Rapport de stage a la Commission Europe enne
Rapport de stage à la Commission Européenne Martin Labie, printemps 201 5 Sous la supervision de M. LJrbain or 15 Sni* to View Remerciements Je tiens à remercier l’Athénée Royal Marguerite Bervoets qui a lancé la mise en place de ce projet, mon professeur d’Education Physique M.
Urbain qui s’est directement proposé pour superviser ce rapport, mes parents qui m’ont conseillé dans le choix du milieu professionnel vers lequel me tourner pour ce stage, et bien tourné vers le monde de l’interprétation et, après quelques échanges de mails, j’ai eu la chance d’apprendre que la Commission Européenne avait accepté de m’accueillir pour uelques jours.
La réputation de la Commission Européenne n’est plus à faire, mais on en connaît en revanche souvent moins au sujet de la Direction Générale Interprétation (DGI), organe chargé de la compréhension mutuelle des intervenants s’exprimant dans des langues différentes lors de réunions à caractère international.
Les hommes et femmes chargés de cette délicate mission, les interprètes donc, travaillent la plupart du temps dans des cabines situées derrière les salles de réunion, munis uniquement d’un casque dans lequel leur parvient le discours orignal et d’un micro ia lequel ils restituent le contenu de ce même discours dans leur langue de prédilection. Ils assurent la dialogue entre les différents Etats Membres de l’Union Européenne. J’ai pour ma part été en contact direct avec plusieurs interprètes lors de ce stage, mais il me semble plus cohérent de les présenter un par un au moment opportun.
Je ne me posais pas trop de questions quant à mon occupation une fois là-bas : en effet, la notion de stage d’observation parle d’elle-même. Je comptais bien profiter de l’occasion et poser toutes les questions relatives à la profession d’interprète ou au onctionnement de union Européenne qui me passeraient par la tête, tout en essayant bien évidemment de ne jamais gêner les interprètes pendant leur travail. En clair, je ne m’attendais pas ? intervenir beaucoup (l’interprétation n 15 pendant leur travail.
En clair, je ne m’attendais pas à intervenir beaucoup (l’interprétation ne s’apprend pas en un jour) et espérais simplement en apprendre un maximum : il s’agissait là de la conditlon sine qua non de la réussite de ce stage d’observation, de mon point de vue en tout cas. j’imaginais la DGI comme un cadre de travail fascinant mais dans equel règnerait un certain sérieux, une sorte de rigueur excessive promettant un travail de qualité mais pouvant nuire à la bonne entente entre collègues. Comme je le dis plus loin dans mon rapport, je me trompais complètement sur ce point.
Mon rapport de stage contient mes observations et donc les confirmations ou infirmations de ce que je pensais initialement, même s’il est certains aspects que je n’imaginals pas et à propos desquels je n’avais par conséquent pas d’a priori. j’ai pris la liberté décrire ce rapport au présent afin de donner du dynamisme au texte et celle de ne pas toujours respecter ‘ordre chronologique pour plutôt préférer regrouper les activités auxquelles j’ai assisté en fonction du caractère de celles-ci, afin de donner de la cohérence à l’ensemble.
J’espère que j’aurai réussi à travers ces quelques pages à vous transmettre ma passion et mon degré de motivation et vous souhaite d’emblée une bonne lecture ! Rapport de stage Rencontre avec le personnel de la DGI et première approche de la profession La première chose qui frappe lorsque l’on pénètre dans le quartier européen, c’est l’ambiance qui y règne. Je suis impressionné par la pression ambiante qui flotte dans l’air, comme SI ‘ambiance qui y règne.
Je suis impressionné par la pression ambiante qui flotte dans l’air, comme si l’avenir de IE-urope se jouait dans ces quelques rues (ce qui n’est d’ailleurs pas complètement faux) mais aussl par la prestance des bâtiments • le Juste Lipse et le Berlaymont font probablement partie des sièges institutionnels les plus imposants que j’aie jamais vus. J’ai rendez-vous au centre de conférences Albert Borschette. Une fois passés les contrôles de sécurité stricts, je suis accueilli dans le bureau de M.
Franz Lemaitre, chef de la Direction Générale Interprétation, avec qui j’ai pris contact pour ce stage. Il me présente à sa collègue Mme Laurence Martin, qui m’accompagne par la suite tout au long de mon stage, et tous deux me parlent de leur métier d’un point de vue interne en jouant carte sur table : j’apprends ainsi qu’il est parfois difficile de se préparer à l’interprétation de certaines réunions tant celles-ci abordent des sujets techniques, que l’anglais omniprésent diminue la diversité de travail des interprètes et que la marché de l’emploi dans ce secteur est donc assez faible.
