Ta mere

essay B

Les causes possibles d’extinctions sont co pollutions, surexploitations, intr plus préoccupante, changement climatiq 3 p g siques des habitats, e façon de plus en t, de la protection es milieux naturels à leur restauration. Des initiatives se multiplient, locales et globales, parfois suivies d’effets. Les perturbations à l’origine de certaines disparitions d’espèces sont mieux comprises. Et pourtant, ces disparitions se poursuivent. L’exposé portera sur la réalité des extinctions d’espèces dans les eaux continentales, les causes et les conséquences possibles, les manières dy remédier.

Que sait-on des mécanismes susceptibles d’endiguer les déclins observés ? Quelles sont les forces et les limites de l’écologie des eaux continentales ? Comment partager ‘idée que la conservation des espèces et des espaces aquatiques continentaux est un enjeu potentiellement de nombreux facteurs naturels et anthropiques. Ces derniers sont particulièrement nombreux dans le bassin de la Seine en raison de son fort degré d’anthropisation, et ont contraint le peuplement de poissons tout au long du XXè siècle. l’échelle globale du bassin, l’impact des perturbations anthropiques sur l’évolution temporelle des peuplements de poissons est appréhendé à l’aide de modèles: une fois pris en compte les facteurs naturels de répartition des espèces au sein u réseau hydrographique, l’influence de paramètres liés à la physico-chimie (conditions thermiques, qualité d’eau) et la morphologie (présence de plans d’eau, navigation) est recherchée.

Les modèles élaborés pour les 25 espèces les plus représentées sur le bassin Intègrent tous, à quelques exceptions près, les variables thermiques et de qualité d’eau, démontrant leur influence majeure sur l’évolution des peuplements de poissons. Parmi les variables liées à l’aménagement du cours d’eau et du bassin, la surface en plans d’eau sur le bassin versant proche est la variable la lus fréquemment sélectionnée. une échelle plus restreinte, focalisée sur l’axe Seine, l’évolution des peuplements de poissons en réponse aux modifications récentes des conditions de milieu, est analysée plus précisement dans trois études de cas: l’évolution des peuplements de poissons depuis 1 990, 1) sur le site du CNPE de Nogent sur Seine (Seine amont) et 2) dans la traversée de l’agglomération parisienne et 3) la recolonisation de l’axe Seine par la faune migratrice.

Ces études permettent no ifférencier l’influence 23 la partie aval de l’axe Seine, la qualité d’eau, auparavant fortement égradée, s’est améliorée depuis ces dernières années alors qu’elle est restée stable dans le secteur amont étudié. En revanche, les conditions thermiques ont évolué de manière similaire, sur tout l’axe Seine, au cours de la période étudiée.

Ainsi, dans la Seine amont, en l’absence de toute évolution des conditions de milieu, hors conditions thermiques, la dérive temporelle des peuplements de poissons est conforme aux prédictions des effets du changement climatique, en particulier le développement d’espèces sudistes et thermophiles au détriment des espèces nordiques. En revanche, cette tendance n’est pas observée plus en aval, dans la traversée de l’agglomération parisienne, l’évolution du peuplement de poissons, marquée par le retour d’espèces sensibles, étant directement corrélée à l’amélioration de la qualité d’eau.

De manière analogue, les observations recentes de certains migrateurs (grande alose et saumon atlantique) sur l’axe Seine sont attribuées à l’amélioration des conditions physicochimiques du milieu, en particulier l’oxygénation, auparavant trop contraignante pour autoriser leur migration vers les eaux douces. Finalement, dans un contexte fortement anthrop•sé, tel que celui du bassin de la Seine, il est crucial de déterminer l’influence relative non seulement des facteurs thermiques mais aussi des autres facteurs dhabitats sur les peuplements de poissons pour comprendre leur évolution contemporaine et à venir.

Lillel, Station Marine de Wimereux, 62930 Wimereux, La Manche, mer épicontinentale du plateau continental nord- européen et mer mégatidale dont le régime hydrodynamique structure fortement les écosystèmes benthiques, est un carrefour biogéographique en zone tempérée froide située entre a zone tempérée chaude au sud et la zone boréale au nord ; ses composants faunistiques et floristiques sont donc sensibles aux changements climatiques notamment dans sa partie orientale où les conditions thermiques sont plus rigoureuses.

En outre, mer côtière exploitée depuis des siècles par la pêche, elle est aujourd’hui le siège de nombreuses activités maritimes nouvelles comme l’augmentation des capacités de déchargement des conteneurs dans les ports, le développement énergétique (construction de centrales thermonucléaires, installation d’éolienne offshore) et les besoins de nouvelles ressources arines dont les granulats.

