Tfe Dietrich Perrine
DIETRICH Perrine promotion 2010-2013 COMPRENDRE L’IMPACT DU STRESS ORGANISATIONNEL SUR LA QUALITE DES SOINS INFIRMIERS Mémoire de fin d’études rédigé en vue de valider les UE 3. 4 S6 Initiation à la démarche de recherche UE 5. 6 S6 Analyse de la qualité et traitement des données scientifiques et professionnelles INSTITUT DE FORMA HOPITAUX CIVILS DE 39, avenue de la Libe 68024 COLMAR Sommaire Introduction Sni* to View RS Problématique et question de recherche Cadre de référence 1. 1. 1. 1. 1. Historique et découverte du phénomène de stress 1 . . 2. scrupuleusement les protocoles. Cependant, j’ai compris au fil des enseignements théoriques et des différents stages, que la qualité d’un soin ne se résumait pas en la pure application d’un protocole, mais comprenait d’autres critères importants tant pour le soignant que pour le patient, en fonction de leurs valeurs personnelles, de leur histoire, et de leurs besoins. A l’heure où les patients sont considérés comme des « clients » qui payent pour avoir droit à des prestations, la qualité devient un concept central dans la prise en charge.
Un enseignement portant sur la qualité des soins et Panalyse de la pratique professionnelle est d’ailleurs ispensé durant le semestre 6, preuve que l’infirmière doit constamment analyser et réajuster sa pratique pour parvenir à une qualité optimale pour le patient. L’analyse de la pratique professionnelle est également une compétence qui doit être validée durant la formation pour prétendre ? l’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier.
Or, dans notre pratique courante, plusieurs choses peuvent faire obstacle à cette qualité, tels qu’une insuffisance d’effectifs, des locaux inadaptés, un manque de moyens, ou encore le stress des soignant, à l’origine de nombreux problèmes tant sur le lan humain que sur les plan social ou economlque. Au travers de ce mémoire de fin d’études, j’ai souhaité mettre en exergue l’impact que peut avoir le stress des infirmiers sur la qualité d’un soin. J’ai voulu développer les caractéristiques du stress, et en particulier du stress organisationnel.
J’ai également souhaité travailler les différents aspects de la qualité que je vous détaillerai au fur et à mesure dans mon cadre conceptuel. pour ce faire, je suis partie d’une situation vécue en stage, qui m’a fai OF conceptuel. Pour ce faire, je suis partie d’une situation vécue en stage, qui m’a fait prendre onscience que le stress était présent au quotidien pour les soignants, et m’a amenée à m’interroger sur les conséquences que pouvait avoir ce stress dans la pratique infirmière, en particulier auprès des patients.
Dans un premier temps, j’exposerai ma problématique et la démarche qui m’a amenée à me poser une question de recherche. Ensuite, je développerai les concepts de stress et de qualité des soins, ainsi que quelques notions sur le prélèvement sanguin veineux puisque c’est sur ce soin précis que j’ai choisi de cibler ma recherche. puis j’expliquerai les étapes de ma recherche, et l’analyse réalisée n lien avec mon cadre conceptuel. Enfin, j’expliquerai les difficultés auxquelles j’ai du faire face dans la réalisation de ce travail, et les réajustements que j’ai du apporter.
Pour terminer, j’exposerai dans la partie finale les conclusions de ma recherche, ses limites mais aussi les poursuites qui pourraient lui être données. Le choix du thème de ce travail de fin d’études ne s’est pas imposé à moi naturellement au départ. En effet, man intention première en lien avec une idée de projet professionnel était de travailler sur le rôle de l’infirmier dans la mise en place du lien d’attachement entre un prématuré et ses arents lors d’une hospitalisation en néonatalogie.
Or mon affectation pour le stage de semestre 6, durant lequel je devais réaliser mon devis de recherche, n’a pas été la néonatalogie comme je l’aurais souhaité mais la traumatologie- orthopédie. J’ai donc dû revoir du tout au tout mon choix de thème. Cest ainsi que j’ai passé en revue mes deux premières années de formatio thème. C’est ainsi que j’ai passé en revue mes deux premières années de formation à l’IFS11 à la recherche d’une situation qui m’aurait interpellée et aurait pu être un point de départ à ce mémolre. M’est donc revenue à l’esprit une situation vécue lors d’un stage en première année de formation.
J’en étais à ma deuxième ou troisième semaine de stage en EHPAD 2. J’arrivais pour l’après-midi et appris que l’un des résidents, dont l’état de santé se dégradait depuis plusieurs jours, était décédé dans la matinée. Tout à coup j’entendis dans les couloirs des cris, des éclats de rire, et vis plusieurs soignants de l’équipe du matin qui se livraient à une « bataille » de produit antiseptique. Sur le moment, j’ai trouvé cette réaction vraiment déplacée et très peu rofessionnelle, d’autant plus que cette scène a semblé troubler la tranquillité de certains résidents, qui regardaient les soignants d’un air perplexe.
