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DU AUX IDEES Texte avec plan des idées JEAN-PAUL SARTRE L’écrivain engagé Jean-Paul Sartre définit ainsi sa conception de l’écrivain engagé : « je dirai qu ‘un écrivain est engagé lorsqu’il tâche à prendre la conscience la plus lucide et la plus entière d’être embarqué, c’est-à-dire lorsqu’il fait passer pour lui et pour les autres l’engagement de la spontanéité immédiate au réfléchi » (Situations I 10 15 20 25 30 or 14 Sni* to View Tout écrit possède un sens, même si ce sens est fort loin de celui que l’auteur avait rêvé d’y mettre.

Pour ous, en effet, l’écrivain n’est ni Vestale, ni Ariel : il est « dans le coup quoi qu’il fasse, marqué, compromis, jusque dans sa plus lointaine retraite. Si, à de certaines époques, il emploie son art ? forger des d’ordre, un commerce prospère, des coupons à toucher régulièrement ? II faut peu d’années pour qu’un livre devienne un fait social qu’on interroge comme une institution ou qu’on fait comme une chose dans les statistiques ; il faut peu de recul pour qu’il se confonde avec l’ameublement d’une époque, avec ses habits, ses chapeaux, ses moyens de transport et son alimentation.

L’historien dira e nous : Ils mangeaient ici, ils lisaient cela, ils se vêtaient ainsi Les premiers chemins de fer, le choléra, la révolte des canuts, les romans de Balzac, l’essor de l’industrie concourent également ? caractériser la Monarchie de Juillet. Tout cela, on l’a dit et répété, depuis Hegel : nous voulons en tirer les conclusions pratiques. Puisque l’écrivain nia aucun moyen de s’évader, nous voulons qu’il embrasse étroitement son époque ; elle est sa chance unique ; elle s’est faite pour lui et il est fait pour elle.

On regrette l’indifférence de Balzac devant les journées de 1848, l’incompréhension peurée de Flaubert en face de la Commune ; on les regrette pour eux : il y a là quelque chose qu’ils ont manqué pour toujours. Nous ne voulons rien manquer de notre temps : peut-être en est-il de plus beaux, mais c’est le nôtre ; nous n’avons que cette vie à vivre, au milieu de cette guerre, de cette révolution peut-être. Qu’an n’aille pas conclure de là que nous prêchions une sorte de populisme : c’est tout le contraire.

Le populisme est 12 là que nous populisme est un enfant de vieux, le triste rejeton des derniers réalistes ; c’est encore un essai pour tirer son épingle du jeu. Nous sommes convaincus, au contraire, qu’on ne peut pas tirer son épingle du jeu. Serions-nous muets et cois comme des cailloux, notre passivité même serait une action. Celui qui consacrerait sa vie à faire des romans sur les Hittites, son abstention serait par elle-même une prise de position. Cécrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements.

Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. Ce n’était pas leur affaire, dira-t-on. Mais le procès de Calas, était ce l’affaire de Voltaire ? La condamnation de Dreyfus, était-ce l’affaire de Zola ? L ‘administration du Congo, était-ce l’affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs, en une circonstance particulière de sa vie, a mesuré sa responsabilité d’écrivain.

L’occupation nous a appris la nôtre. Puisque nous agissons sur notre temps par notre existence même, nous décidons que cette action sera volontaire. Encore faut-il préciser : il n’est pas rare qu’un ecnvaln se soucle, pour sa 35 40 modeste part, de préparer l’avenir. Mais il y a un futur vague et onceptuel qul concerne l’humanlté entière et sur lequel nous n’avons pas de lumières futur vague et conceptuel qui concerne l’humanité entière et sur lequel nous n’avons pas de lumières : l’histoire aura-t-elle une fin ?

Le soleil s’éteindra-t-il ? Quelle sera la condition de l’homme dans le régime socialiste de l’an 3000 ? Nous laissons ces rêveries aux romanciers d’anticipation ; c’est l’avenir de notre époque qui doit faire l’objet de nos soins, un avenir limité qui sien distingue à peine — car une epoque, comme un homme, c’est d’abord un avenir. Il est fait e ses travaux en cours, de ses entreprises, de ses projets à plus ou moins long terme, de ses révoltes, de ses combats, de ses espoirs : quand finira la guerre ?

