Balzac la peau de chagrin
I. Une atmosphère fantastique 1. Le point de vue Le point de vue est ici interne, c’est-à-dire que le lecteur découvre la boutique à travers le regard de Raphaël. II s’agit donc d’une situation émotionnelle très intense, et d’un point de vue subjectif. Verbes de perception associés au personnage principal : « Il voyait « il ne l’avait entendu « il ouvrit les yeux »… etc. point de vue qui suit le mouvement de Raphaël avec un effet de rétrécissement : d’abord la boutique, ensuite l’antiquaire. Lieu qui met mal ? cabinet mystérieux », lui il tressaillit « Transition : La réalité ue Raphaël se trouv 2.
Le rêve S. wp next page du passé simple : « « il fut alors, malgré me lecteur peut penser N’ayant pas d’autre point de vue que celui de Raphaël, le lecteur peut penser qu’il s’agit simplement d’un rêve de la part du héros. Plusieurs éléments contribuent à cette idée Le temps de Paction : l’action se passe le soir, c’est-à-dire le moment privilégié du sommeil. On peut citer ici un passage hors texte qui précède immédiatement notre passage « La nuit, l’heure de mourir, était subitement venue. » Le passage s’ouvre et se clôt par une mention étonnante.
Au ébut : « II ferma les yeux » ; à la fin « au moment où il ouvrit les yeux Ce qui pourrait laisser croire que tout le passage se passe donc en songe. On note que pendant tout cet intervalle, il n’y a pas de verbes d’action qui impliqueraient R Raphaël dans l’action, comme s’il ne bougeait plus, comme s’il était endormi. On a aussi l’expression finale « après avoir été bercé » qui rappelle elle aussi un moment de sommeil. Verbes qui marquent l’incertitude dans les perceptions : « Il crut avoir entendu « semblait ».
Ils sont associés à des termes appartenant au champ lexical du rêve tels que « apparition mages fantasques « sommeil » « cauchemar « VIe somnambulique « hallucinations Y, « un spectacle étrange – Importance de tout ce qui est indistinct également. Transition : Tout contribue à nous faire croire que Raphaël est en train de rêver ce moment. L’univers dans lequel il entre semble d’autant plus irréel qu’on a l’impression qu’il entre en enfer. 3. L’image de l’enfer Lieu décrit de curieuse façon qui suggère les enfers. ? profondeurs d’un abîme » -> souligne l’idée d’une chute dans les entrailles de la Terre. Ceci est associé à l’obscurité des enfers avec « ténèbres mais ussi au feu avec « sphère rougeâtre et à l’isolement (« habitait une sphère étrangère au monde, et où il vivait seul Ce n’est pas un lieu accueillant mais qui au contraire gêne le personnage principal qui est heurté dans ses perceptions : « II tressaillit « un brûlant cauchemar « précipités « l’éblouissaient Nous verrons par ailleurs que si le lieu est comparable aux enfers, le maître des lieux est lui comparable au diable…
Transition : Raphaël au début du roman veut mourir. Son vœu semble sur le point d’être exaucé puisqu’il se trouve aux portes e l’enfer et rencontre un antiquaire pour le moins troublant. Il. Un antiquaire t 2 OF s aux portes de l’enfer et rencontre un antiquaire pour le moins troublant. Il. Un antiquaire troublant 1.
La mort personnifiée Plusieurs éléments suggèrent que ce personnage n’appartiendrait pas au monde des vivants mais à celui des morts Champ lexical du mort : « sarcophage « fantôme « apparition « ensevelissait le corps », comparaison « comme dans un vaste linceul », métaphore « son visage aurait paru suspendu dans les airs », « sa face froide » – Couleurs de la mort « blanc « noir ».
Ses cheveux sont « blancs mais son visage aussi. Il est également qualifié par l’adjectif qualificatif « pâle Ses joues sont « blêmes Il porte des vêtements noirs, symbole de la mort : « vêtu d’une robe en velours noir « une calotte en velours également noir – La vie a quitté son corps : « lèvres décolorées « bras décharné « yeux dénués » avec le préfixe « dé » qui marque l’absence de quelque chose qui autrefois était là.
