BMW

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Professeur Morad SBITI Marketing International BMW COMMENT BMW A INVENTE LA VOITURE HIGH-TECH Par François CERBELAUD, LE FIGARO Entreprises, le 21 janvier 2002 org Sni* to View La nouvelle série 7 concentre 700 fonctions pour la conduite et le confort. Une richesse telle qu’il a fallu simplifier pour ne pas en faire un handicap. LE PROBLEME: Différencier la no uvelle génération des voitures BMW n’avait d’autre choix que de se démarquer.

Alors que ses compétiteurs tablent sur le raffinement Oaguar), le confort (Mercedes), les performances (Audi) ou le rapport qualité prix (Lexus), le constructeur munichois a fait, pour sa part, le ari de la technologie : répondant à une demande de la clientèle, la nouvelle berline dispose de tout ce qui se fait de mieux en matière d’équipements électroniques. L’effort a récemment été salué par un rapport du cabinet de consultants Mercer Management et de la Hypovereinsbank, qui estiment que la Série 7 préfigure l’avenir de l’automobile.

Page 1 sur 5 professeur Morad SBITI Simplifier au maximum les commandes Ce pari technologique a permis d’améliorer plusieurs dispositifs existants, tels que le régulateur de vitesse. Le conducteur peut prérégler huit allures différentes, ce qui constitue une première. Mais le système peut également être placé en mode  » actif  » et ajuster automatiquement… la distance de la voiture par rapport ? celle qui précède, imposant une distance minimale, choisie selon trois paliers possibles.

Ily a aussi des nouveautés totalement inédites, comme la visualisation des obstacles éventuels situés devant et derrière la voiture. Très utile quand on veut faire un créneau, cet afflchage, relié à un signal acoustique, indique au tableau de bord la proximité de ces obstacles. Les télécommunications sont intégrées. Un téléphone portable est installé dans la console centrale : il uffit d’y placer sa carte SI er. On peut al PAG » rif q suffit dy placer sa carte SIM pour l’activer.

On peut alors parler en  » mains libres  » ou se servir d’un combiné sans fil qui fonctionne dans un rayon de dix mètres autour de la voiture. Internet n’a pas été oublié, avec une panoplie de services fournis par le  » portail Internet  » de  » BMW Assist  » : e- mail, visualisation de la position vue d’avion, visite virtuelle en images des villes traversées (en Allemagne), annuaires, informations, cours de Bourse, etc. Restait toutefois ? domestiquer cette richesse de fonctions, pour en faire un argument de vente.

Le risque en effet était rand, que l’abondance ne se tradulse par une multiplication des commandes et de cadrans de contrôle. Depuis un quart de siècle, les voitures équipées du dernier cri en matière d’aide à la conduite, de confort ou d’agrément des passagers voient le nombre de dispositifs de commande (boutons, leviers, manettes) et de contrôle (voyants, indicateurs, écrans) augmenter constamment, car aux classiques instruments s’ajoutent par exemple la climatisation et l’aide à la navigation.

Si l’on prend l’exemple des hauts de gamme de BMW justement, le nombre de ces dispositifs est passé de 37 en 1975 à 81 en 1976 et à plus de 00 à partir de 1986.  » Aujourd’hui, jusqu’à 700 fonctions de commande peuvent être réalisées i’, calculet-on dans les bureaux d’études. Le résultat de cette inflation ? Des tableaux de bord de plus en plus compliqués à concevoir pour les ingénieurs et de plus en plus complexes à utiliser pour les plus automobilistes. BMW Trois niveaux de fonctions Pour sortir de cette impasse, BMW a cherché autre chose. En 1996 le constructeur munichois lança le projet  » Theme Carrier for New Interiors  » L’idée était qu’il fallait augmenter l’interactivité entre l’homme et la machine pour pouvoir gérer le nombre croissant de onctions « , explique Hermann Künzner, le directeur en charge du développement de ce projet Pour y parvenir, le constructeur a suivi une méthode rigoureuse. D’abord, BMW a fait le tri entre les différentes fonctions.

