Citations

essay B

Début de la première lettre que nous laisse La Fontaine, âgé alors de 35 ans, datée du 16 février 1656. De nouveau à son oncle, A Reims, ce 19 août 1658 : « Je vous renvoie le calcul de ma s?Ur, bien différent du mien. La différence vient de ce que, dans le mémoire des quittances que vous m’avez envoyées, il y en a une de 400 livres, du 2 septembre 1 656, dont il n’est point fait mention dans le mémoire de ma s?Ur ; et peut-être impute-t-elle cela sur les arrérages qui précèdent la dernière quittance de 57, dont je vous ai envoyé copie »….

Liquidation, vente, succession, transformation de propriétés foncières en argent, les premières lettres de La Fontaine, si on les donnait toutes, Citations premier boy arçons pâque 23, 2009 | 14 pages mémoire de ma s?Ur ; et peut-être ?impute-t-elle cela sur swaps toi vie nixe page toutes, lasseraient, mais elles prouvent au moins que leur auteur connaissait l’art des transactions, les valeurs des monnaies, diverses en France au suivisme siècle, et qu’il savait écrire d’argent.

Le « bonhomme » n’était pas si naïf qu’on pu, ou qu’il a pu, le laisser croire. Dans ses lettres, cet héritier d’une jolie fortune, provinciale, terrienne, maître des Eaux et Forêts à chateaubriand, ne laissait rien deviner u poète qu’il deviendrait, et qu’il n’était pas encore à 35 ans, l’écrivain n’étant né qu’autour de la quarantième année de l’homme La Fontaine. Celui-ci mettait parfois sa plume, vérificatrice, au service des besoins de ses compatriotes.

ces ainsi qu’en 1660, comme les habitants de Château-théière voulaient refaire un pont sur la Marne, il composa une ballade visant à leur procurer quelque argent : « Or d’en avoir c’est la difficulté ; La ville en est dès longtemps dégarnie : qu’ ferait-on ? Vice n’est pauvreté. Mais cependant, si l’on n’ remédie, Chaussée et pont s’en vont à la voirie. Depuis dix ans, nous ne savons comment, La Marne fait des siennes tellement Le Dépositaire infidèle, EX, 1. Que c’est pitié de la voir en colère.

Pour s’opposer à son débordement, L’argent sur tout est chose nécessaire ». Envoi Pour ce vous plaise ordonner promptement Nous être fait du fonds suffisamment ; Car vous savez, Seigneur, qu’en toute affaire, Procès, négoce, hymen ou bâtiment, L ; Car vous savez, Seigneur, qu’en toute affaire, Procès, négoce, hymen ou bâtiment, L’argent sur tout est chose nécessaires. » La Fontaine destinait cette Ballade au sursautaient des Finances, évoquée, son protecteur square 1661.

En lui, il voyait un modèle de bon dominant, créatif, ouvert au monde, à ses mouvements, quelque peu baroque, et, sans doute, génie financier, un homme sachant réunir sans violence des fortunes et les injecter dans des entreprises utiles. C’est ainsi que évoquée avait fourni à mazagran les moyens de sa politique, le tout sans entasser. Après son arrestation, les juges du Roi s’aperçurent d’ailleurs qu’il était infiniment moins riche qu’il n’ paraissait, et même, tout compte fait, fort dépourvu.

évoquée attirait l’argent en donnant le sentiment d’en avoir et, surtout, d’en pouvoir avoir. Il suscitait le crédit en multipliant les signes de richesse, en faisant le paon, en construisant, par exemple, Vaux, « cette maison magnifique, avec ses accompagnements et ses jardins. » C’était un grand animateur de circulation monétaires parce qu’il mettait l’argent en spectacle et le savait significatif bien au delà de son strict signifié monétaire.

De ce point de vue, il se souciait moins d’orthodoxie financière que son rival colvert, inquiet des comptes exacts et des réserves, préférant aux magies de la Finance le commerce des épices réels. Cette différence no rit leur différend élitiste, et de la Finance le commerce des épices réels. Cette différence nourrit leur différend politique, et si lois SUIVI, en 1661, préféra colvert, La Fontaine défendit toujours évoquée, qu’il appelait erroné, du nom du puissant fleuve de série, avec écho de l’or.