On me dit aussi qu’il est surchargé d’interprètes francophones travaillant depuis l’anglais t l’espagnol, combinaison linguistique qui m’attire par ailleurs fortement.
Cela fat beaucoup à encaisser et je dois reconnaitre que mon moral en prend un coup, mais on me confirme aussi que mes motivations sont les bonnes : ma volonté d’une carrière internationale ouverte sur le monde et au cœUr de l’actualité ainsi que mon attirance pour les langues étrangères 5 le monde et au cœur de l’actualité ainsi que mon attirance pour les langues étrangères et ma langue maternelle sont apparemment de bonnes raisons pour se tourner vers ce type de Au final, j’ai l’impression d’avoir une vision plus complète et urtout plus authentique de la profession et, même si celle-ci est moins positive que ce que j’imaginais, elle est en tout cas bien plus proche de la réalité. Réunions techniques difficiles J’ai l’occasion de constater que toutes les réunions ne se valent pas en termes d’intérêt qu’elles suscitent : en effet je suis pour la première fois en cabine, ce qui est assez excltant, mais le thème de la réunion rend mon attirance pour celle-ci assez faible. Il s’agit dun Conseil sur les systèmes de protection informatique aux douanes, et les intervenants se servent de nombreux acronymes et termes techniques propres à leur domaine.
Laurence Martin m’explique que ce sont en partie ceux-ci qui rendent la réunion inintéressante du point de vue de l’interprète : en effet, il est difficile de trouver quoi que ce soit d’attirant dans un sujet qui ne nous fascine pas dès le départ si en plus le vocabulaire spécifique de ce sujet nous échappe. L’interprète salt évidemment traduire les mots, mais ne comprend pas le sens du message une fois celui-ci reconstitué. Enfin, le hasard fait qu’il n’y a pas de besoins en cabine française pour cette réunion, je suis avec Laurence Martin mais celle-ci n’interprète pas puisque les intervenants ne le demandent pas. Je suis donc, il faut l’avouer, assez déçu de cette réunion mais si c’est c PAGF s 5 intervenants ne le demandent pas. ‘est cela le quotidien d’un interprète européen, mieux vaut que je m’en rende compte dès le départ. Heureusement, on me fait vite comprendre que même si ce type de réunions reste relativement fréquent, ce n’est pas lui qui occupe la majeure partie du travail à la DGI. Me voilà rassuré ! Le quotidien est en fait assez difficile à définir puisque la nature des réunions varie inlassablement, mais je vais ici dresser une liste non-exhaustive des activités auxquelles j’ai pu assister. Réunion du Conseil de [‘Agriculture sur le coton et d’autres produits agricoles Cette fois, la cabine française est bien en activité et je prends place à côte de Laurence et de l’une de ses collègues.
La réunion est lancée et je suis stupéfait de voir à quel point la démarche de l’interprétation semble naturelle pour les interprètes ! Je passe d’un canal à l’autre sur la console en face de moi et chaque fois c’est la même chose : peu importe la langue que j’entends dans mon casque, l’orateur dégage la même aisance, avec juste cette pointe d’hésitation qui persiste pour bien me prouver que oui, ils oivent quand même réfléchir. En ce qui concerne mes attentes quant à la compréhension du fonctionnement institutionnel de l’Union Européenne, elles sont largement comblées puisque chaque réunion de ce type est une occasion pour moi d’en comprendre un peu plus à ce sujet.
Par exemple, je remarque que dans certains Conseils comme celui-ci, le « poids de vote » des pays conce 6 5 dans certains Conseils comme celui-ci, le « poids de vote des pays concernant une directive de la Commission est lié au poids démographique de ce pays : par exemple, l’Allemagne et l’Italie peuvent à elles seules réunir un pourcentage de voix plus mportant que les trois Etats baltes réunis associés à la Belgique. je remarque aussi que les décisions ne se prennent pas en une étape et font toutes l’objet de négociations s’étalant sur plusieurs mais. Conférences de presse (Galileo et Daily News) En dehors de la diversité des réunions, il y a également une certaine variation des activités que je n’imaginais pas : en effet, même s’il s’aglt là de la plus grande partie de leur travail, les interprètes ne travaillent pas exclusivement en salle de réunion. ne de ces activités à laquelle je ne pensais pas et qu’il m’est onné de voir est la conférence de presse journalière, qui est par hasard couplée à la présentation à la presse du projet Galileo par la Commission. Pour la petite histoire, ce projet a pour but de mettre en orbite des satellites européens afin d’obtenir un système de géolocalisation indépendant des USA pouvant être utilisé à des fins citoyennes, économiques ou militaires. L’administration de la Commission Européenne juge qu’il ne faut qu’un seul interprète francophone en cabine, je me retrouve donc seul avec Laurence aux premières loges pour assister à la conférence de presse.
