La précarité
Après un court hébergement provisoire chez des amis, les rêves de vie meilleure ournent au cauchemar. « Nous avons commencé à dormir dans notre voiture en nous relayant : ceux qui étaient réveillés restaient à côté du véhicule, sur le trottoir », raconte le père de famille, ancien entrepreneur dans le bâtiment. Le couple et ses cinq adolescents découvrent les dispositifs d’urgence. Depuis leur arrivée, ils ont connu une dizaine d’hébergements à Ihôtel, jamais deux fois de suite dans le même département – actuellement, c’est dans l’Essonne – et toujours très loin de la capitale, où les enfants sont scolarisés. Parfois, il suffirait d’intervertir Ihébergement de deux familles our leur faciliter un peu la vie, mais le système est dans l’improvisation permanente reg regrette Anissa, militante à l’association Droit au logement (DAL), qui suit le dossier des Latifi. Depuis 2010, les familles représentent plus de la moitié des appelants du 115 de Paris, devant les adultes seuls. Le Samu social de la capitale héberge l’hôtel près de 20 000 personnes en famille, réparties dans toute l’Île-de-France.
Ily a un an, elles n’étaient « que » 16 000. En moyenne, la nuitée revient à 17 € par personne, moins cher qu’en centre d’hébergement (45 É). Mais comme le nombre de ersonnes concernees augmente, au final, l’hôtel, proposé dans 98 % des cas aux parents avec enfants, revient bien plus cher. Le 115 de Paris, par exemple, y consacre plus de 90 % de son budget. En 2011, cela a représenté 116 millions d’euros. Par ailleurs, « du fait qu’elles changent très fréquemment d’hôtel, ces familles sont très difficiles à accompagner.
Du coup, elles peuvent rester des années dans cette situation sans en sortir explique Éric Molinié, président du Samu Social de la capitale. L’an dernier, jusqu’à la veille de Noël, entre 300 et 400 personnes sont restées chaque jour à la rue. Depuis, ce n’est plus le cas, assure Éric Molinié. D’une part, parce qu’il y a eu moins de chambres louées par les touristes. D’autre part grâce à la création de centres d’hébergement pour les familles, qui ne devraient toutefois pas être maintenues au-delà du 31 mars, date de fin du plan hivernal.
En régions, 6 400 familles ont composé le 115 en décembre, selon la Fédération nationale des associations d’ 2 6 400 familles ont composé le 115 en décembre, selon la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars). Elles ont représenté 46 % du total des ppelants (1 Seules 36 % d’entre elles ont obtenu une mise l’abri, soit à Ihôtel (54 %), soit dans un lieu disposant de places ouvertes pour l’hiver (29 %), soit dans un centre dhébergement l’année (14 %).
Chacun a sa stratégie de survie lorsque le Samu social ne répond pas. Ladji protège parfois son garçon de 21 mois en dormant dans les bus de nuit. Ce quadragénaire d’origine malienne touche 1 200 € par mois en tant que cuisinier. Sa demande de protection auprès de l’aide sociale à l’enfance a été refusée. Son dossier HLM est en attente. Il peut parfois obtenir une chambre pour quelques ours via le Samu social, comme actuellement, où il est hébergé Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) jusqu’au 12 janvier.
Sinon, il loge à Ihôtel à ses frais, puisqu’il dispose de revenus. Il lui en coûte 1 085 € par mois. Autre problème de l’hôtel : le niveau de salubrité, qui peut varier fortement d’un endroit à l’autre. Maman de deux filles de 6 et 10 ans, Rosalie peut en témoigner. Arrivée en France en 1995, elle fait partie de ces étrangers qui ne sont ni expulsables, en raison de leur situation familiale, ni éligibles au logement, du fait qu’ils n’ont pas de papiers en règle.