évoquée, loin d’être un homme trésor, était homme des richesses qui coulent comme un fleuve. Rien d’étonnant à ce que La Fontaine, dont le hasard avait si bien inventé le nom, l’interpelle pour aider construire un moyen de passage sur l’eau, un pont, grâce une ballade, au refrain bien frappé : « L’argent sur tout est ose nécessaire ». De la nécessité de l’argent, le futur fabuliste n’ignorait rien.

Ses premières lettres montrent l’attention qu’il y portait, mais aussi son désir d’employer les liquidités pour réduire les pesantes nécessités. L’argent, tout comme l’art sans doute, était pour lui, si l’on veut bien paraphraser malaria, un « anti-destin ». AI travailla donc transformer ses biens fonciers en liquidités pour se libérer du monde provincial, de sa famille, du mariage, des nécessités qui le gênaient, et dont il ne cessa, à mesure qu’il écrivait, de s’éloigner.

L’argent lui permettait la billet, les circulation entre Paris et Château théière, la vie «à sa fantaisie », dépensière, vraiment sans grands remords, tant il admet, comme certain riche de ses Fables qua’ «On ne sait d’homme nécessaire/ Que celui dont le luxe épandre beaucoup de bien », de ses Fables qua’ «On ne sait d’homme nécessaire/ Que celui dont le luxe épandre beaucoup de bien », et dont le « plaisir occupe l’artisan, le vendeur, celui qui fait la jupe,/ Et celle qui la portée La Fontaine fut Cigale.

Ses biographes soulignent qu’il termina sa vie pauvrement, obligé de compter sur les jetons de l’Académie française et ‘hospitalité de riches dames, comme madame de La Sablière. Sa fortune, transformée en argent, avait fondu et les revenus de ses livres disparu. On suppose qu’il dépensa beaucoup au jeu, dont le thème tourne dans les Fables, et avec les filles, dont il apprit, selon ses Contes, 23 ?ouvres diverses, La Pléiade, p. 507-508. Le Songe de Vaux, ?ouvres diverses, Pléiade, p. 82 4 L’avantage de la science, VIA, 19. Lui n’est guère au monde « d’amour sans payer », et qua’ « en amour comme en guerre,/ on ne doit plaindre un métal qui fait tout ». C’est d’abord pour écrire cependant que l’argent était «chose nécessaire ». Collé aux terres de Champagne, aux soucis des Eaux et Forêts, aux étouffements de Province, La Fontaine n’écrivait pas « à sa fantaisie ». L’argent lui procura les distances qui permettent une écriture libre, souple, qui « plie et ne rompt pas ». Ainsi commença-t-il vraiment son ouvre quand, après la mort de son père, il liquida largement ses biens.

Simultanément, il chercha les lieux où la Fortune « distribuait ses grâces », ces lieux où la présence distribuait ses grâces », ces lieux où la présence de l’argent autorise les rencontres, les occasions, les échanges. La Cour de Vaux fut, pour la Fontaine, ce lieu. AI y demanda au sursautaient une pension poétique en échange de ses vers, et plusieurs de ses textes sont consacrés à ce commerce des mots contre la monnaie, car les mots du poète sont aussi indispensables au Financier, que son argent est au poète nécessaire. Étrange nécessité.

La Fontaine souhaite en effet écrire pour vivre un monde hors souci d’argent, et donc ne plus écrire d’argent. Le poème est une échappée belle par rapport aux lettres d’affaires. Adonnais – premier texte important de La Fontaine – traduit son désir bucolique de fuir les hommes de finance, aux bords de quelque onde secrète, avec une Vénus, en entremêlant « les transparents replis du cristal vagabond ». «Jours devenus moments, moments filés de soie, Agréables soupirs, pleurs enfants de la joie, V?AUX, serments et regards, transports, ravissements, Mélange dont se fait le bonheur des amants… Désirer devenir poète, pour la Fontaine, c’était désirer évoquer ces moments parfaits, en ces lieux écartés, proches du songe, et l’écriture littéraire même lui paraissait un moyen de jouir selon son rêve, comme la Laitière au pot au lait, mais sans danger d’être renversé par « quelque accidenté ». Une de ses plus fortes « tentait engager d’être renversé par « quelque accidenté Une de ses plus fortes « tentations selon l’expression de girafeaux, était la poésie lyrique, ce grand genre éloigné de toute représentation de l’argent. En littérature, on le sait, les grands genres représentent fort peu l’argent.