Mais lorsque j’ai reparlé de cette situation avec une IDE3, celle-ci m’a expliqué que les soignants avaient accumulé tellement de stress lié entre autres à l’attente du décès ou à Fangoisse du prochain contact avec la famille, que c’était pour eux un moyen d’évacuer la pression pour ne pas se laisser submerger par leurs émotions. Cette situation m’a rappelé combien le stress était présent dans le quotidien des soignants, et m’a amenée ? e poser plusieurs questions. Comment gérer ces situations difficiles ? Comment ne pas être dépassé par son stress ? Est-ce que cela se passe comme ça dans tous les services ?
Est- ce que le stress s’atténue ou disparait avec l’expérience ? Est-ce que ce stress gène les soignants dans l’accomplissement de leur travail ? Comment allais-je faire pour ne pas perdre mes moyens dans une situation de st leur travail ? Comment allais-je faire pour ne pas perdre mes moyens dans une situation de stress ? Allais-je parvenir à toujours effectuer mon travail correctement ? Est-ce que les patients perçoivent ce stress ? Au fur et à mesure des différents stages et temps de cours, j’ai pu observer bien d’autres situations de stress et tout autant de réactions différentes de la part des soignants.
Certains disaient se sentir « boostés » lorsqu’ils travaillaient sous tension, d’autres au contraire ne parvenaient ? rien quand ils se sentaient sous pression. J’ai été amenée à vivre moi-même de telles situations et j’ai pu constater que mes réactions n’étaient pas toujours les mêmes. En effet, ce stress pouvait parfois me servir de moteur, comme par exemple la veille d’un examen lorsqu’il ‘agissait de retenir un maximum d’informations, ou au contraire me faire perdre tous mes moyens lorsque je me sentais dépassée. Lire Institut de Formation en Soins Infirmiers.
Lire Etablissement d’Hébergement pour personnes Agées Dépendantes. Lire Infirmière Diplômée d’Etat. 2 4 J’ai donc voulu en savoir davantage sur le stress et sur les conséquences qu’il pouvait avolr. Sur les soignants tout d’abord, d’un point de vue physique et psychologique, mais également sur le vécu des patients tout particulièrement lors des soins infirmiers. En effet, les soignants sous l’effet du stress sont-ils aussi disposés ? dispenser des soins infir ins sontils d’une aussi PAGF s OF ressenti des infirmiers par rapport à ce stress ?
Ont-ils appris à la gérer au quotidien ou est-ce un combat de tous les jours ? J’al aussi cherché à comprendre quelles étaient les différentes sources du stress chez les soignants, mais cette tâche s’est avérée fastidieuse. En effet, ce qui stressera un soignant ne stressera pas l’autre et inversement. Tout cela dépend de plusieurs facteurs et met en jeu des caractéristiques personnelles propres à chaque soignant. Ces diverses interrogations m’ont amenée à me poser une uestion de départ : « Le stress des soignants impacte-t-il la qualité des soins ? ? Les facteurs à l’origine du stress pouvant être multiples, j’ai choisi pour ce travail de fin d’études de cibler mes recherches sur le stress organisationnel et en particulier le stress lié à l’augmentation de la charge de travail. Lors de mon enquête exploratoire, j’ai pu m’entretenir avec le cadre du service qui m’a expliqué que la charge de travail dans le service était plus élevée en fin de semaine qu’en début, et que cela pouvait poser des problèmes dans l’organisation.
J’ai donc choisi d’exploiter cette nformation dans le cadre de ma recherche. Je me suis posé plusieurs questions par rapport à cette augmentation de la charge de travail : comment les soignants appréhendent-ils cette augmentation ? une augmentation de la charge de travail entraîne-t-elle une diminution de la qualité des soins ? Les besoins des patients sont-ils aussi bien pris en compte lorsqu’il y a plus de travail ? J’ai également décidé de cibler ce mémoire sur les infirmiers, puisque c’est ce métier auquel j’aspire.
En effet, il me semblait judicieux de profiter de ce travail de fin d’études pour apprendre à me positionner en tant que el, même si toutes les cat ce travail de fin d’études pour apprendre à me positionner en tant que tel, même si toutes les catégories de professionnels peuvent être soumses au stress en milieu hospitalier. Ensuite, mes recherches préliminaires m’ont permis de découvrir les trois axes de la qualité, à savoir la qualité réelle, la qualité perçue par les soignants, et la qualité perçue par les patients.
Enfin, j’ai décidé de concentrer ma recherche sur un soin infirmier couramment réalisé, le prélèvement sanguin veineux, afin de faciliter mon étude sur le terrain. Grâce à mes recherches théoriques, j’ai donc pu préciser ma questlon de départ pour aboutir à la questlon de recherche suivante : « Dans quelles mesures le stress organisationnel en service de traumatologie-orthopédie impacte-t-il la qualité réelle d’un prélèvement sanguin veineux, ainsi que la qualité perçue par le patient et par l’infirmier préleveur ? » 1 . Cadre de référence 1 . 1.
