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Rapport de l’Atelier sous-regional sur Péducation et la formation des groupes défavorisés Ouagadougou, Burkina Faso, 18-21 novembre 1997 Stratégies d’éducation et de formation pour les groupes défavorisés Répondre aux besoins des jeunes défavorisés : quelques expériences en Afrique de l’Ouest David Atchoarena et Institut international planification de l’édu 25 at p g Ministère de l’Enseignement de base et de l’alphabétisation Groupe de travail sur l’éducation non formelle du Burkina Faso Les idées et les opinions exprimées dans ce volume sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de ‘UNESCO ou de l’IlPE. Les appellations employées dans ce volume la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’UNESCO ou de l’IlPE aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs milieu et de la question linguistique 27 un nouveau regard sur le secteur informel et l’apprentissage traditionnel 32 Formation des jeunes et développement local en zone rurale : comment passer de l’alphabétisation au développement ? 6 Le partenariat Etat/ONG 38 Conclusion et suivi 40 Deuxième partie : L’état des pratiques 3 Stratégies éducatives alternatives 45 Les Ecoles satellites et les Centres d’éducation de base non formelle (Burkina Fas 2 25 de formation OC Fondation pour le développement communautaire FED Fonds européen pour le développement Fédération nationale des artisans du Mali GIE Groupement d’intérêt économique GRET Groupe de recherche et d’échanges technologiques HCNUR Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés IDH ndice de développement humain nstitut international de planification de l’éducation IPH 3 25 formation en est aussi l’une des causes principales.

En effet, le faible taux de scolarisation, voire l’absence de scolarisation, contribue souvent à une insertion précaire sur le marché du travail. Mais le rôle de Péducation ne se limite pas à favoriser l’accès des jeunes à l’emploi et à un revenu décent. L’accès des groupes défavorisés aux systèmes d’éducation et de formation s’inscrit dans un souci plus large de promotion d’un processus éducatif tout au long de la vie, condition indispensable non seulement pour une insertion durable sur le marché du travail, mais aussi pour une participation active au sein de la société civile. De plus, les nvestissements éducatifs produisent, dans la plupart des cas, des effets à long terme, de manière à rompre la transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre. s systèmes d’éducation et de formation s’adaptent mal aux besoins des groupes défavorisés, comme en témoigne le pourcentage d’enfants qui abandonnent l’école à un âge précoce. Pour répondre ? 9 Répondre aux besoins des jeunes défavorisés . quelques expériences en Afrique de l’Ouest ces besoins, le secteur public s’est efforcé de mettre en œuvre divers mécanismes. Par ailleurs, les initiatives privées se multiplient en arge de l’éducation formelle, grâce à l’intervention des ONG qui bénéficient souvent d’une aide extérieure. Malgré les apports indéniables qu’elles ont offerts aux groupes défavorisés, l’ensemble de leurs réalisations ne constitue pas une réponse satisfaisante face ? l’ampleur du problème.

Aucune solution ne pourra réellement 4 25 tirer les enseignements de ces évaluations du secteur public et privé, et d’instaurer un processus de capitalisation indispensable aux conditions d’une intervention plus grande échelle. Le projet de recherche sur les « Stratégies alternatives d’éducation t de formation pour les groupes défavorisés », dont l’Institut poursuit Pélaboration, a précisément comme objectif prioritaire recueillir et diffuser l’information sur les projets et les programmes d’éducation et de formation destinés aux défavorisés. Le deuxième objectif consiste à en étudier le contenu de manière approfondie. troisième objectif vise à examiner les rouages entre les structures des administrations publiques et celles des autres intervenants, analyser les méthodes et les instruments d’évaluation de ces projets et de ces programmes.

Le dernier objectif est de favoriser le dialogue olitique et technique et de renforcer les capacités nationales pour concevoir et mettre en œuvre des programmes pour les défavorisés. La notion de groupes défavorisés est difficile à cerner. Elle peut se définir de plusieurs manières, selon divers critères (critères soclaux, économiques, etc. ). C’est aussi une notion relative : elle couvre une réalité différente selon les contextes. C’est la raison pour laquelle projet n’englobe pas la totalité du domaine correspondant à cette notion. Il se limite à l’étud ns qualification, qui n’ont S 25 Comment ouvrir et adapter les systèmes d’enseignement et de ormation de manière à garantir l’accès des défavorisés ? Est-ce possible ? Au moyen de quelles stratégies ? Dans quelles conditions ?

Comment déléguer les fonctions d’enseignement et de formation des groupes défavorisés à d’autres intervenants : ONG, collectivités locales, associations communautaires, entreprises, Comment promouvoir, orienter, contrôler, coordonner, financer évaluer leur action ? Ces deux options sont complémentaires. On peut, en effet, supposer que l’expérience acquise dans le cadre des actions menées en faveur des groupes défavorisés aura des répercussions dont ourra bénéficier la politique éducative dans son ensemble. Cet ouvrage rend compte de stratégies et de programmes mis en œuvre dans plusieurs pays d’Afrique francophone au sud du Sahara.

