La justice n’est pas le droit

essay A

planton, dans la lignée de escorté, a élaboré un audacieux système métaphysique pour prouver qu’il existe des valeurs indépendantes de la volonté des hommes (« L’homme n’est pas a mesure de toute chose »). La citation de monastiques que nous avons à expliquer et commenter semble relever d’une métaphysique sinon planification, en tout cas idéaliste. On peut s’en étonner puisque l’on sait que l’approche de l’auteur de ‘Esprit des lois est considérée habituellement comme « positiviste », donc diamétralement opposée à celle d’un planton ou d’un moraliste idéaliste (tel que akan, par exemple).

On se demandera donc si le platonique de monastiques est avéré, et s’il est cohérent avec l’approche plus généralement empiriste de l’auteur l’Esprit des lois. Il faudra également répondre aux objections des premier bu idoines hobby 13, 2009 19 pages philosophes empiristes, ou même relativisées, qui soutiennent aujourd’hui encore, dans le droit fil de propageras, que l’homme est la seule source des normes et des valeurs auxquelles il se soumet volontairement. La juste?ce, tout comme le cercle, ne serait-elle dans ce cas qu’une libre construction de l’esprit humain, dépourvue de tout arrière plan transcendant ?

Une simple convention ? Ou bien au contraire, la justice est-elle, tout comme le cercle, une forme intelligible (« un rapport de convenance ») dont la structure est indépendante de la volonté des hommes ? I Première lecture Nous proposons en première lecture une interprétation immédiate, voire naïve, de la thèse de monastiques 1) Une affirmation idéaliste et polémique Une affirmation « idéaliste » : monastiques admet ici l’existence d’Idées qui précéderaient les réalités sensibles correspondantes ; celles-ci n’en seraient que les applications, les dérivés, les ersatz.

De même que l’idée de recèle précède le cercle dessiné ou matérialisé (sous la forme d’une sphère par exemple ou celle d’une circonférence), de même l’Idée de Justice précède les lois positives (« positives » signifie ici : « de fait », posé en fait, du latin « positifs », posé). Les lois positives sont les lois particulières, propres à chaque nation.

Ce sont ces lois, précisément, dont monastiques a étudié l’ « Esprit » dans l’ouvrage dont cette citation est issue. On remarque que cette prise de position idéaliste surprend de la part d’un auteur considéré généralement comme l’un des inspirateurs de la science politique moderne, scientifique et donc positiviste. De la science politique moderne, scientifique et donc positiviste.

Une affirmation polémique : monastiques combat les positions empiristes (« seule l’expérience nous enseigne les règles de vie »), sceptiques (« il n’existe aucune norme objective ni absolue ») relativisées (« l’homme est la mesure de toute chose » (propageras). Tout comme akan (après lui), et comme planton (avant lui), il combat la sophistiqué mais aussi le sens commun qui déclare : « toutes les opinions se valent, toutes les cultures se valent, toutes les traditions ont leur justification et leur légitimité à condition que nous les replacions dans leur contexte ».

Par exemple : le cannibalisme s’explique et peut se comprendre dans son contexte » (cf. le fameux texte de montagne sur « Les cannibales »), « les jeux du cirque, c’était normal pour un romain », et l’excision aujourd’hui : « c’est acceptable et inévitable pour une femme qui a été élevée suivant ce type de traditions 2) Une thèse planification Sur ce point monastiques est planification.

planton a développé sa théorie de Idées pour invalider les positions des sophistes, qui estimaient qu’il n’ avait aucune vérité objective, et que le bien et le mal variaient d’une société et même d’une cité à l’autre. Pascal, on le sait, reprendra cette idée, mais sur le mode ironique . « Vérité en deçà des éprennes, erreur au-delà.

