Russians de Sting
NUI ET BROUILLARD 1. Fiche d’identité de l’oeuvre Titre : Nuit et Brouillard Auteur : Jean Ferrat Style : chanson populaire engagée Sortie : Décembre 1963 Durée : 3:13 2. Jean Ferrat Jean Tenenbaum, dit Seine-et-Oise et mo compositeur-interprè fr. _-, p g naturalisé Français e l’été 1942, le père de embre 1930 en èche, est un auteur- ‘un Juif russe née à Paris. Durant mp de Drancy, pour être ensuite déporté a Auschwitz le 30 septembre 1942, où il passera ses derniers jours. Jean Ferrat est caché par des militants communistes, puis lui et sa famille vont se réfugiés en zone libre.
Il commence la musique avec une troupe de comédiens au début des années 50. 3. Contexte historique En 1933, Hitler arrive au pouvoir en Allemagne. Son régime antisémite, le nazisme, vise à débarrasser l’Europe des peuples qu’il considère comme des « races inférieures » comme les Juifs et les Tziganes, pour qu’il ne reste que les Aryens, qu’il considère comme « une race supérieure Les lois de Nuremberg (1935-1938) excluent les Juifs de la citoyenneté allemande (par exemple le port de l’étoile jaune, le fait qu’ils n’ n’aient pas le droit d’épouser des citoyens allemands).
Après la conquête de la Pologne, les juifs sont regroupés dans des ghettos. Beaucoup y meurent de faim ou de maladies. Les Einsatzgruppen, groupes d’intervention chargés de les tuer, les fusillent à l’écart dans des fosses. De 1937 à 1944, il y a de nombreuses rafles. Les juifs sont ensuite conduits vers les camps de concentration tel que Auschwitz en Pologne dans des wagons a bestiaux. 4. Description La structure Le titre fait référence au décret nazi Nuit et brouillard (en allemand : Nacht und Nebel) signée en 1941 par Hitler, qu ordonne que les personnes représentant une menace pour le
Reich ou l’armée allemande soient déportées en Allemagne pour être secrètement exterminees. C’est une chanson écrite en vers et divisée en 9 strophes. Tous les vers sont en alexandrins, avec une césure à l’hémistiche, qui est soulignée par l’auteur dans sa manière de chanter. Les rimes sont croisées comme dans la 2ème strophe, ou plates comme dans la 1ère strophe. Les paroles Pour insister sur le nombre, Ferrat utilise l’amplification : « Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers ».
Les paroles sont engagées en faisant référence à la Shoah, notamment au voyage es juifs vers les camps « nus et maigres tremblant dans ces wagons plombés Ferrat nous m 2 OF s voyage des juifs vers les camps « nus et maigres tremblant dans ces wagons plombés Ferrat nous montre également la déshumanisation des victimes ; dans les camps de concentration, on attribut à chaque détenu un nombre, qui devient leur nouvelle identité « Ils se croyaient des hommes n’étalent plus que des nombres « Depuis longtemps leur dé avaient été jetés dès que la main retombe, il ne reste qu’une ombre, ils ne devaient jamais plus revoir un été ». Ferrat montre donc le fait qu’à partir du moment où les déportés sont montés dans les wagons plombés qui les amèneront dans des camps nazis, ils ne sont plus maîtres de leur propre destin. « Combien de tours de roues, d’arrêt et de départs qui n’en finissent pas de distiller l’espoir » Ici, le verbe distiller signifie renforcer parce que à chaque fois que le train s’arrête, les détenus espèrent descendre et ne pas être conduits dans le camp nazi où ils doivent aller. ? Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel » Jean-Pierre est un prénom français, Natacha st un prénom russe et Samuel est prénom d’origine juive. Ces trois prénoms font référence à des cultures et des origines différentes, ce qui montre que tout le monde est concerné et que tout le monde veut que ce massacre s’arrête « ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux ». « On me dit à présent que ces 3 OF s s’arrête « ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux ». « On me dit à présent que ces mots n’ont plus une guitare » Ferrat veut montrer que les gens ne se sentent plus vraiment concernés et que ce massacre est tombé dans l’oubli et qu’il est considéré omme de Phistoire ancienne. ? Mais qui donc est de tailler à pouvoir m’arrêter qui vous étiez » Ce passage montre que Ferrat veut lutte contre l’oubli, qu’il veut partager la vérité, instruire et informer les enfants de ce qui c’est passé, et soutenir tous ceux qui ont souffert. « Ils n’arrivaient pas tous à la fin du voyage – soient devenus si bleues » Ce passage montre que ceux qui ont survécus ne se sont pas heureux et que même après tout ce temps, ils n’arrivent pas à oublier ce qu’ils ont vécus. « Les Allemands votre chair ?tait tendre à leur chiens policiers » Ca signifie que les détenus ne pouvaient pas s’échapper des camps de concentration car ils étaient surveillés en permanence par les Allemands et leurs chiens qui peuvent les dévorer. C’est encore une autre preuve de l’idée de mort et de terreur qui domine toute la chanson, du début jusqu’à la fin. ? Vous étiez vingt et cent vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent » En passant de « Ils » à « Vous Ferrat s’adresse directement aux morts. La musique Le tempo est lent 4 OF S « Ils » à « Vous », Ferrat s’adresse directement aux morts. Le tempo est lent pour exprimer la gravité de la Shoah. Jean chante avec une hauteur baryton. Tous les instruments jouent un rôle essentiel de mémoire durant toute la musique : – Les timbales jouent sous forme d’ostinato pour rappeler les exécutions, les marches pénibles, Elles rendent le 1er couplet plus grave. – La guitare reprend l’ostinato des timbales pour évoquer le roulement du train. – Les cuivres reprennent rostinato pour faire référence aux allemands et à la cruauté de la guerre. – La basse continue l’ostinato.
Elle rentre au début du couplet 5 et le rend plus grave. Ce son grave évoque les premiers morts durant le voyage en faisant sentir au spectateur les déplacements du train. 5. D’autres œuvres Jean Ferrat n’est pas le seul artiste à avoir voulu rendre hommage aux morts ; Il a Maurice Fanon en 1965 avec la chanson « La petite juive » « Les deux oncles » de Georges Brassens (1964) ou encore « Comme toi » de Jean-Jacques Goldman (1982). ly a aussi Primo Levi avec son livre « Si c’est un homme » (1947), le film documentaire « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais (1955) ou encore le film « La rafle » de Roselyne Bosch (2010). S OF s