Les Guerres Du Golfe
En prononçant son discours « Mission accomplie » à bord d’un porte-avion en mai 2003, George W. Bush n’avait peut-être pas conscience qu’il venait rendre un grand service au régime iranien. Mettre en place un état irakien faible, divisé et dominé par la communauté chiite, l’Iran pouvait célébrer une victoire vlngt-trois ans apres sa défaite. Les guerres du Golfe ont marqué un véritable tournant dans l’histoire du Moyen-Orient.
En regardant de près une longue période de conflits, commençant par la g la situation d’aujourd iranien ou des crises sans saisir les enjeux interventions étrang r 14 Sni* to ut pas comprendre gramme nucléaire iraniennes, pouvoir, les s, les frustrations et les craintes persistantes dans cette contr e du globe. La région autour du Golfe persique, et bien c’est une région de contrastes où l’ultra-moderne heurte l’archaïque et elle constitue une des zones les plus sensibles du monde. Dans cette zone de passage entre le Monde méditerranéen et le Monde asiatique, se sont déroulés trois graves conflits de nature différente.
L’affrontement irako-iranien (1980-1988) est resté dans un cadre régional tandis que la guerre du Koweit (1990-91) a donné lieu ? ne très ample coalition internationale conduite par les États-Unis et enfin, en 2003, l’intervention de l’armée américaine en Irak, déclenchée sans l’aval de l’ONU. Nous allons voir à travers l’affrontement irako-iranien, la guerre du Koweit et l’intervention de l’armée l’armée américaine en Irak comment le pays est tombé dans le chaos et, par la suite, comment ces conflits ont déstabilisé toute une région.
On se demande alors: En quoi et comment trois conflits consécutifs ont bouleversé toute une région, notamment l’Irak? l. ) Situation géographique La région du Golfe persique est composée de l’Iran et 7 États rabes: l’Irak. l’Arabie saoudite, le Kowelt, le Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis et le sultanat d’Oman. Dans la région se trouvent 60 % des réserves mondiales de pétrole et 25% du gaz. Il. Le conflit irako-iranien (1980-88) (Première Guerre du Golfe) a) précédents En février 1979, le shah d’Iran est renversé par la révolution islamique et l’ayatollah Rouhollah Khomeini, arrivé à la tête du pouvoir, proclame la républi ue islamique. Il était exilé en Irak vier 1979 après qu’il (1964-1978), puis en Franc PAGF fondamentaliste et réduire son influence sur le mouvement slamique, souhaitant lui-même prendre le leadership dans le monde arabe. b) Territoires mises en question Déjà, lors des années 1970, grâce à des revenus pétroliers abondants, l’Irak a pu constituer un arsenal militaire impressionnant.
Il revendique plusieurs territoires iraniens habités majoritairement par des Arabes, à savoir le • Chott el Arab Cest le principal chenal du delta commun du Tigre et de l’Euphrate. Sur la partie aval de son parcours, il constitue la frontière entre l’Irak et l’Iran qui représente depuis très longtemps une frontière politique entre les empires ottoman et le erse, une frontière historique entre le monde arabe et aryen et une frontière culturelle, l’une sunnite, l’autre chiite. Le pétrole lia transformé en voie d’eau essentielle dans les échanges internationaux.
Sur ses rives se trouvent des grandes installations pétrolieres, tel que la raffinerie d’Abadan en Iran et les villes pétrolières de Bassora (la deuxième plus grande ville du pays) et de Fao en Irak. Le Khouzistan Située à l’extrémité sud de la frontière irako-iranienne , la région est peuplée par une majorité arabo hone, mais a été rattaché ? l’Iran au lendemain de la 1 ndiale. Boumédiène (ancien président de l’Algérie). L’accord veut marquer une réconcillation entre le monde persan et Monde arabe. La réalité et tout autre.
Bagdad est en grande difficulté avec ses Kurdes qui refusent le statut d’autonomie qul vient de leur être octroyé. Par conséquent, les opérations militaires sont déclenchées. L’opposition idéologique entre les deux régimes se ranime (arabisme contre islamisme) et deux fortes personnalités se heurtent. Saddam Hussein, qui pense que l’Iran est affaibli par sa révolutlon, remet en cause l’accord d’Alger et envahit le territoire ranien le 22 septembre 1980. Cest le début d’un conflit meurtrier où se joue l’hégémonie sur le Golfe.
