Les Lettres persanes

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Lundi 4 novembre MONTESQUIEU et LES LETTRES PERSANES. L’auteur et l’œuvre nous sont connus depuis nos (lointaines) études.. Mon intention n’est donc pas d’être originale mais de réveiller des souvenirs enfuis, enfouis . D’abord, il faut remettre l’ensemble homme et œuvre dans le contexte historique : la monarchie absolue, depuis 6 ans seulement quand pa conditions que nous verrons. or28 Sni* to View nextÇEge ouis XIV est décédé rsanes » dans les « Mes lettres persanes apprirent aire des romans en lettres  » souligne Montesquieu , nan sans fierté, dans ses pensées.

Comme l’indiquent Jeanne et Michel Charpentier, si le roman épistolaire date du XVIIème siècle ( Les Lettres portugaises de Guilleragnes , en 1669, en constituent le premier chef-d’œuvre), l’originalité de Montesquieu se manifeste par le foisonnement des idées et dans l’entrecroisement des lettres. Les lettres persanes ( 1721) susciteront l’intérêt au siècle des Lumières, pour cette forme de roman . En France, Rousseau publiera La Nouvelle HéloiSe (1761) et Laclos, les Liaisons dangereuses (1782) , le tout donc bien après Montesquieu. (1721) Je ne verrai pas tous les thèmes possibles.

Ils sont trop vastes – et surtout demanderaient chacun une séance (Liberté des peuples mais aussi llberté individuelle, l’esclavage, la République, les Lois… ) 1. Une rapide biographie de l’auteur Elle sera effectivement rapide : aucun élément de sa vie n’a de rapport avec sa vie, aucun ne l’explique. (je reprends les propos de Monsieur Jean Bart, avant sa conférence sur « L’Esprit des Lois ») Montesquieu (1689-1755) Charles de Secondat, baron de Montesquieu (1689-1755) était un ecrivain et un philosophe français, notamment l’auteur des Lettres persanes et De l’esprit des lois.

Les premières lui ouvrirent les salons parisiens. Le second fonda le droit positif et jeta les bases de la sociologie. Son libéralisme tenait dans une exigence d’équilibre des forces sociales, dont aucune ne devait être sacrifiée. Une carrière parlementaire Issu d’une famille d’importants parlementaires bordelais, Charles de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, fut élevé d’abord au château de La Brède, où il était né le 18janvier 1689. our parrain, son père lui donne un mendiant, afin qu’il n’oublie jamais qu’il était privilé ié élément d’éducation ntéressant) et que nous s PAGF OF Bordeaux, où il prit la charge de conseiller au parlement (1714). À la mort de son père, il entra en possession du domaine de La Brède et des vignobles qui en faisaient partie, et, en 1716, son oncle lui légua sa charge de président ? mortier au parlement de Bordeaux.

Dès lors, le destin de Montesquieu semble tracé : sa vie durant, il resta fidèle à ses attaches de propriétaire terrien et de magistrat. 2 Des premiers écrits aux Lettres persanes Pourtant, parallèlement à cette charge, dès 1717, il se passionna pour les sciences, et, omme membre de l’Académie des sciences de Bordeaux, il rédigea de nombreux traités de physique, de médecine, mais également de politique et de philosophie (Sur la Politique des Romains dans la religion, 1716).

Ces premières œuvres, par bien des aspects, annonçaient les Lettres persanes. Ce dernier ouvrage, l’un des chefs-d’œuvre de Montesquieu, fut publié anonymement en 1721 à Amsterdam, probablement pour éviter que ce roman, audacieux à bien des égards, ne compromît la réputation de sérieux du magistrat qu’était Montesquieu. Cependant, cet anonymat fut vite percé à jour et le roman fit sans oute différer jusqu’en 1727 1’élection de son auteur à l’Académie française.

En revanche, le succès des Lettres persanes ouvrit à Montesquieu les portes des salons parisiens, comme celui de la marqui ou le club de l’EntresoI PAGF était certaine, alors ses adversaires lui opposèrent ses Lettres persanes ; il para cette attaque en en faisant faire rapidement une édition expurgée qu’il présenta au premier ministre le cardinal de Fleury, en rejetant sur les éditeurs les fautes qu’on lui avait reprochées. Fleury feignit d’être dupe, se désintéressa de l’élection et

Montesquieu fut élu le 5 janvier 1728. ] En 171 5, Montesquieu épouse Jeanne de Lartigue, protestante, dont il aura deux enfants. Voyages et observations Tout en restant profondément attaché à sa terre natale, Montesquieu passa alors une grande partie de son temps dans les salons parisiens et en voyage: c’est la fréquentation des salons qui lui inspira sans doute des romans tels que le Temple de Cnide *(1725), écrits dans la veine galante et témoignant d’une très grande finesse psychologique et morale.