Depuis 2004, elle a fréquenté avec son époux plus de 50 de ces établissements partout en Ile-de- France. Une fois, après un séjour de quelques semaines dan 3 établissements partout en Île-de-France. Une fois, après un séjour de quelques semaines dans une chambre verte de moisissure, près du Fort d’Aubervilliers, toute la famille s’est mise à faire de l’asthme. Une autre fois, après un séjour dans un hôtel du 10e arrondissement, l’aînée de ses filles a dû être hospitalisée d’urgence a cause de présence de plomb dans le sang. II faut absolument élargir l’accès à des logements gérés par des ssociations et ne pas laisser des enfants dans des situations catastrophiques, s’alarme Patrick Rouyer, président du Système intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) de Paris, qui régule les places d’hébergement dans la capitale. À ralentir leur intégration, nous fabriquons de véritables bombes sociales retardement. » (1) Étude réalisée auprès des 115 de 37 départements, hors paris. FRANCOlSJean-Baptiste Questions (2 heures) : 1. Quelles sont les populations ciblées dans cet article ? . Sur quelle étude s’appuie le journal La Croix pour élaborer cet article ? 3. Rédigez un commentaire dans lequel vous développerez es risques immédiats et potentiels pour la santé globale des populations ciblées dans cet article. Vos réponses 1. Les populations ciblées sont les sans abri et les personnes en situation de mal logem ondation Abbé Pierre fixe et le nombre ne cesse d’augmenter avec les demandeurs d’asile et les malades psychiatriques. Les sans domicile fixe vivent principalement dans des squats ou sont hébergés par un tiers (famille ou ami).
D’autre bénéficie d’un hébergement temporaire associatif, ou sont pris en charge par le Samu social. Les personnes en situation de mal logement habitent bien ouvent des logements surpeuplés et/ou sans confort. Les femmes seules avec enfants et les jeunes sont les plus concernés par cette précarité du logement. 2. L’étude a été réalisée auprès des 1 15 de 37 départements, hors Le 115 (Samu social), initialement organisé dans le département de Paris par le Docteur Xavier EMMANUELLI en 1993, s’est progressivement développé au niveau national.
Cest maintenant le numéro national départemental d’urgence et d’accueil des personnes sans abri. Il est gratuit et accessible 24/24. Le 115 assure 5 missions principales : écoute, évaluation, information, rientation et hébergement. Il a aussi un rôle d’alerte auprès des Pouvoirs Publics. Les écoutants sociaux évaluent la situation d’une personne en prenant en compte les points suivants : – La personne sans abri relève-t-elle du droit commun ? – A-t-elle des ressources ?
Un référent ? – A-t-elle des difficultés psycho-médico-sociales. es personnes sans abri sont ensuite orientées vers des associations partenaires qui leur proposeront un hébergement temporaire ou adapté. 3. Les personnes en situation de précarité face à l’accès au logement : c S logement : conséquences sur la santé globale. a) Risques immédiats : Toute l’énergie employée à trouver un logement a pour conséquence des fatigues physiques excessives qui affaiblissent l’organisme.
Ces personnes ont de fortes probabilités de multiplier les risques de contracter des maladies virales, infectieuses ou épidémiologiques. Les enfants sont encore plus vulnérables. La recherche d’un logement étant une priorité, bien souvent ces personnes se nourrissent mal, et cette malnutrition entraîne des carences. Cette population renonce à l’accès aux soins en raison du coût qu’ils peuvent occasionner ou encore la distance pour se rendre dans un centre de soins. La renonciation est encore plus mportante pour tout ce qui concerne les soins dentaires et d’optique. ) Risques potentiels : Si cette situation de précarité perdure dans le temps, elle aura alors une influence sur le moral de la personne. Peut s’en suivre un état dépressif et des troubles du comportement. La personne peut également s’engouffrer dans des conduites addictives (tabagisme, alcoolisme, toxicomanie… ), pour tuer le temps ou se sentir mieux. C’est ensuite la spirale infernale, l’individu se désocialise et vient alors l’exclusion sociale. Il faut savoir que la mortalité par suicide est plus importante chez cette population par rapport à la moyenne.