La Constitution de Solon

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SOLON ARISTOTE, La constitution d’Athènes, VIII. A. INTRODUCTION Nature du document: Ce document est un extrait d’un traité politique de genre didactique intitulé « La Constitution d’Athènes » qui comporte 63 chapitres dans le pap conservé. Il manque 9 retracer les débuts pl , Swap next page et Thésée. De plus, il chapitre.

Nous étudi quel il nous est ment qui devait d’Athènes sous Ion ments du dernier Constitution: Loi fondamentale ou ensemble des principes et des lois fondamentales qui définissent les droits essentiels des citoyens d’un État, déterminent son mode de gouvernement t règlent les attributions et le fonctionnement des pouvoirs publics. Auteur du document: Ce traité fut composé par un élève d’Aristote de Stagire dont on ignore le nom et qu’on appelle donc « Pseudo-Aristote ».

Aristote lui-même est un philosophe grec du quatrième siècle avant notre ère. Cest un des philosophes les plus célèbres du monde antique et probablement le plus prolifique: en effet, il écrivit plus de 200 ouvrages dont 35 nous sont conservés sur les sujets les plus variés, dont la logique, la métaphysique, l’éthique, la politique qui définitive de la démocratie en 403, régime qui durait toujours ? son époque.

Il traite donc successivement de différents moments historiques qu’il regroupe sous les noms des principaux auteurs des changements politiques décrits, par exemple « le gouvernement de Thésée », « la constitution de Dracon », « la constitution de Solon », « la tyrannie de Pisistrate », etc. Il dégage ainsi onze changements « subis par la constitution d’Athènes », comme il l’explique lui-même. Contexte historique: Quand l’auteur aborde l’époque de Solon au chapitre V, la situation à Athènes est extrêmement tendue entre les aristocrates et le démos, le peuple.

En effet, une crise sociale dont es origines remontent au VIIème siècle ne fait que s’exacerber au début du VIème, c’est ce qu’on appelle en grec la stasis, le désordre politique, voire la guerre civile. Il faut distinguer deux classes sociales particulièrement mécontentes: d’une part les paysans qui, sous l’influence combinée de mauvaises récoltes et d’une révolution agraire qui substitue les cultures arbustives aux céréales, voient leurs revenus baisser.

On peut expliquer ce processus ainsi: après de mauvaises récoltes, bon nombre de petits et moyens propriétaires empruntent à des taux élevés à des aristocrates des nvirons; quand ils ne peuvent rembourser, ils sont obligés de céder leurs terres à ces grands propriétaires qui les emploient maintenant sur leurs anciennes terres; ils sont donc réduits ? l’état de tenanciers, du nom de hectémores en grec, car ils doivent payer la sizième partie de leurs récoltes à ces nobles en guise de loyer.

Parfois, les choses tourn lg sizlème partie de leurs récoltes à ces nobles en guise de loyer. Parfois, les choses tournent encore plus mal et ils sont amenés ? se vendre comme esclaves pour payer leurs dettes, c’est ce qu’on appelle la contrainte par corps. On assiste donc à la ruine du petit ropriétaire et à la création d’un prolétariat agricole misérable. La terre se concentre entre les mains de l’oligarchie et le démos s’appauvrit de plus en plus.

Or, la crise agraire débouche bientôt sur une crise socio- politique car elle a lieu au moment où l’infanterie se développe et où les hoplites – soldats de l’infanterie lourde pris parmi les zeugites, classe de petits propriétaires qui voient leurs terres leur échapper – prennent part à la défense de la cité et se forgent ainsi un début de prise de conscience politique. Exaspérés par la rapacité des nobles, ils réclament l’abolition des dettes et le artage des terres.

D’autre part les commerçants, dont certains se sont enrichis grâce à l’essor du commerce, réclament une participation au pouvoir et la publication de lois écrites. En effet, jusque vers 680 les lois n’étaient pas écrites mais se transmettent oralement dans les grandes familles, avec tous les abus qu’un tel système pouvait engendrer: jugements arbitraires, juges corrompus, ce qui amène les mécontents à réclamer la publication de lois valables pour tous indifféremment.