Le concept de stress 1 . 1. 1 . Historique et découverte du phénomène de stress Ce terme vient du latin « stringere » qui signifie « étreindre, serrer, resserrer, lier, pincer, serrer le cœur, blesser, offenser » 4 . Déjà utilisé dans la langue anglaise depuis le XVIIe siècle 5 pour désigner le malheur, les difficultés et les afflictions, le mot « stress » change de sens ? partir du XVIIIe siècle pour être utilisé en sciences physiques, où il désigne une force, une pression, une tension appliquée à un objet (notamment les métaux), qu’il a la capacité de déformer6.
C’est à partir du XIXe siècl mence à étudier le PAGF 7 OF la recherche sur le stress 7) ont réalisé diverses observations sur les animaux confrontés à des facteurs stressants. Ces études ont montré que quel que soit le facteur tressant, les réactions des animaux étaient assez semblables. D’ailleurs en 1936, Hans Selye décrit, à partir de ces recherches, la réaction de l’organisme face au stress sous le nom de Syndrome Général d’Adaptation 8 (ce phénomène sera développé dans la partie « 1. 1. 3. Le mécanisme physiopathologique du stress 1. 1. 2. Définitions 1. 1. . 1. Le stress, les stresseurs Selon le Larousse, le stress est « l’état réactionnel de l’organisme soumis à une agression brusque »g. Par extension, le mot « stress » désigne également l’agression en elle- même. L’utilisation du mot « agression » fait essortir la composante négative du stress. Or nous verrons plus tard que le stress peut aussi être de nature positive. C’est pourquoi la définition proposée par Soly Bensabat me parait plus appropriée. D’après lui, le stress est le résultat de toute demande imposée au corps, que l’effet soit mental ou somatique »10.
C’est donc la réaction non spécifique de l’organisme a un stimulus de nature variable (également appelé stresseurl 1 ou agent stressant), STORA Jean-Benjamin. Le stress. 5e éd. Paris : Puf, 2002. (Que sais-je ? ). p. 7 BOISSIERES Françoise, COIJPIJT Pierre. Les soignants face au tress. Rueil-Malmaison : Lamarre, 2003. (Pratiquer). p. 35 6 8 OF
Stress. ln FORMARIER Monique, JOVIC Ljiljana (Dlr). Les concepts en sciences infirmières. Lyon : Mallet conseil, 2009. p. 264 dans le but de lutter contre la perturbation entraînée par ce stimulus et de s’y adapter. Cette définition précise que la éaction de l’organisme peut toucher aussi bien l’aspect psychologique que l’aspect physique de la personne (cette notion sera approfondie ultérieurement). On distingue deux catégories de stimuli12 (ou stresseurs) qui sont les stresseurs physiques (un coup, une douleur, mais aussi une caresse, un baiser, ou une stimulation d’origine sensorielle telle que le froid, le bruit,… et les stresseurs psychologiques (une contrainte, une anxiété, une injustice, un décès ou encore une émotion comme une peur, un coup de foudre ou une joie,… ). Hans Selye a utilisé la comparaison suivante pour décrire cette éaction non spécifique : « Notre cerveau est comme une banque munie d’un système d’alarme et reliée à un poste de police. Quel que soit le mode d’effraction pour pénétrer dans cette e est déclenchée et PAGF l’alarme et l’intervention de la police suite à l’effraction. 1. 1. 2. 2.
Le stress positif et le stress négatif La plupart du temps, en pensant au stress, on en voit le côté négatif. Or il existe également un stress positif. En fait, le stress positif correspond aux réactions normales de l’organisme, en vue de s’adapter à la perturbation. Ce sont les réactions que l’on peut retrouver au uotidien. Car en effet nous avons besoin, pour vivre, d’un niveau minimal de stress. Ce stress peut être apporté par des objectifs que l’on se fixe, des changements que l’on s’impose, des défis réalisables que l’on se lance.
C’est lui qui va nous permettre de mobiliser toutes nos ressources, qui va nous motiver et améliorer nos performances. Cette énergie positive est appelée Eustress14. Cependant, nous ne sommes pas toujours soumis à un stress programmé ou recherché. En effet, certaines sltuations où l’on se sent menacé ou démuni, dépourvu de ressources appropriées pour y répondre peuvent induire es réactions inadéquates ou inadaptées de la part de l’organisme, qui pourront entraîner la diminution des performances.
C’est ce qu’on nomme stress négatif, ou Distressn 5. Selye disait que « le stress, c’est la vie »16. On peut en effet dire que le stress est indispensable à la vie puisqu’il nous permet de mobiliser nos ressources et d’améliorer nos performances. A condition cependant de ne pas être trop intense, car cela entraînerait des réactions inadaptées de la part de l’organisme et produirait l’effet inverse, à savoir la diminution de nos performances. 12