De 1728 à 1731, faisant preuve d’une insatiable curiosité ntellectuelle, Montesquieu se rendit en Hongrie, en Italie, en Hollande, en Angleterre, où il demeura près de deux ans. Tous ces voyages rendirent possible une observation minutieuse de la géographie, de l’économie, des mœurs et des coutumes politiques des différents pays européens. De retour chez lui, Montesquieu se consacra à l’étude de l’histoire et publia en 1 734 les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence.

Cet essai était au départ d erer dans un ensemble philosophie politique que Montesquieu était en train de rédiger. Pendant encore quatorze années, compilant sources livresques et témoignages, il composa, augmenta, remania l’œuvre de toute sa vie, « De l’esprit des lois » (1748). Liouvrage, publié anonymement à Genève, eut immédiatement un immense retentissement, mais fut attaqué par les jésuites et les jansénistes, qui critiquèrent violemment son éloge de la religion naturelle.

Montesquieu leur répondit par la Défense de des lois» (1750), mais la faculté de théologie de Paris condamna l’ouvrage, qui avait d’ailleurs été mis à « Index par le pape dès sa publication en 1748. Montesquieu ublia encore Lysimaque (1754) et rédigea l’article «l’Essai sur le goût! » (posthume, 1757) de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Devenu pratiquement aveugle, il s’éteignit le 10février 1755. Les Lettres persanes : résumé Deux seigneurs persans ( Usbek et Rica) entreprennent un voyage d’étude en France. Ils quittent tous dieux Ispahan , leur ville natale, le 14 mars 1711.

Ces deux voyageurs ont des personnalités et des démarches différentes. Usbek, très attaché à sa patrie est un grand seigneur « éclairé », Usbek, souhaite venir en occident, à la fois pour échapper aux représailles qui le enacent dans une cour corrompue, où sa franchise lui a valu plusieurs ennemis et aussi avec le désir d’effectuer un voyage d’étude. Usbek quitte presque à regret un sérail de cinq épouses larmoyantes qu’il confie à plusieurs eunu ues des otes. (C’est certainement Montesquieu lui-même PAGF s OF larmoyantes qu’il confie à plusieurs eunuques despotes. C’est certainement Montesquieu lui-même, mais avec un recul certain) Rica, son compagnon de voyage a une jeunesse, une gaieté et un sens aigu de l’observation qui le portent à rire et à faire rire.. Rica, lui, est libre de toute attache et ient en France avec le souhait de côtoyer les salons, les beaux esprits et les jolies femmes. Les deux voyageurs traversent la Perse, la Turquie et l’Italie et commencent une correspondance polyphonique avec leurs compatriotes restés ? Ispahan. Ils arrivent ? Paris en mai 1712.

Leur absence de préjugés et leur esprit vif et ingénu leur valent de s’intéresser à la pratique politique, à l’étrangeté des mœurs, et aux traditions religieuses… Ils en soulignent tous les ridicules. Leur esprit impertinent les conduit à en critiquer tous les travers. Leur plume acerbe met en cause les fondements même de otre société. 4 Pendant ces huit années qu’ils vont passer en Occident, les deux seigneurs persans échangent 161 lettres avec un nombre important (vingt-cinq) de correspondants, ce qui leur permet d’aborder tous les grands sujets de leur époque.

Usbek traite de domaines touchant à la politique, la morale, la religion, l’économie ou la sociologie. Cest ainsi qu’avec le mollak Méhémet Ali, il évoque le pur et l’impur,’ avec Roxane, la première épou , il compare les mœurs sur la culture et les arts, tandis qu’avec Mirza , il évoque les sources du bonheur…. ils reçoivent également des nouvelles de leur pays; Au travers de ces échanges, l’occident et l’Orient se mesurent. puis, Usbek et Rica empruntent des chemins différents, ce qui les amène à établir une correspondance entre eux.