CYautres termes suggèrent l’absence de vie : « sec et maigre », « étroit la comparaison « sans le bras décharné, qui ressemblait ? un bâton sur lequel on aurait posé une étoffe », l’insistance avec l’anaphore de l’adverbe d’intensité « si » dans l’expression « étaient si décolorées, si minces ». Transition : Tout dans ce personnage semble mort, et en même temps, le narrateur met l’accent sur des pointes de vie, sorties visiblement de la norme. 2. une description étrange Description tout en contra 3 S ie et la mort.
Décrit dans lequel persistent des bouts de vie qui dénote avec cette première description de moribond et donne l’impression d’une étonnante vitalité. Raphaël a ainsi l’impression au début d’être ppelé par « une voix terrible ». Il possède aussi « une finesse d’inquisiteur « ses yeux verts, pleins de je ne sais quelle malice « la force orgueilleuse », « le vieillard se tenait debout, immobile, inébranlable » « être bizarre « singulière jeunesse » = champ lexical de l’étrangeté. roposé comme un tableau, donc le narrateur commence la description par « figurez-vous », invitant ainsi le lecteur à s’imaginer le portrait à la fois étonnant et remarquable + comparaison avec le tableau de Gérard Dow « pouvaient faire croire à l’inconnu que Le Peseur d’Or de Gérard Dow était sorti de on cadre On a ainsi l’impression d’un être inanimé au départ, mais qui prend vie. Transition : A travers cette description faite de contrastes entre la vie et la mort, l’antiquaire incarne à maints égards un personnage diabolique. 3. n personnage diabolique Comparaison à Dieu pour la toute-puissance et l’omniscience : métaphore « d’un Dieu qui voit tout » et « une belle image du Père éternel », « une suprême puissance « la force orgueilleuse d’un homme qui a tout vu Description physique d’un personnage diabolique : « Méphistophélès », « un masque ricaneur », « les yeux verts « ne barbe grise et taillée en pointe Annonce une suite tragique : « cet homme devait avoir tué les joies terrestres « en broyant toutes les peines humaines sous un pouvoir immense double anaphore « sans jouissances parce qu’il n’avait plus d’ill 4 OF S humaines sous un pouvoir immense », double anaphore « sans jouissances parce qu’il n’avait plus d’illusions, sans douleur parce qu’il ne connaissait plus de plaisirs » avec la négation « ne… plus » qui montre qu’un jour il a appartenu au monde des vivants mais n’en fait plus partie. pour rappel, Lucifer était au départ un ange de lumière, le plus mportant même, qui a été déchu car il a refusé de suivre les commandements de Dieu qui demandait aux anges de s’abaisser à la hauteur des hommes pour les aider. Lucifer a refusé de s’abaisser ainsi, jugeant cela indigne de son statut. Indécision entre l’image de Dieu et celle du diable contribue à l’indécision propre au genre fantastique.
On la retrouve précisément dans la comparaison avec le peintre : « un peintre aurait, avec deux expressions différentes et en deux coups de pinceau, fait de cette figure une belle image du Père éternel ou le masque ricaneur de Méphistophélès. » Conclusion Ce passage du roman La peau de chagrin, de Honoré de Balzac, montre une rupture avec le début du roman. En effet, si jusque- là le lecteur se trouvait dans un roman réaliste, il plonge ici avec Raphaël dans un univers fantastique (Indétermination entre rêve et réalité) qui associe la boutique à l’enfer et l’antiquaire au diable. Cela annonce la suite du récit car à partir de ce moment-là, il n’y aura plus de retour vers le réalisme du début, dans la mesure où Raphaël va conclure un pacte avec le diable en acceptant d’échanger sa vie contre les promesses d’une peau de chagrin. S OF s