Pour remédier à la situation, des thesmothètes – sorte de législateurs adjoints aux archontes – ont désignés pour édicter des codes de lois mais s’avèrent incapables d’y parvenir. Nous en arrivons à l’époque de Dracon qui met au point et publie par incapables dy parvenir. Nous en arrivons à l’époque de Dracon qui met au point et publie par écrit une législation extrêmement sévère sur l’homicide en 621 .

Après Dracon intervient Solon, connu pour être un des Sept Sages de la Grèce. Nous possédons quelques renseignements sur Solon, d’abord par Solon lui-même car il parle de son oeuvre politique dans ses poèmes, mais leur nature poétique rend l’interprétation difficile. Plutarque nous en apprend davantage dans « Solon et Publicola », une de ses Vies Parallèles.

Il nous explique que Solon appartenait à la classe moyenne par sa fortune, mais à la première famille dAthènes par ses ancêtres qui seraient descendus de Codros, dernier roi d’Athènes (XIème siècle). Quand Solon est élu archonte en 594, il a déjà fait parler de lui: il était chef de l’expédition qui a disputé la possession de Salamine aux habitants de Mégare; comme il est revenu victorieux, les Athéniens ont depuis lors confiance en lui.

Solon est rapidement amené à réformer tout le système sur equel repose Athènes à cause des troubles provoqués par la situation décrite plus haut. Personne n’ayant assez d’autorité et de savoir-faire pour en venir à bout, Solon est plus ou moins incité par ses concitoyens à prendre les affaires de la cité en main car tous lui font confiance: les plus pauvres car il appartient à la classe moyenne par ses revenus; les plus riches parce qu’il est dorigine aristo-cratique.

Ils en font leur arbitre, une sorte de conciliateur auquel ils accordent les pleins pouvoirs pour améliorer la situation et dénouer l’impasse sociale et politique dans laquelle 4 OF lg ouvoirs pour améliorer la situation et dénouer l’impasse sociale et politique dans laquelle se trouvent les Athéniens. Tous attendent donc de lui de « grandes choses », mais chacun entend cela selon ses intérêts propres.

Solon décide d’attaquer le problème de plein fouet et commence donc là où la situation apparaît la plus grave: la crise sociale provoquée par l’endet-tement et l’appauvrissement, voire l’anéantissement des petits paysans. II remet donc les dettes, ce qu’on appelle seisakhtheia ou « levée du fardeau »: non seulement les paysans endettés ne doivent plus rien à leurs creanciers du our au lendemain, mais encore Solon supprime-t-il la contrainte par corps et va même jusqu’à racheter ceux qui ont été vendus en esclavage et les ramène à Athènes.

Mais il se refuse ? partager les terres, car il se veut « juste et modéré » en toute chose et tend à observer le juste milieu. Il pense que les problèmes d’Athènes viennent de la dysnomia, c’est-à-dire des mauvaises lois qui apportent des troubles à la cité, alors qu’il faut établir le règne de l’eunomia, le règne des bonnes lois qui apportent concorde et justice. Solon est un des premiers à penser que les ommes sont responsables du gouvernement qu’ils ont et qu’il ne tient qu’à eux de fonder un bon gouvernement: il envisage l’aspect socio-politique du problème.

Pour achever de résoudre la crise agraire, Solon fait « arracher les bornes hypothécaires »: les hectémores disparaissent, on comprend par là qu’ils récupèrent leurs terres et n’ont plus ? payer un sixième de leurs récoltes à un grand propriétaire. Il met également en oeuvre diverses mesur sixième de leurs récoltes à un grand propriétaire. II met également en oeuvre diverses mesures pour aider les paysans, créant ainsi un nouvel équilibre social.