Une première catégorie a été isolée, celle des dispositifs essentiels à la conduite et à la sécurité : direction, éclairage, etc. Ces dispositifs ont été regroupés tout près du conducteur et, au maximum, sur le volant et autour. Jusqu’au sélecteur de la boîte page 2 sur 5 de vitesses ! Le traditionnel levier a disparu au profit d’une manette et quatre boutons sous le volant. Ainsi es deux mains du conducteur peuvent-elles rester en permanence sur le volant.

Deuxième niveau de fonctions celles qu’on peut être amené ? utiliser en roulant, comme éloignés du conducteur. Ces dispositifs se retrouvent par exemple sur la console centrale, sur la nouvelle Série 7 comme sur des modèles plus anciens. Restait le troisième niveau de commandes, celles dont le réglage, la sélection ou la mise en oeuvre se font normalement à l’arrêt, ma is que l’on peut parfois utiliser en roulant, comme les fonctions de navigation et qui, sans la technologie numérique, n’auraient jamais pu être concentrées à bord d’une voiture.

Elles représentent le véritable ajout de la nouvelle gamme. Et c’est pour simplifier au maximum leur utilisation que BMW a dû se montrer le plus innovant. Un bouton magique sur l’accoudoir central Les spécialistes de l’interface ont choisi de rassembler la plupart de ces commandes par un dispositif inventé au Japon, le  » Haptic Commander i’, un bouton de contrôle qui fonctionne comme une manette de jeu, dirigeant un curseur sur l’écran associé.

Encore fallait-il hiérarchiser les menus accessibles sur l’écran central. Les quatre premiers sont supposés être utilisés assez souvent : il s’agit des fonctlons liées à la ommunication, à l’aide à la navigation, au divertissement et à la climatisation. Les réglages sont accessibles en agissant sur le bouton central dans les directions les plus simples, en haut, en bas, vers la droite ou la ga uche. Ainsi peut-on s’en servir même en roulant, sans quitter la route des yeux.

Les essayeurs de BMW ont Jugé que les autres menus (données de bord, aide, configuration, assistance), moins fréquemment appelés, pouvaient être dirigés moins fréquemment appelés, pouvaient être dirigés en actionnant le bouton en diagonale. Certaines des fonctions proposées par ce système complètent elles des deux autres niveaux (répartition des volumes sonores, réglage fin de la climatisation), d’autres ne sont utilisables que par ce dispositif ; c’est le cas des systèmes qui aident à trouver son itinéraire, de la communication avec le centre d’assistance et du réglage des amortisseurs.

Implanter le bouton magique du  » Haptic Commander  » sur l’accoudoir central de la nouvelle voiture a donc résolu un grand nombre de problèmes. Mals aux premiers essais, les  » cobayes  » ont découvert un inconvénient majeur : cette commande s’inspirait davantage du monde informatique que de l’univers automobile. Notamment parce que, contrairement à un volant, elle ne renvoyait pas d’effort en cas de fausse manoeuvre. BMW a décidé de pallier même ce défaut en prévoyant un  » feedback sensoriel « .

Un moteur électrique intégré au bouton simule les réactions d’une commande  » normale par exemple, si on utilise le bouton pour modifier les réglages de la chaîne stéréo, un cran indique la position médiane de balance, et une résistance croissante indique que l’on s’approche des extrêmes. De même, si l’on sien sert pour régler la climatisation, le bouton offre une résistance plus forte pour augmenter la température que our la faire baisser !

La voiture ne parle pas encore français La même volonté de faciliter l’usage a été appliquée à la reconnaissance vo encore français reconnaissance vocale, qui double les autres commandes pour mettre en oeuvre 270 des 700 fonctlons. Le système est si perfectionné que l’on pourrait oublier l’ordre qu’il faut prononcer pour décrocher le téléphone mains libres… Les pannes de mémoire sont prévues : il suffit de demander le menu, dont les mots clés sont alors énoncés par la voix synthétique, et ainsi de suite pour chaque sous- menu. Cette reconnaissance vocale ne nécessite aucun apprentissage.

