Information-communication
Les « sciences de la communication » ne sont pas vraiment des « sciences » C’est philtre bretons qui souligne le fait que, dans nos sociétés, le thème de la communication appuie sa légitimité sur l’existence d’un champ scientifique « incontestable » garantissant la pertinence de cette notion. Or, pour lui, ces fondements scientifiques rigoureux n’existent pas vraiment : la communication comme valeur générale ne peut s’appuyer sur aucun fondement scientifique particulier. Cours de M. Dénis BENOÎT 1/7 IL Théories de l’information et de la communication En effet, la légitime?te de la communication en tant que discipline scientifique relèverait «en grande partie du simple rappel à un passé mythique» : l’époque de la cybernétique, c’est-à-dire l’époque de la tentative – avortée- de mise en ouvre d’une « transplanteraient » autour du concept de communication. 2. 1.
L’imprécision des concepts ? L’imprécision même du terme « communication » confère cette notion un «certain opportunisme», qui rend possible sa pénétration dans tous les domaines : médias, entreprises, sciences, etc.. Le mot « information », également, est propice à la confusion : par exemple, en français, ce même mot sert à traduire trois termes anglaise et, dans les faits, renvoie à des réalités radicalement différentes. ? Rassemblant «des médias, des disciplines scientifiques et des filières universitaires, des métiers et des méthodes de gestion des ressources humaines, des interactions sociales et des discours, la communication s’est d’autant mieux imposée que son contenu se dérobe à toute délimitation précise»5. Mais, que trouve-t-on donc derrière le « flou » de cet immense « domaine de compétence » du concept ? . 2.
Approche « transplanteraient » et communication Derrière ce « flou », émergent quasi-immédiatement les notions de : -pluriel, mulet ou interdisciplinaires -« transplanteraient » ? La pluriel ou multimillionnaires et l’interdisciplinaires renvoient, peu ou prof, à l’idée de coordination entre différentes disciplines où les chercheurs, par définition, adhèrent à des normes, des critères, des modes d’action différents . Il s’agit là d »‘accorder » -juxtaposer ou mêler- un ensemble d’approches disparates dans le but d’affiner une observation, d’interpréter des fats avec la plus grande ans le but d’affiner une observation, d’interpréter des faits avec la plus grande pertinence possibles. ? Quant à la transplanteraient, elle consiste en la construction d’un savoir unifié «qui transcoderait les disciplines», et «raccommoderait les savoirs spécialisés en une connaissance générale».
AI s’agit bien, là aussi, de faire travailler ensemble des scientifiques issus de différentes disciplines. Pourtant, toute la difficulté de ce « travail ensemble » réside dans le fait qu’il n’ pas pour visée d’articuler harmonieusement les approches, mais au contraire de les « mettre en problème ». Or, si la réflexion que mènent les « sciences » de la communication se nourrit précisément du transfert des méthodes, analyses et connaissances entre disciplines différentes, (échanges qui sont le propre de I »‘interdisciplinaires »), elle appelle aussi -et comme « naturellement »- la confrontation entre les différentes approches, (ce qui est le propre de la « transplanteraient »).
Pourquoi cette exigence de pluralité des apports disciplinaires et de leur confrontation est-elle incontrôlable concernant spécifiquement la recherche en communication ? Sans doute parce qu’il n’ a pas « un » objet communication » mais « des » objets. Et que ces objets sont construits en fonction de problématiques théoriques différentes. Il est donc indispensable de confronter les approches à travers une démarche critique afin de «mieux cerner leurs incompatibilités et recoupements»8. Cours de M. Dénis BENOÎT 2/7 ? Par exemple, en raison de leurs multiples dimensions (physiologiques, pas et de la communication (physiologiques, psychologiques, sociales, etc.. ), les phénomènes de l’hypnose et de la suggestion relèvent sans aucun doute d’une approche constitutionnelle multimillionnaire.
Mais ces phénomènes relèvent aussi certainement d’une étude constitutionnelle transplanteraient, en tant qu’ils obligent les différents chercheurs à se poser la question ? -de la pertinence des cadres d’analyse fournis par leurs disciplines d’origine par rapport à ceux d’autres disciplines -de la compatibilité de ces cadres lorsqu’ sont juxtaposés -de la congrue des différentes « catégories » d’étude véhiculées par ces multiples cadres, etc.. 2. 3. L’échec de la cybernétique Pourtant, aujourd’hui, quelle que soit la matière, la transplanteraient reste « de l’ordre du mythe », c’est-à-dire une tel savoir unifié reste entièrement à construire, et qu’aucune garantie sérieuse n’existe quant à son possible avènement. ? D’une part, l’on demeure à ce jour en présence de domaines de recherche bien distincts, bâtis en forme de « territoires », et farouchement gardés par des représentants « autorisés » qui s’en constituent les dépositaires. C’est dégager marin qui, d’autre part, évoque le triple mur encyclopédie-tique/épistémologique/logique qui semble bien définitivement barrer la route à toute idée de mise en ouvre effective de la tranquilliseraient : premièrement, puisque l’observateur est indissociable de la société dont il fait partie, toute connaissance, même la plus physique, subit une détermination sociologique, et donc la réalité anthropoïde connaissance, même la plus physique, subit une détermination sociologique, et donc la réalité anthropoïde- sociale se projette et s’inscrit au cour même de la science physique. Le circuit physique-biologie-anthropoïde-sociologie, (le dernier terme renvoyant circulairement au premier), envahit alors tout le champ de la connaissance et exige un impossible savoir encyclopédique -deuxièmement, la connaissance implique l’analyse, c’est-à- ère d’isoler et de séparer les phénomènes.