Ce problème fondamental ayant été réglé, il s’attelle maintenant à la réforme des institutions politiques. Analyse: Le chapitre VIII qui nous intéresse ici décrit les mesures politiques instaurées par Solon pour rendre le système de gouvernement plus juste. Il insiste en particulier sur le système électoral mis en place par le réformateur: différentes dispositions concernant les magistratures et le rôle des Conseils sont ainsi évoquées par le Pseudo-Aristote.

Il fait aussi allusion à diverses lois édictées par Solon dans sa capacité de législateur, mais sans développer le sujet dans ce chapitre. Problématique du commentaire: En quoi consiste le nouveau système politique élaboré par Solon? Peut-on apprécier d’après cet extrait l’étendue et la nature des réformes législatives introduites? Si l’on considère son oeuvre dans son ensemble, peut-on dire que Solon a fondé la démocratie à Athènes au début du VIème siècle?

Annonce du plan du commentaire: Pour répondre à ces questions, nous examinerons d’abord le nouveau système électoral conçu par Solon, c’est-à-dire son utilisation des tribus et des classes censitaires pour le scrutin, le rôle des magistrats et enfin les différentes assemblées et leurs ttributions respectives. Puis nous essaierons de dégager à partir du texte lloeuvre législative de Solon et tenterons en particulier de réfléchir sur les « lois de Solon » prises dans leur ensemble: peut-on parler d’un Code de Lois? OF lg réfléchir sur les « lois de Solon » prises dans leur ensemble: peut-on parler d’un Code de Lois? B. COMMENTAIRE l. Réformes politiques (ou constitutionnelles) 1) Le système électoral: tribus, classes censitaires et tirage au sort Jusqu’à l’époque de Solon, le gouvernement était aux mains des aristocrates, les roturiers n’étaient donc pas représentés. Nous avons vu qu’en-dehors du problème des dettes, l’autre grande récrimination de la classe des hoplites et de la classe moyenne des commerçants et artisans était justement ce manque de représentation politique. our réformer le système, Solon va tirer parti de la répartition pré-existante des citoyens athéniens — les hommes libres censés être autochtones, nés du sol même d’Athènes – en tribus et en classes et la réutiliser à son profit. Lignes 17-19: « Il y eut, comme auparavant, quatre tribus et quatre rois de tribus. Chaque tribu était divisée en trois tiers trittyes) et douze circonscriptions navales (naucraries) et des dépenses à faire. Ces quatre tribus étaient censées remonter aux quatre fils d’un roi mythique d’Athènes, Ion, lui-même considéré comme le père fondateur des Ioniens. Les quatre tribus ioniennes s’appelaient donc les Géléontes, les Aegicores, les Argadées et les Hoplètes du nom des fils d’Ion. Certains historiens ont voulu y voir un système de castes, les Géléontes ou Téléontes semblant être d’après l’étymologie des prêtres ou des cultivateurs, les Aeglcores des bergers, les Hoplètes des guerriers et les Argadées des ouvriers.

De plus, cette classification en tribus n’était pas particulière ? Athènes, ouvriers. Athènes, mais on la trouvait dans d’autres cités ioniennes. Ensuite, quand le texte parle de « rois » à la tête de chaque tribu, il faut juste comprendre « chefs ». Les tribus étaient de nouveaux subdivisées en trittyes, c’est-à-dire en trois territoires géographiques, une trittye pour la côte, les Paraliens, une trittye pour la plaine, les Pédiéens, et une trittye pour la montagne, les Diacriens.

Lignes 8-11: « La preuve que Solon pentacosiomédimnes ». D’après le Pseudo-Aristote, Solon décide que les magistratures eront dorénavant distribuées aux citoyens selon le système censitaire. De même que la répartition en tribus, les Athéniens étaient déjà répartis en quatre classes censitaires selon les revenus de chacun estimés en mesures agraires, les médimnes – un médimne valant 51 litres de céréales.