Plaisante justice qu’une rivière borne Pour planton au contraire : Les réalités mathématiques sont incisées [« Tu n’ignores pas, je pense, que ceux qui s’occupent de géométrie, d’arithmétique et autres sciences du même genre, supposent le pair et l’impair, les figures, trois espèces d’angles et d’autres choses analogues suivant l’objet de leur recherche, qu’ils les traitent comme choses nues, et que, quand ils en ont fait des hypothèses, ils estiment qu’ils n’ont plus à en rendre aucun compte ni eux-mêmes ni aux autres, attendu qu’elles sont évidentes tous les esprits; qu’enfin, partant de ces hypothèses et passant par tous les échelons, ils aboutissent par voie de conséquences à la démonstration qu’ils s’étaient mis en tête de chercher. – Oui, dit-il, cela, je le sais. – Par conséquent, tu sais aussi qu’ils se servent de figures visibles et qu’ils raisonnent sur ces figures, quoique ce ne soit point à elles qu’ils pensent, mais à d’autres auxquelles celles-ci ressemblent. Par exemple, c’est du carré en soi, de la d’agonie en soi qu’ils raisonnent, et non de la diagonale telle qu’ils la tracent, et il faut en dire autant de toutes les autres figures.

Toutes ces figures qu’ils modèlent ou dessinent, qui portent des ombres et produisent des images dans l’eau, ils les emploient comme si c’était aussi des images, pour arriver à voir ces objets supérieurs qu’on n’aperçoit que par la pensée ». planton, (vers 420-340 av. J. -C. ), la République, L. VIE, 510 6-e. ] b) Et toutes les valeurs sont à l’image des réalités valeurs sont à l’image des réalités mathématiques Ce sont des normes indépendantes de la volonté des hommes. L ‘Idée de Justice, l’Idée de Beau, le Vrai, le Bien etc…. Sont les source, ou encore les archétypes, des idées des hommes, le modèle des réalités que les hommes produisent tout en s’en inspirant.

Cette thèse est exposée notamment de la République 7 (« Allégorie de la caverne ») et aussi dans le cratère (386 a-386 e) où planton explique hormone (porte parole de propageras) que un « homme bon » et un « homme méchant », ce n’est pas identique, et que par conséquent le bien et le mal ne sont pas équivalents ni interchangeables. ) Les arguments de monastiques Ils sont exposés dans De l’Esprit des lois, et aussi dans les Lettres personnes. monastiques estime que les soi positives sont précédées (non pas chronologiquement, mais métaphysiques, ou encore méthodiquement) par des « rapports de justice possibles ». Autrement dit : la justice des hommes n’est juste que parce que elle se conforme des normes de justice qui, par définition, ne relèvent pas des faits.

En d’autres termes, ce qui ne dépend que de la volonté -donc de l’arbitraire – des hommes ne peut être juste : « Les êtres particuliers intelligents peuvent avoir des lois ils ont faites ; mais ils en ont aussi qu’ils n’ont pas faites. Avant qu’il y eut des êtres intelligents, ils étaient possibles ; ils avaient donc des rapports possibles, et par conséquent des lois possibles. Avant qu’il y eut des lois faites, il y avait des rapports de justice des rapports de justice possibles. Dire qu’il n’ y a rien de juste ni d’injuste que ce qu’ordonnent ou défendent les lois positives, c’est dire qu’avant qu’on eut tracé un cercle, tous les rayons n’étaient pas égaux.

AI faut donc avouer des rapports d’équité antérieurs à la loi positive qui les établit : comme, par exemple, que, supposé lui y eut des sociétés d’hommes, il serait juste de se conformer à leurs lois ; que s’il y avait des êtres intelligents qui usent reçu quelque bienfait d’un autre être, ils devraient en avoir de la reconnaissance ; que, si un être intelligent avait créé un être intelligent, le créé devrait rester dans la dépendance qu’il a eu dès son origine ; que’ un être intelligent, qui a fait du mal à un autre être intelligent, mérite de recevoir le même mal, et ainsi du reste. Mais il s’en faut bien que le monde intelligent soit aussi bien gouverné que le monde physique.