Pourtant, une fois connus et explicités mais disjoints, il semble impossible d’ nouveau relier et articuler l’isolé et le séparé afin d’aboutir à une compréhension globale et fondamentale -troisièmement, le caractère circulaire de la relation physique/anthropoïde-sociologie prend figure de cercle vicieux, c’est-à-dire d’absurdité logique ? Concernant plus spécifiquement la communication, la cybernétique -qui s’est immédiatement pensée comme une approche « transplanteraient » des phénomènes de communication- a cherché franchir l’obstacle de ce « triple Ur » en tentant d’abord de supprimer les frontières entre sciences de l’ingénieur et sciences sociales, c’est-à-dire « gommer » les frontières entre deux véritables cultures, celle de I »évidence rationnelle » (sciences exactes et expérimentales) et de celle de l »‘argumentation » (la culture « littéraire »). Mais la cybernétique n’ pas tardé à « éclater » en de multiples disciplines, et la notion de communication a s' »échapper » inéluctablement de la recherche scientifique pour devenir une valeur à portée universelle, une nouvelle vision du monde. On est alors rapidement passé de la science universelle, une nouvelle vision du monde. On est alors rapidement passé de la science à l’idéologie, l’utopie, et, avec les pratiques sociales, on en est rapidement venu à la mode et au mot d’ordre : la pertinence de la notion de communication ne possède donc aujourd’hui aucune assise scientifique assurée. Cours de M. Dénis BENOÎT 3/7 3.
La faillite des idéologies traditionnelles et leur remplacement par I »‘idéologie de la communication » Pour philtre Breton, la communication n’est pas uniquement un phénomène de mode : toute l’idéologie, tout le discours actuels qui se sont constitués autour du encore sont datés esthétiquement; et si l’on se livre à une « archéologie de la communication », on découvre que c’est, grossièrement, la période des années 40 qui a enfant ce discours et cette idéologie. ? Pour cet auteur, cette dernière époque marque quasiment la faillite de toutes les idéologies traditionnelles -la science, antérieurement vue comme source de progrès et de bonheur, a enfant des armes monstrueuses et e scientisme n’est plus « crédible » -la pratique du meurtre de masse -à base raciste pour le nazisme, fondée sur l’idée d »‘appartenance de classe » pour e stalinisme- a largement entamé les valeurs de l’humanisme traditionnel -l’on reproche au libéralisme un certain nombre de « tares endémiques » (pratiques colonialistes, exploitation des travailleurs, répression des révoltes ouvrières, etc.. ? Et c’est dans ce contexte que naît la nouvelle idéologie : la communication représente alors une « alternative », une nouvelle manière d’or idéologie : la communication représente alors une « alternative », une nouvelle manière d’organiser la société, de fonder une société meilleure. En effet, c’est à cette époque que le cybernéticien enrober enrêner redéfinira l’homme en termes de messages. Et c’est à partir de cette idée, et autour de l’injonction de la circulation des informations, de la transparence, que sera proposée cette quasi-devise : vaincre la barbarie implique la communication. Pour cette «idéologie sans victime», l’ennemi n’est alors plus une race ou une classe comme dans les idéologies obsolètes, c’est une entité, le désordre, l’entropie. Dans ce cadre, la communication est appréhendée comme productrice d’harmonie, comme permettant de résoudre les problèmes et éliminer les conflits qui régissent dans les « relations humaines » Pourtant, selon le psychanalyste muguet bénissais notamment, dès lors qu’on veut imposer la communication comme le paradigme obligé des rapports interpersonnels – «une « bonne » communication permet de résoudre tous les problèmes»- c’est à une « rationalisation » des phénomènes humains en fonction de certaines « images préconçues » qu’on se livre. En fait, pour ce dernier auteur, c’est bien un « totalitarisme », un état d’aliénation qu’on met en place.
En effet, il est faux de croire que la communication pourrait éviter conflits et combats car : se comprendre «relève d’un pari et non d’une nécessité» -c’est, au contraire de la communication, incompréhension et « béante existentielle » qui révèlent la nature humaine -le non-sens, l’incohérence sont fondateurs de l’humanité -«l’homme ne peut pas ne pas a -«l’homme ne peut pas ne pas avoir de conflit, car l’homme est un être de conflit», tributaire d’une « souffrance existentielle » à jamais inévitable 4. Le « étatisme » Pour lucide sifflez 1, bien qu’ la fin des années 40 les éléments essentiels du «puzzle» soient déjà présents (cybernétique, théorie des systèmes, théorie thématique de la communication), c’est pourtant partir du début des années 80 qu’un ensemble de discours développés sur les techniques (c’est-à-dire des technologies), ainsi qu’une sorte de discours Cours de M. Dénis BENOÎT 4/7 dominant de «communion militante» -en fait, pour lui, tout un «bastringue»- ont peu à peu envahi les médias et les mentalités.