Les objectifs de l’Irak sont clairs: 1 er obtenir le déplacement de la frontière sur la rive orientale du Chott el Arab pour assurer une meilleure sécurité à Bassora, 2e soustraire le détroit d’Ormuz ? une exclusive emprise iranienne, 3e provoquer un soulèvement dans le Khouzistan et l’annexer. Et en fin de compte, Saddam Hussein veut devenir le leader de la nation arabe et le « protecteur des pétromonarchies » du Golfe. Quant à l’Iran révolutionnaire les objectifs sont tout aussi clairs: l est question de réduire l’Irak, destituer Saddam Hussein et remplacer son gouvernement par un régime islamique. ) es opérations militaires L’Irak ouvre les hostilités avec l’invasion de l’Iran le 20 septembre 1980 mais l’offensive est vite contenue par les forces iraniennes. En fin 1981, la reconquête iranienne s’amorce à la suite de toute une série d’offensives et, niens pénètrent en territ s’amorce à la suite de toute une série d’offensives et, en 1982, les Iraniens pénètrent en territoire irakien. Le front se stabilise. A partir de 1984, l’Irak étend la guerre aérienne au Golfe persique n bombardant les pétroliers et les terminaux iraniens ce qui suscite l’inquiétude des Grandes puissances.
Il faut savoir que la sûreté de la circulation dans le Golfe est vitale pour l’Iran qui exporte par cette voie toute sa production, à la différence de l’Irak qui dispose de débouchés méditerranéens via la Turquie. Des bombardements et missiles s’abattent sur les villes et les infrastructures iraniennes. A partir de 1984, le régime iranien n’a aucun scrupule à sacrifier des dizaines de milliers d’enfants-soldats dans des offensives suicides destinées à user l’armée irakienne.
Sur le champ de bataille, en 1986, des ‘ »vagues humaines » sont engagées, ce qui permet aux Iraniens d’avancer jusqu’aux portes de Bassora. En 1987, l’Iran entreprend de contrôler la circulation dans le détroit d’Ormuz ce qui conduit au déploiement des marines américaine et française. La guerre s’enlise de plus en plus, aucun de deux adversaires ne peut l’emporter. Toutefois, une offensive irakienne en 1988 permet la reconquête des territoires irakiens occupés par l’Iran depuis 1982. L ‘Iran affaibli accepte finalement un cessez-le-feu en août 1988 sous l’égide de l’ONU. ) L’étranee activité des gr ces atériel assez important aux belligérants. La valeur de l’ensemble des livraisons de matériel à l’Irak se lève ? 80 milliards de dollars et celles de l’Iran sont estimées ? 24 milliards de dollars. Cette guerre ne s’est pas inscrite dans le cadre des rivalités Est- Ouest car chacun des adversaires avait des alliés aussi bien que des ennemies dans un camp et dans l’autre. La France ainsi que l’Union soviétique se sont retrouvés comme principaux fournisseurs d’armes à Bagdad.
Quant aux États-Unis, et bien l’Irangate a montré que Washington, tout de même humilié lors de la prise d’otages de son ambassade ? Téhéran, livrait à la république islamique les armes dont elle avait besoin. Dans cette affaire il faut aussi évoquer Israël qui a été le premier à fournir des armes à l’Iran dans le but d’affaiblir son ennemi irakien! e) Conséquences du conflit Le conflit est resté circonscrit dans un cadre régional en dépit des intérêts des grandes puissances dans la zone.
La guerre n’a causé aucun changement de frontière. Iran (bilan très lourd) L’ampleur des pertes humaines qui s’élèvent entre 300000 à plus d’un million de morts sur le côte iranien ainsi que des destructions (routes, ports, voies ferrées, raffineries, puits, erminaux) sont énorme, surtout pour un conflit régional. L’industrie est désorganisée, le potentiel pétrolier est très durement touché. L’Iran estime officiellement les dégâts économique à 300 milliard de dollars. 6 2 territoire entre 50 et 60 milliard de dollars.
Le nombre de victimes y monte à quelques 200 000. Même si les dégâts en Irak sont moins importants, son endettement est considérable. Il est estimé à 100 milliards de dollars (encore beaucoup ? l’époque). A la sortie du conflit sanglant qu’il estime avoir mené au nom de la Nation arabe, l’Irak en veut retirer les bénéfices t jouer un rôle prépondérant au Moyen-Orient. Son armée, massivement équipée par l’URSS et la France (cf. Fig 1) est redoutée. Saddam Hussein a su tirer le meilleur parti de sa non-défaite.
Il est désormais un leader régional craint de ses voisins arabes du Golfe avec lesquelles les relations se détériorent puisque l’Irak s’estime d’avoir défendu les intérêts du sunnisme arabe face aux chiites iraniens et se voit mal payé de retour. Saddam Hussein veut ainsi un moratoire pour ses dettes et milite, au sein de l’OPEP, pour une augmentation du prix de pétrole. La situation financière du pays est préoccupante mais les demandes rakiennes ne sont pas prises en compte ni par les États arabes ni par les puissances occidentales.
II s’oppose ainsi au Koweït et à l’Arabie saoudite. Le Koweit, dont sa frontière commune avec l’Irak était toujours contestée par Bagdad, redoute les visées territoriales irakiennes qui n’étaient jamais démentie et le 2 août 1990, les troupes irakiennes envahissent le Kowe’lt. Ill. ) La 2e Guerre du Golfe (1990-1991) (Guerre du Koweït) L’invasion du Koweit va très rapidement entraîner une internationalisation du conflit à la différence de la guerre Irak- Iran.