Comment rééquipera-t-on le pays ? comment aménagera-t-on les relations internationales ? que seront les réformes sociales ? les forces de la réaction triompheront-elles ? y aura-t-il une révolution et que sera-t-elle ? Cet avenir nous le faisons nôtre, nous ne voulons point en avoir d’autre. (± 770 mots) Situations II, 1948 (O Éditions Gallimard). (in : Thèmes & Textes, BEP 2, @ 1983) v Vocables la conception lucide ompromis les bibelots 2 n’existe pas encore en réalité) comprendre qqch. Titre, date, texte d’introduction Importance du titre : „L’écrivain engagé » Sartre parle de la littérature (de récrivain) et de (la nécessité de) l’engagement engage: au service d’une cause engagement: acte ou attitude de l’intellectuel qui, prenant conscience de son appartenance à la société et au monde de son temps, renonce à une position de simple spectateur et met sa pensée ou son art au service d’une cause a Importance de la date : 1948 texte écrit à l’aube de la 2e Guerre Mondiale qui, justement ? ause de ses horreurs, avait ranlmé la discussion sur l’importance de l’engagement des écrivains et le refus du silence complice Importance du texte d’introduction: , Je dirai qu’un écrivain est engagé lorsqu »l tâche à prendre la conscience la plus lucide et la plus entière d’être embarqué, c’est-à-dire lorsqu’il fait passer pou lui et pour les autres l’engagement de la spontanéité au réfléchi ». Selon Sartre, l’écrivain doit comprendre qu’il fait partie du monde, que sa vie est en somme un voyage sur un bateau qu’il ne eut as quitter. Ce fait, l’écrivain doit le co clairement. Et avec PAGF d’important auquel il a justement dû réfléchir. Ou pour prendre l’image du bateau: s’il y a une tempête, il ne doit pas faire n’importe quoi, mais bien réfléchir à ce qui pourra effectivement sortir indemne l’équipage de cette situation. a Difficulté de ce texte: Il n’y a pas de paragraphes permettant de dégager une première structure du texte. v Idées du texte 1.

L’écrivain est «dans le coup» (1-3) Toute oeuvre a une signification, même si les interprétations qu’on lui donne ne sont pas toujours nécessairement celles qu’un auteur avait voulu mettre dans son texte sous-entendu: un écrivain devrait donc tâcher d’écrire de telle façon qu’on comprenne clairement ses intentions et éviter dès le départ qu’on le comprenne de travers) a Un écrivain n’est ni une femme chaste (Vestale) qu’on n’a pas le droit de toucher, ni un esprit (Ariel) qui plane au-dessus de la réalité Au contraire: il fait partie intégrale de son monde et de son époque, et quoi qu’il fasse, il est impliqué, exposé et ne peut pas se soustraire à ses responsabilités (retraite) L’écrivain est «dans le coup», quoi qu’il fasse, marqué, compromis, jusque dans sa plus lointaine retraite. (lignes 2-3) . Que penser de l’écrivain non-engagé? (3-9) Pour Sartre, l’écrivain qui ne s’engage pas est un forgeron de bibelots d’inanité sonore, c’est-à-dire quelqu’un qui crée des textes, poétiques peut-être, mais sans valeu . @ Mais même ce refus d’e textes, poétiques peut-être, mais sans valeur. a Mais même ce refus d’engagement est signe de quelque chose: a) ou bien la littérature ou même la société de son époque est en crise b) ou bien les classes dirigeantes (les classes riches) ont égaré le poète et l’ont attiré vers une vie de luxe, de crainte qu’il ne se rallie aux forces révolutionnaires

Exemple négatif: FLAUBERT Il a certes marqué son mecontentement de la bourgeoisie de son époque, mais il a pourtant vécu dans le confort et la prospérité, grâce justement à cette bourgeoisie; en somme c’était un hypocrite et parasite aux yeux de Sartre 3. e livre, un fait social (9-15) a un livre n’est pas une banalité qui s’oublie. LJn livre, au contraire, est un fait social qui caractérise aussi bien une époque que les vêtements qu’on portait, les aliments qu’on mangeait, les ventions techniques qu’on faisait et les événements politlques qui eurent lieu à un moment donné par conséquent un livre sera analysé de la même façon qu’on analyse les coutumes, les réalisations et les événements d’une epoque Il faut peu d’années pour qu’un livre devienne un fait social qu’on interroge comme une institution ou qu’on fait entrer comme une chose dans les statistiques. (lignes 9-11) 4. écrivain doit embrasser étroitement son époque (15-21) a L’écrivain ne peut pas échapper à son époque (toute tentative serait vaine et illusoire); il en fait partie définitivement Alors il faut 7 2 époque (toute tentative serait vaine et illusoire); il en fait Alors il faut qu’il essaie de la comprendre aussi bien et aussi complètement que possible (c’est ça la responsabilité particulière de l’écrivain) Son époque s’est faite pour lui et il est fait pour elle. (ligne 17) Exemples négatifs: BALZAC et FLAUBERT Balzac a fermé les yeux sur les révoltes de 1848. Flaubert s’est distancié des horreurs de la Commune. Ce faisant ils ont raté une occasion unique de s’engager et ont manqué à leur responsabilité d’auteurs.