Elizbieta Bienkowska, Commissaire au Marché Intérieur, prend la parole et commence la présentation. Cela dure environ une demi- heure et dès qu’elle en a terminé, les que 7 5 et commence la présentation. Cela dure environ une demi-heure et dès qu’elle en a terminé, les questions fusent : j’entends des journalistes anglais, espagnols, belges aussi (notamment un journaliste du SOIr). Je trouve passlonnant de se dire que l’on est aussi au début de la chaine de l’information médiatisée : en dehors de ceux et celles qui les ont prises, les personnes présentes dans cette pièce sont les premières à connaître les ésolutions de la Commission Européenne.
Cette brève conférence de presse est suivie du « Daily News c’est-à-dire du point quotidien sur ractualité en Europe et sur les réactions de l’Union à cet égard. J’en observe donc beaucoup ? propos de la stratégie de communication de l’Union Européenne et suis par allleurs ms en contact avec le monde médlatique, ce que je n’aurais pas du tout imaginé en postulant pour ce stage : le métier d’interprète est un métier bien plus ouvert que je ne l’imaginais. Réunions en compagnie de Fabrice Revelant : Coopération Douaniere et Groupe sur l’Audiovisuel L’emploi du temps de Laurence est relativement creux cette fois, et elle décide de me confier à un de ses collègues afin que je passe une journée plus active et que Je rencontre d’autres personnes. e fais ainsi la connaissance de Fabrice Revelant, interprète francophone avec une palette de langues assez impressionnante : Anglais, Italien, Néerlandais et Slovène ; Croate en cours de développement. De telles compétences pourraient donner la grasse tête à certains mais je découvre au contraire un homme simple, détendu et amical avec ses coll 5 grosse tête a certains mais je découvre au contraire un homme imple, détendu et amical avec ses collègues et avec moi. J’ai la chance d’assister à deux réunions en sa compagnie. La première porte sur la coopération douanière. Nous sommes dans le Bâtiment du Berlaymont et le dispositif de sécurité considéré par beaucoup comme excessif me fait cadeau d’un troisième badge…
La réunion avait en fait commencé en matinée et lorsque je m’y joins après la pause de midi, les Etats Membres en sont déjà au point 6 de leur ordre du jour. Néanmoins, ils prennent les choses avec un tel souci du détail et un tel professionnalisme que nous ne quitterons la salle qu’en toute fin d’après-midi. C’est l’Estonie qui reprend la réunion avec une présentation des chiffres d’une étude nationale portant sur la contrebande. L? encore j’apprends quelque chose : je ne savais pas que certains pays étaient chargés de présenter de tels « exposés qui sont en fait relativement semblables en termes de démarche à ceux que nous sommes parfois amenés à présenter devant la classe en primaire et secondaire.
La cabine francophone étant déjà pleine, Fabrice m’installe dans la cabine slovaque inoccupée pour l’occasion et me dis que je ne dois pas hésiter à toucher à tout (sauf au micro bien sûr) et qu’il assera de temps à autre voir si j’ai des questions. Je branche donc le casque sur le canal francophone et laisse le perroquet (sorte de haut-parleur) sur le message source afin de m’essayer intérieurement à l’interprétation. L’exercice est fascinant et je ne m’en lasse pas malgré l’heure q PAGF 15 m’en lasse pas malgré l’heure qui file. Je suis évidemment bien loin de le réussir : pas besoin d’avis extérieur pour me rendre compte qu’il y aura du pain sur la planche si je choisis cette carrière…
La seconde réunion aborde quant à elle la question de l’audiovisuel. Je ne vois pas trop au départ de quoi il peut être uestion mais je comprends plus tard que certains pays d’Europe du Nord-Est comme par exemple la Finlande ou la Slovénie ont en fait des partenariats avec la Russie dans ce secteur et que ceux-ci peuvent poser problème, notamment d’un point de vue éthique. Il ne m’était pas venu à l’esprit que les contextes pouvaient être aussi différents au sein même de l’Union Européenne : on voit que la Finlande et la Slovénie se soucient de ce problème alors qu’en Belgique, la grande majorité de la population ne sait même pas qu’il existe.
Je remarque aussi que les langues de l’Est tels que le Roumain, le Polonais ou encore le Slovène sont bien plus présentes que je ne l’imaginais, ce qui ouvre de nouvelles perspectives au sujet de ma future combinaison linguistique dans l’hypothèse où j’irais étudier les langues l’année prochaine. Il est à noter que l’équipe d’interprètes qui m’accompagne durant ces deux réunions est fortement différente : seul Fabrice est présent aux deux. Voilà encore un attrait de la profession que je n’avais pas imaginé : le changement fréquent de collègues de travail, qui permet d’élargir son cercle social dans le milieu professionnel et de casser la routin