Nées dans des contextes particulièrement difficiles, ces innovations montrent que l’exclusion du système scolaire n’est pas une fatalité et que des commencements de réponse émergent peu à peu. Il est nécessaire, pour analyser les tentatives de réponses aux besoins des groupes défavorisés, de les relier à l’évolution des idées et des pratiques dans le domaine de l’éducation en Afrique. Cette vision longue montre certains liens de parenté entre les approches contemporaines et les innovations d’hier. La transformation de l’environnement socio-éc s mentalités autorisent quelques expériences en Afrique de rOuest cheminement et fournissent des informations précieuses sur les modalités de fonctionnement retenues, notamment s’agissant de la participation des communautés, du partenariat avec les ONG et du montage financier. 2 AVANT-PROPOS Cet ouvrage est issu des travaux réalisés par l’atelier sous- régional organisé à Ouagadougou (18-21 novembre 1997) dans le cadre du rogramme de l’Institut international de planification de l’éducation sur les stratégies d’éducation et de formation pour les groupes défavorisés. L’Afrique au sud du Sahara connait, à cet égard, une situation extrêmement préoccupante, comme en témoigne l’état des lieux dressé par PIIPE pour les pays francophones et qui fit l’objet d’une discussion lors de l’atelierl . La problématique de l’éducation des groupes défavorisés se raccroche aux thèmes de la pauvreté et l’exclusion. Face à ces phénomènes et à la crise qui affecte les systèmes d’enseignement des pays de la sous-région, il s’avère ndispensable d’imaginer de nouvelles stratégies éducatives.

Dans cette perspective, une des dimensions clés concerne rarticulation entre le système formel et les autres modalités d’éducation et de formation. C’est précisément cette lecture collaboration entre le 25 d’un système d’information, et à la mobilisation de ressources pour renforcer le soutien à l’éducation non formelle. L’un de ses premiers travaux a consisté à dresser un état des lieux de l’éducation non formelle dans le pays, dont les résultats devraient être publiés en 1998. Chauveau, F. 1998. Stratégies alternatives pour l’éducation et la formation des jeunes défavorisés : état des lieux en Afrique francophone. Paris : UNESCO/Institut international de planification de l’éducation. 3 Répondre aux besoins des jeunes défavorisés • Tenant compte des préoccupations des deux partenaires, le document présenté ici vise trois principaux objectifs • • un objectif d’inventaire : améliorer la connaissance des problèmes et des actions en cours ; • un objectif d’analyse : examiner les différentes approches utilisées et les résultats obtenus, si possible en adoptant une perspective omparative : • un objectif d’échange : favoriser la diffusion d’informations sur pratiques en cours et contribuer au dialogue entre les représentants du secteur public et les professionnels du milieu associatif (ONG) de la sous-région. e champ de la réflexion 8 125 ment limité aux enfants sous-région et sur l’évolution et la diversité des approches. Les chapitres suivants rendent compte d’expériences actuelles concernant les quatre axes thématiques évoqués plus haut. Pour information, la liste des documents ayant servi de base à cet ouvrage est présentée en annexe. 14

PREMIERE PARTIE LES ENJEUX ET LES APPROCHES 15 LES ENJEUX ET LES APPROCHES* La problématique et le champ Pour des stratégies d’éducation contre la pauvreté et l’exclusion La question de la pauvreté apparaît aujourd’hui au cœur du débat sur le développement et la coopération internationale. A cet égard, l’Afrique sub-saharienne se situe dans une situation particulièrement préoccupante car elle présente à la fois le plus fort pourcentage pauvres et la croissance la plus rapide de la pauvreté. En fait, les données disponibles indiquent que la région connaît depuis la econde moitié de la décennie 1970 une phase de stagnation et recul, même si la situation varie d’un pays à l’autre.

Il est important de rappeler que la pauvreté ne se limite pas à une réalité économique, un revenu insuffisant, mais qu’il s’agit d’une réalité multidimensionnelle. Analysée sous l’angle du développement humain, la pauvreté est caractérisée ar quatre indicateurs, la brièveté 9 25 pas une réalité nouvelle en Afrique francophone. On peut même considérer qu’elle est la règle pour * D. Atchoarena, Spécialiste du Programme, Institut international de planification de l’éducation, UNESCO. A. Niameogo, Coordonnateur, Groupe de travail sur l’éducation non formelle du Burkina Faso. 17 Répondre aux besoins des jeunes défavorisés : quelques expériences en Afrique de rouest majorité de la population. En revanche, la question de l’exclusion apparait comme un phénomène relativement récent.

Pendant longtemps la société traditionnelle, à travers ses réseaux communautaires et familiaux, tissait un maillage homogène qui maintenait solidement les individus au sein de leur groupe d’origine, et cela indépendamment de leur niveau de vie. Aujourd’hui les sociétés fricaines ne garantissent plus cette forme traditionnelle d’assurance sociale pour tous. En ville en particulier, la rupture avec le milieu d’origine et la précarité de l’insertion sur le marché du travail produisent désormais des exclusions sociales. Ce processus nourrit des situations de détresse et aggrave encore les effets de la pauvreté. Même si l’insuffisance de la croissance est souvent à la source de ces problèmes, elle ne constitue pas une explication suffisante. Les causes sont multiples, elles sont, bien sûr, d’ordre économique mais intègrent aussi des dime phiques, sociales et 25