12 hommes en colère (analyse dynamique de groupe)

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Dynamique des groupes Analyse du film « Douze hommes en colère » ERNIQUIN coline Ce film retrace la réflexion d’un jury de douze hommes qui doit statuer, à l’unanimité, sur le sort d’un jeune homme accusé de parricide. S’ils le Jugent coupable, cela entrainera automatiquement la sentence de mort. Un seul des participants doute de sa culpabilité. Par l’exposition de ses doutes et par le débat, cette personn or 11 douter l’ensemble du ry irréfutables. L’œuvre reprend plus la majorité et à faire aissaient au départ urs concernant la dynamique des groupes.

En effet, l’ensemble des jurés passe ar certaines étapes du modèle théorique de développement des groupes restreints exprimées par Mucchielli. Ces hommes passent de regroupement à la notion de groupe par le débat et les nombreux votes. Par la persuasion et par la démonstration. Par l’action. Les douze membres du jury ne se connaissent pas. Ils rentrent individuellement dans le cadre physique qu’est l’organisation et dans lequel est incarnée une institution, la justice. Ils assistent ainsi à l’exposition des faits concernant les actes commis par l’accusé.

Le juge défini la cible commune et s’assure de la bonne compréhension des conséquences de leur décision. Cependant, ces hommes ne possèdent pas tous des objectifs exemple, a pour objectif d’en finir au plus vite avec ce jugement. Les membres se trouvent donc ici dans la première étape du modèle de Mucchielli. Il existe un sentiment d’insécurité dans ce regroupement (à ce niveau-ci nous ne pouvons pas encore parler de la formation d’un groupe). Celui-ci est dû au fait que les membres ne se connaissent pas encore. Ce groupe a été formé occasionnellement dans le but de remplir une tâche donnée.

Celui-ci fut constitué par une instance extérieure. C’est donc un groupe « ad hoc ». A ce moment, les sept critères constituant un groupe restreint ne sont pas encore respectés. En effet, les jurés n’ont pas disposé d’une durée d’existence commune suffisante. Ils n’ont pas encore pu installer une structure groupale relativement stable comprenant des normes et des rôles pour pouvoir être appelé groupe. De plus, par le fait qu’ils ne se connaissent pas, ils ne possèdent pas de représentation de chacun des membres et n’ont pas encore expérimenté de sentiment d’entitativité.

Ils sont rassemblés au même endroit mais ne forment pas une unité. Les douze hommes se retirent donc dans une salle fermée à clé our discuter de la culpabilité de l’accusé. Cette salle est vide et désordonnée, ce qui semble indiquer une occupation préalable par un autre groupe similaire en tous points à celui-ci. Les jurés envahissent l’espace, se l’approprient (ouverture des fenêtres, essai du ventilateur), ils établissent la sécurité dans l’ici et maintenant. PAG » 1 (ouverture des fenêtres, essai du ventilateur), ils établissent la sécurité dans l’ici et maintenant. Il y fait chaud.

C’est d’ailleurs par ce sujet de discusslon que vont s’engager les premiers échanges de parole entre les hommes. On peut y voir ici une analogie sur le thème de l’étouffement aussi bien par la chaleur régnant dans la pièce que par le fait de se trouver dans une situation difficile qui aboutira peut-être à la mort d’un homme. Les premiers contacts se déroulent dans un premier temps deux par deux et sont constitué de banalité, de plaisanteries. Il apparaît un besoin de parler, de partager, de s’affilier servant ? redure l’insécurité. Certains ont une expérience dans le domaine et d’autre n’en ont pas.

Ils cherchent tous une place dans cet espace. Le groupe en formation rentre alors dans la deuxième étape du odèle de Mucchielli. Les membres cherchent à se connaitre, développent des connaissances interpersonnelles mais en gardant une certaine réserve. Ils recherchent la familiarité, la prévisibilité (« ça se voit que vous aimez le baseball connaitre l’autre permet de réduire la prévisibilité. Le premier comportement de leadership est institué par un juré quelconque par la demande du commencement de la tâche et non par le président du jury qui a été désigné comme header.

Ce dernier ne sait pas bien comment exercer ce rôle qu’on lui a imposé. Il a du mal à faire régner le silence. II commence par ‘assurer que tout le monde est bien pr PAGF30F11 à faire régner le silence. Il commence par s’assurer que tout le monde est bien présent et par rappeler la cible commune et les enjeux de celle-ci puis propose une marche à suivre. Il met en place l’organisation du travail. A ne pas confondre avec le nécessaire travail d’organisation. Le second étant un processus long et collectif de maturation du groupe dans le temps.

Le président du jury a du mal à affirmer ses idées, il est hésitant et c’est d’ailleurs un autre membre du jury qui propose de procéder par un vote préalable à main levée (idée inverse du eader). Onze jurés votent coupable contre un seul vote non coupable. Certains se montrent alors déboussolés par ce vote de non-culpabilité (« qu’allons-nous faire ? d’autres proposent d’énumérer encore une fois les faits « indéniables » qui accuse le jeune homme. Les onze jurés jugent le jeune homme d’un point de vue fonctionnel. Ils ne prennent pas en compte le facteur humain de l’accusé.

