Polygamie
Polygamie et investissement en capital humain Ndack Kane Octobre 2004 Dans cette etude, nous cherchons a savoir quel est l’impact de la polygamie sur la d’ ecision d’investissement en capital humain de la femme. Pour se faire, nous utilisons un mod ele simple de n’ egociation dans le mariage. Nous nous eratif de deux personnes telle (1980). Les agents sont des hom mariage. Dans orag d Sni* to View th ‘ eorie du jeu coop Manser et Brown le march • e du une premi ere p’ eriode, ils doivent d’ ecider de l’allocation de leur temps entre education et loisir et • a la seconde et derni• ere p’ eriode ls sont soit mari es, soit c » elibataires.
La sp’ ecificit ‘ e du mod ele se pr esente • a la seconde p’ eriode durant laquelle la femme peut tomber sur un homme de nature monogame comme sur un homme de nature polygame. Ainsi, a la premi ere p’ eriode, elle doit anticiper cette seconde possibilit’ e pour faire son choix d’ education. Nous trouvons que lorsque les droits des femmes (comme le droit d’avoir autant acc es au march e du cr donc le respect des droits des femmes comme un outil important de d’ eveloppement. INTRODUCTION En ‘ economie du d’ eveloppement, les chercheurs tentent essentiellement ‘identifier les facteurs de blocage sp ecifiques aux pays dits en d eveloppement.
Un de ces facteurs est le sous-investissement en capital humain de ces pays. Notre ‘ etude cherche • a analyser cette probl ‘ ematique dans une approche focalis ‘ ee sur la d • ecision d’investissement en capital humain de la femme. Des etudes r’ ecentes (DeSilva, 2002 ; Dessy et Pallage, 2003) ont montr’e que cette d’ ecision sera influenc ee par l’institution la plus importante socialement et economiquement pour la femme vivant dans un pays en d eveloppement : le mariage. Dans notre travail de recherche, nous allons egalement ous pencher sur les effets de cette institution sociale sur l’investissement en capital humain.
Cependant notre etude ajoute une sp • ecification suppl ementaire. En effet, nous traiterons le cas particulier de la polygamie (o u un homme a plusieurs • epouses), une forme du marlage tr • es r epandue dans la plupart des pays de l’Afrique Sub-Saharienne. Nous voulons donc a l’aide d’un mod ele simple de n ‘ egociation dans le maria e savoir quel est l’impact de la polygamie sur PAGF OF n egociation, le divorce constitue g’ en ‘ eralement la menace qui incite les ‘ epoux ‘a respecter les conditions du ontrat (Bergstrom, 1993).
Dans notre analyse, la polygamie, constitu ee par l’introduction d’une autre femme dans le m enage et le partage des ressources du m ‘ enage avec celle-ci, pourrait etre vue comme une menace envers la femme. Mais il ne s’agit pas ici d’une menace mais plut -ot d’une possibilit’ e que la femme doit anticiper dans une soci ‘ et’ e o u la polygamie est une norme sociale. Notre m ‘ ethodologie est bas ee sur la th ‘ eorie du jeu coop eratif de deux personnes telle que d ‘ evelopp ‘ ee dans Manser et Brown (1980).
Les agents, des hommes et des femmes sur le march e du mariage, doivent d • ecider de ‘allocation de leur temps entre • education et loisir dans une premi’ ere p eriode et sont soit mari’ es, soit c • elibataires • a la seconde et derni’ ere p eriode de leur vie. La femme ‘a la seconde p’ eriode peut tomber sur un homme de nature mono game, mais elle peut aussi tomber sur un homme de nature polygame. A la premi ere p’ eriode, elle doit donc anticiper cette derni’ ere faire son choix d’ ‘ education.
Les r’ esultats d’une telle • etude nous aideront ‘a r • epondre Aa deux questions de recherche : d’une part, pourquoi malgr• e la discrimination sexuelle sur le arch ‘e du travail qui implique des rendements esp ‘ er ‘ es relativement faibles au niveau individuel, les fe ent-elles d’investir PAGF 3 OF esp • er • es relativement faibles au niveau individuel, les femmes continuent-elles d’investir en capital hu2 main dans les pays de l’Afrique Sub-saharienne (DeSilva, 2002) ; et d’autre part, quelles sont les implications sur l’investissement en capital humain de l’existence de la polygamie comme institution l’ egale dans une soci•et’ e.