Ces pressions entraînent une dégradation de la qualité du milieu, notamment face à l’estuaire de la Seine. Les organismes benthiques vivant en relation permanente avec le substrat sont en grande majorité sédentaires. Du fait de leur mobilité réduite, ils subissent donc directement Pinfluence des conditions écologiques au lieu considéré- y comp is les perturbations d’origine anthropique – et sont de bons témoins des changements des conditions de renvironnement.

Le macrobenthos fait à la fois l’objet de suivi temporel à longterme (plusieurs décennies) sur uelques stations de la Manche mais aussi de revisites périodiques à plusieurs éc s du local au régional. Les 4 23 l’importance des échelles d’observation dans la description de leur structure et leur évolution spatio- temporelle. Mais un des principaux défis dans la compréhension de leurs dynamiques est d’identifier ce qui est dû aux changements climatiques par rapport à celles des empreintes écologiques dues aux activités humaines.

A partir de travaux temporels réalisés sur le suivi à long terme de peuplements macrobenthiques de sables fins plus ou moins envasés, qui sont répartis en solats localisés dans les baies et les estuaires dans des zones peu profondes (0-20 m), et des peuplements de cirripèdes de substrats durs intertidaux, sont illustrés les réponses de ce compartiment biologique aux changements globaux observés depuis plus de trois décennies : pollution par hydrocarbures, changement sédimentaire, introduction d’espèces envahissantes, variation de température.

Des revisites récentes de zones plus ou moins étendues (partie orientale de la baie de Seine, Pas-de-Calais, Manche orientale) témoignent de la difficulté d’interpréter les changements face à la disparité es stratégies différentes d’échantillonnage et la nécessité de mieux appréhender les méthodologies d’observation des changements climatiques sur le benthos à l’échelle de la Manche : choix de proxies, d’indicateurs, de sites récurrents d’observation…

En perspective, la mise en place d’un protocole adapté au suivi des changements à long terme de ce système complexe fortement anthropisé et soumis aux effets des changements naturels par une approche pluridisciplinaire intégrant e, la morphologie, la s 3 la Gironde face au changement global Philippe Boët, Mélanie Béguer, Christine Delpech, Michel Girardin t Mario Lepage. cernagref EPBX – 50, avenue de verdun – c;azmet, 33612 cestas cedex La Gironde figure parmi les plus vastes estuaires européens.

Elle est réputée relativement préservée car la richesse spécifique de sa faune de poissons se compose encore de la totalité des espèces migratrices (1 1 au total, dont l’esturgeon, cas unique en Europe). Pourtant, comme la plupart des estuaires, la Gironde subit d’importantes modifications environnementales, comme récepteur des pollutions amont, ainsi qu’aval en raison des marées, et de multiples pressions liées aux nombreuses activités humaines, portuaires, ouristiques et halieutiques.

De fait, des modifications sensibles des conditions de l’environnement (hydro-climatiques) d’origines naturelle et anthropique (chenalisation et dragages du PAB 1, rejets de la CUB 2, apports du bassin versant amont – Cd notamment — ) se constatent (Castaing et al. 2002). Parallèlement, certains compartiments biologiques évoluent de façon sensible comme le zooplancton (David et al. 2005), la crevette blanche (Béguer 2009; Béguer et al. 2009) ou certains poissons, par exemple l’éperlan (Pronier & Rochard 1998) ; tandis que des espèces nouvelles se développent, rabe chinois, crevette asiatique (Béguer et al. 007), copépode (David et al. 2006). Une analyse reprenant les chroniques de près de 30 années précise l’évolution temporelle de la communauté de poissons Del ech 2007; Delpech et al. in prep. ). Dans la fenêtre 6 3 par la diminution des abondances d’espèces migratrices, affectionnant plutôt les eaux fraîches, comme le flet, l’éperlan et la grande alose, conjointement à l’augmentation d’espèces marines, telles que l’anchois ou le maigre.

De telles évolutions sont imputables à la fois au changement du régime thermique et ydraulique, qui engendre un déplacement de l’aire de répartition des espèces (cas de l’éperlan et du maigre), ainsi qu’à la pénétration des eaux marines – on parle de « marinisation » de l’estuaire – favorisée par la réduction des débits fluviaux et les aménagements hydromorphologiques de l’estuaire (chenal de navigation, digues et remblais immergés) liés en particulier aux dragages et aux immersions de sédiment.

