poémes
A Charles Baudelaire Je ne t’ai pas connu, je ne t’ai pas aimé, Je ne te connais point et je t’aime encor moins : Je me chargerais mal de ton nom diffamé, Et si j’ai quelque droit d’être entre tes temoins, C’est que, d’abord, et c’est qu’ailleurs, vers les Pieds joints D’abord par les clous froids, puis par l’élan pâmé Des femmes de péché – desquelles ô tant oints, Tant baisés, chrême fol et baiser affamé ! Tu tombas, tu prias, c Les âmes que la faim IE cat p g Poussaient belles d’e Calvaire juste et vrai, Calvaire ou, donc, ces doutes, Ci, çà, grimaces, art, pleurent de leurs déroutes. Hein ? mourir simplement, nous, hommes de péché. Arabesques de malheur Nous nous aimions comme deux fous ; On s’est quittés sans en parler. (Un spleen me tenait exilé Et ce spleen me venait de tout. ) Que ferons-nous, moi, de mon âme, Elle de sa tendre jeunesse Ô vieillissante pécheresse, Oh ! que tu vas me rendre infâme ! Si ravais su ! Oh ! omme on fait claquer les portes, Dans ce Grand Hôtel d’anonymes ! Touristes, couples légitimes, Ma Destinée est demi-morte – Ses yeux disaient : » Comprenez-vous ! » Comment ne comprenez-vous pas ! » Et nul n’a pu le premier pas • On s’est séparés d’un air fou. Si on ne tombe pas d’un même Ensemble à genoux, c’est factice, C’est du toc. Voilà la justice Selon moi, voilà comment j’aime. Aux champs Je me penche attendri sur les bois et les eaux, Rêveur, grand-père aussi des fleurs et des oiseaux ; J’ai la pitié sacrée et profonde des choses ;
J’empêche les enfants de maltraiter les roses ; Je dis : N’effarez point la plante et l’animal ; Riez sans faire peur, jouez sans faire mal. Jeanne et Georges, fronts purs, prunelles éblouies, Rayonnent au milieu des fleurs épanouies ; J’erre, sans le troubler, dans tout ce paradis ; Je les entends chanter, je songe, et je me dis Qu’ils sont inattentifs, dans leurs charmants tapages, Au bruit sombre que font en se tournant les pages Du mystérieux livre où le sort est écrit, Et qu’ils sont loin du prêtre et près de Jésus-Christ. 2