Nous nous int ‘ eressons simultan ‘ ement ‘a ces deux questions de recherche car d’une part nous consid erons la discriminatlon sexuelle sur le march ‘e u travail comme un d ‘ eterminant important de la d • ecision d’ • education de la femme, et d’autre part nous voulons savoir si en pr esence de discrimination, le mariage, particuli erement sous sa forme polygamique, devient pour la femme une source de rendement ‘a l » education qui est externe au march e du travail. Notre etude est une contribution int eressante a la litt erature qui tente d’expliquer le faible niveau de l’investissement en capital humain dans les pays de l’Afrique Sub-Saharienne. De nombreuses etudes ont ‘ et’ e faites pour expliquer le fonctionnement et les implications de la polygamie (Becker, 974 ; Grossbard, 1976 ; Grossbard, 1978 ; Brown, 1981 ; Bergstrom, 1994 ; Jacoby, 1995). Cependant, peu de travaux de recherche se sont demand es quel r A Ole la polygamie joue dans le difficile processus de d eveloppement de l’Afrique Sub-saharienne. cro ‘ economique, nous Sub-Saharienne.
Sur le plan macro • economique, nous notons l’ ‘ etude de Tertilt (2003) qui a compar’ e des variables ‘economiques et d emographiques de deux groupes de pays de l’Afrique Subsaharienne : les pays qui autorisent la polygamie et les pays dans lesquels la polygamie est donn ees montrent que les pays qui autorisent la polygamie sont n moyenne plus pauvres que les pays qui interdisent la polygamie. L’auteure a ensuite d’ emontr’e • a travers son mod ele que la polygamie est Corry el ee positivement avec la pauvret e. Sur le plan micro economique, il y a encore moins d’ etudes qui ont analys ‘ e th ‘ eoriquement ou empiriquement les effets de la polygamie sur des variables relatives • a l’individu telles que l » education et particuli erement I’ ‘ education de la femme.
Dans notre ‘ etude, nous montrons • a l’aide d’un mod ele th ‘ eorique quels sont les m’ ecanismes par lesquels la polygamie influence les d • ecisions d’investissement en ducation de la femme. Ce travail de recherche se divise en quatre parties. Apr• es cette introduction de notre ‘ etude, nous allons effectuer dans une seconde partie une br• eve revue de la litt erature sur, d’une part la th eorie du mariage, et d’autre part l » education et le d’ eveloppement. Dans une troisi eme section nous d’ evelop3 perons notre m etodologie de recherche dans laquelle nous d ecrirons notre mod ele et pr• esenterons nos r’ esultats. Enfin, notre conclusion PAGF s OF notre mod ele et Pr’ esenterons nos r’ esultats.
Enfin, notre conclusion synth etisera les r’ eponses • a nos deux questions de recherche. REVUE DE LA LIITERATURE 2 Nous allons dans cette partie pr esenter notre probl « ematique ainsi que la pertinence de notre etude ‘a raide d’un bref survol de la litt ‘ erature sur l » education et de celle sur la th eorie du mariage. 2. 1 Investissement en capital humain et d eveloppement Nombreuses sont les organisations internationales qui mettent aujourd’hui l » education au premier plan dans la qu Aete d’une croissance economque durable (UNDP, 1990 ; world 2001). En effet, la lite erature en ecanomie du d ‘ eveloppement insiste r’ eguli erement sur l’importance de I » education comme moteur de croissance.
Une probl ematique qui revient souvent est celle de l » ecart persistant qui existe entre les pays industrialis es et les pays en d’ eveloppement en termes d’accumulation de capital humain. Ainsi, dans Glomm (1997) et Dessv et et 2003), les auteurs PAGF 6 OF ceux de Lam et Schoeni (1 993), Jolliffe (2002) et Glewwe (2002), les auteurs ont plut’ ot tent e de caract ‘ enser les rendements priv’ es d’un investissement en cap tal humain. Leur objectif est d’examiner les impacts de l » education sur la productivit• e du travail et sur des domaines socio economiques tels que l’esp ‘ erance de vie ou la fertilit ‘ e. Toutes ces ‘ etudes ont comme d enominateur commun qu’elles pr- onent chacune • a leur fa. on l’investissement en capital humain. Dans notre ‘ etude, nous cherchons a d’ eterminer qu’elle est l’impact sur l’investissement en capital humain de l’existence de la polygamie comme instltution I • egale dans une socl et e. SI cet impact est n • egatif, le soutien de la polygamie s’effectuerait aux d • epens de l’accumulation en capital humain chez les femmes et pourrait en outre ne pas am eliorer le bien- » etre de la soci et’ e en g’ en’ eral. 2. 2 Polygamie et economie La th ‘ eorie du mariage, un champ longtemps r’ eserv’e aux nthropologues, a commenc’e ‘a particuli’erement int’ eresser les ‘economistes au d • ebut des ann ees 70.
