Commentaire Antigone R Cit Du Messager FINAL

essay B

Commentaire Antigone : récit du messager Introduction La bienséance constitue l’une des règles de la tragédie classique : il s’agit notamment de ne pas choquer le public en montrant la mort. La mort se déroule hors-scène et il revient alors souvent ? un confident de la rapporter. Dans sa version d’Antigone offerte au public en 1944, Jean Anouilh use de ce procédé au seuil de son dénouement : c’est un messager qui surgit pour annoncer les décès d’Antigone et d’Hémon.

Comment cette tirade du messager permet de dramatiser l’invisible ? I – Une arrivée de ma Le public averti sait à oi à ce stade de l’intrigu ulsq héâtrale et que le Pr A- L’ange de la mort q ait surgit le messager ne convention e du messager. Le messager est un personnage secondaire qui occupe cependant une fonction importante puisqu’il est un relais entre la scène et le hors-scène. Le hors-scène est l’espace qui se situe hors du champ de vision du spectateur. C’est traditionnellement l’espace des combats et du sang versé.

Depuis le classicisme domine la règle de bienseance qui commande que la réalité ne soit pas montrée sous ses aspects vulgaires. La violence et la mort sont ainsi refoulées hors du plateau. Il s’agit cependant pour le dramaturge ‘élaborer des stratagèmes pour informer le public sur ces événements cachés à sa vue. Héritée du philosophe grec Aristote, la bienseance s’adapte au goût du public et évolue don page donc au fil des siècles. Elle est liée à l’idéologie du moment et ? l’image qu’une époque se fait d’elle-même.

Ce messager ici surgit brutalement sur la scène : cette brutalité est traduite par sa précipitation mentionnée dans les didascalies : « fait irruption » il recourt par ailleurs à des phrases courtes, en début de tirade, qui traduisent une certaine excitation.. Ses cris, mentionnés par les didascalies évoquent son ffolement et opèrent comme de roulements de tambour : ils sont annonciateurs d’une catastrophe et ils conditionnent les personnages et le public.

Ce dernier sait depuis le prologue que ce personnage est l’ange annonciateur de la mort ainsi que le rappelle ici l’expression « terrible nouvelle La mort domine d’ailleurs sa tirade. Les termes comme « jeter… dans son trou 9/ « profondeurs du trou y/ « tombeau »/ « la tombe »/ « pendre n/ « épée appartenant au champ lexical de la mort l’attestent et entretiennent un climat tragique.

Contrairement à Créon qui a recourt à des euphémismes comme ? reposés » ou « ils ont fini », le messager s’appuie sur des images crues pour signifier la mort : « pendue »/ « se plonge l’épée dans le ventre » ou encore l’hyperbole « immense flaque rouge Il s’agit pour lui de signifier la situation dans toute son horreur. Il cherche à compenser le fait que le public n’a pas vu la scène. Cette horreur est également donnée à entendre par le jeu des sonorités : allitération en R.

B – Le messager est l’ouvrier de la résolution : Par son récit il permet l’accomplissement du dénouement : il est l’ouvrier de la résolution : signifie la mort du couple héroïque. Il assure donc la résolution tragique de la pièce : Créon va rester enfermé dans une solitude totale. Il rapporte la rupture d’Hémon et de son père : c’est avec violence que le fils se détache du père : symbole du crachat qui signifie un reniement, un mépris total renchéri ici par le regard. Il développe aussi la douleur de Créon.

Sa douleur est traduite notamment par les injonctives « Enlevez les pierres » ou une expression comme « hurle soudain comme un fou Mais elle peut aussi expliquer l’aide qu’il apporte aux esclaves. Ce messager permet ainsi le lien entre le prologue et le énouement . Antigone dans son trou fait écho au fait qu’Antigone, au bal, est « dans son coin ». Ce trou signifie l’enfermement du personnage tragique, ce que renchérit la répétition du mot pierre. Il – un récit dramatique : Mais force est de constater que ce récit redonne vie aux événements.

II s’agit de dramatiser l’invisible, le non présentable. A – Le recours à l’hypotypose . Le chœur, par ses deux interrogatives, invite le messager à faire son récit. Il procède alors à une analepse pour rapporter le passé immédiat. on note la présence des temps du passé « on venait de eter » mais surtout du présent de narration et des participes présents qui actualisent le récit, le rapprochent du spectateur Le récit a ici pour fonction de donner à voir, de spectaculariser ce qui est interdit de scène.