Ainsi, la première classe, appelée les pentacosiomédimnes regroupait les Athéniens disposant d’un revenu supérieur à 500 médimnes, ce qui correspond environ à 44 hectares de terres, c’étaient donc de gros propriétaires terriens; la deuxième classe censitaire était celle des hippeis ou cavaliers qui disposaient de 300 à 500 édimnes ou de 28 à 44 hectares de terres. On les appelait « cavaliers » car ils étaient censés pouvoir entretenir un cheval pour combattre dans la cavalerie.

Venaient ensuite les zeugites avec 200 à 300 médimnes ou 17 à 28 hectares, d’après leur nom – zeugites vient de zeugos qui signifie « joug’ – cette classe regroupait les laboureurs qui possédaient un attelage de boeufs et avaient donc assez de biens BOF lg et avaient donc assez de biens pour s’équiper en hoplites; la quatrième classe était celle des thètes qui avaient moins de 200 médimnes, donc moins de 17 hectares de terres, ils n’avaient onc pas assez de revenus pour faire partie de l’infanterie lourde et pouvaient seulement faire partie de l’infanterie légère ou de la marine.

On pense que ces classes censitaires existaient déjà avant Solon et furent probablement établies pour diviser facilement les citoyens en classes militaires selon leurs revenus, car ils étaient responsables de leur armement. On voit donc jusqu’à présent que Solon n’invente rien: il utilise deux systèmes de répartition à sa disposition. Lignes 11-16: ‘Telles furent les dispositions de Solon concernant les magistrats: dans les temps anciens en les répartissant entre es charges. Cest ici que nous observons le première nouveauté: en effet, auparavant, les archontes étaient proposés par les aristocrates, les Eupatrides, et examinés et finalement choisis par l’Aréopage, le conseil aristocratique d’Athènes. Au départ, ils étaient nommés à vie, plus tard pour dix ans, et enfin seulement pour un an. Comme ils ne pouvaient pas être réélus, ils entraient dans les rangs de l’Aréopage après leur archontat. On voit donc que c’était un système fermé auquel seuls les nobles pouvaient espérer participer. Lignes 1-7: « Solon décida que les magistrats seraient tirés au ort puis de tirer à la fève entre eux. Solon balaie ce système aristocratique et le remplace par le suffrage censitaire: il demande à chaque t balaie ce système aristocratique et le remplace par le suffrage censitaire: il demande à chaque tribu d’établir une liste de dix candidats à l’archontat, ce qui nous donne quarante candidats pour remplir les postes des neuf archontes. C’est là qu’intervient le cens: en effet, les candidats proposés doivent appartenir exclusivement à la classe des pentacosiomédimes, ou, pour certains auteurs, aux deux premières classes censitaires, les entacosio-médimnes et les hippeis.

Ensuite, on tire au sort parmi eux et les neuf archontes sont élus. Ce qui signifie que seuls les pentacosiomédimnes et peut être aussi les cavaliers peuvent accéder aux magistratures importantes telles que l’archontat. Par contre, il est sûr que ni les zeugites ni les thètes ne peuvent devenir archontes. Donc, première constatation, le nouveau système électoral établi par Solon est un système censitaire qui permet aux Athéniens d’accéder aux magistratures selon leurs revenus, ce qui est une amélioration par rapport au système de gouvernement ntérieur. ) Les magistratures Nous allons voir maintenant comment fonctionnait le gouvernement athénien sous Solon. Le Pseudo-Aristote mentionne les archontes à la ligne 4: « Pour les neuf archontes…  » Il s’agit des magistrats les plus Importants d’Athènes – arkhôn signifie « celui qui commande » ou « le dirigeant » en grec – répartis entre un collège de neuf personnes élues pour un an: ils exercent le pouvoir exécutif et dirigent donc la cité. Le premier archonte ou archonte éponyme donne son nom à l’année, c’est le principal magistrat civil et judiciaire et, selon certains auteurs, il a 0 9