribuent deux fois plus à l’excellence que le quotient intellectuel (QI) et l’expertise professionnelle (Goleman, 1998). Selon lui, le quotient ntellectuel n’explique que 25% des réussites professionnelles.
Quant à la deuxième question, un bon nombre de nos comportements, sinon la majorité d’entre eux, sont déterminés par des forces inconscientes et que nous consacrons une grande part de notre énergie psychique à fournir à ces Idées inconscientes une expression acceptable ou à les maintenir dans l’inconscient (Pervin et John, 2005). Il faut noter, dans ce cadre, que la théorie de l’inconscient élaborée par Freud (1856-1939) trouve beaucoup de réserves de la part des théoriciens de la personnalité du fait qu’elle explique rop de phénomènes et qu’il ne se prête pas à l’investigation empirique.
Tableau 2 : Avantages et limites de la théorie psychanalytique Avantages Limites 3 1. Facilite la découverte et l’exploration de nombreux phénomènes psychiques 2. Met au point des techniques destinées à la recherche te à la thérapie (association libre, interprétation des rêves, transfert) 3. Reconnait la complexité du comportement humain 4. Embrasse un large éventail de phénomènes 1. Ne réussit pas à définir tous ses concepts de façon claire et nette 2. Rend la vérification empirique difficile, voire impossible .
Souscrit au concept controversé de l’individu en tant que système d’énergie 4. Alimente la résistance d’une partie de la profession à l’égard de la recherche empirique et des changements à la théorie source : PERVIN L-A. et JOHN o. p. (2005), « La personnalité : de la théorie à la recherche », éditions De Boeck, Bruxelles, p136. 111. 2. L’approche phénoménologique de Carl Rogers : l’apport de la congruence entre la structure de soi et l’expérience Contrairement à Freud et les adeptes de la psychanalyse qui conçoive la personne comme un être pourvu d’un ça et d’un
Inconscient qui se manifesterait par l’inceste, Rogers (1968) postule qu’il se peut que nous ayons, par moments, ce genre de comportements, mais il s’agit, alors, de comportements névrotiques qui s’expliquent par le manque de maturité. Lorsque nous agissons sans contrainte, nous sommes aptes à vivre et à nous épanouir conformément à notre nature d’animaux foncièrement bons et disposés à vivre en bonne intelligence avec les autres. Selon Rogers (1968), nous sommes par nature foncièrement bons et fondamentalement orientés vers l’auto- actualisation, mais la religi eigné que nous sommes 0 3