Ces changements posent la délicate question de la « référence » considérer pour définir l’état écologique des masses d’eau de transition (MET) qui composent cet ensemble estuarien. Dans un tel contexte en effet n’est ce pas davantage le potentiel écologique qui mériterait d’être envisagé, comme d’ailleurs le préconise la Directive cadre dans le cas des masses d’eau fortement modifiées. C’est-à dire une biodiversité choisie découlant d’un projet débattu et partagé : quel estuaire pour demain ? Références Béguer M. 2009.

Réponses d’une population aux forçages environnementaux et anthropiques : le suivi à long terme de la crevette Palaemon longirostris de l’estuaire de la Gironde (1 979 -2 0 07 ) . Thèse doctorat Sciences et Environnements. Université de Bordeaux l, Bordeaux. . 252. Béguer M. , Bergé J. , Girardin M. & Boét P. (2009). Reproductive biologv of Palaemon longi onidae) from the populations. Journal of Crustacean Biology, 30 (2): in press 2 Port autonome de Bordeaux Communauté urbaine de Bordeaux Béguer M. , Girardin M. & Boët p. (2007).

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Estuarine, Coastal and Shelf Science. David V. , sautour B. , Chardy P. & Leconte M. (2005). cong-term changes of the zooplankton variability ln a turbid environment: The Gironde estuary (France). Estuarine Coastal and Shelf Science, 64 (2-3): 171-184. Delpech C. (2007). Évolution à long terme de la structure des ommunautés piscicoles estuariennes. Effet de la variabilité hydro-climatique_ Rapport de stage Master Il Recherche « Sciences et Technologies mention « Systèmes Etologiques urtiv. Bordeaux I – cemagref EPBX, Jilin 2007, Bordeaux, pp. 5 + annexes. Delpech C. , Lepage M. , Girardin M. & Boët p. (in prep. ). Long-term changes within the Gironde estuarine small fish and shrimp communities: Effe matic factors. Estuarine, limite méridionale de son aire de répartition, influence de la température. Bull. Fr. Pêche et Pisciculture, 350-51 : 479-497. Peuplements aquatiques, écosystèmes et services écologiques Gilles Boeuf, Laboratoire Arago, Université Pierre et Marie Curie/ CNRS, Banyuls-surmer et Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, gboeuf@obs-banyuls. r et boeuf@mnhn. fr Les milieux aquatiques recouvrent aujourd’hui 72 % de la surface de la Terre et constituent le plus grand volume offert au vivant sur la planète « bleue ». Les eaux douces, en incluant les réserves souterraines, représentent environ 3 % du total (et encore les 2/3 sont sous forme gelée dans les calottes et les glaciers, Feau de surface correspondant à les mers et océans couvrant actuellement 361 millions de km2 pour n volume de 1,4 milliards de km3.

Ces environnements abritent plus de 300 000 espèces vivantes décrites, tous groupes confondus, l’écosystème corallien en représentant plus du tiers. Ceci représente quelques 15 % des espèces connues actuellement sur le globe mais les biomasses aquatiques peuvent être considérables. Par exemple, les bactéries marines représentent elles-seules plus de 10 % de toute la biomasse carbonée du globe. Par ailleurs, si la diversité spécifique est plus faible que sur les continents, la diversité en termes de grands groupes est bien plus importante en mer.

Ainsi 14 des grands phyla animaux (sur les 35 répertoriés) sont apparus dans Pocéan et n’en sont jamais sortis. Les échinodermes en sont un bon exemple. La Vie est appa 3 l’apparition du noyau de la cellule au développement de la sexualité, en passant par la « pluricellularité » et la capture de bactéries qui deviendront, par symbiose, des organites, éléments-clés de la cellule. Les sorties des océans, vers 440 millions d ‘années pour la vie métazoaire élaborée, seront aussi d’extraordinaires moments de diversification du vivant.

Cette diversité spécifique et l’ancestralité des caractères ainsi ue des schémas d’organisations et de comportements originaux ont fait des organismes marins d’excellents réservoirs pour y identifier et en extraire des molécules d’intérêt pharmacologique ou cosmétique (plus de 15 000 aujourd’hui) et/ ou en faire des modèles d’étude particulièrement pertinents en recherche, tant fondamentale que finalisée. Les relations entre océan et santé publique sont de divers ordres, tant physiques, chimiques que biologiques ou physiologiques.

Certains modèles marins ont été la base de l’obtention de faits essentiels en Sciences du vivant : de la découverte de la hagocytose, au choc anaphylactique en passant par la transmission de l’influx nerveux, les bases moléculaires de la mémoire, la découverte des cyclines en cancérologie, la mise en place des yeux, le rôle des récepteurs membranaires aux neurotransmetteurs, les bases du système immunitaire spécifique, la protéine fluorescente verte de méduse.