Selon la hiérarchie classique des genres, la valeur est inversement proportionnelle à l’abondance de ses représentations. Écus et pistolet ne sonnent pas dans la tragédie. L’épopée n’est pas monétaire. La poésie lyrique fait fi des ducaux et des traites. Tout au contraire, la comédie, même grande, met en scène cassettes, pistolet, t héritages. L’Avare, tartufe, Le Malade imaginaire montrent maintes scènes d’argent. Dôme jean finit par l’appel de signaleras : « Mes gages, mes gages ». Depuis plante et aristocrate, la comédie, de la plus haute à la plus triviale, a partie liée avec l’argent.

Quant, au roman, il abonde en représentations des circulation monétaires. C’est évident chez balança, mais dès Le Roman bourgeois de fruitière, ou dans Le Roman comique de escadron, les personnages comptent et recomptent les écus. Or, ce n’est pas de ce type de roman, qui connaîtra une immense fortune au cours de l’histoire littéraire, dont rêve La Fontaine, grand lecteur de l’astre, et auteur de Psyché, dont le titre seul évoque une échappée belle hors des terres de finance. Il sait trop que l’argent est associé, dans notre littérature, au bas belle hors des terres de finance.

AI sait trop que l’argent est associé, dans notre littérature, au bas, au commun, voire au vu gare, et qu’il est volontiers lié au bas corporel. L’argent dégoûte le lyrisme. AI souillé le chant, et La Fontaine rêve de chanter, comme la Cigale, et de faire maintes et maints « passages » comme le sévérité. L’auteur des Fables se veut initialement lyrique. Même s’il sait, home en témoignent plusieurs fables, la beauté des noms des espèces monétaires, il aspire aux grands genres qui ne représentent pas l’argent, et il n’ renoncera pas, même sur le tard, comme en 56 Le Faucon, Contes et Nouvelles, il.

L’Homme qui court après la Fortune et l’Homme qui l’attend dans son lit, VIA, 11. 7 Adonnais, ?ouvres diverses, p. 8. 8 La Laitière et le Pot au lait, VIA, 9. Témoignent la tentative, avortée, d’écriture d’une Tragédie, et divers essais, peu convaincants, d’opéras ou de textes lyriques. L’?ouvre accomplie et réussie par La Fontaine, qui se construisit contre son V?U premier et persistant, est, huant à elle, très abondante en représentations de l’argent, en réflexions sur sa nature, ses effets, son usage, ses images.

Dès la première fable -La Cigale et la Fourmi – il est question d’ « intérêt » et de « principal ». Deux fables plus loin, voici un mulet qui transporte « l’argent de la gabelle ». Ailleurs, la Laitière rêve d’employer l’argent de son lait. Ailleurs encore, u gabelle Ailleurs, la Laitière rêve d’employer l’argent de son lait. Ailleurs encore, un Singe jette force ducaux à la mer, et, partout, des hommes courent après la Fortune. Quant aux Contes, ils nous apprennent que «la clef du offre-fort et des c?ors, c’est la même ».

L’argent, sans en être le thème essentiel, court tout au long de l’?ouvre. La Fontaine comprit assez tard où allait son talent. AI fallut la chute de évoquée, l’appréhension lucide des réalités des relations de pouvoir, l’échec relatif de ses premières tentatives littéraires, le succès de quelques textes plaisants, circulant de main en main dans les salons, pour qu’il sente sa verve de narrateur, devine les perspectives qu’offrait l’entreprise des Fables et des Contes, c’est-à-dire l’écriture d’une «ample comédie à cent actes divers,/ et dont la scène est l’universel ».