HDA l’abolition de l’esclavage

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Saint-Domingue, provoquent une première prise de conscience. Pendant la Révolution française, en 1794, une première abolition de l’esclavage des Nègres dans les colonies est tentée, mais Bonaparte, sous la pression des planteurs antillais, le rétablit en 1802. Victor Schœlcher (1804-1893), sous-secrétaire d’Etat à la Marine en 1 848, choqué par les horreurs du système esclavagiste, a consacré sa vie à la lutte pour l’émancipation. La République lui offre roccasion de rendre effective et immédiate la liberté de tous les esclaves des colonies et des possessions françaises (décret d’abolition 27 avril 1848). DESCRIPTION – ANALYSE Cette œuvre est figurative. Le tableau de BIARD représente une scène d’émancipation dans les colonies, au moment de la proclamation de l’abolition de l’esclavage. Au centre : deux esclaves noirs, un homme et une femme, qui viennent être libérés de leurs chaînes, manifestent leur joie, bras levés et chaînes déliés. Ils sont représentés à demi nus comme beaucoup d’autres esclaves de ce tableau. A leurs pieds, genou en terre et de dos, un homme noir vêtu de blanc est embrassé par un vieillard.

A ses côtés, de belles jeunes agenouillées louent le député chargé de l’anno OF s embrassé par un vieillard. A ses côtés, de belles jeunes agenouillées louent le député chargé de l’annonce. D’autres, agenouillés bénir le député chargé de l’annonce. Planté sur son estrade, habillé en civil et ceint de l’écharpe tricolore, le député représente ici la République qui a promulgué le décret d’abolition de l’esclavage, qu’il vient de lire et dont il tient le texte dans la main droite.

De son bras levé, tenant son chapeau, il montre le drapeau tricolore, déployé devant un groupe de cocotiers, confirmant la présence symbolique de la République française dans les colonies. La ligne de fuite qu’indique son bras levé s’évanouit dans le drapeau bleu blanc rouge. Sur sa gauche, des mousses (des marins) tout de blanc vêtus, avec leur officier coiffé d’un bicorne portant la cocarde tricolore, rappellent la présence de la Marine comme force armée dans les îles. Détaché du groupe, un marin tient dans ses bras un bébé noir rappelant le rôle pacifique et protecteur désormais dévolu à cette armée.

Aux pieds des marins, une jeune femme assise sur la première marche de l’estrade, enveloppe dans un geste protecteur, un jeune enfant. Sur la droite du tableau, la société coloniale apparaît avec es ombrelles en plumes d’autruche, ses étoffes blanches et luxueuses, ses chapeaux ou canotiers et s’oppose à la nudité des esclaves, dont les corps noirs enchevêtrés forment une masse compacte. Deux femmes blanches reçoivent dignement 3 OF s corps noirs enchevêtrés forment une masse compacte. Deux femmes blanches reçoivent dignement les remerciements d’une ancienne esclave agenouillée.

A l’extrémité droite, un homme, et une femme observe la scène. Au second plan, une foule d’esclaves et quelques colons participent à l’évènement. Parmi eux. un homme bien vêtu, peut- être un métis, tient une femme par la main. Au loin, certains dansent et fêtent leur liberté nouvelle. Le paysage à l’arrière plan peu visible car bagné d’une clarté brumeuse ne permet pas de situer précisément la scène. Il donne une représentation typique des îles exotiques : la mer est bordée d’une plage de sable blanc, de plantations de cocotiers et des champs cultivés s’étendent jusqu’aux montagnes arides.

Ce paysage suffit à évoquer n’importe quelle île à sucre. Le peintre a choisi de réaliser « une sorte d’instantané » qui condense les réactions et sentiments exprimés par les anciens esclaves et les colons. Cabolition de l’esclavage est une fête où seule l’allégresse et la joie domine. L’image de Iharmonie entre les deux communautés, toujours différentes mais se mêlant dans l’effusion, correspond à l’écho qu’à voulu donner la République de son acte.

Le tableau de Biard s’inscrit clairement dans l’imagerie coloniale officielle voulue par la propagande républicaine. 4) SENS DE L’ŒUVRE La France n’innovait pas en la matière, puisque l’Angleterre, dès 1808, avait aboli la traite 4 OF S France n’innovait pas en la matière, puisque YAngleterre, dès 1808, avait aboli la traite des noirs et incité de nombreux pays uropéens à faire de même. Mais le tableau rend bien l’utopie quarante-huitarde, forte de l’universalité de ses principes et encline à faire participer les colonies à la grande messe républicaine.