Sartre ne veut rien manquer de son époque. Même si elle est loin d’être la mellleure (nous sommes en 1948, à faube de la 2e Guerre Mondiale), il faut se rendre compte que c’est pourtant la seule qu’il ait (il n’y a pas dautre époque à sa disposition). 5. Non au populisme (21-24) a Face aux horreurs (d’une guerre par exemple), il ne faut pas faire dans le populisme, c’est-à-dire faire comme si on était l’ami des défavorisés et des victimes et pourtant continuer à vivre dans le confort, sans rlsquer sa peau (cf. Balzac, Flaubert, Goncourt). Ce serait une méthode trop facile pour calmer sa mauvaise conscience. Ce serait un engagement qui ne coûte rien. 6.

Non au silence (24-30) a Et l’écrivain qui se tait pour éviter de se compromettre se ompromet pourtant. Car, même en se taisant, il agit. Serlons-nous muets et cois comme des cailloux, notre passivité même serait une action. ( Serions-nous muets et cois comme des cailloux, notre passivité action. (lignes 24-25) C’est peut-être difficile de comprendre cette idée, mais essayez de suivre les réflexions suivantes: Quoi que l’écrivain fasse, et même s’il ne fait rien (s’il se tait, s’il refuse de prendre position), cela est une action, car c’est également un choix délibéré qui a ses conséquences. Conséquences qui seraient différentes, si l’écrivain faisait un autre choix. Donc Pécrivain n’est jamais une unité neutre.

Toute action (même l’Inaction) entraîne une certaine réaction 4 @ Tout choix (et même le refus d’un choix) a des conséquences. Même si un écrivain refuse de prendre position, il prend une certaine position (qui justement est celle de ne pas en prendre). Avez-vous compris??? Non? Alors prenons un exemple banal: un vote pour ou contre XY On crolt Importants et déclsifs les gens qui dans un tel cas votent clairement pour ou clairement contre XY, et on a tendance à croire que ceux qui s’abstiennent (qui refusent de prendre position) sont comme invisibles, inexistants. Or c’est faux, car même en s’abstenant, ils prennent également position. Ils prennent en somme une 3 e sorte de position (la position de ne pas prendre position).

Et ce choix de leur part a également des conséquences, et au même niveau que les votes précis en faveur ou en défaveur de XY, car en fln de compte ce sont les 3 positions (et non seulement 2) qu ou en défaveur de KY, car en fin de compte ce sont les 3 positions (et non seulement 2) qui décident de l’issu du vote L’écrivain est en situation dans son époque: chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. (lignes 26Q7) Le silence d’un écrivain n’est donc pas neutre, invisible, inexistant. II n’est même pas silencieux a Au contraire: ce silence parle et est lourd de conséquences Exemples négatifs: FLAUBERT et GONCOURT Sartre condamne Flaubert et Goncourt d’être, par leur silence (c’est-à-dire par leur refus de prendre position) aussi responsables des répressions après la Commune que les hommes politiques qui les ont initiées. Le silence de ces écrivains a également eu des conséquences, en somme de rendre possibles ces répressions.

Autre exemple: Les tortionnaires nazis ont tué des millions de gens. Mais ceux ui se sont tus face à ces horreurs sont également responsables, parce que leur silence a rendu possibles ces atrocités. Le véritable écrivain ne doit pas garder le silence. Au contraire, il doit s’engager, c’est-à-dire crier, même si le problème auquel il s’attaque ne semble pas être son affaire Exemples positifs: Voltaire et le procès de Calas, Zola et Paffaire Dreyfus, Gide et l’administration du Congo. 7. L’écrivain doit assumer sa responsabilité et s’engager (30-43) Chaque écrivain doit mesurer sa responsabilité, et cette responsabilité, il la trouve dans son époque (cf. les exemples de