Ils déshumanisent ce jeune homme (assassin dangereux, idiot, sans éducation). Ils éloignent le plus possible les ressemblances entre eux et raccusé. Henri Fonda demande de prendre le temps de discuter de ce cas. Il se met à la place de cet enfant. Il va le réhumaniser « il n’a que 18 ans », « c’est de la vie d’un homme qu’on parle s, « cet enfant » et donc lui redonner une identité, un lien avec les autres. Il se retrouve donc seul contre tous. C’est à ce moment que se forme deux groupes. Le premier comprenant la majorit PAGFd0F11 donc seul contre tous. C’est à ce moment que se forme deux groupes.

Le premier comprenant la majorité des jurés celui-ci s’opposant au second composé uniquement du juré numéro 8. Les onze hommes forment une cohésion, possède des forces centripètes qui les amènent à investir l’entité « groupe Ils ossèdent alors un sentiment d’existence partagée. C’est ainsi qu’ils passent du je » au « nous » dites-nous ce qui vous gêne et nous pourrons vous expliquer ce qui vous semble obscure », « Il faut le convaincre qu’il a tort et que nous avons raison Cest ici que se développe la troisième étape du modèle de Mucchielli. C’est-à-dire la phase de participation et de discussion active.

Henri Fonda représente donc la minorité. Il est seul à s’opposer au groupe et à amener des idées et questions nouvelles et pertinentes. Il occupe donc le rôle de « plant Il expose ses dées, les soutient, apporte des subtilités aux faits concrets et fait voir au groupe un point de vue différent du leur et de tous les représentants de justice qui ont étudié ce procès. La majorité le voit comme déviant tandis que lui s’auto-perçoit comme légitime. Il accepte et identifie la situation comme conflictuelle. Conflit conscient avec autrui et conflit inconscient avec lui-même.

Il ressent un sentiment d’amblvalence (certains plans et musiques nous font penser qu’il doute lui-même de la culpabilité ou non de l’accusé). Il influence petit-à-petit la majorité car celui-ci garde une certaine 1 culpabilité ou non de raccusé). consistance interne dans ces propos je ne sais pas si il est coupable ou non il reste calme c’est qui n’est pas le cas de plusieurs jurés (juré Numéro 3 et 10). De plus, il est à l’origine de ses idées, il est autonome. Et pour finir, il fait preuve de réciprocité dans l’écoute et dans la compréhension.

C’est-à-dire qu’il commence par écouter ce que les autres ont à dire puis ajoute quelques éléments nouveaux et innovants pour finir par prendre le leadership, faire parler les onze jurés et, un par un, les retourner et leur faire envisager son point de vue. Chaque juré est représentatif d’un type de comportement. Ils possèdent leur propre personnalité. Ils approprient tous la nature de la tâche à leur histoire personnelle, à leur subjectivité. Cela peut être par exemple illustré par le juré Numéro 5. Celui-ci est touché par les préjugés et la violence de certains propos.

En effet, ce juré explique : « J’ai vécu toute ma vie dans un de ces faubourgs D. Cela ne fait pas de lui un assassin. Le juré Numéro 10 est très aigri, constamment debout, en train de crier. Il est raciste et possède beaucoup de préjugés sur les jeunes et les milieux défavorlses. Le juré Numéro 3 est quant à lui très influencé par sa propre histoire personnelle. Il sort une photo de son fils d’un air ému. On ne peut s’empêcher de penser aux ressemblances troublantes entre ce f 6 1 air ému. On ne peut dempêcher de penser aux ressemblances troublantes entre ce fils et l’accusé.

On finira par se rendre compte que ces principalement pour ces raisons qu’il se braque jusqu’à la fin en affirmant, parfois de façon très agressive, que ce jeune ne peut être que coupable ! Quant au juré Numéro 9, la personne la plus âgée du jury, c’est par sa sagesse et par sa capacité à comprendre son entourage u’il se fait respecter. Il apporte un regard nouveau sur le témoignage du voisin qui, comme lui, possède un certain âge. Il fait preuve d’une grande compréhension et d’empathie vis-à-vis d’un homme ayant passé toute sa vie dans un milieu défavorisé.

Le juré Numéro 12 possède aussi une personnalité importante. Il se cache derrière son travail de publicitaire pour montrer son intelligence. Mais il est très peu sûr de lui. Il est le seul à changer ? trois reprises d’avis sur la culpabilité du jeune homme. De plus, il n’a pas l’air très investi dans la tâche. En effet, il crayonne, discute vec son voisin ou joue à OXO pendant le débat. Selon St-Arnaud, l’énergie consacrée à autre chose qu’à la tâche s’appelle l’énergie virtuelle. C’est donc celle-ci que dépense ce juré en occupant sa pensée par autre chose que l’implication dans le débat.