On regrettera simplement que, pour l’instant, elle ne soit pas disponible en France, la traduction n’étant page 3 sur 5 pas encore prête ; mais dès avril 2002, c’est promis : les francophones pourront, comme les germanophones et les anglophones, parler avec leur Série 7. Trop sophistiqué le système de commandes ? Certes, les clients devront apprendre à l’utiliser. Mais au final, le dispositif baptisé  » iDrive « , a en fait simplifié les choses : la nouvelle Série 7 ramène à 46 le nombre de dispositifs de commande et de contrôle, deux fois moins qu’auparavant. un bijou technique facturé au prix fort

Pour BMW, l’intérêt de l’iDrive se situe aussi au niveau du montage. Si l’installation de la fibre optique est plus délicate que celle des traditionnels câbles en cuivre qu’elle remplace, le nombre lus restreint de dispositifs de commande e s de contrôle simplifie *AGF 3 rif q systèmes de contrôle simplifie considérablement la tâche des ouvriers. L’ensemble des opérations de montage ayant par ailleurs fait l’objet d’énormes progrès, la nouvelle Série 7 est théoriquement livrable en douze jours seulement à compter de la commande, soit moitie moins que pour la génération précédente !

Le gain de temps se traduira par des économies… pour le constructeur de Munich tout au moins. Car l’ensemble des innovations mises en oeuvre auxquels s’ajoutent des moteurs et une boite de vitesses automatique à six vitesses inédits donne un argument pour facturer au prix fort. La Série 7 se vendra au minimum (avec le  » petit  » moteur de 3,6 itres) 74 590 euros (près de 500 000 francs). Mais même à ce prix, le modèle s’arrache ! Dès les premières semaines de commercialisation, les concessionnaires allemands ont reçu trop de commandes par rapport à la production.

En France, il y avait 200 exemplaires e la limousine high-tech à vendre entre la mi- novembre et la fin décembre : ils sont tous partis. Et malgré l’accueil mitigé réservé par la presse automobile à toutes ces innovations, le succès commercial encourage BMW à les généraliser à l’ensemble de sa gamme au fur et à mesure de la sortie des nouvelles versions : en 2003 pour la Série 5, en 2005 pour la Série 3 et en 2007 pour la X5.

Une demi -heure d’apprentissage Tout nouveau propriétaire d’une Série 7 devra prévoir, lorsqu’il ira prendre livraison de sa voiture, un délai supplémentaire d’environ une demi-heure po ur l’apprentissage du système iDrive. La complexit délai supplémentaire d’environ une demi-heure po ur La complexité nécessite une présentation en détail, de l’étendue de ses champs d’action et de ses possibilités. Un ensemble suffisamment complet pour que l’utilisateur oublie immédiatement les détails pratiques, qu’il redécouvrira seul par la suite.

Bien conscient que la plupart des clients seront loin de mettre à profit toutes les possibilités de l’iDrive, le constructeur table effectivement sur un apprentissage progressif, qui se fera au fur et à mesure des besoins de chacun. Page 4 sur 5 Cela ne devrait pas rebuter les acheteurs (cette  » initiation  » ayant ieu lors de la livraison, ils auront de toute façon déjà signé… ) ; et puis, qu’ils se rassurent : on peut conduire la voiture et en profiter vraiment sans entrer dans tous les méandres de l’iDrive.

BMW en chiffres BMW est un constructeur automobile indépendant détenteur de 3 marques (BMW, Mini et RollsRoyce). Son siège social est ? Munich (Allemagne). – CHIFFRE D’AFFAIRES : 35,4 milliards d’euros en 2000 (2,8 % de plus en un an), avec l’immatriculation de 834 519 voitures (4 10,5 et de 74 397 motos (+ 7,6 gt). Plus des deux tiers de la production sont vendus hors d’Allemagne. • BENEFICE NET : milliar 2000 (50 % de