L’histoire d’Anatole France

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L’histoire d’Anatole France Il est issu d’une famille modeste originaire du Maine-et- Loire3 : son père, François Noël Thibault, dit Noël France, né le 4 nivôse an XIV (25 décembre 1805) à Luigné, dans le canton de Thouarcé, a quitté son village en 1 825 pour entrer dans l’armée. Sous-officier légitimiste, il démissionne au lendemain de la Révolution de 1830. Il se marie le 29 février 1840 avec Antoinette Gallas à la mairie du ae arrondissement de Paris. La même année, il devient propriétaire d’une librairie sise 6, rue de l’Oratoire du Louvre.

Il tient ensuite une librairie quai Malaquais (no 19), d’abord ommée Librairie Fra spécialisée dans les française, fréquentée comme les frères Go 9 Swipe not p g e tout court, ur la Révolution ins et érudits, 1853 quai Voltaire François Anatole naît quai Malaquais en 1844. Élevé dans la bibliothèquepaternelle, Anatole en garda le goût des livres et de l’érudition, ainsi qu’une connaissance intime de la période révolutionnaire, arrière-plan de plusieurs de sesromans et nouvelles, dont Les dieux ont soif qui est considéré comme son chef-d’œuvre.

De 1844 à 1853, il habita l’hôtel particulier du 15 quai Malaquais4. De 1853 à 1862, France fait ses études à l’institution Sainte- Marie et au collège Stanislas. Il souffre d’être pauvre dans un milieu riche mais il est remarqué pour ses compositions, dont La Légende de sainte Radegonde qui sera éditée par la librairie France et pub Sv. ‘ipe to publiée en revue. II obtient son baccalauréat le 5 novembre 18645. ? partir du début des années 1860, il travaille pour diverses libraires et revues, mais refuse de prendre la suite de son père, qui juge très négativement les « barbouillages » de son fils. Sa carrière littéraire commence par la poésie ; amoureux de ‘actrice Élise Devoyod, il lui dédie quelques poèmes, mais elle le repoussera en 1866. Il est disciple de Leconte de Lisle, avec qui il travaillera quelque temps comme bibliothécaire au Sénat.

En janvier 1867, il écrivit une apologie de la liberté cachée sous un éloge du Lyon Amoureux de Ponsard. II fait partie du groupe du Parnasse à partir de 1867. En 1875, il intégra le comité chargé de préparer le troisième recueil du Parnasse contemporain. Anatole France par Théophile Alexandre Steinlen. En 1876, il publie Les Noces corinthiennes chez Lemerre, éditeur our lequel il rédige de nombreuses préfaces à des classiques (Molière par exemple) ainsi que pour Charavay ; certaines de ces préfaces seront réunies dans Le Génie Latin.

La même année, il devient commis-surveillant à la Bibliothèque du Sénat, poste qu’il conserve jusqu’à sa démission, le 1 er février 1890. Anatole France se marie en 1877 avec Valérie Guérin de Sauville, petite-fille du]ean-urbain Guérin, un miniaturiste de Louis XVI, voir famille Mesnil dont il aura une fille, Suzanne, née en 1881 et qui mourra en 1918; il la confie souvent dans son enfance à Mme de Martel (qui écrivait sous le nom de « Gyp restée proche à la fois de lui-même et de Mme France.

Les relations de France avec les femmes furent toujours di 2g fois de lui-même et de Mme France. Les relations de France avec les femmes furent toujours difficiles. Ainsi avait-il, dans les années 1860, nourri un amour vain pour Elisa Rauline, puis pour Élise Devoyod. En 1888, il engage une liaison avec Madame Arman de Caillavet, qui tient un célèbre salon littéraire de la Troisième République de qui il dira « sans elle, je ne ferais pas de livres » (journal de l’abbé

Mugnier); cette liaison durera jusqu’à la mort de celle-ci en 1910, peu après une tentative de suicide à cause d’une autre liaison de France avec une actrice connue pendant un voyage en Amérique du Sud. Mme de Caillavet lui inspira Thaïs (1890) et Le Lys rouge (1894). Après une ultime dispute avec sa femme, qui ne supporte pas cette liaison, France quitte le domicile conjugal de la rue Chalgrin un matin de juin 1892 et envoie une lettre de séparation à sa femme6. Le divorce sera prononcé à ses torts et dépens le 2 août 1893. ar la suite, France aura de nombreuses liaisons, comme celle vec Mme Gagey, qui se suicidera en 1911. Portrait par Steinlein. France s’est orienté tardivement vers le roman et connaît son premier succès public à 37 ans, en 1881, avec Le Crime de Sylvestre Bonnard, couronné par l’Académie française, œuvre remarquée pour son style optimiste et parfois féerique qui tranche avec le naturalisme qui règne alors. Il devient en 1887 critique littéraire du prestigieux Temps7.