L’un des premiers • a avoir d • evelopp•e une th ‘ eorie du mariage dun point de vue economique est Becker (1973). Il utilise des concepts techniques pour expliquer les comportements des membres du m • enage consid er’ es comme des agents ‘ econ un march’ e du mariage PAGF 7 OF lequel les femmes offrent une contribution ‘a la production de ressources qui augmente l’utilit’e des hommes et celle du m • enage en g • en « eral. un des r esultats de son etude est que le mariage monogame est optimal si tous les ommes et toutes les femmes sont identiques, si le nombre d’hommes est ‘egal ‘a celui des femmes et si les rendements de la production du m enage sont d’ ecroissants.
Dans Becker (1974), il etend son exploration du march e du mariage au cas de la polygamie, dans un contexte o • u la main d’oeuvre nous semble agricole et essentiellement familiale. D’apr• es son analyse, si la productivit e des hommes (mesur ee par exemple en termes de taille des fermes ou en termes de position sociale) diff’ ere au sein d’une soci et’ e, la polygamie peut • etre le type de mariage optimal mn eme en pr esence de rendements » echelle constants et d’un nombre • egal dhommes et de femmes. L’auteur explique que dans une telle situation, les lois qui interdisent la polygamie ne b • en ‘ eficient pas forc ement aux femmes.
En effet, « les lois contre la polygamie r • eduisent la demande agr ‘ eg’ ee d’ • epouses »(Becker, 1974). Des cons ‘ equences n egatives pour les femmes peuvent s’en suivre puisque leur part dans l’output total des m enages s’en trouve r’ edulte et celle des hommes augment ee. Grossbard (1978) consid’ ere aussi l’imposition I • egale de la monogamie comme une interf’ erence dans le march•e du mariage. Ainsi, si l’offre des en,’ices d de la monogamie comme une interf’ erence dans le march ‘ e du mariage. Ainsi, si l’offre des services des femmes n’a pas chang e, le nouveau salaire d’ equilibre, principalement non partir mon ‘ etaire, de l » epouse sera moins avantageux pour les femmes.
A de ce type d’analyse ‘economique sur la polygamie qui a ‘et’ e principalement initi ‘ee par Becker (1974), plusieurs ‘etudes ‘economiques ont et e effectu » ees sur les implicatlons de cette instltution soclale (Bergstrom, 1994 ; Jacoby, 1995 ; Tertilt, 2003). Notre travail de recherche s’inscrit dans cette tendance. 6 2. 3 Education et th eorie du mariage Dans la plupart des pays, les femmes participent moins que les au march ‘ e du travail formel. De plus, celles qui se trouvent sur le travail font souvent l’exp ‘ erience de la discrimnation sexuelle au niveau des salaires (Dessy et Pallage, 2003). Les rendements esp ‘ er • es • a l » education sont donc relativement faibles pour les femmes.
Malgr• e cela, on observe que les trouver plus rentable d’ • epouser un homme eduqu•e plut Kot que d » epouser un homme qui ne l’est pas ou plut not que de rester c’ elibataire. Or, pour epouser un homme eduqu e, il se peut qu’elle augmente ses chances en s' » eduquant elle aussi. Si de tels rendements ‘a l » education • a travers le rn’ enage existent et sont ‘elev• es, cela pourrait en partie expliquer pourquoi des niveaux d » education ‘ elev es chez les femmes coexistent avec une discrimination sexuelle sur le march « e du travail. Les r • esultats confirment rexistence de tels rendements. L’auteur pr• ecise cependant qu’il s’agit d’une explication parmi d’autres.
Ainsi, dans leur ‘ etude, Dessy et Pallage (2003) ont d’ etermin ‘ e un autre ph ‘ enom ene qui pourrait aussi expliquer pourquoi la discrimination sexuelle au niveau des salaires ne d ‘ecourage pas les femmes • a investir ans leur education. Dans leur analyse, les auteurs consid erent l’enfant comme un bien normal qui augmente l’utilit• e des parents lorsque sa qualit e augmente. Si avec la scolarisation les femmes entrevoient la perspective d’une qualit’e plus elev• ee pour l’enfant, alors la maternit’ e leur offre dans ce cas un rendement alternatif pour l’ » education. Notre • etude utilise comme DeSilva (2002) et Dessy et Pallage (2003) la litt ‘ erature sur la th • eorie du mariage pour expliquer les rendements de l » education, notamment chez les femmes. Cependant, dans ces deux ‘ etudes,