II donne lieu à une co bannière de l’ONU mais, onne lieu à une coalition sous la bannière de l’ONU mais, en fait, animée par les États-Unis On a une mise en cause de multiples enjeux régionaux et internationaux, les uns et les autres liés entre a) Les enjeux Le pétrole: avec l’invasion du Koweit l’Irak s’approprie des réserves mondiales de pétrole (20% en tout avec les réserves en Irak même), ce qui le met en position d’acteur décisif au sein de l’OPEP. Cela est inacceptable pour les Occidentaux pour qui le leadership pétrolier doit revenir à un pays sûr comme l’Arabie saoudite.
Les armements de destruction massive: sa prolifération a crée une situation inquiétante. L’existence d’un arsenal nucléaire israélien a été pris comme justification des programmes chimiques et des propres programmes nucléaires dans l’Irak et l’Iran. Conserver l’ordre régional: est aussi un enjeu fondamental. La montée en puissance de l’Irak est devenue, on l’a vu, un facteur de déséquilibre dans la région. L’invasion du Koweit le rend encore plus inquiétant pour les États-Unis mais aussl pour un certain nombre d’États arabes et pour Israël. ) La position des grandes puissances En conséquence, pour les Occidentaux l’invasion du Koweït est intolérable. C’est le premier conflit de l’après-guerre froide et urtout les États-Unis sont très attachés au maintien du nouvel ordre international. Ainsi ils veulent préserver leurs intérêts stratégiques au Moyen-Orient où la montée en puissance de l’Irak constitue une menace certaine pour Israél qul est l’allié et protégé régional des États-Unis L’URSS, quant à elle, veut consolider la confiance établie avec les pays occidentaux.
La coopération américano-sovié 12 elle, veut consolider la confiance établie avec les pays occidentaux. La coopération américano-soviétique a été la principale nouveauté par rapport aux crises régionales précédentes. ) Les opérations militaires Une coalition de 29 pays est coordonnée par les États-Unis qu’ jouent un rôle essentiel en animant l’activité d’une armée de plus de 700 000 soldats (dont 515 000 américains). Dans la coalition, il n’existe pas d’autre dénominateur commun que la légalité de l’ONU dont chacun peut se réclamer.
On distingue 3 phases dans la conduite du conflit. La première (6 août 1990-17 janv. 1991) est l’opération « Bouclier du désert » qui consiste à un embargo au cours de laquelle le potentiel militaire de la coalition ne cesse de se renforcer sur la péninsule arabique. Puis lui succède la deuxième phase (1 7 janv. 1991 au 28 fév. 1991) qui est celle d’une offensive de destruction aérienne, l’opération « Tempête du désert ». Enfin se déclenche la troisième phase qui constitue l’attaque terrestre avec une guerre éclair pour la reconquête du Koweit.
Le cessez-le-feu permanent rentre en vigueur avec l’acceptation par l’Irak de la résolution 687 de l’ONU le 3 avril 1991 . d) Les retombées géopolitiques La suprématie américaine s’affirme sur la région La guerre a été l’occasion d’une réorientation profonde de la stratégie américaine. Une importante fraction des forces armées ers le Golfe étaient directement rélevées sur les effectifs présents en Europe. Cest rs le Moyen-Orient que changement sera durable, il traduit une réorientation à long terme de la stratégie américaine.
La division du monde arabe Elle éclate entre ceux qui ont participé à la coalition et ceux qui ont refusé. Cette division englobe aussi les pays du Maghreb où l’opinion publique a fermement condamné ‘agression occidentale. Chaque pays arabe a acquis le droit de jouer seul et de jouer contre « ses pays frères ». Les richesses arabes dont on préconisait une plus juste répartition sont largement entamées ar le coût de la guerre qui est estimé à 135 milliard de dollars pour le Koweit et 80 milliard de dollars pour l’Arabie saoudite.
La guerre du Golfe détermine le rôle dans le nouveau système politique en gestation. Le monde arabe nia pas été un acteur adulte de cette crise car pour régler le conflit à l’origine arabe, on a fait appel à des protecteurs étrangers. La perte d’indépendance est évidente. Enfin, comme dans la guerre Iran-lrak, le conflit n’a entraîné aucune modification territoriale. Les aspirations territoriales des peuples chiites et surtout kurdes n’ont pas abouti. Le conflit profite donc davantage aux États qu’aux peuples.
L’Irak sous tutelle internationale Le régime de Saddam Hussein qui reste au pouvoir et se voit placé sous une tutelle économique et militaire totale avec un embargo sévère et des indemnisations à l’égard du Koweit. Le potentiel économique est profondément atteint, les infrastructures endommagées. La société irakienne est donc profondément atteinte dans ses structures. La criminalité tel que la contrebande, le marché noir et la corruption sont florissantes. Tout au long de l’embargo, les classes moyennes se paup