Elu dès le premier tour avec 21 voix sur 34 présents, à l’Académie française le 23 Janvier 1896, au fauteuil 38, où il succède à Ferdinand de Lesseps, il y est reçu le 24 décembre 1896. Devenu un écriva u fauteuil 38, où il succède à Ferdinand de Lesseps, il y est reçu le 24 décembre 1896. Devenu un écrivain reconnu, influent et riche, France s’engage en faveur de nombreuses causes. II tient plusieurs discours dénonçant le génocide arménien8 et soutient Archag Tchobanian, rejoint Émile Zola, avec qui il s’est réconcilié au début des années 1890, lors de l’affaire Dreyfus.

La maison dAnatoIe France, 5 Villa Said, Paris. 1894-1924. Après avoir refusé de se prononcer sur la culpabilité de Dreyfus (ce qui le classe parmi les révisionnistes) dans un entretien accordé à L’Aurore le 23 novembre 1897, il est l’un es deux premiers avec Zola à signer, au lendemain de la publication de « J’accuse en janvier 1898, quasiment seul ? l’Académie française, la première pétition dite « des intellectuels » demandant la révision du procès.

Il dépose le 19 février 1898 comme témoin de moralité lors du procès Zola (il prononcera un discours lors des obsèques de l’écrivain, le 5 octobre 1902), quitteL’Écho de Paris, anti-révisionniste, en février 1 899 et rejoint le 5 juillet suivant Le Figaro, conservateur et catholique, mais dreyfusard. Il est le modèle de Bergotte dans l’œuvre de Proust, À la echerche du temps perdu. En juillet 1898, il rend sa Légion d’honneur après que l’on a retiré celle d’Émile Zolaet, de février 1900 à 1916, refuse de siéger sous la Coupole.

Il participe à la fondation de la Ligue des droits de l’homme, dont il rejoint le Comité central en décembre 1904, après la démission de Joseph Reinach, scandalisé par l’affaire des fiches9. Son engagement dreyfusard se retrouve dans les 4 2g scandalisé par l’affaire des fiches9. Son engagement dreyfusard se retrouve dans les quatre tomes de sonHistoire contemporaine (1897 – 1901 ), chronique des esquineries et des ridicules d’une préfecture de province au temps de l’Affaire. C’est dans cette œuvre qu’il forge les termes xénophobe et trublion10.

Signature d’Anatole France Devenu un proche de Jean Jaurès, il préside le 27 novembre 1904 une manifestation duparti socialiste français au Trocadéro et prononce un discours9. France s’engage pour la séparation de l’Église et de PÉtat, pour les droits syndicaux, contre les bagnes militaires. En 1906, lors d’un meeting il proteste fortement contre la « barbarie coloniale ». En 1909, il part pour l’Amérique du Sud faire une tournée de conférences sur Rabelais. Séloignant de Mme de Caillavet, il a une liaison avec la comédienne Jeanne Brindeau, en tournée elle aussi avec des acteurs français.

Rabelais est remplacé, au cours du voyage qui le mène à Lisbonne, Recife, Rio de Janeiro, Montevideo et Buenos Aires, par des conférences sur ses propres œuvres et sur la littérature contemporaine. Anatole France devant la cathédrale Saint-Isaac de Saint- Pétersbourg. De retour à paris, le lien avec Léontine, qui avait beaucoup souffert de cet éloignement, se reforme tant bien que mal, mais celle-ci meurt en janvier 1910, sans lui avoir réellement pardonnéll. En 1913, il voyage en Russie.