Car, quoique celui- à ait aussi des lois qui, par leur nature, sont invariables, il ne les suit pas constamment comme le monde physique suit les siennes. La raison en est que les particuliers intelligents sont bornés par leur nature, et par conséquent sujets à l’erreur ; et, d’un autre coté, il est de leur nature qu’ils agissent par eux-mêmes. Ils ne suivent donc pas constamment leurs lois primitives ; et celles même qu’ils se donnent, ils ne les suivent pas toujours. » monastiques, De l’Esprit des lois, (1748) Première partie, Livre l, chapitre 1, pp 123-124, de Livre l, chapitre 1, pp 123-124, de. « G. F.  » flairions » En somme, monastiques veut ici établir que l’ordre du droit ne peut procéder de l’ordre des faits.

Or, a justice, par excellence, relève du droit et non du fait « La justice est un rapport de convenance, qui se trouve réellement entre deux choses; ce rapport est toujours le même, quelque être qui le considère, soit que ce soit Dieu, soit que ce soit un Ange, ou enfin que ce soit un homme. Il est vrai que les hommes ne voient pas toujours ces rapports; souvent même, lorsqu’ les voient, ils s’en éloignent, et leur intérêt est toujours ce qu’ils voient le mieux. La Justice élève la voix; mais elle a peine à se faire entendre dans le tumulte des passions. [… ] Quand il n’ aurait pas de Dieu, nous devrions toujours aimer la Justice, c’est-à-dire faire nos efforts pour ressembler à cet être dont nous avons une si belle idée, et qui, s’il existait, serait nécessairement juste.

Libres que nous serions du joug de la Religion, nous ne devrions pas l’être de celui de l’Équité ». Lettres personnes (83) La justice est donc comme le cercle : les « rapports » qu’elle contient (comme l’égalité des rayons, ou le devoir de respecter tous les hommes) et qu’elle prescrit ne dépendent pas de la volonté des « êtres intelligents », mais ils s’imposent à eux. Conclusion de la première partie : entre idées mathématiques et justice est saisissante. Elle suscite pourtant des objections très puissantes. Il est évident que le cercle est le même en deçà et au-delà des éprennes, et que deux et deux font quatre à Paris comme madrier.

L’idée de justice incarné n’est-elle pas une simple fiction ? Ou encore une sorte de dogme, de nature purement théologique ? Il Les objections 1) Objections du bon sens C’est celle qui repose sur l’observation. Celle-ci nous apprend que si les hommes s’accordent sur les « vérités » thématiques, depuis étales, potagère et accueil, il n’en va pas de même en ce qui concerne les idées morales, politiques ou esthétiques. Si les tentaient et les licencierions sont d’accord pour définir un cercle ou un triangle équilatéral, ils ne le sont plus lorsqu’ s’agit d’éducation des enfants et de conception de a justice ou de l’autorité.

En d’autres termes : les normes du vrai, en ce qui concerne les structures mathématiques, sont élaborées par les mathématiciens, mais conformément à des rapports dérivés de la nature des choses . La thèse planification est justifiée et évidente même ici. En revanche, les règles de la justice et les pratiques religieuses sont conformes à des traditions, souvent immémoriales, et qui varient d’une cité à l’autre. Ce fait paraît incompréhensible si la justice, en tant que norme, est éternelle, intemporelle et universelle… Et antigang, que les lois humaines sont très souvent injustes, et que seuls certains individus (mais lesquels? ) possèdent en eux-mêmes, au fond de leur C?Ur, la « pierre de touche » de la seule véritable justice ? ) Objections philosophiques (empirisme) et juridiques (positivisme) « Quant à savoir s’il existe le moindre principe moral qui aise l’accord de tous, j’en appelle à toute personne un tant soit peu versée dans l’histoire de l’humanité, qui ait jeté un regard plus loin que le bout de son nez. Où trouve-t-on cette vérité pratique universellement acceptée sans doute ni problème aucun, comme devrait l’être une vérité innée ? » (local Essai sur l’entendement humain, texte tombé au bac ES en 2009). De fait, pour local, on ne trouve aucune vérité ni norme universelle. Pourtant, la suite du texte reconnaît la difficulté de s’en tenir à ce constat.