Jean de la fontaine
Les 240 fables écrites par Jean de La Fontaine ont été publiées en 3 recueils, comprenant chacun un nombre variable de « Livres », regroupant eux-mêmes un nombre variable de « Fables ». Le premier recueil de fables parut en 1668 chez Barbin, les illustrations étaient de François Chauveau, le meilleur spécialiste de l’époque. Il se composait de 124 fables, réparties en 6 livres, avec une introduction (la dédicace en vers), et une conclusion (l’épilogue), qui ne correspondent pas forcément à l’ordre dans lequel les fables avaient été écrites.
Il fut dédié au fils aîné du roi Louis XIV, le Dauphin, âgé alors 6 ans. « Lecture agréable, mais aussi utile et sérieuse ». forme de 2 volumes – le premier compo – le second les livres Huit fables nouvelles dans les livres VII, VII Ce premier recueil se présente sous ors Sni* to View Iles prendront place du second recueil. Le deuxième recueil de tables, paru en 1678 pour les livres VII et VIII, 1679 pour les livres IX, X, XI, représente un ensemble de 87 fables dédiées à Madame de Montespan, maitresse du roi, avec des messages concernant les grands problèmes de l’époque. rtrait de Jean de La Fontaine le corbeau de la fable jardin de la maison natale actuellement le perron de l’entrée de la maison Maison natale Jean de La Fontaine Les Fables La Fontaine Les Jeux Enseignants Association historique Ecrivains Loisirs Liens Fable, Jean de La Fontaine, L’Aigle et la Pie, Livre XII, fable 11 L’AIGLE ET LA PIE L’aigle, Reine des airs, avec Margot la Pie, Différentes d’humeur, de langage et d’esprit, Et d’habit, Traversaient un bout de prairie. Le hasard les assemble en un coin détourné. L’Agasse eut peur ; mais l’Aigle, ayant fort bien diné,
La rassure, et lui dit : Allons de compagnie. Si le Maître des Dieux assez souvent s’ennuie, Lui qui gouverne l’univers, J’en puis bien faire autant, moi qu’on sait qui le sers (2). Entretenez-moi donc, et sans cérémonie. Caquet bon-bec alors de jaser au plus dru, Sur ceci, sur cela, sur tout. L’homme d’Horace (3), Disant le bien, le mal à travers champs (4), n’eût su Ce qu’en fait de babil y savait notre Agasse. Elle offre d’avertir de tout ce qui se passe, Sautant, allant de place en place, Bon espion, Dieu sait. Son offre ayant déplu, L’Aigle lui dit tout en colère :
Ne quittez point votre séjour, Caquet bon-bec, mamie : adieu ; je n’ai que faire D’une babillarde à ma cour , C’est un fort méchant caractère. Margot ne demandait pas mieux. Ce n’est pas ce qu’on croit, que d’entrer chez les Dieux ; Cet honneur a souvent de mortelles angoisses. Rediseurs (5), Espions, gen il faille dans ces lieux Porter habit de deux paroisses (6). Le thème de la fable l’Aigle et la Pie est emprunté à Abstémius. La Fontaine avait à sa disposition l’anthologie publiée en 161 0 par Isaac-Nicolas Névelet, travail érudit de compilation des textes antiques des fables; ici : De aquila et pica » p. 45. » Louis XIV s’entourait d’un réseau de délateurs : le précepteur de son petit-fils (Fénelon) inculque à son élève de moins détestables principes. Voici ce qu’il écrivait ? Madame de Maintenon : « Il ne faut point avoir des rapporteurs qui s’empressent à vous empoisonner du récit de toutes les petites fautes des particuliers mais il faut avoir des gens de bien, qui malgré eux soient chargés en conscience de vous avertir des choses qui le mériteront, ceux-là ne vous diront que le nécessaire, et laisseront le superflu aux tracassiers. ‘ O.
P. Collinet, La pléiade) (1) vieux mot pour : pie (2) moi dont on sait que je le sers (3) cet homme est Volteius Mena, crieur publicinvité par l’avocat Philippe, qui se divertit deson babillage naïf (Horace,ëpitres) ; c’est l’undes modèles de Sire Grégoire dans « Lesavetier et le financier » (4) à tort et à travers (5) qui vont rapporter aux autres ce qu’ona dit d’eux (6) « on dit de deux choses dépariées, qu’onporte ensemble, qu’elles sont de deux paroisses(Furetière) l’aigle et la pie, Grandville Illustration : J. J. Grandville Lire d’autres fables