Affiche de la Cgt en 1920
Contexte historique La loi des 8 heures La limitation de la durée de la journée de travail à 8 heures constitue l’une des revendications majeures du monde du travail dès les années 1880. A partir de 1890, la manifestation internationale du 1 er Mai s’organise autour de cet objectif. Au sortir de la Grande Guerre, dans un climat marqué par une forte pression revendicative et par la crainte d’une contagion révolutionnaire, le gouvernement Clemenceau satisfait ? cette exigence.
La loi est votée le 23 avril, une semaine avant un 1er Mai dont il craint qu’il ne donne le coup d’envoi d’une Vipe View next page puissante grève géné restrictions et déroga syndicale. Cette affic éd – voir. Analyse de l’image Poursuivre le combat.. utefois des l’inquiétude mai la donne ? Les affiches que le mouvement syndical publie avant guerre sont des placards dépourvus d’illustrations (ou presque). C’est à la une de la presse syndicale qu’on trouve ces dernières. Cette affiche constitue à cet égard un tournant. Elle émane de l’Union des syndicats de la Seine.
En son centre, un énorme huit avec, dans sa to page boucle supérieure, le label et le sigle CGT et dans l’autre une orloge où des lettres se substituent à chacune des douze heures. En fond, un paysage industriel exprimant une dynamique à l’œuvre : le ciel est couleur de soleil, les cheminées d’usines fument à plein, une grue charge ou décharge des marchandise et des derricks, signe de modernité, se mêlent aux échafaudages de constructions, selon une diagonale ascendante qui fait mouvement. De part et d’autre du huit en forme d’horloge, deux groupes de personnages suspendus à une corde tentent d’agir sur le temps a contrario.
A gauche, deux employés, deux ouvriers t deux femmes, identifiables à leur tenue : chapeaux mous et costumes, manches de chemises retroussées, tablier de forgeron, ceinture de terrassier, femmes « en cheveux Ils s’essaient ? ramener l’aiguille des minutes vers 8 heures précises. A droite, quatre bourgeois portant un chapeau haut de forme ou melon et une dame en chapeau. Le graphisme crée une apparente symétrie au prix d’une jambe supplémentaire du côté des salariés… Mais, pour l’heure, les possédants pèsent un peu plus lourd.
Interprétation Une défiance à double détente Cette affiche subvertit très légèrement une affiche confédérale ontemporaine. Elle r 2 double détente contemporaine. Elle révèle les divergences entre la centrale dirigée par Léon Jouhaux, qui se réclame alors d’une « participation aux affaires de la nation » et l’union parisienne, où les syndicalistes révolutionnaires sont en position de force. La différence majeure entre les deux affiches s’exprime dans les messages explicites. On peut lire sur l’affiche confédérale, sous le bandeau le rmai, en marge, « Ouvriers, employés, encore un effort et…
La phrase se prolonge sur l’horloge à la faveur des ettres qui font mot : « NOUS AURONS LES » et, barrant comme ici l’horloge : B heures. Le pluriel fait ici place au singulier, pour mieux responsabiliser chacun et l’inviter à agir. Puis le texte se transforme : « Le principe en est voté mais seule ton action… APPLIQUERA LES 8 heures La partie graphique demeure inchangée à une nuance près : dans l’affiche confédérale, le groupe des ouvriers et des employés avait pratiquement ramené l’aiguille à 8 heures. L’optimisme est moindre ici puisqu’il est presque 8 heures 2 : la mobilisation du 1 er Mai demeure nécessaire… 3