Ces échanges permettent de mesurer la différence entre ces deux voyageurs. Là où Rica fait preuve d’une ironie et d’un humour décapant Ubsek préfère , lui, capter la sagesse, là où il la trouve. Leur chronique française permet de couvrir les dernières années du règne de Louis XIV et la régence. Les quinze dernières lettres (147 à 161) relatent la tragédie du sérail d’usbek durant la période de 1717 à 1720. Nous pouvons y lire différentes versions de ce drame qui couve : celle des femmes, celle des eunuques celle des serviteurs.

On y apprend que Zélis s’est dévoilée à la Mosquée, que Zachi couche avec une de ses esclaves qu’un jeune garçon a été trouvé dans le jardin du sérail et que Roxane, l’épouse préférée a été « surprise dans les bras d’un jeune homme ». De paris, Usbek essaye de régler les conflits et de rétablir l’ordre. En vain, Roxane avant de s’empoisonner, crie sa haine de Usbek et revendique son droit ? la liberté.  » La mise en scène é istolaire du suicide héroïque de Roxane, coup PAGF 7 OF reprendra le même procédé vingt ans plus tard avec Zadig ou Candide.

Montesquieu passe pour un philosophe du « Siècle des Lumières ». 1 . Un journal de voyage Entièrement composées de lettres, les Lettres persanes ne peuvent cependant pas être qualifiées de roman épistolaire. En effet, il serait impossible de reconstituer un schéma narratif complètement inexistant si on excepte la fin de l’œuvre et les intrigues dans le sérail d’Usbek. Cest en fait un journal de voyage, un compte rendu de visite tenu par deux épistoliers, Rica et Usbek et enrichi par les lettres de ombreux autres épistoliers: c’est pour cela que l’on peut parler de lettres polyphoniques. La chronologie des Lettres persanes En en-tête de chaque lettre, la date et le lieu de rédactlon sont indiqués ce qui permet de retracer avec précision l’odyssée de Rica et Usbek. Partis d’Ispahan en mars 1711, Usbek et Rica arrivent donc à Paris au mois de mai 1712, après avoir fait halte successivement à Com, Erzeron, Smyrne, Livourne, Marseille. On remarquera que les noms de lieux géographiques sont véridiques.

Montesquieu établit donc un pacte de véracité (vérité) avec son lecteur européen ‘autant plus que la durée des trajets est svraisemblable vu les moyens de transport de l’époque. 3. Un roman oriental 8 OF De ce fait, le roman abonde en notations pittoresques, comme par exemple, les dates, référées au calendrier musulman, ou encore la lutte des eunuques pour le pouvoir. En fait, le choix de Montesquieu pour cette forme s’inscrit dans une stratégie de séduction du lecteur avec des lettres orientales assez plaisantes et faciles à lire mais surtout, faussement candides. Domaines d’action de la critique : citations tirées des Lettres persanes 1. La vie sociale L’orgueil et la vanité sont également montrés du doigt toujours ? travers les réflexions de Rica notamment en lettre 50: « Je vois de tous côtés des gens qui parlent sans cesse d’eux-mêmes; leurs conversations sont un miroir qui présente toujours leur impertinente figure » 2. La politique La prlncpale source de critique politique est bien sûr le roi, c’est dire Louis XIV. Usbek trace un portrait de lui peu flatteur. ? la fois avare et dépensier, lucide et aveugle mais surtout absolu, distribuant des récom enses ou blâmant de façon aléatoire. De plus que les petits rois vendent leurs ujets aux princes de l’Europe » en ajoutant: « Il n’y a rien se si extravagant que de faire périr un nombre innombrable d’hommes pour tirer du fond de la terre l’or et l’argent » 3. La religion Montesquieu se veut démographe en dénonçant le célibat des prêtres et en finissant, en lettre 117 par les qualifier de « gens avares qui prennent toujours et ne rendent jamais ».

Mais surtout, Montesquieu condamne l’intolérance religieuse dont il regrette les conséquences violentes. Aussi, il le fera comprendre, par l’intermédiaire d’usbek dès la lettre 85: « Ce n’est point la multiplicité des religions qui a produit es guerres, c’est l’esprit d’intolérance de celle qui se croyait la dominante » 7 Les moyens de la satire : En connaissance de la censure qui s’exerçait à l’époque, Montesquieu était en droit de prendre quelques précautions lui permettant de critiquer ouvertement le 18ème siècle.

L’anonymat D’une part, Montesquieu a préféré publier son roman ? Amsterdam sans nom d’auteur. D’autre part, on remarque la suppression des noms et leur remplacement par des périphrases du type: « le chef des chrétiens » pour désigner le pape ou encore « le prince » pour désiener Louis XIV.