Les joueurs de skat

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Histoire des arts Lieu de conservation : galerie nationale de Berlin ntroduction « Les joueurs de skat » est une pe nture de 110 cm x 87 cm réalisée au 20ème siècle, plus précisément en 1920, par Otto Dix. Celui-ci a fait son œuvre avec de la peinture à l’huile et du collage sur toile. Otto Dix est un peintre expressionniste* Allemand né en 1891 et mort en 1969. En 1914 il s’engage dans une compagnie de mitrailleurs et combat dans la 1 ère Guerre Mondiale. Il en reste marqué même tout fhorreur et les c œuvres.

Contexte : nc de montrer re et à travers ses OF4 p g Au début des années 1 920, les Etats n’ont pas peur de montrer a dévastation physique laissée par la guerre, à la fois par fierté et par devoir de mémoire. La laideur, jusque-là cachée par la censure, a été récupérée par les discours officiels et les associations d’anciens combattants. Au Congrès de Versailles en janvier 1919, Clemenceau fait aligner quelques « gueules cassées’ devant les délégués allemands pour montrer les conséquences humaines de la guerre et susciter en eux un sentiment de culpabilité. Tendance artistique caractérisée par une vision émotionnelle et subjective du monde, qui s’affirme notamment dans le premier uart du 20ème siècle. Que nous apprend cette œuvre sur la 1ère gue guerre mondiale ? Il. Description Au premier plan on peut voir trois hommes mutilés jouer au skat, un jeu de carte Allemand. Le joueur de gauche n’a plus de bras : son bras gauche est une prothèse en bois tandis que le bras droit lui est absent, on ne voit qu’une manche vide. L’homme se sert du pied de la seule jambe qu’il lui reste, l’autre étant une prothèse, pour tenir ses cartes.

Son visage est couvert de cicatrices et de brûlures ; sa bouche est figée sur le côté en un rictus découvrant ses dents, il lui manque n œil ainsi qu’une oreille : à la place de celle-ci, l’homme a un tuyau qui est relié à un appareil posé sur la table afin d’entendre. Le joueur du centre joue aussi aux cartes. Il lui manque une partie de la peau de la tête. Il est amputé des deux bras et des deux jambes. Il tient une carte dans sa bouche qui est également mutilée : sa mâchoire semble tenir avec une grosse vis; son nez est déformé.

Il a un œil de verre disproportionné par rapport ? l’œil qui lui reste et par rapport à son visage. Il a un trou renforcé d’une bordure métallique à la place de l’oreille qu’il a perdue. Il a isposé son jeu sur un petit pupitre devant lui. Le troisième personnage n’a pas de jambe, il est posé sur une sorte de socle en fer. Il a un bras articulé comme celui d’un robot Sur son veston, il porte une croix de fer : décoration attribuée aux combattants allemands de la Première Guerre mondiale.

Au-de 2 de fer : décoration attribuée aux combattants allemands de la Première Guerre mondiale. Au-dessus de son col, une prothèse tente de combler l’absence de mâchoire inférieure. Son articulation repose sur un système de poulies qui masque en partie, une large cicatrice de la joue gauche. L’extrémité de son ez est recouverte d’un bandeau noir noué autour de sa tête. A l’arrière-plan en haut à gauche, un lampadaire éclaire la scène ; on distingue une tête de mort au centre de celui-ci.

Des journaux sont affichés au-dessus des trois hommes évoquant le conflit franco-allemand. Ily a aussi un porte-manteau vide. Il y a deux rois de cœurs dans les cartes ce qui indique que le jeu est truqué. Les couleurs sont bleu, vert et gris pour les personnages et marron clair à très foncé pour le décor qui les entourent. Otto Dix utilise la technique du clair-obscur (contraste entre couleurs claires et couleurs foncées) pour mettre en avant les rois hommes. La lumière, elle, vient de l’ampoule en arrière-plan en haut ? gauche.

Mais les ombres des chaises sur le sol nous indiquent aussi qu’une autre source de lumière est présente hors-champ ? droite. Les lignes sont confuses : il n’y a pas de point de fuite ou de fuyantes*. Otto Dix ne respecte pas les règles de la perspective classique. La scène apparaît comme aplatie, nous obligeant ? regarder les corps et rien d’autre. La désorganisation du tableau renvoie ainsi au chaos 3 obligeant à regarder les corps et rien d’autre. La désorganisation du tableau renvoie ainsi au chaos de la guerre et des combats. oint se dirigeant vers l’infini Cette peinture est composée de nombreux collages de différents matériaux qui renforcent l’idée d’un assemblage des corps réalisé à partir de pièces hétéroclites. Ill. Interprétation et conclusion Les joueurs de cartes mettent en évidence à la fois la violence infligée aux corps des combattants par la guerre et les tentatives de reconstruction des corps par la médecine. Ces hommes sont des anciens combattants survivants mais mutilés. Surnommés les « gueules cassées », ils incarnent les séquelles de la guerre. En concentrant toute son attention sur les dégâts faits aux corps,

Otto Dix montre que la guerre est encore présente dans l’après- guerre: des millions de soldats blessés en portent les marques, rappelant aux civils restés à l’arrière les horreurs de la guerre. Le peintre critique la guerre en montrant ses conséquences dans la société. IV. Œuvres en relation D’autres œuvres d’Otto Dix ou de Tardi se rapportent à celle-ci comme « La Guerre « Rue de Prague « Assauts sous les gaz », « C’était la guerre des tranchées » ou « Putain de guerre D. Ces œuvres mettent en commun les traumatismes qu’on vécut les soldats pendant la guerre. 4