Selon cet auteur, l’énergie globale de la tâche se compose de l’énergie Vlrtuelle et de l’énergie actualisée, elle, consacrée pleinement à la cible désignée. Le personnage dHenri Fonda prend de plus en plus de pouvoir to PAGF70F11 Le personnage d’Henri Fonda prend de plus en plus de pouvoir tout au long du film. Les regards sont sans cesse tournés vers lui. Lors de la présentation du couteau similaire à celui du crime, c’est l’euphorie. Tous les membres du jury sont debout autour du propriétaire. L’image est forte. L’incompréhension et l’interrogation se lit sur les visages.

On s’adresse à lui : « que comptez-vous faire ? II gagne en influence. Il demande un nouveau vote, anonyme cette fois-ci et le juré Numéro 9 le soutient en votant non-coupable. A partir de là, les faits sont réétudiés sous différents angles et les membres commencent ? douter de la culpabillté du jeune homme. C’est au tour du juré Numéro 5 de changer son vote. Suivi plus loin dans le débat par e juré Numéro 11 . La minorité s’agrandi. Le président reclarifie la situation : « 8 voix contre 4 Le juré Numéro 3 est très agité et contrarié par la situation.

Et se contredit (« c’est un vieillard, il ne peut rien affirmer du tout se trompe entre le couteau fictif et l’arme du crime). Henri Fonda apporte des preuves précises, faits des reconstitutions de l’action. Il est alors au centre de rattention. Tous les jurés se trouvent en demi-cercle autour de lui. En face se trouve le juré numéro 3. Tous les regards passent du juré Numéro 8 au juré Numéro 3. Fonda le perce à jour : vous voulez ue ce gosse meurt parce que vous y tenez personnellement et non à cause des faits ». L B1 non à cause des faits ».

L’homme est piqué à Vif et veut se battre avec lui. Cette situation est ensuite poursuivie par un silence pesant. Cette sltuation de conflit entre ces deux hommes va être une nouvelle fois imagée lorsque le juré Numéro 3 propose de simulé le coup de couteau et prend Henri Fonda comme « cible Un nouveau vote est entrepris. Le président du jury cite chaque numéro. La caméra fait un gros sur chaque visage lorsqu’il exprime leur verdict. Les voix sont maintenant à 6 contre 6 changement d’avis du juré Numéro 2 et 6). Il se met alors à pleuvoir.

Ce qui accentue un peu plus cette ambiance de colère, de froideur. Mais ce changement d’ambiance permet aux jurés de changer un peu de sujet. Ils parlent de sujets passe-partout (le temps, histoires personnelles). Cela pour resécuriser l’ici et maintenant. Le juré Numéro 7 joue avec des morceaux de papier. Il a l’air las de la situation. Il ne tardera pas peu de temps après à changer son vote (« je suis fatigué de tout ça « je vais prendre un parti et je vais voter non-coupable). Il n’est pourtant pas convaincu, bégaie pour se justifier. Il souhaite juste en finir au plus vite.

Ils sont maintenant à 3 voix coupable contre 9 non-coupables. La tendance Sest inversée. Le juré Numéro 3 ne trouve plus de soutien. Il s’époumone et tous se désintéresse de ses propos, tous lui tourne le dos. Il finit par aller s’assoir seul à une table tour désintéresse de ses propos, tous lui tourne le dos. Il finit par aller s’assoir seul à une table tournant le dos aux autres jurés. Il se sent perdu. Henri Fonda reprend le leadership. Le sentiment d’existence partagée est passé du groupe croyant le jeune homme coupable au groupe le pensant non-coupable.

Ils sont maintenant devenu majoritaire et se soutienne les uns les autres nous les neuf ne comprenons pas. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous êtes aussi sûr ? . Ce sous-groupe entre alors dans la quatrième étape du modèle de Mucchielli. Une structuration effective a été établie. La coopération est présente entre les membres de ce sous-système. Chacun y a sa place. Lors de l’énumération d’un détail encore non évoqué jusque-l? (marques de lunettes), les jurés Numéro 4, 10 et 12 (troisième changement pour ce juré) votent non-coupable. Seul le juré Numéro 3 reste impartial.

Il se retrouve seul contre tous. Cette situation est donc analogue à la situation de départ. Un seul juré pense différemment de la majorité. La différence est que ce personnage est totalement discrédité par son agitation, son manque de calme. Le juré Numéro 7 accentue l’analogie en posant la même question que lors févènement inverse du début du film : « qu’est- ce qu’on fait maintenant ? b. Henri Fonda, ponctué par un plan en contre-plongé, dit : « vous êtes le seul ». Je juré Numéro 3 réplique : C’est bien mon droit ». Cette réplique est ponctuée d’un long silence. Le renversem 11