Pour éviter que ce récit ne soit tr donner à voir, de spectaculariser ce qui est interdit de scène. Pour éviter que ce récit ne soit trop statique Anouilh recourt, comme nombre de dramaturges avant lui, au procédé de l’hypotypose : figure qui fait la description d’une chose ou d’un événement de façon animée et vivante (comme s’il la mettait devant les yeux du ublic). Ceci dynamise le récit.

Pour ce faire il s’appuie sur le présent de narration mais aussi : verbes de perception comme entendent/ écoute/ regardent verbes d’action : saignent/ bougent/ se glisse/ descendre/ cracher les paroles rapportées au discours direct pour signifier les ordres de Créon le messager insiste particulièrement sur les bruits comme s’il voulait les faire résonner sur la scène importance accordée aux 5 sens : vue avec les couleurs (les fils + la flaque rouge)/ ouïe avec les plaintes et les gémissements/ le mouvement avec les pierres que l’on roule/ le toucher avec ’embrassade ou encore le crachat.

Le récit comprend aussi des rebondissements : coup de théâtre : « ce n’est pas la voix d’Antigone L’aposiopèse après le terme trou souligne ce rebondissement, ménage un effet de suspense tragique. B – Accalmie et libération de la scène Force est de constater que cette scène repose sur un certain nombre de contrastes : folie et désespoir de Créon hors-scène / calme apparent sur scène évocation de la mort/ images des amants endormis registres tragique et pathétique / lyrisme.

La dimension lyrique clôt la scène avec l’image des deux amants qui ne peuvent f PAGF lyrisme. La dimension Yrique clôt la scène avec l’image des deux amants qui ne peuvent finalement s’aimer et s’unir que dans la mort. Cette image signifie la réalisation de ce qui était annoncé dans le Prologue p 10 « Il ne savait pas qu’il ne devait jamais exister de mari d’Antigone que ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir b. Elle constitue aussi un écho à l’image des amants présente dans la 1 ère intervention du chœur p 53.

L’amour est finalement plus fort que la loi de Créon puisqu’au sacrifice d’Antigone, répond celui d’Hémon qui préfère mourir par mour pour elle qu’obéir au roi et au père (symbole du crachat). Ces amants sont comme purifiés désormais : l’expression « Ils sont lavés » qui s’oppose au groupe « l’embrassant dans une immense flaque de sang signifie cette purification. Cette pureté est soulignée par les références à renfance « comme un collier d’enfant » ou « il n’a jamais tant ressemblé au petit garçon La pureté prend ici la forme d’un désir absolu.

La famille d’Antigone est souillée par la faute originelle d’ Œdipe et la jeune fille éprouve un besoin de perfection. L’enfance est un refuge contre la médiocrité et la laideur du monde des adultes. Avec cette purification du couple Antigone/ Hémon la catharsis a pris place sur la scène même. Libération accalmie : « maintenant reposés ils sont [… ]si calmes. Conclusion : une résolution tragique une hypotypose qui permet de donner vie au hors-scène. La dramatisation d’une catharsis originale Questions : J.

Anouilh s’inspire de quel autre dra J. Anouilh s’inspire de quel autre dramaturge pour écrire sa pièce ? L’Antigone de Jean Anouilh est inspirée du mythe antique, en rupture avec la tradition de la tragédie grecque. « L’Antigone de Sophocle. (tragique grec : Œdipe-roi autre : Euripide Eschyle Aristote) Sous quelle période est écrite cette pièce de J. Anouilh ? – représentée pour la première fois au théâtre de l’Atelier à Paris le 4 février 1944, durant l’Occupation allemande.

Donnez-moi une autre tragédie où le récit de la mort d’un personnage est raconté par un autre personnage. Phèdre, Racine : Théramène, le gouverneur d’Hippolyte qui raconte sa mort causée par un monstre marin. Pour quelle raison Anouilh ne montre pas sur scène la mort des deux amants ? -Règles de bienséance établie au 17ème siècle. Quel est le champ lexical qui domine le passage ? Celui de la mort. Expliquer le mythe d’Œdipe. Définir ce qu’est une tragédie – la tragédie est un genre théâtral dont l’origine remonte au théâtre grec antique.

On l’oppose à la comédie au contraire de laquelle elle met en scène des personnages de rangs élevés et se dénoue très souvent par la mort d’un ou de plusieurs personnages . Des personnages de rang noble sont impuissants face aux forces supérieures (des dieux le plus souvent) qui les manipulent. L’enchaînement des événements et le dénouement nécessairement dramatique relèvent dune fatalité implacable, qui peut sembler injuste.