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Alexandra Gagnard – ISAM 3 16 Mai 2014 Affaires International Thierry Zobel OF4 p g LA GEOPOLITIQUE DE LA BELGIQUE Sommaire : Rappel du contexte historique : La Belgique, un Etat récent. Les différends économiques, politiques et culturels peuvent-ils 181 5, suite au Congrès de Vienne, les grandes puissances comme le Royaume-Uni et la Prusse redessinent les frontières et créent un Etat « tampon » face ? l’expansion française. Ce n’est qu’en 1 830, suite aux revendications des francophones et des flamands catholiques, que le Royaume de Belgique volt le Jour.
LI Cependant, des diversités apparaissent déjà dans ce nouvel Etat elge. La domination linguistique et économique des francophones accentue le déséquilibre entre les deux communautés. Au milieu du XXe siècle, la Flandre rattrape son retard de développement et s’intègre de mieux en mieux dans la mondialisation. Aujourd’hui, la Flandre a donc le sentiment d’être le moteur principal de l’économie de toute la Belgique. En 2010, les divisions entre Flamands et Wallons ont conduit la Belgique dans une situation complexe et inédite pour le pays : 18 mois de crise institutionnelle.
Pendant les 541 jours de débats, la Belgique est au bord de la cission, des courants indépendantistes prônent le détachement de la Flandre et de la Wallonie. Cependant, c’est unie qu’est sortie la Belgique de cette crise sans précédent. En effet, si la Belgique avait été scindée en deux pays distincts, à qui reviendrait la dette de l’Etat ? Qu’adviendrait-il de Bruxelles ? francophone mais en territoire flamand ? Et uelles seraient les conséquences de cette scission 2 politique-fiction. En réponse aux revendications des néerlandophones, les francophones évoquent désormais « la fin de la Belgique’ . Un soir de décembre 2006.
La RTBF interrompt ses programmes, ne information capitale prend le pas sur le reste: les Flamands ont déclaré leur indépendance, la Belgique n’existe plus. Ernoi dans le pays. Mais « Bye Bye Belgium » n’est qu’un canular de la part de la chaîne de télévision publique belge. Septembre 2010. Les socialistes francophones affirment qu’il faut « se préparer à la fin de la Belgique ». Il ne s’agit plus de politique-fiction, un tabou est tombé. Cette déclaration répond aux revendications flamandes, et fait suite à une énieme démission d’un responsable politique qui avoue son incapacité à former un gouvernement viable.
Comment en est-on arrivé là? France 24 dresse un état des lieux du fossé qui, depuis de longs mois, semble s’élargir entre francophones et néerlandophones. Qu’en disent les Belges? pour de nombreux Belges, en dépit d’un différend linguistique qui nourrit l’amertume des deux parties, il s’agit là principalement de simples querelles politiciennes. Le scénario de la scission est rejeté par 57% de Belges, contre qui y sont favorables, selon un sondage publié par le quot Belgique. Même en 3 rendant hypothétique l’existence d’un Etat francophone Wallonie- Bruxelles, qu’il soit indépendant ou rattaché à la France.
La Flandre n’est par ailleurs pas prête ? laisser Bruxelles, poumon économique du pays, aux seuls francophones. L’établissement de nouvelles frontières serait également un vrai casse-tête, notamment dans la banlieue de Bruxelles située en Flandre, où vivent plus de 100 000 francophones. L’aspect économique de la chose. Une scission du pays nécessiterait en outre un partage de la dette publique belge. Celleci, de 330 milliards d’euros, risque encore de s’alourdir en raison de la hausse prévisible des taux d’intérêts qui seraient appliqués aux nouveaux Etats pour la financer.
Les bligations belges sont d’ailleurs déjà sous pression. Quant aux entreprises, elles seraient confrontées à des législations différentes, ce qui pèserait sur l’emploi. Quelles conséquences pour l’Europe? Politiquement, la scission de la Belgique, qui accueille le siège des institutions de l’UE, aurait un retentissement beaucoup plus grand sur la construction européenne dans son ensemble que la partition de la République tchèque et de la Slovaquie en 1993: ces deux pays étaient séparés avant d’adhérer au projet européen. Les deux entités issues de la Belgique, membres fondat n, devraient-elles 4