Au début de la Première Guerre mondiale, il écrit des textes guerriers et patriotes, qu’il regrettera par la suite12 : il dénonce la folie guerrière voulue par le système capitaliste dans le contexte de l’Union s g dénonce la folie guerrière voulue par le système capitaliste dans le contexte de l’Union sacrée en déclarant « on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels », mais milite en faveur d’une paix d’amitié entrefrançais et Allemands, ce qui suscitera l’indignation et l’hostilité, et lui vaudra des lettres d’insultes et des menaces de mort.

Il prend position en 1 919 contre le Traité de Versailles, signant la protestation du groupe Clarté intitulée « Contre la paix injuste et publiée dans L ‘Humanité, 22 juillet 191913. Anatole France par Auguste Lerouxen 1906. Ami de Jaurès et de Pressensé, il collabore dès sa création à L’Humanlté, en publiant Sur la pierre blanche dans les premiers numéros. Proche de la SFIO, il est plus tard critique envers le PCF. S’il écrit un Salut aux Soviets, dans L Humanité de novembre 1922, il proteste contre les premiers procès faits aux socialistesrévolutionnaires en envoyant un télégramme dès le 17 mars. ?? partir de décembre 1922, il est exclu de toute collaboration aux journaux communistes. France, tout en adhérant aux idées socialistes, s’est ainsi tenu à Pécart des partis politiques, ce dont témoignent ses romans pessimistes sur la nature humaine, tels que L Ile des pingouins et surtout Les dieux ont soif (publié en 191 2) qui, à cause de sa critique du climat de Terreur des idéaux utopistes, fut mal reçu par la gauche.

En 1920 il se marie à Saint-Cyr-sur-Loire, où il s’était installé en 1914, avec sa compagne Emma Laprévotte (1871-1930) afin qu’elle veille sur son petit-fils Lucien Psichari orphelin de mère;  » Je n’ai Jamais trouvé d’endroit qui 6 g sur son petit-fils Lucien Psichari , orphelin de mère;  » Je n’ai jamais trouvé d’endroit qui convint mieux au climat de mon cœur ». Il est lauréat en 1921 du prix Nobel de littérature pour l’ensemble de son œuvre, et le reçoit à Stockholm le 10 décembre.

Anatole France en 1919 par le sculpteur Antoine Bourdelle au musée d’Orsay de Paris. En 1922 1’ensemble de ses œuvres (opera omnia) fait l’objet d’une condamnationpapale (décret de la Congrégation du Saint- Office du 31 mai 1922)14. Pour son 80e anniversaire, au lendemain de la victoire du Cartel es gauches, il assiste à une manifestation publique donnée en son honneur le 24 mai 1924 aupalais du Trocadéro.

Il meurt le soir du dimanche 12 octobre à La Béchellerie, commune de Saint-Cyr-sur-Loire, à 23 h 26; à l’annonce de sa mort, le Président de la Chambre des députés Paul Painlevé déclare : « Le niveau de l’intelligence humaine a baissé cette nuit-là_ » Selon certains (André Bourin, 1992) France aurait souhaité être inhumé dans le petit cimetière de Saint-Cyr-sur-Loire, selon dautres (Michel Corday, 1928), le sachant souvent inondé l’hiver, l préféra rejoindre la sépulture de ses parents au cimetière de Neuilly-sur-Seine.

Son corps, embaumé le 14 octobre, fut transféré à Paris pour des obsèques quasi-nationales et exposé Villa Saïd, où le président de la République, Gaston Doumergue vient lui rendre hommage dans la matinée du 17, suivi par le président du Conseil, Édouard Herriot. En contradiction avec ses dspositions testamentaires15, des obsèques nationales ont lieu à paris le 18 octobre, et il est inhumé au cimetière ancien de Neuilly- obsèques nationales ont lieu à Paris le 18 octobre, et il est nhumé au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine auprès de ses parents.

Sa tombe, abandonnée et en piteux état, fut sauvée en 2000 par l’historlen Frédéric de Berthier de Grandry, résidant alors à Neuilly-sur-Seine; cette procédure de sauvegarde sauva également la chapelle funéraire de Pierre Puvis de Chavannes, le peintre du Panthéon de Paris. Sépulture A. France au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine. Division 1 alignement 320, tombe 8.

Le 19 novembre 1925, l’Académie française élit au siège de France, après quatre tours de scrutin, Paul Valéry, qui, reçu dix- euf mois plus tard, ne prononce pas une fois, contrairement à l’usage, le nom de son prédécesseur dans l’éloge qu’il doit prononcer et le qualifie de « lecteur infini », et donc lecteur se perdant dans ses lectures… Collectionneur d’art et bibliophile[modifier I modifier le code] « Les sculptures antiques le ravissaient.

Bien des fragments précieux ornent les murailles de la Béchellerie Son cabinet de travail de la villa Said était tout éclairé par un marbre, un torse de femme, acheté avec le comte Primoli en Italie dans un antre où l’on fabriquait de faux Botticelli Il avait collectionné des nges et des saints en bois sculpté, qu’il nommait plaisamment « ses bondieuseries » Mais il était très sévère sur l’authenticité du moindre objet Il connaissait tous les émois, toutes les alertes, de la chasse aux occasions.

Je l’ai vu battre pas à pas le marché à la ferraille, sur les quais de Tours, soutenu par l’espoir de dénicher le gibier rare de dénicher le gibier rare les livres anciens le passionnaient tout particulièrement. Il sortait même de sa modestie ordinaire et il étalait complaisamment les signes originaux de ses livres rares. Il abondait toujours en anecdotes sur les amateurs « toujours, ? essein, vêtus comme des mendigots » et sur les antiquaires. Ce goût des rares et vieilles choses, il l’appliquait à l’aménagement de son logis son occupation préférée.

Il surveillait de très près la pose des meubles et des tableaux, traquait la moindre hérésie accrochait lui-même des gravures, de menus médaillons » 16. » Selon son ami et biographe Michel Corday, craignant les conséquences du climat humide de sa maison tourangelle pour ses meubles et objets d’art – et livres anciens et rares, selon l’éditrice Claude Arthaud (les Maisons du Génie, Arthaud, 1967, pp. 50 à 169, ill. ) – il fit transporter les plus précieux Villa Said, maison qui échut ensuite à sa veuve. C’était l’antre de l’honnête homme 1900 qui se voue aux lettres et à l’amour Quant il rentrait dans la maison, c’était pour y déplacer des statues, trouver de nouvelles places à de nouveaux objets récemment acquis. II n’aimait guère ceux du XIXème siècle et disait volontiers : « Cela, c’est de la basse époque ». Il était de cette génération qui croit au style plus qu’à l’objet lui-même La Béchellerie est devenue le garde-meubles des styles de haute époque » (Arthaud, op. it. ).

Rien de tout ce qui appartint à un écrivain quasiment vénéré de son vivant n’a subsisté dans sa dern ce qui appartint à un écrivain quasiment vénéré de son vivant n’a subsisté dans sa dernière demeure en partie du fait que son petit-fils, devenu employé subalterne de la maison Calmann-Lévy – éditeur de son grand’père le dispersa discrètement peu à peu par l’intermédiaire de l’HôteI des Ventes de Vendôme, alors que les « maisons d’écrivains » n’étaient pas intégrées au patrimoine littéraire national.

Quant au corps de bibliothèque qui abrita les ?ditions princeps de Rabelais, Racine et Voltaire collectionnées avec passion par France, il tomba en morceaux dans les mains du menuisier venu pour le récupérer (témoignage oral de Mme D. , Saint-Cyr-sur-Loire, 23 septembre 2014)…

Publiant des photographies de la propriété dont le bureau et la bibliothèque encore meublées vers 1 967, Arthaud évoquait « la cour d’honneur, ses vases de fonte pleins de fleurs, sa statue de femme, et si rien n’est plus étonnant et curieux que le capharnaum bavarois de la chambre d’amis rien n’est plus triste que cette chambre où sont restées encore à demi-fondues ans leurs chandeliers les bougies qui servirent à veiller l’écrivain durant sa longue agonie » (op. cit. . « J’avais, comme tous les bibliophiles, un « Enfer » composé de volumes illustrés de gravures scabreuses. Eh bien, il ne m’en reste pas un seul. On m’a tout pris ». (France à M. Corday). Plusieurs ouvrages de France dont un exemplaire d’épreuves de l’Anneau d’améthyste (1899) corrigé et portant un envoi ? Lucien Guitry, ainsi que d’autres offerts au comédien ou à son fils Sacha, figurèrent dans la vente publique la bibliothèque de celui-ci à Paris le 25 mars 1 0 9